Vanessa Tugendhaft
Portée par la délicatesse
Mots : Barbara Wesoly
Photos : DR
Derrière la marque éponyme de Vanessa Tugendhaft, un fil rouge. Celui à l’origine de son premier bijou, un bracelet serti d’un diamant. Celui aussi d’un raffinement telle une seconde peau, imprégnant sa vision joaillière et son label, qui célèbre ses 20 ans.
Deux décennies ont passé depuis le lancement d’Identity, parure toute en finesse, n’ayant jamais quitté votre gamme. Ce bel anniversaire est-il pour vous synonyme de bilan ? C’est un moment qui réveille en tout cas les souvenirs et amène à reparcourir cette superbe histoire faite d’émotions et d’instants inoubliables. Mais également d’étapes plus complexes, comme c’est le cas, je pense, pour tout entrepreneur. Je songe en souriant à la jeune femme que j’étais en 2004 et à qui ce premier bijou a permis de trouver sa voie et de laisser émerger une créativité dont elle n’avait pas conscience. Et quelle plus jolie manière de savourer le chemin parcouru qu’en en écrivant déjà le chapitre suivant ? D’où ce choix de dévoiler six collections conçues pour l’occasion, dont Rainbow qui revisite le bracelet Identity en un arc-en-ciel, composé non plus d’un, mais de sept fils de différents coloris.
Issue d’une lignée de joailliers par vos arrière-grands-parents et de diamantaires par vos parents, cet univers faisait-il office pour vous de voie toute tracée ?Absolument pas. J’avais côtoyé ce monde toute mon enfance, allant très souvent au bureau avec mes parents, mais je ne m’imaginais absolument pas le rejoindre. Après des études de commerce à Bruxelles, je me dirigeais sans réelle certitude vers le marketing et la communication dans le secteur du cinéma, lorsque par hasard m’est venue une idée : celle de revisiter le fil rouge symbolique, que les célébrités à la mode mais aussi les anonymes de tous horizons arboraient alors en porte-bonheur et de l’associer à un diamant, pour créer un modèle qui soit subtil et précieux. A l’époque, la joaillerie fine et ses pièces accessibles et nobles à la fois, en était à ses balbutiements et ce bijou a donc trouvé un écho d’autant plus retentissant.
Vous avez grandi en Belgique mais êtes désormais installée en France, à Paris. L’histoire de vos bijoux s’inscrit-elle à la frontière des deux pays ? J’ai imaginé Identity alors que je séjournais à Paris pour mon stage de fin d’études. Et je n’ai plus quitté la Ville Lumière depuis. Mais la Belgique n’en reste pas moins mon point d’ancrage. Et j’y vis encore partiellement. Le parcours de ma marque est indissociable de l’un comme de l’autre. Je suis fière que mes créations soient présentes à Knokke, où je passais mes vacances lorsque j’étais petite, ainsi que dans de nombreux autres points de vente de notre pays, comme d’avoir eu quelques années ma propre boutique à Saint-Germain-des-Prés. Et qu’aujourd’hui le label s’affiche dans plusieurs enseignes à Paris, Grenoble ou encore en Corse.
Quels ont été les moments forts de ces années ? Il y en a eu beaucoup. Avoir vu le label prendre un essor international, après deux, trois ans d’existence et ainsi imposer une vision à contre-courant de la joaillerie de l’époque et de ses codes très classiques. Et en parallèle, découvrir qu’elle était portée par des personnalités comme Madonna ou Demi Moore. Il y a eu la conception de mes propres fragran-ces précieuses, les Eaux Diamantées et puis ce sac imaginé en duo avec Clio Goldbrenner. Mais l’un des principaux demeure sans aucun doute le tourbillon médiatique suscité par Meghan Markle, lorsqu’elle a arboré les boucles d’oreilles La Rose ou encore la bague Infini. Cela se déroulait en 2018, aux environs de son mariage avec le Prince Harry, alors que ses faits et gestes étaient scrutés de toutes parts. Soudain Buckingham Palace se faisait notre porte-parole, en communiquant à la presse les marques appréciées par la duchesse et suscitant un engouement inouï. C’était une période unique, vertigineuse.
Comment votre label façonne-t-il sa différence ? Par des lignées épurées, qui s’affirment avec subtilité, depuis toujours. Mes envies ont bien sûr évolué avec le temps. Ainsi de ce premier fil, sont nés 25 déclinaisons de coloris et aussi beaucoup d’autres collections, certaines jouant d’audace, mais sans jamais rompre avec le raffinement. Et par des bijoux qui se veulent des talismans, dont l’aura amène à rayonner. Je conserve aussi ce parti pris de démocratiser la joaillerie, sans renoncer à célébrer l’exceptionnelle beauté du diamant.
Qu’est-ce qui aujourd’hui vous anime ? L’instinct. C’est lui qui m’a toujours guidé. Et le désir de créer un bijou tel un cadeau. Non pas offert forcément par un compagnon ou un mari, mais tel un présent à soi-même. J’ai bien sûr de nombreux clients masculins qui achètent mes pièces pour gâter celle qui fait battre leur cœur, mais j’aime l’idée de concevoir des bracelets, bagues ou colliers qui racontent l’amour de soi, à même la peau.

Abonnez-vous dès aujourd’hui pour recevoir quatre numéros par an à votre porte
Vous aimerez peut-être
Audrey Huet – Bijoux colorés et gemmes précieuses signés
Audrey Huet crée des bijoux comme des poèmes, alliant passion, précision et intemporalité.
Nathalie Vleeschouwer – Un rayonnement sans limites
Nathalie Vleeschouwer mêle créativité intemporelle et émancipation avec sa collection masculine…
11PM Studio – un style singulier qui s’écrit au pluriel
Marie-Charlotte Vermeulen, nièce d'Edouard Vermeulen, et Pieterjan Van Biesen se sont rencontrés…