Nathalie Vleeschouwer
Un rayonnement sans limites
Mots : Barbara Wesoly
Photos : Nathalie Vleeschouwer
Sa créativité lumineuse ne connaît pas les frontières ni les genres. Du prêt-à-porter aux accessoires et même au parfum d’intérieur, Nathalie Vleeschouwer affirme sa vision du style, à la fois vibrante et intemporelle. Et se révèle, avec sa nouvelle collection masculine Grandpa Chic, dans la pleine mesure de sa beauté émancipée.
Vous proposez, cet hiver, un vestiaire masculin inspiré de l’esthétique Grandpa Chic, dont il porte le nom. Quelle en est la signature ? La distinction entre les genres n’a jamais été aussi floue. Cette versatilité et cette fluidité sont passionnantes et le style Grandpa avec ses influences rétro, streetwear et élégantes, en est un superbe exemple. Je crée exclusivement des modèles que je pourrais porter et cette collection n’échappe pas à la règle. Aujourd’hui aux robes, on préfère souvent les pantalons de costume, les gilets amples ou les chemises d’homme. Je me suis donc inspirée de ce qu’aiment mon mari, mon fils ou mes amis, mais en une version qui pourrait également plaire aux femmes. En proposant des rayures et carreaux comme des mailles plus classiques, et en jouant avec des teintes pastel et des coloris chauds, l’ensemble achève de casser les codes pour ne laisser que la beauté du vêtement, peu importe au fond à qui il s’adresse.
Le lancement des créations hommes date de 2020, mais c’est la première fois que celles-ci s’imposent véritablement au-devant de votre marque. Est-ce le signe d’un profond renouveau pour Nathalie Vleeschouwer ? Depuis sept ans, ma fille Felix collabore à la conception des modèles. Elle y insuffle toujours plus sa touche personnelle et tant mieux, car la diversité est une richesse. Déjà alors que je suivais des cours au Fashion Department de la Royal Academy of Fine Arts d’Anvers, j’adorais analyser la façon dont les étudiants s’habillaient. Et je n’ai jamais cessé depuis de puiser l’inspiration dans les tendances et influences extérieures, tout comme auprès de ceux qui m’entourent. Il n’y a rien de plus stimulant que de (re)découvrir la mode par un autre regard. Notre duo donne parfois lieu à de grands débats mais aussi à une belle dose de curiosité, d’enthousiasme et de fraîcheur.
Avant ce label portant votre nom, vous fondiez Fragile, en 1990, et ses modèles de prêt-à-porter destinés aux futures mamans. Qu’est-ce qui vous a amené à vous réinventer après 21 ans ? Fragile a été la concrétisation du rêve que j’avais toujours nourri de travailler dans la mode. Un rêve qui m’avait semblé perdu en arrêtant ce cursus mode où je ne me sentais pas à ma place, en raison de mon esprit très commercial. En cela, concevoir une marque à destination des femmes enceintes me permettait de cibler un besoin profond. C’était tellement gratifiant de les amener à s’aimer toujours plus. Mais progressivement, ce bonheur a évolué vers une envie de parler à toutes les femmes et de pouvoir pleinement laisser libre cours à ma fantaisie.
Et vous n’avez depuis cessé d’innover, puisque ce sont désormais aussi des accessoires, des chaussures et même un parfum d’intérieur qui sont venus enrichir l’univers de Nathalie Vleeschouwer. Aimez-vous surprendre ? Concevoir des sacs, des ceintures ou des chaussures, représentait pour moi une suite logique de cette exploration de la mode. La possibilité d’oser plus d’audace encore, par un flash de couleur ou une touche un peu fantasque. Et j’ai le luxe d’être entourée d’une équipe tellement talentueuse que cela me permet de concrétiser mes envies, même les plus incroyables, comme celle de créer un parfum.
En plus de votre fille, votre fils ainsi que votre mari ont progressivement rejoint le label. Mêler famille et collaboration est-il un défi au quotidien ? Il est clair que l’on ne laisse pas le travail au bureau lorsqu’on rentre à la maison ! Mon fils Lion a intégré la marque l’année dernière et gère les boutiques, mon mari Jan en conçoit la décoration intérieure. Nous sommes tous passionnés et dotés d’un caractère fort. Les discussions lors des repas de famille sont très animées. Je n’aurais jamais imaginé une telle évolution, mais c’est une chance folle, qui ne cesse de me porter.
Après ce style Grandpa Chic côté masculin et Eclectic Echoes pour la collection féminine, à quoi doit-on s’attendre dans les mois à venir ? Ces créations sont l’aboutissement de tout ce que j’aime. Je prépare donc pour le printemps et l’été une gamme qui restera dans la même mouvance. D’autant qu’en Belgique, on vit davantage entre les saisons que pleinement dans l’une d’elles. L’on y retrouvera des costumes, mais dans des matières plus légères et des drapés, toujours dans un esprit masculin-féminin. Des jeux de gris et de roses, en des mélanges de nuances. Deux couleurs qui de base ne font pas partie de mon dressing et avec lesquelles il était donc très intéressant d’expérimenter. J’aime les challenges, presque autant que savourer les petits instants. La joie est dans chaque détail, tout comme l’inspiration. »
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