MIX, la géante place to be de la capitale
MIX
La géante place to be de la capitale
Mots : OLIVIA ROKS
Photos : Mireille Roobaert, Louis Vielle, DR
Bruxelles est en effervescence. Mix est ouvert ! Sur 21.000 m2, le concept mêle salle de sport, restaurants, bibliothèque, bureaux, hôtel, événements et bar. Une véritable renaissance dans ce joyau architectural abritant autrefois le siège de la Royale Belge. Rencontre avec Jean-Michel André, un des concepteurs de cet art de vivre tout- en-un.
Autrefois, il se tenait ici le siège de la Royale Belge, rappelez-nous l’historique de ce bâtiment… Un bâtiment construit entre 1967 et 1970 pour devenir le siège de la Royale Belge qui l’a occupé durant de nombreuses années. Ensuite, il s’est fait racheter par Axa qui l’a quitté à son tour. Le lieu a été inoccupé durant quatre ou cinq années pour finalement être racheté, et ce fameux projet a pu démarrer.
Quel est votre rôle dans Mix ? Je suis le concepteur initial du projet, l’administrateur délégué. Je discute avec les propriétaires pour imaginer le projet hôtelier (car c’est ma compétence à la base) et j’ai dû trouver de nouveaux associés pour le club de sport, le centre de conférence… Il m’a fallu constituer une équipe. Nous avons les étages allant du premier au cinquième comprenant le centre de conférence, l’hôtellerie (avec bar et restaurant), le centre de sport…
Retournons aux prémices, comment l’aventure Mix a commencé ? C’était en 2020. Je me rappelle comme si c’était hier : j’ai reçu un coup de fil de Frédéric Nicolay qui m’avertissait que les propriétaires souhaitaient faire un hôtel dans ce bâtiment. J’ai appelé Benoît de Lancer, un des trois propriétaires. Avec beaucoup d’intérêt et de curiosité, j’ai visité ce bâtiment car cela fait des années que je pense qu’un hôtel dans le sud de Bruxelles, auprès d’axes importants a tout son sens. Métro, aéroport, bois de la Cambre, autoroute vers Luxembourg… Beaucoup de paramètres prouvent que c’est un lieu de choix. Visiter ce bâtiment était une chance inouïe, c’est tout simplement l’un des plus beaux de Bruxelles ! Ni une ni deux, on m’a proposé de prendre certaines surfaces du bâtiment et l’aventure a commencé.
Court et précis, pourquoi le choix du nom Mix? On a choisi un mot qui est facile, libre de droits, mais surtout nous voulons faire passer un message. On mélange beaucoup de fonctionnalités dans un seul et même endroit : du sport, du sommeil, du travail, de la nourriture. En parallèle, on souhaite aussi que toute sorte de gens s’y croisent, que ce soit un jeune travailleur de Watermael-Boitsfort, un business-man américain ou une dame de 70 ans qui vient faire de l’aquagym. Des personnes de culture et de nationalité différentes. Un lieu de vie autrement dit cosmopolite. « Mix » résume bien cette vision.
Justement, avec tant de facettes différentes, qu’est-ce qui compose exactement Mix ? C’est un hôtel de 140 chambres avec 40 studios qui sont considérés comme des suites ou des appartements. Il y a également le bar, le Roméo, proposant de la sharing food. Un lieu de vie central du Mix. Le club de sport, de 5000m2, donnant accès aux membres extérieurs et aux clients de l’hôtel. C’est aussi un lieu de détente et de bien-être, avec le restaurant le Joule et un espace wellness avec piscines, sauna, hammam, jacuzzi, cabines de soin. Au premier étage, il y a des salles de séminaire, un flex desk, une salle festive pour par exemple des fêtes avec son personnel. Au second étage, place au restaurant et sa très belle terrasse qui est encore ouvert à projet. Ce n’est pas de mon ressort mais il y a également des bureaux sur cinq étages ou encore le foodcourt The Fox au rez-de-chaussée. Nous souhaitons que les personnes restent au sein de Mix, se déplacent de leur bureau, à la salle de sport en passant par le restaurant et termine leur journée ou soirée au bar.
Finalement, votre dada, c’est l’hôtellerie. CEO de Limited Edition Hotels, vous êtes l’homme derrière le Jam, le Berger et bien d’autres. Comment avez-vous imaginé l’hôtel Mix ? J’ai travaillé main dans la main avec Lionel Jadot. Je souhaitais que l’hôtel soit proche d’un hôtel des années 70, même si on voulait un lieu résolument contemporain. Il a énormément observé la structure du bâtiment avec une approche fonctionnaliste. Les éléments sont posés dans les espaces afin de respecter les bétons, les hauteurs… Et il a fait travailler énormément d’artisans belges différents. Côté chambres, c’est un hôtel 4 étoiles avec une excellente literie et acoustique bien sûr. Avec une superbe vue sur la nature environnante, banquette ou lit s’orientent vers les fenêtres. Le sport et le wellness restent d’énormes atouts pour l’hôtel également. Et à la réception, le personnel formé spécifiquement, oriente et conseille le client avec des parcours sur mesure à faire dans Bruxelles.
