La renaissance d’un grand hôtel suisse
Mots : Servane Calmant
Photos : Kempinski Palace
En juin 2021, après cinq ans de travaux, le Kempinski Palace Engelberg, un 5 étoiles supérieur, ouvre ses portes aux clients exigeants. Par bonheur, la structure du « Grandhotel Winterhaus » de 1904 qui l’abrite a été judicieusement préservée et la nouvelle aile se fond à merveille à l’ancienne. On a posé notre bagage dans ce grand hôtel historique, charmée par l’élégance intemporelle de la Belle Époque.
Nous sommes à Engelberg, à une trentaine de kilomètres de Lucerne, au sud du lac des Quatre-Cantons, en Suisse centrale. Ce village/station de sports d’hiver de quelque 4000 habitants fait non seulement partie du top 10 des domaines skiables suis-ses, mais il distille également un charme particulier, celui de l’abbaye bénédictine (toujours active, elle accueille notamment des récitals les nuits d’été) et des maisons Belle Epoque qui témoignent de la flamboyance de leur temps. Ça tombe bien, nous avons le privilège d’être invitée à Engelberg pour visiter un hôtel de … 1904.
A peine sortie de la gare, nous le remarquons notre pied-à-terre, majestueux ! Le « Kempinski Palace Engelberg », un 5 étoiles supérieur, se niche en effet au cœur du village, dans la structure historique du « Grandhotel Winterhaus » agrandie il y a peu d’une aile plus moderne. Il a été béni par l’abbé Christian Meyer du monastère d’Engelberg lors de la cérémonie d’ouverture officielle, en juin 2021, c’est dire l’importance de l’événement. Faut préciser que 130 employés vont assurer un service diligent 24h/24 pour le bien-être des clients. Le nôtre aussi, donc.
Le Petit Versailles…
L’histoire de l’actuel « Kempinski Palace Engelberg » a débuté au printemps 1890 lorsque l’hôtelier et politicien Eduard Cattani rachète au cloître des Bénédictions un bout de terre pour y faire construire une station thermale. Comme il n’est pas possible de chauffer la station thermale en hiver, Cattani charge son frère, architecte de renom, de construire le « Grand Hotel Winterhaus » dont l’ouverture suit en 1905. La station thermale et le « Grand Hotel Winterhaus » jouissent alors d’une excellente réputation qui dépasse les frontières de la Suisse. Les bâtiments, l’hôtel, le Kursaal et la station thermale, agencés en demi-cercle, sont même baptisés le … « Petit Versailles » ! En 1939, les frères Cattani vendent le « Grand Hotel Winterhaus » et la station thermale est fermée. L’hôtel est ensuite racheté, puis revendu, sauvé à nouveau, restauré encore, et finalement revendu en 2011 à son propriétaire actuel.
Classé donc protégé
L’hôtel, le Kursaal, ainsi que le kiosque dans le parc thermal voisin sont classés monuments historiques et donc protégés. Quant à l’aile moderne pensée et construite pour agrandir l’hôtel, elle se fond à l’ancienne pour créer une unité harmonieuse. Mais ce ne fut pas une mince affaire : relier le bâtiment neuf à l’ancien a nécessité cinq poutres en acier de 18 mètres de long de 17 tonnes chacune. 150 artisans ont travaillé chaque jour avec acharnement à la rénovation et à la construction du premier hôtel de luxe d’Engelberg. Soit 129 chambres et suites, un spa de 800m2 sur le rooftop, une offre gourmande gastronomique, un Palace Bar, un Cigar Lounge, et une partie moderne réservée à l’événementiel.
A nous la chambre Belle Epoque située dans l’aile éponyme. On ne sait ce qui nous aura le plus séduite, la vue imprenable sur les montagnes environnantes, la douceur de la couette, le luxe discret de la déco, le tea-time dans le jardin d’hiver, la fondue servie dans un chalet rustique ou la piscine panoramique à débordement, une chose est sûre, le Kempinski Engelberg a réussi haut la main à faire revivre l’histoire des grands hôtels suisses.
Pour une poussée d’adrénaline
* Le Titlis Rotair, le premier téléphérique à cabine tournante du monde nous a emmenée depuis la station intermédiaire Stand au sommet à 3020 mètres d‘altitude.
* le Titlis Cliff Walk, le pont piétonnier suspendu le plus haut d’Europe : 3041 mètres d’altitude, une largeur d’un mètre et une longueur de plus de 100 mètres. Paraît qu’il faut des nerfs d’acier aussi solides que les câbles qui le tiennent pour le traverser. On l’a pourtant emprunté, pas peu fière. Le coup d’oeil dans les 500 m de précipice étant tout bonnement impressionnant.
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