Du Dine-and-Dance en lisière de la forêt de Soignes
Mots : Servane Calmant
Photos : Christian Hagen
Une institution gourmande qui renait de ses cendres, c’est toujours une bonne nouvelle. C’est même, dans ce cas précis, une surprise de taille. A Overijse, le Barbizon de papa fait peau neuve en s’inventant une toute nouvelle identité. Un cadre volontiers bling-bling accueille des plats d’inspiration brasserie, un bar écailler, un bar à cocktails, un bar à cigares, soit différentes ambiances réunies autour du concept très tendance du Dine-and-Dance. On traduit : un endroit censé plaire aux amoureux de la cuisine et de la fête.
Un resto sympa et festif ? Comme Chez Clément (les Brabançons comprendront) quand le jeudi soir on pousse les murs pour faire la java jusqu’aux petites heures ? Un peu, mais l’esprit bon enfant en moins. Car le (new) Barbizon ne s’en cache pas, il vise une clientèle hétéroclite certes mais réunie autour d’un même amour pour ce qui brille et pétille. Par ailleurs, n’espérez pas retrouver le restaurant gastronomique bon chic bon genre d’Alain Deluc (jadis doublement étoilé) dans les murs de ce Barbizon 2.0. , le chef a en effet remis les rênes de sa maison en 2018 à un repreneur qui impose un style résolument différent. Et c’est peu de l’écrire.
Bah ! L’important c’est de faire bouger les choses voire même de bousculer les codes, et pourquoi pas ceux de l’horeca. Bousculer, le mot est peut-être un peu fort, quand on sait que le Dine-and-Dance cartonne déjà dans d’autres pays. Il n’empêche, chez nous, qui plus est à Overijse, dans le brabant flamand, en lisière de la forêt de Soignes, avec un manège équestre pour voisin, ouvrir un concept de ce genre, dans un style volontairement ostentatoire, c’est plutôt aventureux. Quoique… Bruxelles est à un jet de pierre et les deux Brabant n’ont jamais boudé les endroits m’as-tu-vu.
Quoi qu’il en soit, après plus d’un an de travaux et de rénovation de l’ancien Barbizon, le Barbizon 2.0 a ouvert en octobre dernier et a dévoilé sa nouvelle identité. Bar écailler, bar à cocktails, resto, espaces lounge, fumoir (le plus grand de Bruxelles et environs), lumières tamisées, les différentes ambiances se succèdent, mais ne se ressemblent pas, sans pour autant perdre en cohérence. L’influence est clairement art Déco : du velours, de la dorure, des tapis chamarrés, soit une esthétique emplie de textures riches, d’exubérance allant parfois même jusqu’à l’extravagance. Au-delà du débat des goûts et des couleurs, il faut bien reconnaître que le nouveau Barbizon est chaleureux, soyeux, voluptueux, audacieux (allez voir les commodités), et le concept du Dine-and-Dance, festif et… pratique. Explications : l’apéro peut se prendre au bar ou au coin du feu, le demi-homard à l’Armoricaine et ses linguines fraiches, le Black Angus ou le Simmental maturé (la carte se veut volontairement restreinte, afin de laisser la liberté au chef de la faire évoluer avec les saisons et les arrivages) se servent à table, ensuite la soirée se prolonge au bar ou au fumoir avec de la bonne musique dans les oreilles.
En proposant un seul lieu de fête et de plaisir, de l’heure de l’apéro à celle de la fête, jusqu’à 1h voire 2h du matin, le Barbizon tape juste. Tous les ingrédients sont en effet réunis pour laisser la liberté aux clients de passer toute une soirée sans quitter le restaurant, sans devoir reprendre la voiture, sans s’arracher les cheveux en tournant en rond une demi-heure pour espérer trouver une place de parking… Un seul lieu, plusieurs ambiances, plusieurs playlists, compromis zéro. Le concept devrait trouver son public, d’autant que le Barbizon annonce pour le printemps 2023, une terrasse parmi les plus belles et vastes de la région, avec vue sur les chevaux et la piste du Royal Country Riding Club.
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