Poncho
En mode « caliente »
Mots : Servane Calmant
Photos : DR
Le groupe horeca Art Blanc, fondé par les frères Blanchart, vient d’ouvrir à Waterloo, le restaurant Poncho, en collaboration avec Yves Mattagne, célèbre chef doublement étoilé. Au menu, spécialités latino-américaines pimentées d’élégance, cuisine Nikkei trait d’union entre le Japon et le Pérou, vin de là-bas et pisco péruvien, déco luxuriante. Une symphonie de couleurs et de saveurs vives pour une soirée résolument caliente.
On attendait sa réouverture avec impatience. Et, le 27 mai dernier, l’enthousiasme était au rendez-vous. Transformé de fond en comble, l’emblématique La Pomme, à Waterloo, est devenu Poncho, un restaurant latino-américain dont la carte est signée Yves Mattagne. L’illustre chef collabore en effet à ce nouveau projet des frères Blanchart en tant que chef consultant étoilé extérieur, gage évidemment de créativité et d’excellence.
Présent à l’ouverture, Yves Mattagne qui a conçu la carte, formé la brigade, défini les arts de la table, et qui accompagnera les équipes pendant les premiers mois de rodage, a le propos joyeux. « J’ai puisé dans les richesses de la nature latino-américaine, mêlant les épices relevées de la cuisine mexi-caine avec les nuances subtiles de la cuisine Nikkei (la fusion culinaire entre le Japon et le Pérou – nda). Chaque bouchée est un voyage au cœur de cette diversité, entre le feu du chili et la douceur du miel, entre la force de la viande et la fraîcheur des herbes… ».
Les inconditionnels de Mattagne se souviennent forcément du Yu Me, où le chef doublement étoilé avait déjà régalé nos palais en jouant la carte des saveurs asiatiques et, d’une manière plus générale, ils savent que ses nombreux voyages au bout du monde ont inspiré les plus surprenantes de ses assiettes… A leur tour, les frères Blanchart ont fait le pari du dépaysement total, et il est réussi. Si le nom, Poncho, se veut une référence explicite au Mexique, la déco (du velours, du bois exotique, du cannage, de la végétation en abondance) renvoie également à la richesse multicolore, à l’exubérance baroque des cultures latino-américaines.
L’aménagement, chaleureux, bénéficie d’un éclairage tamisé qui vient délicatement intimiser un élégant bar central et deux grandes salles avec mezzanine de 130 places (100 de plus quand la terrasse est ouverte). La carte, étoffée, invite à déguster des cocktails ensoleillés. Poncho’s Touch pour ce Mai Tai exotique et ce surprenant Popcorn à l’espuma de maïs rouge. En accompagnement, le guacamole Nikkei pillé dans un mortier à table et ses chips totopos à base de maïs, séduisent. La carte propose plats à combiner pour un food-sharing toujours en vogue. Nous aimons le partage mais pas celui de l’assiette. Qu’à cela ne tienne, le classique entrée-plat-dessert est également de mise. Le cru est à l’honneur avec plusieurs ceviches à la carte et cette préparation aux saveurs audacieuses et addictives de lieu jaune, sauce tartare, algues nori, concombre et glace coco. Grillade à gogo également avec, notamment, un savoureux filet pur d’Argentine, que nous avons choisi d’agrémenter de maïs grillé, de frites de manioc et d’une sauce rocoto, du nom du piment éponyme, typique de la cuisine péruvienne. Enfin, coup de saveur absolu pour, en dessert, l’ananas parilla rôti entier avec sa mousse d’avocat brûlé (une véritable tuerie !), sa glace yaourt rafraichissante et son Pisco sour, cocktail à base d’eau-de-vie péruvienne et de jus de citron vert. Vins du sud du continent américain et assortiment de Pisco, participent également de l’exotisme ambiant de ce Poncho, véritable symphonie de couleurs et de saveurs vives.
Trois questions à Jérôme Blanchart, co-CEO de Art Blanc
Poncho s’appuie de toute évidence sur l’expertise du chef Yves Mattagne… De fait. Nous ne souhaitions pas, mon frère et moi, ouvrir une brasserie de plus à Waterloo. Au contraire, nous cherchions à nous démarquer avec une proposition nouvelle et accessible, pas du gastronomique donc. Dès que le concept de restaurant latino-américain a été arrêté, nous avons donc cherché des consultants extérieurs pour la cuisine, la carte des vins. Au même moment, Yves Mattagne m’a contacté pour me dire qu’il souhaitait louer l’ex-Pomme pour lancer un restaurant latino-américain … C’était exactement notre concept. Je lui ai dès lors proposé un partenariat sur le projet Poncho.
L’Amusoir, son Bar et son Chalet, La Cocotte Belge à Waterloo, La Maison Basse à Lasne, Chez Eddy à Rhode-St-Genèse, Les Brasseries Georges et La Bécasse à Bruxelles (réouverture prévue en automne 2024), les nightclubs Mirano et Spirito et même un hôtel, Le 20° Sud, à l’île Maurice… Comment s’opère le choix des lieux que vous et votre frère Jonathan, prenez sous votre aile ? Art Blanc n’est pas un groupe qui cherche à démultiplier une adresse. Nous cherchons des lieux qui se distinguent par leur emplacement et leur caractère, et nous les transformons pour offrir une expérience client 360° où la cuisine, la déco, le service, l’art de la table doivent apporter satisfaction…
Vous cultivez (déjà) d’autres projets ? Oui, moi, je suis un peu le cheval fou du groupe, toujours à l’affût de nouvelles opportunités. En 2023, Art Blanc a repris La Bécasse, une brasserie populaire du cimetière d’Ixelles, qui va devenir une trattoria italienne où les pizzas ne devraient pas dépasser 10 euros. Ouverture prévue à l’automne 2024. Prochain chantier : l’ancien Stamp, à Waterloo, que nous allons transformer en brasserie familiale avec une aire de +- 1000 m2 de jeux intégrés, façon Marie Siska, pour permettre aux parents de garder un œil sur les enfants. Ouverture de Capucine (nom provisoire – nda) prévue fin 2025, début 2026.
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