Avant de se quitter, un regret à nous dévoiler ? J’aurais adoré faire un véritable espace de co-working au sixième étage ! Le flex desk est pour l’indépendant quant aux bureaux, ils sont dédiés aux grosses sociétés. J’ai beaucoup de demandes de petites PME… Et au septième étage, j’aurais bien fait des appartements à louer ou à vendre, cela aurait cartonné.
www.mix.brussels
Le Franq - Notre pied-à-terre préféré pour visiter Anvers
Le Franq
Notre pied-à-terre préféré pour visiter Anvers
Mots : Servane Calmant
Photos : DR
Le Franq ou la très chic reconversion d’une ancienne banque en boutique hôtel design labellisé Relais & Châteaux, avec terrasse et table étoilée d’une finesse exquise. On y a posé nos valises le temps d’un week-end printanier.
D’Anvers, on connait la Grand-Place évidemment. Moins, sans doute, la place Hendrik Conscience, hommage à ce grand écrivain belge du 16e siècle, située à 6 minutes à pied de l’Hôtel de Ville. De cette jolie place piétonne (une de nos préférées à Anvers) dominée par une majestueuse église baroque, partent des ruelles garnies de maisons bourgeoises, de restaurants, de cafés branchés. C’est le quartier des galeries d’art, des antiquaires, des salons de thé. Et du Franq. A l’image de sa ville, ce boutique hôtel a réussi à marier charme historique, chic urbain et étonnante reconversion. Le Franq tire en effet son nom de la destination précédente d’un bâtiment de style néo-classique érigé au 18e siècle, à savoir : une banque ! Et, puisqu’à l’époque on parlait encore en franc belge, le nom de l’hôtel a été vite trouvé…
De cette ancienne banque, il reste le hall d’accueil imposant, vraiment imposant, qu’un design contemporain, élégant et résolument coloré, vient réchauffer ; et, surprise, les coffres-forts ! Pas la peine de chercher fortune ici, quoique… les coffres ont été remis à l’honneur et accueillent désormais une cave à vins. On aurait presque envie de s’y laisser enfermer…
Mais le Franq n’est pas un cabinet de curiosités pour autant, plutôt un bel endroit à vivre. Tout a été pensé pour donner envie de s’y poser : un lobby majestueux, un bar cosy, une terrasse arborée, des chambres élégamment meublées (demandez celles situées dans l’immeuble historique), du parquet, une installation audio Bluetooth, des produits de la marque londonienne Elemental Herbology… Et un restaurant gastronomique étoilé.
A la table de Tim Meuleneire
Le chef s’est fait connaître avec son restaurant De Koopvaardij et confirme au Franq un talent fou. De sa cuisine ouverte sur une salle à manger élégante à la belle lumière tamisée, Tim Meulemeire séduit avec une cuisine franco-belge de saison. Le Franq travaille avec des fournisseurs et partenaires des environs qui livrent des produits locaux et durables. Un parti pris responsable pour une cuisine créative et légère. Cette légèreté, c’est d’ailleurs la signature du chef et on la salue. Ainsi ce menu 4 services qui associe carpaccio de Saint-Jacques et lard de Colonnata à une crème de topinambour aux herbes vertes, un pur délice, ou encore ce filet de cabillaud et caviar de hareng avec un chou-rave à la vanille. Et ce dos de veau « Crosse and Blackwell », une recette bien belge revisitée avec finesse et goût, là encore. Le restaurant est ouvert tous les jours pour le petit-déjeuner (fameux, et servi à table), le déjeuner et le dîner.
Pourquoi on aime le Food Market de la Gare Maritime
Pourquoi on aime le Food Market de la Gare Maritime
Mots : Servane Calmant
Photo : DR
Transformer une ancienne gare maritime en hotspot gourmand au cœur de Bruxelles, fallait oser! C’est désormais fait. Établi sur le site restauré de Tour & Taxis, le Food Market n’offre pas moins de 10 comptoirs à manger différents, à la hauteur de la diversité de la cuisine belge.
