Le Coq aux champs
Christophe Pauly, l’essentiel du goût
Pour décomplexer la gastronomie, rien de tel qu’une bonne dose de… goûts simples. Sans artifice ni technicité appuyée. La « simplicité est la sophistication suprême ». Les mots sont de Léonard de Vinci, ils façonnent et racontent le regard que porte Christophe Pauly (1 étoile Michelin, 17/20 au Gault & Millau) sur son métier.
| Par Servane Calmant |
Si on vous dit que le Coq aux Champs, belle bâtisse en pierres du Condroz, est bel et bien posé à la lisière des champs. Si on vous dit que Soheit-Tinlot, c’est (presque) au milieu de nulle part, pour un… Bruxellois ! On est ici à 28 kilomètres à peine de Liège, et la Nationale 4 qui le vers Namur et la Capitale est à proximité. D’ailleurs, quand on aime, on ne compte pas les kilomètres, et pour tout vous dire, une fois qu’on a goûté au Coq aux Champs, on en réclame le chant.
Il y a tout d’abord le cadre. Résolument beau.
Où le chef et sa femme Catherine ont privilégié la communion entra la salle et la cuisine, où l’on devient spectateur consentant, complice du ballet des cuisiniers. « Avec Catherine, nous avons voulu un restaurant généreux, contemporain et authentique, intuitif, sans barrière entre la salle et les fourneaux, pour laisser l’émotion circuler », nous explique le chef.
Il y a secondement la table. Définitivement élégante.
Adieu le nappage, vive la sensualité du bois. Et l’on salue au passage le travail des artisans: Romain Defauw de Saint-Hubert auquel on doit ces belles tables en chêne, Sylvie Coquet et Roos Van de Velde pour la porcelaine, Pieter Stockmans pour le rond de serviette. L’assiette en porcelaine de Bernardaud est blanche avec une touche dorée. Ample, elle invite à l’essentiel : savourer son contenu. « C’est ma façon de concentrer l’œil du convive sur le plat uniquement. Sur son esthétisme et son invitation à la dégustation. Sans détour de décor » précise Christophe. Les artisans du Condroz, parlons-en. Ils sont également à l’honneur en cuisine : Agribio et ses farines moulues sur pierre et sans aucun additif, Emmanuel Lange et son huile de colza sans colorant ni conservateur, Baudouin Fastré et ses volailles. Pourquoi aller chercher ailleurs ce qu’on peut cultiver ou produire chez nous ?
La création d’un plat est aussi une quête intérieure, un exercice d’épure pour toucher l’essentiel du goût. Ce point ultime de l’osmose.
— Christophe Pauly
Informations Pratiques
Menu de la semaine 3 services : 40 euros (excepté les vendredis et samedis soirs, et fériés)
Menu de saison 4 services : 65 euros, vins sélectionnés 32 euros.
Menu de la saison 5 services : 85 euros, vins sélectionnés à 40 euros.
Le Coq aux Champs
Jours de fermeture : samedi midi, dimanche et lundi.
Rue du Montys 71 – 4557 Soheit-Tinlot
T : 085/51 20 14
info@lecoqauxhamps.be
www.lecoqauxchamps.be
Homard Breton au beurre rouge
Recette pour 4 couverts
Ingrédients
• 2 homards de 600/700 gr
• 3 litres de bouillon de légumes
• 250 grammes de beurre
• 1 cuillère de concentré de tomate
• 10 boules de poivre noir
• 2 gousses d’ail
• 1 bouquet garni
• 2, 5 cl de rhum blanc
• 8 pétales de tomates confites
• 4 piquillos
• 8 tomates cocktail mondées et marinées à l’huile d’olive
• 1 bouquet de basilic
Pocher les homards pendant une minute dans le bouillon de légumes à frémissement.
Laisser refroidir et les décortiquer.
Concassez nement toutes les carcasses, les faire revenir à feu vif avec le concentré de tomate, le poivre, l’ail, et le bouquet garni.
Déglacer avec les 2,5 cl de rhum blanc et recouvrir de beurre.
Laisser frémir +- 1h00 à feu doux, filtrer et rectifier l’assaisonnement.
Finir la cuisson du homard à feu très doux dans le beurre rouge. Dresser le homard, les tomates con tes, les piquillos et les tomates cocktail.
Ajouter quelques petites feuilles de basilic et arroser généreusement de beurre rouge.