Vincent Vanasch
Le gardien de but des Red Lions a la niaque
Mots : Servane Calmant
Photo : Frederique Constant
Les Red Lions ont décroché leur billet pour les Jeux olympiques de Paris 2024. À quelques semaines de la cérémonie d’ouverture, Vincent Vanasch, gardien de but de notre équipe nationale de hockey sur gazon, affiche un mental d’acier, bien déterminé à aller prendre l’or, pour rendre les Belges heureux. « Représenter son pays aux JO, c’est une énorme fierté. »
Décomptez-vous les jours avant l’ouverture des JO de Paris ? Et comment ! Avec un groupe de joueurs, on a placé dans notre centre d’entraînement une montre du compte à rebours qui affiche même les secondes restantes avant l’ouverture du 26 juillet (rires). Les JO, c’est le Graal. J’ai la chance d’y avoir participé quatre fois avec les Red Lions (Pékin 2008, Londres 2012, Rio 2016 où les Red Lions décrochent la médaille d’argent et Tokyo 2020 où la Belgique ramène la médaille d’or – nda). Représenter son pays aux JO, c’est une énorme fierté.
Comment se prépare-t-on pour les JO ? La préparation physique et mentale est la même pour l’Euro, le Championnat du monde ou les Jeux olympiques, mais la dimension médiatique autour des JO prend une telle ampleur qu’elle ajoute inévitablement de la pression.
Et comment gère-t-on cette pression ? Avec l’expérience et la détermination. La pression, on se l’est mise après les JO de Rio en 2016. Les Red Lions se sont inclinés en finale face à l’Argentine. Depuis, dans chaque tournoi, on se bat pour l’Or ! Cela peut paraître arrogant mais c’est une arrogance positive, saine, car pour gagner, il faut toujours viser plus haut.
Y a-t-il une équipe que vous craignez d’affronter ? Oui, nous-mêmes (rires). Au sein des Red Lions, il y a des joueurs avec lesquels je joue depuis 15 ans, d’autres qui vont vivre leurs premiers JO, et tous ont la niaque. Le niveau sera très élevé : l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Australie sont des équipes redoutables, mais je n’ai peur de personne. Évidemment, il faut accepter le fait qu’il y aura des surprises en cours de route, comme des blessures. « Expect the unexpected » : je m’attends toujours à l’inattendu. Il faudra également composer avec le facteur chance. Mais la chance elle se crée, elle ne tombe pas du ciel !
Coupe du monde 2018 en Inde, EURO 2019 en Belgique et JO 2020 à Tokyo. De quelle victoire êtes-vous le plus fier ? Ah ah, la question piège (rires). Les trois victoires ont été magiques. 2018, c’est la première fois que les Red Lions sont champions du monde, ils marquent l’histoire de la Belgique. Je n’oublierai jamais l’ovation du public sur la Grand-Place. En me remémorant cet instant, j’ai les poils qui se hérissent d’émotion. J’ai compris ce jour-là que grâce au sport, on pouvait rassembler tous les Belges. J’ai éprouvé une véritable fierté nationale. L’Euro 2019 se déroulait à Anvers, et notre public a joué le 12e homme pour nous amener à la victoire. La campagne de la Fédération royale belge de hockey était « Red Is the New Gold ». Inoubliable moment car en Belgique, nous ne sommes pas assez fiers de nos talents, et cela concerne tous les secteurs. J’ai joué en Hollande et en Allemagne où le sentiment de patriotisme et d’unité est bien plus exacerbé. Et les JO 2020 à Tokyo, quel souvenir ! La Belgique remporte son premier titre olympique en hockey. Pour ma génération, c’est une consécration.
Quelles sont les trois qualités principales d’un excellent gardien de hockey ? Ses réflexes, sa vision de jeu (sur le terrain, c’est lui le 2e coach, lui qui connaît chaque poste, chaque joueur et communique avec tous) et sa résilience (s’il encaisse un goal, il doit se « reseter », ne pas disserter sur son erreur mais aller de l’avant pour arrêter les prochains tirs).
La Coupe du monde de hockey 2026 se déroulera aux Pays-Bas et en Belgique. Côté belge, ça se passera à Wavre, dans le BW. Vincent, heureux ? Oh oui, pour ma génération, celle qui est sur la fin, il n’y a rien de plus beau que de jouer devant son public.
A 36 ans, vous pensez donc déjà à l’après-carrière ? Oui, évidemment. Le hockey belge est toujours semi-professionnel. En fin de carrière, nous ne gagnons pas le même salaire qu’un footballeur ou un tennisman. J’ai étudié la kiné donc je peux me réorienter professionnellement pour amorcer une deuxième carrière. Par ailleurs, j’ai également créé « The Wall Academy » pour former les jeunes gardiens de hockey. Si un jeune gardien qui sort de mon académie s’en va rejoindre les Red Lions, ce jour-là j’aurai également l’impression de décrocher l’Or !
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