Porsche 911
Un mythe depuis 55 ans !
La Porsche 911 est à l’image de Marlène Dietrich : tout un chacun la connaît …même sans l’avoir connue. Focus sur celle qui fête ses 55 automnes.
Mots : Bob Monard
© 2018 Porsche Cars North America
Septembre 1963, Salon de Francfort. Porsche présente la 901 dont la production démarre un an plus tard. La même année, lorsque Porsche dévoile son bolide au Salon de Paris, Peugeot marque son véto. Motif : le constructeur français avait déposé les désignations de modèle à trois chiffres avec un 0 au milieu. Dès lors, Porsche rebaptise sa 901 en 911, le numéro d’urgence aux States, marché orissant du constructeur allemand.
Au début de cette splendide histoire, il y a la 356. Qui sert de base en 1959 à l’élaboration de la 911 qui se doit d’être plus performante, plus spacieuse et plus confortable. Et pour remettre les choses à plat, on précisera que son at six disposé en porte-à-faux arrière est toujours d’actualité ! Le 11 mai 2017, Porsche célébrait le millionième exemplaire de la Porsche 911.
Élaborée sur la base de la célébrissime VW Coccinelle, elle s’en remet à un 2 litres de 130 ch. Au l des ans et des décennies, la mécanique s’affûte. Du 2 litres au 2,2 litres, du 2,4 litres au 2,7 litres, du 3 litres au 3,5 litres et au 3,6 litres, du 3,8 litres au 4 litres,… elle passe successivement à 160 ch en 1966, 210 ch en 1972, 180 ch, 188 ch et 204 ch en 1978. Cette année, la motorisation oscille entre 370 et 700 chevaux. Soit 55 années pour multiplier sa cavalerie par 5 !
Les parures de l’heure sont griffées Coupé, Cabrio, Targa. La première citée comporte 12 déclinaisons de 370 à 700 ch, la deuxième en totalise 8 de 370 à 581 ch et la troisième en aligne 3 de 370 à 450 ch.
La Targa, en hommage à la course sicilienne Targa Florio que Porsche remporte 11 fois, est lancée en 1966 : elle se caractérise par un toit partiellement découvrable avec d’abord un arceau fixe de couleur chrome puis noir par la suite.
Cette légendaire 911 aura donc engendré une belle descendance. Et inspiré bien d’autres sacrées créatures de Stuttgart telles les 924, 944, 928, Boxster et Cayman.
Ses titres de gloire
Même le profane le sait : Porsche s’est depuis toujours distinguée en compétition ! Et les titres prestigieux de la 911 sont pléthore.
En rallye comme en circuit. On relève donc des victoires au Rallye de Monte-Carlo, au Tour de Corse, au Liège- Rome-Liège, au San Rémo, à l’Acropole, au Catalogne et au Tour de France Auto. Chez nous, la 911 a remporté les 24 Heures d’Ypres et le Bianchi Rally à 3 reprises pour 5 fois le Condroz. Championne d’Europe des rallyes et lauréate en France, en Espagne, en Allemagne, Suisse, Grèce, Autriche et en… Belgique, la 911 s’impose aussi 6 fois aux 24 Heures de Spa et aux 24 Heures du Nurburgring, trois fois aux 24 Heures de Daytona et aux 12 Heures de Sebring et deux fois aux 82 Heures du Nürburgring. En sus du titre de Championnat d’Europe FIA des voitures de tourisme et 9 victoires de catégorie aux 24 Heures du Mans. Sans oublier la plus haute marche du podium au Dakar en 1984 et 1986.
Quelques pilotes de la 911
Vic Elford, Pauli et henri Toivonen, Antonio Zanini, Guy Chasseuil, Bernard Béguin, Björn Waldegård, Jean-Pierre Nicolas, Gérard Larrousse, Jean-Luc Thérier, François Delecour, Herbert Müller, Gijs van Lennep, René Metge, Kévin Estre, Sébastien Loeb, Michael Christensen. Et Patrick Dempsey, pilote et propriétaire d’écurie !
