Virginie Morobé et Bernard T. Sestig
Duo au sommet
Mots : Barbara Wesoly
Photos : Morobe
Son nom comme sa signature broche évoquaient déjà un raffinement flamboyant qu’on se languissait de porter à nos pieds. Après huit années consacrées à la chaussure, Morobé étoffe son univers avec une gamme d’accessoires, sous l’égide de sa fondatrice mais aussi de son nouveau directeur artistique, Bernard T. Sestig.
Une gamme homme, une collection d’accessoires et surtout l’arrivée de Bernard T. Sestig à la direction artistique. On ne compte plus les nouveautés Morobé de ces derniers mois ! Virginie, souhaitiez-vous entreprendre un véritable virage créatif ? Cela s’est imposé à moi. L’ouverture des boutiques de Knokke puis d’Anvers, a marqué un tournant majeur. Glenn et Bernard Sestig les ont conçues pour refléter l’esthétique Morobé, dans les moindres détails de design et de mobilier. Soudain la chaussure qui avait jusque-là été l’élément central, devenait partie intégrante d’un univers, ouvrant le champ de tous les possibles. De là est venue l’envie de développer une gamme d’accessoires et le besoin de trouver quelqu’un capable de la gérer. Lorsque nous travaillions ensemble aux futurs magasins, Bernard ne cessait de proposer des aménagements et des idées, dévoilant sa vision de Morobé. Et c’est devenu une évidence. C’était la première fois que quelqu’un qui comprenait de manière aussi viscérale l’ADN de la marque et la direction que nous souhaitions lui donner.
Bernard : Mon rôle de directeur artistique du cabinet Glenn Sestig Architects m’a amené à travailler à de nombreuses reprises dans l’univers de la mode. Un domaine qui m’a toujours passionné. En concevant l’intérieur des boutiques Morobé, je ne pouvais m’empêcher d’aller un pas plus loin, d’imaginer l’agencement d’une vitrine ou de futurs produits. Lorsque Virginie et David Damman, son mari, également à la tête de la marque, m’ont proposé de les rejoindre, j’ai d’abord hésité, me demandant si j’en étais capable. Mais cela m’électrisait. Et une semaine après, je leur proposais 70 concepts d’accessoires. Des sacs, mais aussi des chapeaux ou des diadèmes.
Les sacs à main comme les ceintures ou les bijoux, sont désormais partie intégrante de l’identité de Morobé. Vous sentiez-vous, à force, limitée par la chaussure ? Virginie : La chaussure demeure mon coup de cœur, mais avec désormais la certitude que l’identité de Morobé peut exister au-delà de celle-ci. Cela se voit avec notre logo en broche, connu sur nos boots ou sandales et désormais décliné en poufs pour la boutique mais aussi sur nos sacs, en motif de nos ceintures ou en solitaire porté sur une chaîne. Des détails qui façonnent une signature, un label. Mais je n’imaginais par contre pas le défi technique que cela représenterait, surtout pour la conception de sacs, qui ne demande pas moins d’une année. La moindre pièce, plus petit anneau de chaque modèle est fabriqué sur mesure, avec le concours de Julie De Taeye, qui avait travaillé 11 ans chez Delvaux, afin de correspondre à l’exigence de qualité synonyme de Morobé.
Êtes-vous plutôt alignés sur vos choix ou complémentaires ? Bernard : Les deux. Nous avons une connexion très forte. Nous sommes le plus souvent sur la même longueur d’onde, parfois sans même avoir besoin de se parler. Et avec une grande confiance mutuelle. Je pense que ma force est de ne pas vouloir imposer ma vision, mais au contraire renforcer et transposer l’univers de Virginie et l’image de Morobé.
Virginie : On partage la même sensibilité. Mais Bernard a aussi la capacité de changer mon regard, moi qui me fiais jusque-là à mon seul instinct. J’ai failli annuler deux fois notre sac Pare-Choc, car je n’étais pas convaincue. Mais lui l’était et aujourd’hui j’adore ce modèle et je le porte très souvent. C’est un lien entre nous qui ne s’explique pas.
Bernard, vous définissez le style Morobé comme “balnéaire », expliquant que ce principe est le catalyseur de vos créations. A quel niveau ? C’est un mot qui s’est directement imposé à moi. Morobé, c’est Saint-Tropez, Capri, Saint-Barth. C’est un univers estival, coloré, lumineux, qui fait surgir dans mon esprit des inspirations au parfum de vacances et de bord de mer mais aussi une certaine notion de la féminité. Aujourd’hui, en plus de la direction artistique, je suis aussi responsable de l’identité visuelle de la marque, des campagnes photos à la communication sur les réseaux et elle est imprégnée de cette atmosphère balnéaire.
Les mois à venir annoncent-ils de nouvelles surprises ? Virginie : Bernard voit les choses en grand et ne s’arrête jamais de créer. Un jour il entre dans nos bureaux et déclare ainsi qu’on va réaliser un bracelet pour les fêtes, qui peut se transformer en choker, ou des serviettes de bain pour l’été prochain. Ce sont des évolutions spontanées, naturelles. Et l’on va continuer à s’ouvrir à de nouveaux domaines sans pour autant renoncer à nos classiques. Et toujours avec le même indispensable : des modèles que je porterais moi-même sinon rien.
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