L’harmonie selon Hélène Van Marcke
Mots : Olivia Roks
Photos : Cafeine
Inspirés par le contexte historique et architectural du bâtiment, Hélène Van Marcke et son équipe abordent chaque projet en fonction de la personnalité et du style de vie du client pour un résultat sur mesure, fonctionnel et harmonieux. Des intérieurs élégants et intemporels qui traversent les années sans prendre une ride.
Coup de cœur pour vos intérieurs ! Comment vous êtes-vous éprise d’amour pour l’architecture d’intérieure ? Ma mère est très créative, elle a toujours eu un amour fou pour l’architecture, les décors, les beaux intérieurs, elle a un goût évident pour le beau. On a toujours aussi beaucoup voyagé. Cela a certainement ouvert mon esprit. Dans un petit carnet d’enfant, j’avais déjà écrit que je voulais être vétérinaire, architecte ou architecte d’intérieur. Et des années plus tard, me voilà à suivre des études d’architecture d’intérieur et de design au CAD à Bruxelles. Plusieurs stages intéressants ont ponctué mon parcours, un à Anvers chez Claire Bataille, un studio à l’époque de grands minimalistes belges et pour mon dernier stage, je suis allée à Paris chez Charlotte Perelman (Studio CMP). Là-bas, j’ai eu très vite beaucoup de responsabilités. J’ai terminé mes études, elle m’a proposé du travail et je suis partie vivre à Paris. De fil en aiguille, j’ai eu mes propres projets et j’ai lancé mon bureau en 2014, je travaillais alors entre la France et la Belgique. En 2017, je quitte la Ville lumière pour la Belgique et j’installe mon bureau à Gand.
Comment vous êtes-vous faite connaître en Belgique après des années à Paris ? Le bouche-à-oreille, les clients satisfaits qui parlent autour d’eux. Mais travailler à Paris a beaucoup boosté ma réputation. Plus exotique peut-être, plus tendance ? En tout cas, les gens voyaient que j’avais de beaux projets, une belle clientèle, des projets publiés dans des magazines… Paris était attrayant.
Comment décririez-vous votre univers ? C’est difficile à dire car nous nous adaptons au projet et au client. On a certains codes mais c’est particulièrement la philosophie de notre dessin qui fait notre patte. On analyse le lieu, la ville, l’architecture, l’histoire et l’origine de la maison et ensuite on essaie de la réinterpréter d’une manière contemporaine. Soit on utilise des volumes, des formes, des détails d’époque qu’on combine avec des matériaux ou des couleurs plus au goût du jour ou l’inverse, des matériaux anciens qu’on réveille avec formes plus contemporaines, des détails minimalistes. La cohérence et l’équilibre sont essentiels. On s’inspire aussi bien entendu du client, de la garçonnière à la maison conviviale, l’idée demeure très différente. A chaque fois on dessine autre chose et c’est ce qui me plait ! Mais quoiqu’il arrive on tente d’uniformiser, de viser la cohérence d’un espace à l’autre avec une simplicité des couleurs et des matières entre autres.
Mais des inspirations guident tout de même vos projets ? Bien entendu, le client reste notre première inspiration avec le lieu et son histoire. J’aime également me plonger dans d’anciens livres, comme les livres d’architecture Domus où les dessins et les photos sont riches. J’ai aussi un amour fou de l’Art déco, c’est ma prédilection personnelle, donc parfois, dans certains détails, on retrouve cette passion. Ma maison est ultra Art déco par exemple, mais c’est mon goût personnel. Mon mentor, Georges van Rijk, m’a tout appris, il a été une vraie source d’inspiration. Je l’ai connu très jeune et à cet âge on est très influençable. Il détenait beaucoup de mobilier Art déco et on regardait ce film, Métropolis, directement inspiré de ce mouvement. Quand je voyage, j’observe aussi beaucoup, mais attention, beaucoup d’architectures et de styles n’ont rien à faire chez nous. Le copier-coller déco repéré en vacances ne fonctionne que rarement ici.
Et des matières, certaines vous parlent plus que d’autres ? J’ai une prédilection pour le plâtre, l’acier rouillé (acier corten) avec sa patine exceptionnelle, j’aime aussi les marbres veinés, les pierres naturelles et les beaux carrelages artisanaux dignes de vraies fresques.
L’intérieur réussi pour vous c’est… Une harmonie, trouver une certaine paix, visuellement mais aussi pour la personne qui habite le lieu. Il faut que tout vive bien ensemble. Autrement dit, un joyeux mélange de styles.
A contrario, une grosse erreur que vous ne supportez pas en architecture d’intérieur ? Je suis maniaque sur plein de détails… Les beaux carrelages coupés par exemple mais plus encore le manque de respect de l’architecture d’une maison. Il est essentiel de tenir compte du lieu et de son histoire, c’est important d’embellir un espace mais de ne pas le dénaturer.
Pour nos lecteurs, une tendance à adopter cet automne-hiver ? Je ne tiens pas compte des tendances… Je ne les suis pas, je les évite. Mais je dois avouer que j’aime ce retour aux années 70 avec par exemple l’inox très sophistiqué, la moquette brune, les fauteuils bruns, les miroirs teintés…
Pour terminer en beauté, un projet que vous rêveriez de faire ? Rénover des écuries ! Les selleries, les détails des boxes, des portes, des pistes… Je pense aux écuries de Luis Barragan au Mexique ou encore les fincas en Andalousie avec leurs charmantes écuries.
Abonnez-vous dès aujourd’hui pour recevoir quatre numéros par an à votre porte
Vous aimerez peut-être
Tijs Vervecken – Chercheur de lumière
La poésie qui habite les images de Tijs Vervecken est celle d’un regard aux frontières de…
Geraldine Dohogne – « Il y a un lien profond entre humain et design »
Geraldine Dohogne crée des espaces où règnent harmonie et ressenti, comme au Landal Hillview Resort…
JW Architects – Révéler l’âme des lieux
JW Architects, duo belge, révèle l'âme des espaces en maîtrisant rénovation, architecture…