Dieter Vander Velpen
Une signature couture
MOTS : Barbara Wesoly
PHOTOS : Patricia Goijens
De résidences en établissements et de son fief anversois à Dubaï, Hong Kong ou encore New York, Dieter Vander Velpen décline son esthétique sophistiquée et épurée à la fois, en une vision aussi cosmopolite que luxueuse. Parmi ses récentes réalisations, le 1055 Stradella, une villa de Bel Air, à Los Angeles, transformée en un écrin face à l’océan.
Vous qualifiez « l’architecture couture » comme le fondement de votre style. Que signifie exactement ce principe ? Je considère en effet mes réalisations comme une forme « d’architecture couture », car les clients s’adressent à notre bureau pour notre style signature, que nous déclinons selon leurs besoins et attentes, tout comme on allait acheter une robe chez Dior, dans les années 50. Nous nous concentrons sur la création de projets résidentiels haut de gamme raffinée. Des maisons fonctionnelles mais qui mettent le design au premier plan, n’offrant que le meilleur en termes de matériaux, mais aussi axées sur des détails personnalisés et une approche sur mesure. Le propriétaire en est un élément central : qui est-il, comment vit-il ? A-t-il des enfants ? Aime-t-il recevoir, a-t-il une collection qu’il veut exposer… ? Et enfin, la propriété et l’emplacement sont à la fois déterminants et inspirants. Une villa à Los Angeles sera habitée différemment d’une résidence en Belgique, un appartement à Mumbai nécessite une approche autre qu’une maison de vacances à Ibiza. C’est le cocktail unique des trois facteurs qui apportent symbiose et équilibre parfaits.
Vous avez récemment conçu une sublime maison privée à Bel Air, 1055 Stradella, en partenariat avec le bureau d’architectes Saota et le designer David Maman. Comment un architecte belge est-il contacté pour réaliser une villa à Los Angeles ? C’est notre premier projet à Los Angeles et le quatrième aux USA. Le client a vu notre travail en ligne et nous a contacté via Instagram. C’était au début de la pandémie, quand tout le monde demeurait persuadé que le Covid ne durerait tout au plus que quelques semaines. Au final, cela nous a pris un an et demi. Heureusement, nous vivons une ère numérique et de manière presque contradictoire, la crise sanitaire nous a offert des opportunités, facilitant ce type de réalisation à distance. Il n’y avait en effet pas de vraie différence par rapport à une entreprise locale, puisqu’aucune réunion physique ne pouvait avoir lieu.
Comment décririez-vous le résultat du 1055 Stradella ? C’est un parfait exemple de notre architecture couture. Les matériaux et la philosophie de conception sont la signature du bureau Dieter Vander Velpen. Mais le fait que cette villa soit située à Los Angeles sur un terrain très spécifique avec vue sur la vallée et l’océan rend ce projet défini-
tivement unique. Les fenêtres du sol au plafond de la salle de bain s’ouvrent ainsi vers la vallée et nous les avons sublimées en concevant une grande baignoire ronde, sculptée dans un morceau massif de travertin. En ren-
trant du travail, on peut dès lors ouvrir toutes les fenêtres, déguster un verre de vin dans sa baignoire et regarder le soleil se coucher sur l’océan. C’est tout à la fois stimulant et excitant de découvrir à chaque projet comment nous pouvons laisser ces nouvelles impulsions interagir avec notre style signature.
Sa conception marque-t-elle un tournant dans votre carrière ? Avec la volonté d’une expansion à l’international ? Oui, j’ai l’impression d’être à un moment charnière. Notre bureau réalise des projets à l’étranger depuis plusieurs années, mais ceux-ci demeurent fréquemment dans l’ombre, nombres de nos clients tenant à leur vie privée. Celui-ci au contraire, nous a donné une visibilité internationale. En parallèle, nous venons d’emménager dans un nouvel espace à Anvers, construit pour être une salle d’exposition et mettre en valeur la beauté et le savoir-faire de notre design et de nos créations. Donc oui, définitivement, les choses bougent pour l’instant.
Où puisez-vous vos influences ? Les voyages ont toujours été une grande source d’inspiration. En plus d’Anvers, j’ai également étudié à Valence et à Istanbul. J’aime passer du temps dans des villes éclectiques et voir comment l’architecture y fonctionne. Nous travaillons d’ailleurs actuellement sur projets passionnants dans le monde entier, notamment des résidences privées dans les Hamptons, Jackson Hole, Ibiza, Maurice, Mumbai et bien sûr en Belgique. Et je réalise au moins un grand voyage privé chaque année, pour élargir continuellement mon cadre de référence et ma vision. Le pouls d’une ville comme Hong Kong, les ruines de Palenque ou les réalisations d’Oscar Niemeyer à Brasilia sont des sources d’inspiration intarissables.
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