Lily’s
La benjamine qui a tout d’une grande
Mots : Servane Calmant
Photos : Lily’s
Sur le site de l’ancien Callens Café à Bruxelles, Lily’s, la benjamine de la famille Litvine, se profile d’emblée comme une incontournable du paysage gastronomique et festif bruxellois. Déco somptueuse, comptoir à cocktails, cuisine de partage sous influence méditerranéenne, musique qui monte crescendo et, derrière une porte dérobée, un bar clubbing feutré à l’esprit eighties. Une nouvelle adresse sous le signe de l’élégance, la carte de visite de Litvine Society.
Pour la petite histoire, Jean et Olivier Callens ont cédé en 2022 le Callens Café qu’ils avaient ouvert en 2004 au pied de l’ITT Tower à Bruxelles, à la famille Litvine qui lui a apporté un nouveau nom, un nouveau concept, une nouvelle dynamique aussi. Lily’s, dernière-née du clan Litvine, a été biberonnée par Vladimir, Tatiana et Sasha, les enfants de Serge, le patron d’Odette (en ville), d’Emily (la villa), de Lola, et de La Villa Lorraine, notamment. A chaque enseigne Litvine, une identité forte et délibérément différente des autres. Lily’s n’échappe pas à la règle. Vladimir qui a géré chaque étape de l’évolution du chantier, met d’entrée de jeu les points sur les i. « Nous sommes une famille de restaurateurs, pas des gens de la nuit ! Lily’s se veut un restau qui offre la possibilité de prolonger la soirée dans le club y attenant, sans ambition aucune de devenir une discothèque. J’ai 35 ans, trois enfants, aller en boite de nuit ne m’intéresse plus. En revanche, je reste preneur d’une bonne table où prolonger éventuellement la soirée jusqu’à 2h du matin. Mais Bruxelles n’est pas Paris, n’est pas New York, n’est même pas Anvers, d’où cette volonté d’insuffler du dynamisme à notre capitale. En ce sens, Lily’s compte bien faire bouger les lignes en répondant à une véritable demande. »
Intriguée, nous sommes allée à la rencontre de Lily’s, au pied de l’IT Tower, entre l’Abbaye et le Bois de la Cambre. C’est Raymond, le fidèle directeur de salle qui réinvente le service à chaque ouverture d’une nouvelle enseigne de la Litvine Society, qui nous accueille. Le sourire est de mise. Normal, chez Lily’s, rien n’est laissé au hasard : signature olfactive envoûtante, direction musicale assurée par le studio bruxellois Mustard & Bongo (le son monte crescendo vers 23h) et déco sous la consultance du designer londonien Saar Zafrir (qui a également signé la déco du restau Le Conteur). Le cadre est éblouissant, pas bling-bling pour autant, plutôt dans l’esprit Art déco. Ainsi ce long couloir rouge bordeaux, ce mur de velours vert anglais dans la première salle à manger, ces luminaires aux motifs géométriques ou encore le marbre, matériau typique de ce mouvement artistique.
Raymond fait les présentations : Lily’s, un seul lieu certes mais plusieurs atmosphères propices aux tête-à-tête (avec des assises low-dining), aux repas entre amis (autour d’une grande table avec banquette), aux groupes, aux business lunchs du midi (dans la pergola au toit rétractable). Où est le club ? Patience.
Pour l’heure, nous sommes installée au comptoir à cocktails. Le Basil smash by Lily’s, le cocktail signature à base de gin et de basilic thaï, est subtil et ouvre l’appétit pour la suite, une farandole de plats à partager. Le concept du food-sharing qui permet de goûter un peu à tout, nous a toujours laissée dubitative car il fait inévitablement naître le doute : a-t-on commandé trop ou en suffisance ? Par bonheur, le service en salle s’avère aux petits soins et les conseils pertinents. Trois entrées, un plat et un dessert à partager pour moi et mon convive : le compte est bon. Assortiment libanais, mini burger, chicken wings pour commencer et déjà deux coups de cœur pour le houmous de betterave rouge/grenade et les ailes de poulet marinées à la mélasse de dattes, citron d’Iran, piment et enrobage d’éclats de pistache. On poursuit avec un filet de veau « oreilles d’éléphant » qui mérite bien son nom, il s’adresse en effet à deux couverts, à l’instar de ce baba au rhum et sa crème mascarpone. Soit, on l’aura compris, une cuisine méditerranéenne de partage qui plait au plus grand nombre.
Ce mardi soir, Lily’s affiche complet en mode restaurant. Pour découvrir le club, il faudra revenir les jeudis, vendredis et samedis, mais Raymond ouvre toutes les portes. Quoique celle-ci, on ne l’avait pas remarquée ! Dans le couloir d’entrée, derrière une étagère de bougies, se trouve une porte dérobée qui donne accès au club tout de rouge bordeaux vêtu. Le clin d’œil à l’esprit speakeasy des bars clandestins américains pendant la prohibition est évident, celui à la culture clubbing des fabuleuses eighties tout autant. Le voyage jusqu’au bout de la nuit en moins, la fermeture des portes étant fixée à 2h.
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