Il y a d’abord le lieu ! Incroyable. Prestigieux. La Gare Maritime, c’est l’ancienne gare de marchandises de Tour & Taxis. Construite en 1907 le long du canal de Bruxelles, sous la forme d’une énorme halle à la structure métallique, elle a été la plus grande gare de fret d’Europe. C’était il y a longtemps. Abandonnée dans les années 90, elle a encore fait quelques heureux, puisqu’elle a abrité jusqu’en 2016, les Rues du Bien Manger du festival Couleur Café …
La halle de la Gare Maritime a toujours séduit les amoureux de l’ère industrielle, mais un lifting était plus que nécessaire. Il s’est fait attendre, comme souvent en Belgique. Jusqu’au jour où Extensa, promoteur immobilier belge, décide de réinterpréter tous les bâtiments historiques du site de Tour & Taxis, en respectant leur héritage architectural…
Le réaménagement du bâtiment de la Gare Maritime débute en 2016, dure 4 ans, et le résultat est bluffant. On applaudit en effet la « réalisation remarquable de conservation, de mise en valeur et d’adaptation à de nouveaux usages du patrimoine culturel bruxellois », dixit la Commission européenne qui lui a d’ailleurs attribué le prix Europa Nostra. Une restauration encore récompensée au Mipim, le Marché international des professionnels de l’immobilier. Cocorico. Oui à la durabilité du projet et aux espaces qui privilégient le bois, faisant de cet endroit « le plus grand projet européen de construction en bois». Carrément.
Il y a ensuite l’horeca. Transformée en ville ou tout au moins en rue couverte, la Gare Maritime accueille désormais des espaces de travail, des commerces, des bureaux, des événements. Et de l’horeca. La plus grande halle gourmande d’Europe n’abrite en effet pas moins de 10 comptoirs à manger, pour autant de concepts culinaires différents. Le concept de Food Market, géré par le géant brassicole AB InBev, est ambitieux. Tant mieux.
Honneur aux frites (parmi les meilleures jamais mangées, on vous le dit !) avec le 140 ! animé par Malory Gabsi & Adrien Cachot qui présentent la pomme de terre sous toutes ses facettes ! X Green, de Xavier Peelicer, se veut le paradis des amateurs de cuisine vegan ; Cereal Killer, de Giovanni Bruno (Senzanome*), modernise les grands classiques de la gastronomie italienne ; Bart, de Bart de Pooter (Pastorale**), invite à un repas autour du poulet grillé, du vol-au-vent ou des tomates crevettes, du 100% Belgian Culinary Art ; Bouillon, du chef doublement étoilé Sang Hoon Degeimbre, séduit avec un comfort food qui tient chaud … On a même invité au Food Market, un chef triplement étoilé : Mauro Colagreco, qui a lancé Carne, une chaine de restos spécialisés dans le burger avec un certificat B-Corp, B pour Bénéfique d’un point de vue environnemental notamment. Le bœuf de Carne provient à 100% de pâturages belges. Du circuit court, quoi. Et, franchement, ils sont fameux !
Evidemment, ces grands chefs ne sont pas présents derrière leurs comptoirs – faut pas rêver ! – mais ces 10 concepts conçus en collaboration avec eux, tiennent toutes leurs promesses, d’autant que cette grande halle gourmande à l’ambiance décomplexée, se veut également festive avec des rendez-vous musicaux éclectiques, jazz, pop, rock. Bref, The Place to Be.
Escapade à deux dans la Grande Forêt d'Anlier
Escapade à deux dans la Grande Forêt d'Anlier
Mots : Mots : Stéphane Zwick, Ariane Dufourny
Photos : Morgane Ball
Envie de vous évader, de déconnecter du quotidien ? Loin du tourisme de masse, la Grande Forêt d’Anlier au coeur de notre Ardennes belge a tout pour séduire ! Direction le Château de Grandvoir pour découvrir la gastronomie de terroir du chef Tristan Martin, la mico-brasserie qui produit la bière « Le Vaurien » et les romantiques balades forestières. Pour un dépaysement total au cœur de l’hiver.
La Mini en mode « sport » sur les ruelles de Neufchâteau, en province du Luxembourg, nous chantons à tue-tête « Toutes les machines ont un cœur, t’entends? Toutes les machines ont un cœur dedans. Qui bat, qui bat, qui bat. Et le monde est fragile » de Maëlle. Il est temps pour nous de ralentir, de nous mettre en mode slow.
A pied, à vélo, Neufchâteau et sa région sont propices à la détente. Le temps semble s’être arrêté, à l’instar du « Café de la jeunesse » qui n’ouvre que le dimanche – et encore ! Place à la nature, la forêt, les rivières, le lac, le patrimoine architectural, les villages paisibles dont Grandvoir qui peut s’enorgueillir d’abriter une propriété hors du commun : Château de Grandvoir, un château-ferme en moellons de grès schisteux qui date de 1642, l’inscription sur la cheminée de l’ancienne bibliothèque l’atteste.
Le lieu, dénommé au XVIIe siècle « Maison de Grandvoir », fut au temps des Romains désigné comme « La grande villa sur la Voir » qui serait à l’origine du nom « Grandvoir ». Au Moyen Age, il aurait été un vieux logis de Respelt avec un pont-levis. La rénovation du portail en 1790 s’affiche sur le linteau calcaire à larmier. En 2012, les lieux retrouvent leurs lettres de nos noblesses sous l’impulsion des nouveaux propriétaires, les Bruxellois Geoffroy et Barbara Dewitte.
