Dans les pas de
VIRGINIE MOROBÉ
Mots : BARBARA WESOLY
Photos : Morobé et Jean-Pierre Gabriel
Huit ans auront suffi pour mettre la Belgique à ses pieds. Petite fille, Virginie Morobé vouait déjà une véritable fascination aux chaussures. Une passion que la créatrice de mode a transformée en flamboyante réussite, en lançant en 2015, sa marque éponyme et défini par la même, de nouveaux standards d’élégance.
« On base notre tenue sur nos chaussures, pas l’inverse ». Un mantra qui trône en première ligne sur votre site. Sont- elles à vos yeux, tel un pendant de rouge à lèvres rouge, en version mode ? Ce twist dont l’audace fait la différence et permet de se sentir confiante et féminine en toute circonstance ? J’en suis convaincue. On le voit directement chez nos clientes. Dès qu’elles enfilent par exemple de hauts talons, leur maintien, leur posture, changent. Elles affichent directement plus d’assurance. C’est toute la puissance d’une belle chaussure que d’être capable d’amener le style le plus simple, au comble de l’élégance.
Street couture, rock’n roll, glamour, sont des termes que l’on appose par instinct à Morobé, mais comment imaginez-vous celles qui portent vos modèles ? En réalité, je ne les imagine pas. Je me laisse guider par mon intuition et ce que j’aime. Je ne valide aucun prototype qui ne corresponde pas à un modèle que je porterais. C’est ce qui fait l’identité de Morobé, tout comme notre signature est l’intemporalité. Il est aussi essentiel que chaque chaussure que nous fabriquons puisse sublimer tous les pieds, quelle que soit leur morphologie. Cette volonté d’universalité compose notre ADN. Réussir à développer une chaussure qui met en valeur 90% des femmes, c’est la certitude d’avoir réalisé une chaussure extraordinaire.
Morobé propose également une gamme d’accessoires et, vous avez lancé en janvier 2023, Logomania Limited Edition, votre toute première collection de prêt-à-porter. Aviez-vous le désir de décliner la griffe sous d’autres formes ? Nous avions conçu énormément de chaussures dans cet imprimé jacquard et en stretch et je désirais les accompagner de photos en total look. Cela impliquait d’acheter des centaines de mètres de tissus et nous avons alors décidé d’utiliser une partie de celui-ci pour la production de quatre pièces de prêt-à-porter. Mais, si j’adore les vêtements, le plaisir créatif n’est pas le même pour moi qu’avec les chaussures et je ne compte donc pas réitérer l’expérience.
Et votre gamme Maison ? Cela faisait longtemps que je désirais réaliser un vase basé sur l’un de nos modèles de bottes mais il fallait en concevoir les moules. J’ai donc contacté l’artiste et céramiste Anita Le Grelle pour les créer, en même temps que des accessoires décoratifs.
Vous avez également signé, en 2016, une collaboration avec l’influenceuse Chiara Ferragni, ainsi qu’avec la styliste Marylène Madou en 2020. Une manière de prôner l’empowerment au féminin ? Ces collaborations sont parties de contextes très différents. Chiara Ferragni nous a contactés après avoir eu un coup de cœur pour nos boots en velours vieux rose. Et nous les avons déclinés ensemble en bleu roi et bordeaux. C’était un coup de projecteur inespéré pour Morobé qui existait alors depuis seulement deux saisons. Marylène Madou a réalisé un imprimé exclusif pour célébrer les cinq ans de la marque et transposé celui-ci sur un tissu qui emballait nos chaussures à la manière furoshiki, technique de pliage japonaise précieuse. Anita, aussi bien que Marylène excellent dans leur domaine et nous cherchons toujours à proposer l’exception.
Après Knokke en avril 2022, vous avez inauguré en décembre de l’année passée une boutique Morobé à Anvers. Toutes deux ont été conçues par l’architecte Glenn Sestig. Qu’est-ce qui, dans son design, fait résonnance avec votre griffe ? Je suis une grande admiratrice de l’esthétique intemporelle et de l’incroyable élégance du travail de Glenn. Nous voulions des boutiques qui seraient pensées non pas comme des magasins mais comme l’intérieur de notre maison ou comme mon dressing, avec une véritable ambiance plus qu’un aspect purement commercial. Pour notre première boutique, nous sommes arrivés au studio de Glenn avec une idée bien précise du design que nous désirions : vitrine bombée, touches de kaki, mélange de lignes droites et d’arrondis et il a directement compris pleinement notre vision. Dès le deuxième rendez-vous, il nous a présenté ce qui allait devenir tel quel notre boutique. C’était tout simplement époustouflant.
Morobé fêtera ses huit ans en avril 2023, que vous souhaite-t ’on pour la suite ? Nous avons nos deux boutiques et sommes distribués dans les meilleures enseignes du Bénélux. Désormais, l’objectif est international. La prochaine étape est de trouver un lieu à Saint-Tropez. Le style et l’audace de Morobé s’accordent à merveille avec l’atmosphère balnéaire. Nous cherchons donc à nous installer dans des villes côtières, en Europe et plus loin. En continuant à nous fier à notre instinct, toujours.
15 mai 2023 ! À la demande de ses amis masculins les plus stylés, tels que César Casier, Glenn Sestig et son mari, David Damman, Virginie Morobé s’est lancée dans une collection qui transcende les frontières du genre.
Abonnez-vous dès aujourd’hui pour recevoir quatre numéros par an à votre porte
Vous aimerez peut-être
11PM Studio – un style singulier qui s’écrit au pluriel
Marie-Charlotte Vermeulen, nièce d'Edouard Vermeulen, et Pieterjan Van Biesen se sont rencontrés…
Fabienne Delvigne – « Le beau fait sens lorsqu’il permet de sublimer et soigner »
Fabienne Delvigne, créatrice belge, transforme depuis plus de 30 ans des chapeaux en œuvres…
Sepi Agari – Idylle du beau et de l’éthique
Et si le vrai luxe était une élégance durable ? Sepideh Asghari, avec sa marque Sepi Agari, incarne…