Tom Boon
« Le titre de Champion de Belgique ? Je n’imagine pas terminer ma carrière sans le décrocher un jour… »
Mots : Servane Calmant
Photo : Anthony Dehez
Enfant, Tom Boon rêvait de devenir ce qu’il est devenu : l’attaquant vedette du hockey belge. Redoutable buteur des Red Lions, du Racing et, depuis 2019, du Léopold, le trentenaire a trouvé sa place au sommet mondial à force de choix judicieux et de sacrifices consentis. En attendant de lier un jour son destin au Championnat de Belgique, il nous parle de ses médailles, de ses projets, des Tom Boon Hockey Camps, de ses échecs, de ses regrets aussi.
Vous êtes aujourd’hui trentenaire et vous faites rêver tous les jeunes hockeyeurs du pays. Enfant justement, à quoi rêvait Tom Boon ? « A devenir ce que je suis devenu. Je ne vais pas vous mentir : je préférais le hockey à l’école, et très vite j’ai rêvé de décrocher des titres, d’aller aux JO, de remporter une Coupe du monde. Sur un terrain de hockey avec mon stick, je me suis senti à ma place dès mon plus jeune âge … »
Votre mère Karin Coudron et deux de vos oncles ont été des stars du hockey, quant à votre père, il était footballeur. Chez les Boon, on parlait compétition à chaque repas ? « On parlait souvent hockey évidemment, mais pas forcément compétition, mes parents nous ont toujours octroyé beaucoup de liberté. Ni ma sœur (Jill Boon, l’aînée, joue chez les Red Panthers, nda) ni moi, n’avons été poussé à faire du hockey ni à devenir les meilleurs, mais nous avons été soutenus par la famille. A 12 ans, j’ai demandé à changer de club pour évoluer ailleurs, et je me souviens que ma mère m’a dit, ok mais débrouille-toi pour y aller en bus car c’est trop loin de la maison. On a donc été encouragés à faire du sport, jamais contraints … »
En 2019, après 10 années passées au Royal Racing Club, vous rejoignez le Royal Léopold Club, une carrière step by step ? « Oui, je pense avoir souvent fait les bons choix. Je suis arrivé au Racing dans une équipe jeune avec de nombreux joueurs ambitieux, j’ai ensuite signé à Bloemendaal aux Pays-Bas parce que j’avais besoin de nouveaux défis. C’est ce même goût du challenge à relever qui m’a conduit au Léo. Si je regarde derrière moi, oui, je suis plutôt content de mes choix de carrière … »
Le meilleur moment de cette riche carrière ? « Davantage que la 2e place aux JO de Rio qui restent une compétition multisports, c’est la victoire des Red Lions au Championnat du monde que je citerais, car c’était la toute première fois de l’histoire du hockey belge que la Belgique remportait pareil titre. S’en est suivie une véritable reconnaissance du hockey. Et la Grand-Place de Bruxelles bondée de monde pour saluer notre victoire reste un moment tout bonnement inoubliable ! »
Le regret le plus cuisant ? « Des finales perdues à répétition qui m’ont empêché de remporter le titre de Champion de Belgique. J’en garde un goût amer, mais je n’ai pas dit mon dernier mot ! »
Comment gérez-vous votre célébrité et les responsabilités qui vont avec ? « Porter le maillot national revêt évidemment une force symbolique. Mettre en avant les belles valeurs que notre sport véhicule reste une priorité … »
Le hockey est un sport d’équipe, vous avez l’étoffe d’un fédérateur ? « Sur le terrain oui, car sans l’équipe, un joueur de hockey n’est rien. Mais dans les vestiaires ou dans les meetings, je suis moins fédérateur. Je prends davantage la parole aujourd’hui qu’hier, mais je reste quelqu’un de plutôt réservé. D’autres sont meilleurs communicants que moi. A chacun sa place … »
Vos Tom Boon Hockey Camps ont le vent en poupe ! « Oui, j’ai créé des programmes d’entrainement pour des stages (avec initiation dès 4 ans – nda) en me posant une question toute simple : jeune, à quelle sorte de stages aurais-je aimé participer ? A des stages fun. J’ai donc imaginé des stages d’apprentissage ludiques, car je crois qu’apprendre en s’amusant c’est la bonne recette. Il ne faut pas que les stages s’apparentent à une obligation ou un devoir ; au contraire, il faut proposer aux plus jeunes un concept qui marie apprentissage et plaisir ! »
Avec la possibilité d’une formule internat … « Pour les jeunes de 10 à 15 ans en effet, l’internat permet de rester ensemble 7 jours sur 7, de quoi construire un véritable esprit d’équipe ! La formule Expérience inclut même des stages en Espagne, qui favorisent les rencontres entre équipiers. L’idéal pour se faire de nouveaux copains ! »
La réputation de vos stages a dépassé nos frontières… « Nous avons en effet exporté notre savoir-faire en Allemagne et en France. »
Quel est aujourd’hui le principal objectif de Tom Boon ? « Réussir le grand chelem, Coupe du Monde, Coupe d’Europe, JO. Sans taire que je me vois mal terminer ma carrière de hockeyeur professionnel sans avoir remporté le titre de Champion de Belgique. En tête également de mes objectifs : continuer à prendre du plaisir sur le terrain, tout simplement. »
A 31 ans, l’après-carrière, on y pense parfois ? « Oui oui j’y pense. Les stages pour enfants vont notamment me permettre de continuer à rester dans le hockey et sur le terrain. L’idée de partager mon vécu et mon expérience avec les plus jeunes me tient particulièrement à coeur. J’ai investi également dans l’immobilier, une poire pour la soif. Je joue au golf aussi, mais pour le plaisir… »
Comment est votre motivation en cette période de Covid ? « Bizarrement, je n’ai pas à me plaindre car j’ai enfin eu du temps pour moi ! Depuis que j’ai 18 ans, toute ma vie tourne autour du hockey. En 2008, je suis rentrée en équipe nationale, depuis ce jour, mon quotidien et les dates de mes vacances par exemple, sont dictés par les entraînements, les voyages, les tournois. Avec le confinement et les JO postposés en 2021, je me suis retrouvé dans l’obligation de déconnecter – enfin ! Ces mois sans aucune pression sportive, ça m’a fait du bien. Et aujourd’hui, j’ai à nouveau faim d’exploits … »
Où aura-t-on la chance de croiser Tom Boon cet été en Belgique ? « Nulle part, je le crains, j’espère être à Tokyo jusqu’à la mi-août. Je passerai cependant dire bonjour aux petits de mes stages au retour des JO … »
Abonnez-vous dès aujourd’hui pour recevoir quatre numéros par an à votre porte
Vous aimerez peut-être
Denis Van Weynbergh – « Nous sommes qualifiés avec les 40 meilleures équipes au monde ! »
Denis Van Weynbergh partira le 10 novembre pour un tour du monde à la voile en solitaire, visant à…
Stéphane Rutté – Talent passionné derrière un club mythique
La rénovation du club David Lloyd à Uccle est achevée, consolidant sa position de club familial…
Sarah Bovy – Le sacre de la passion
Le parcours de Sarah Bovy a le parfum des victoires conquises par la témérité.