Nos Belges : Willy Braillard, Jean-Pierre Gaban, Marc Duez, Jean-Louis Dumont, Robert Droogmans, Patrick Snijers, Claude Bourgoignie et Stéphane Lémeret, Laurens Vanthoor. Jacky Ickx, avec l’acteur Claude Brasseur au 6ème Rallye Paris-Alger-Dakar.
La 992 est demandée !
La « 992 », c’est pour l’an prochain. Elle reste dèlement dans la lignée des 911 et succède à la 991 en s’en remettant toujours à des 6 cylindres. Elle marque le retour aux feux arrière plus ns reliés par un unique bandeau transversal lumineux comme sur les Panamera, Cayenne et new Macan. L’aileron redimensionné s’empare de toute la largeur de la 992. La proue plus longue et moins arrondie repose sur des ailes revues à la hausse qui abritent des phares ronds avec 4 leds : back to the sixties ! Les poignées de portes valent le coup d’œil…
Porsche 911 Carrera GTS aussi puissante que posée !
La seconde génération de la Porsche 911 Carrera GTS comporte six déclinaisons : un coupé, un cabriolet et une Targa, toutes trois disponibles en propulsion ou transmission intégrale pour combler le gap entre la 911 S et la 911 GT3. En mode « propu », nous avons passé des moments exaltants avec cette nouvelle arrivante qui abrite derrière le train arrière un 3 litres biturbo de 450 ch. Lequel peut compter sur le PASM, système d’amortissement pour abaisser la garde au sol de la voiture de dix millimètres sur simple pression d’un bouton situé sur la console centrale.
La dotation standard reçoit des phares bi-xénon fumés et un échappement sport qui distille une indicible sonorité GTS. Habitacle tout garni d’alcantara comme le volant et les sièges sport au parfait soutien lombaire, cuir sur la planche de bord où le compte-tours (zone rouge à 7400 tours) est toujours bien situé au milieu, contact toujours à gauche du volant,… tout est net et sans imperfection. Même les porte-gobelets sont ajustables au diamètre du flacon et les p’tits bacs de rangement dans les portières sont à couvercle éclipsable comme les strapontins. Duitse strengheid, wat !
A l’extérieur, la différence se niche dans ce fameux « corps » de 911 Carrera 4 : des ailes arrière larges et évasées, des jantes de 20 pouces dotées d’un écrou central noir mat qui fixe des Pirelli P Zéro de 245/35 à l’avant et 305/30 à l’arrière…, d’énormes bouches d’admission d’air et des sorties d’échappement noires chromées au milieu : nous, on les préfère aux extrémités comme par le passé.
Avec 20 chevaux de plus que celle qu’elle remplace, cette GTS décoiffe.
D’abord par son couple de 550 Nm de 2150 à 5000 tours. Ensuite par ses accélérations de 0 à 100 km/h en 4 secondes ! Nantie de la boîte automatique à 7 rapports avec d’imposantes palettes acier au volant, sans oublier le clignotant muet (si, si !), elle s’en va taquiner les 306 km/h. Le choix possible entre 4 modes de conduite pour une réactivité optimale comme celui de la sonorité de l’échappement ajoute encore au plaisir de mener la belle à la chasse aux virages dans lesquels sa direction électromécanique ravit. Même avec 4 roues directrices, l’humilité est de mise : les deux mains sur le volant, svp ! N’en reste pas moins que cette merveille de technologie et de design s’accommode parfaitement d’un usage de bon père de famille : sans aucunement rugir, elle s’insinue alors discrètement dans le flot du trafic tout en procurant un rare plaisir de naviguer à son bord. Personnalisable à l’envi, cette voiture de sport faite pour le quotidien régale plein pot. On s’en met tant dans la vue que dans les oreilles avec cette perle maniable en diable pour qui sait se montrer patient dans l’apprentissage de sa quintessence. Oui, c’est franchement grisant de la piloter : la montée dans les tours est remarquablement linéaire sans le moindre à coup d’une boîte auto de derrière les fagots. Une œuvre d’art signée Zuffenhaussen qui ne prend jamais une ride depuis 55 millésimes. Une des plus subtiles et majestueuses concrétisations de la sempiternelle expression « remettre son ouvrage sur le métier ». Respekt.