La Maison d’Estournel
L’enchantement à son zénith
Mots : Barbara Wesoly
Photos : Gregoire Gardette
Le Médoc est terre de goût et d’échappée belle. Et c’est au cœur même de celui-ci, à Saint-Estèphe, dans un paysage bordé de coteaux et de vignes, que réside une fugue somptueuse, La Maison d’Estournel. Un domaine tout à la fois intime et grandiose, qui délaisse les codes de l’hôtellerie classique, pour leur préférer la noblesse en partage.
Les lieux magnifiques sont légion. Mais ceux qui nous offrent de nous sentir comme à la maison dans un cadre royal représentent l’exception. La Maison d’Estournel est de ceux-là. Incarnation même d’un lustre souverain, ne vous attendez pourtant pas à y rencontrer la moindre forme de cérémonial guindé, le règne est celui de la simplicité chaleureuse. Et chez soi, on s’y sent dès les premiers instants, lorsqu’en passant les imposantes portes, on comprend que l’on n’y retrouvera ni réception, ni conciergerie. Mais bien l’entrée d’un restaurant, où les œuvres d’art et gravures anciennes côtoient des lampes art déco, des tableaux abstraits et des mots doux, extraits de textes d’auteurs. Et où les fauteuils fleuris et sièges de velours vert tilleul, bordeaux et bleu roi, donnent sur une cuisine ouverte. En face, se dévoile déjà l’orée d’un parc de deux hectares, aux airs de jardin anglais et des tables, disséminées sur la terrasse à colonnades et dans l’herbe, toutes prêtes à célébrer chaque instant de soleil.
D’un visionnaire à un autre
La Maison d’Estournel porte la signature de Michel Reybier, dont la collection hôtelière Michel Reybier Hospitality est quintessence d’un luxe repensé. Après Ramatuelle, Genève, Paris ou encore Londres, c’est cette fois le paysage vallonné du Médoc que l’entrepreneur a choisi pour adresse. Au-delà de majesté de la demeure, bâtie au XVIIIème siècle, peut-être est-il également tombé sous le charme de l’histoire de son propriétaire historique, Louis-Gaspard d’Estournel. Pionnier audacieux et inspiré, celui-ci a bâti le domaine viticole voisin Cos d’Estournel et élevé ses crus jusqu’à un prestige jamais démenti depuis. Après avoir acquis le Chateau Cos d’Estournel et ses vignobles dans les années 2000, Michel Reybier a ainsi investi dans la Maison en 2019 et a d’ailleurs parsemé celle-ci de références et d’objets d’époque de celui qu’on surnommait “le Maharadjah de Saint-Estèphe”, pour l’influence exercée sur lui par ses voyages en Inde. Et il perpétue aussi l’héritage commun des deux lieux, en proposant la découverte conjointe du Château, de ses chais et caves, accompagné bien-sûr d’une dégustation.
Un design d’âme
En contrepoids à sa rénovation, La Maison d’Estournel a conservé de son passé de résidence aristocratique, ses cèdres centenaires et la noblesse de son architecture, avec ses hauts plafonds, un escalier magistral agrémenté de ferronneries et ses carrelages d’époque en damier noir et blanc. C’est en parallèle au designer anglais Alex Michaelis qu’a été dévolu de la moderniser, tout en en préservant l’âme habitée. Et ce sont sûrement ses contrastes qui la racontent le mieux. L’excellence amplifie la profonde simplicité et la grandeur l’impression d’intimité. Le domaine ne compte en effet que 14 chambres et suites, toutes uniques. Même si chacune a pour point commun des parquets de chêne massif, du lin et du velours pour habiller ses meubles ainsi que d’impressionnantes baignoires anciennes et des douches incurvées. Des livres aussi, laissés en partage sur les tables de nuit et qui achèveront de faire le bonheur des mordus de littérature, déjà comblés par les ouvrages du salon-bibliothèque, avec sa cheminée et son atmosphère cosy.
Au rythme de ses envies
Mais c’est à sa table que l’on prend pleinement la mesure de l’exclusivité de La Maison d’Estournel. Dans les assiettes, des produits de la pêche journalière, des fromages régionaux et des fruits et légumes du potager du domaine, que l’on peut découvrir en se baladant dans les sentiers. Une carte brève mais hautement élégante et surtout dont les propositions sont réimaginables à l’envie pour chaque convive. Comme l’est d’ailleurs l’expérience d’un séjour sur place. Les horaires y sont ainsi pensés pour être oubliés, avec la nonchalance pour seul rythme. Et en toute liberté. Celle de ne pas se soucier de l’heure du petit-déjeuner, pas plus que de la fermeture de la salle de sport ou de la piscine, de décider finalement de pique-niquer face aux vignes ou de se réapproprier sur un coup de tête les fauteuils de la terrasse pour un goûter imprévu ou un dernier verre nocturne.
L’équipe nous confiait d’ailleurs dans un sourire, avoir pour seul objectif la joie de ses hôtes. Et œuvrer avec cœur à chaque saison pour lui donner de nouvelles perspectives. Comme avec l’installation cette saison d’une yourte destinée aux massages et soins corps et visage. Le bonheur pour programme, c’est cela La Maison d’Estournel.
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