Dans le vestiaire de Félix Radu
Mots : Ariane Dufourny
Photos : Mireille Roobaert
Auteur, comédien, écrivain, Félix Radu n’a pas son pareil pour manipuler les mots. Depuis son enfance, ce Namurois de 25 ans voue une passion à l’écriture et à la poésie. Petit prince de l’humour, poète des temps modernes, il s’est vu décerner le prix “Raymond Devos” à seulement 20 ans. Pour l’heure, il nous ouvre les portes de son vestiaire tout en couleurs à l’instar de l’hôtel Indigo. Ses tenues ont été imaginées par deux autres Namurois, les propriétaires de La Fabrique. Mais oui, Maxime Prévot, les Namurois peuvent être chauvins !
Êtes-vous accro à la mode ? Je ne suis pas accro à la mode vestimentaire. J’ai souvent des coups de cœur mais peu importe l’univers dans lesquels ils peuvent tremper.
L’apparence est-elle importante ? L’apparence est importante mais elle n’est pas une fin en elle-même.
Quel personnage, imaginaire ou réel, admirez-vous pour son style ? J’adore l’élégance un peu dangereuse, genre Arsène Lupin ou Cyrano de Bergerac. Tous les gentlemen cambrioleurs, les bad guys qui ont de l’élégance dans les formes ! J’aime particulièrement Kingsman que je trouve très classe. Mais le Petit Prince est aussi élégant même si je doute de rentrer dans ses vêtements.
Quels sont les indispensables de votre dressing ? J’aime avoir une belle tenue pour les grandes soirées. Quelque chose d’élégant comme un beau costume, une belle chemise. J’ai aussi réalisé l’impact que pouvait avoir la mode sur l’environnement, et à quel point mettre un vêtement, c’était porter ou non, certaines valeurs. En ce sens, le seconde-main m’est vite devenu indispensable. Il n’y a rien de plus classe et de plus stylé que de prendre soin des autres. Et du monde. J’essaye de regarder si certaines marques sont écoresponsables comme les baskets notamment.
Faites-vous attention aux accessoires ? Je suis tellement distrait que j’aime énormément les accessoires les deux premiers jours mais après je les perds.
Quelle a été votre pire excentricité vestimentaire ? (Rires). Quand j’étais ado, j’avais des chemises avec de très gros cols, dont une chemise rose fluo car je trouvais ridicule que les gens s’attachent à des couleurs pour signifier un genre ou une orientation sexuelle. Je mettais du rose ou des vêtements très pétants parce que je trouvais cela beau. Ma mère mettait de l’amidon dans les cols que je relevais comme un. vampire ( j’adorais Twilight) et qui cachaient mon grand cou car j’avais grandi trop tôt. Ca me rassurait en me donnant un petit style. En grandissant, j’ai trouvé cela ridicule. Mais j’ai toujours la chemise rose.
Avez-vous des pièces fétiches ? Mon costume de scène ! Je l’ai acheté lorsque j’avais 19 ans : un costume croisé qui m’a coûté très cher. J’y avais mis toutes mes économies afin qu’il soit taillé pour moi. Comme je fonctionne par coups de cœur, j’ai des vêtements que j’aime immensément pour l’évènement qu’ils évoquent. Notamment, une marinière Picasso que j’ai achetée dans un musée lors d’un rendez-vous avec une fille que j’ai beaucoup aimée. Pareil pour certaines chemises qu’on m’a offertes, des valeurs qui dépassent l’habit en lui-même.
“ Il n’y a rien de plus classe et de plus stylé que de prendre soin des autres “
Quelle est la pire faute de goût chez un homme ? Il n’y en a pas parce que tous les goûts sont dans la nature. La pire faute serait de céder à l’appel du groupe ou des pressions sociales et de porter quelque chose que tu n’aimes pas. Porte ce que tu aimes !
Qu’est-ce qui vous fait craquer dans le vestiaire féminin ? Les pantalons taille haute sont très jolis, ça donne envie de tomber amoureux. Sinon, chacune de mes amoureuses avait son petit truc que j’aimais. Je rectifie : je n’ai eu qu’une seule amoureuse mais beaucoup de coups de cœur.
Comment définiriez-vous votre style? Perfect ou imperfect ? Imperfect ! Totalement imperfect parce que le parfait est dans l’imparfait. Pour l’anecdote, je ne porte jamais une paire de chaussettes car j’ai la flemme de les trier. Pareil dans ma coupe de cheveux ou dans ma manière d’être. L’imparfait quand il est géré et su peut être charmant, je crois.
Quelle est votre actualité ? Le CO-VID-19 ! (Rire). Le Seul en scène « les Mots s’improsent » va reprendre dès que les mesures sanitaires le permettront. J’ai plein de dates en attente en France, en Suisse et en Belgique. D’autre part, j’ai écrit une série « Félix Délire » qui va passer sur Lumni (plateforme éducative pour les jeunes). Ces 20 épisodes vulgarisent la littérature et aident les jeunes à se réapproprier les grands classiques et la poésie. J’écris également un roman épistolière qui parlera d’amour et je monte ma pièce de théâtre « Rose et Massimo ». Et j’aimerais bien sortir un album de musique.
Mais Félix, ne seriez-vous pas un brin hyperactif ? (Rires)
Felix est habillé par la Fabrique. www.la-fabrique.be
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