Sur le chemin de la réception, nous sommes bercés par les deux rangées d’arbres majestueux qui longent le parc où réside « Max » le cerf, fierté du Château, ses cinq biches et un jeune cerf. Nous sommes littéralement immergés dans l’univers des châtelains d’antan. L’aménagement intérieur est magnifiquement restauré dans le respect de l’époque avec des portes d’origine en bois sculpté, du plancher brut alternant avec des pavements en échiquier et carrelage sombre selon les pièces qui se succèdent. Une ambiance chaleureuse et majestueuse où habite l’âme de la chasse et le patrimoine du Château à l’image du prie-Dieu.
Outre ses huit chambres dont une suite familiale, le massif Château de Grandvoir entouré de frondaisons, abrite depuis 2014 une micro-brasserie. Sa bière « Le Vaurien », à haute fermentation, rend hommage par son sobriquet aux habitants de Grandvoir et Petitvoir : les Grandvauriens et les Petitvauriens !
Nous rejoignons notre chambre nommée « Joséphine » lovée dans l’aile gauche du premier étage. Le charme est au rendez-vous ! Cheminée d’un autre temps, secrétaire original, parquet en bois brut, salle de bain baignée de lumière et dotée de produits Caudalie. La grande fenêtre habillée d’épais rideaux gris taupe laisse place à une banquette permettant de nous perdre dans les perspectives dessinées par le parc du domaine.
L’après-midi nous invite à profiter du soleil de saison. Une balade s’impose ! Chaudement vêtus, nous gagnons le lac de Neufchâteau, la beauté des reflets des arbres drapés de leurs robes hivernales sur l’eau calme du lac est enivrante d’apaisement – pour peu, on se croirait au Canada !
De retour à Grandvoir, Barbara Dewitte, la maîtresse du Château, nous invite à passer au salon pour l’apéritif (nous vous recommandons le cocktail maison à base de vin blanc infusé de verveine agrémenté de mousse de citron et d’une pointe de péket), avant de rejoindre la salle de restaurant pour y déguster le menu du Chef.
Installés à côté d’une belle cheminée ouverte, nous dégustons le menu du château concocté par le chef Tristan Martin, inspiré par son terroir, et accompagné d’un parfait accord mets/vins. Un véritable voyage gustatif décliné en six plats délicatement imagés à l’instar des maquereaux en deux préparations, des noix de Saint-Jacques rôties au jambon d’Ardenne, du foie gras poêlé-potimarron et noisettes, du chevreuil provenant de leur chasse, du fromage des fermes avoisinantes, pour terminer par un coup de grâce avec un crémeux de chocolat grand cru, malt et whisky.
Et bonne nouvelle pour les fans de Tristan Martin, il sera le représentant belge au Concours Taittinger – Prix International de Cuisine d’Auteur – en janvier 2022. Le jeune chef (fils du regretté Éric Martin, Chef de la Maison Lemonnier à Lavaux-Sainte-Anne) est parvenu à se singulariser en travaillant les produits locaux qui lui sont chers et en présentant, d’après le jury, « une recette maitrisée et prometteuse ».
Juliana Hotel Brussels Un nouveau souffle pour les Martyrs
Juliana Hotel Brussels
Un nouveau souffle pour les Martyrs
Mots : Servane Calmant
Photos : Juliana Hotel Brussels
Le Juliana Hotel Brussels***** a élu résidence au 4 de la Place des Martyrs. Derrière l’élégance de sa façade classée, ce petit bijou d’hôtel, raffiné et singulier jusqu’au moindre papier peint exclusif, abrite une quarantaine de chambres et suites, et une brasserie haut de gamme dotée d’une vaste terrasse. De quoi raviver l’éclat d’une place qu’on avait un peu vite oubliée …
Dans les circonstances actuelles de (post-)pandémie et sur une place des Martyrs désertée par les touristes depuis belle lurette, il faut de la persévérance et surtout beaucoup d’amour pour le secteur hôtelier, pour ouvrir une maison estampillée cinq étoiles. Cet amour des belles demeures, c’est exactement ce qui anime Éric Cleton, Français établi depuis six ans chez nous, à Rhode-Saint-Genèse précisément, et propriétaire de deux hôtels à Cannes et Paris. On l’a rencontré au Juliana cet été, après une visite privée de ce nouveau fleuron de l’hôtellerie bruxelloise.
« En raison des restrictions de voyages et des mesures de confinement, l’impact de la crise sanitaire dans l’hôtellerie a été sans précédent. Et pourtant, oui, j’ose investir dans ce secteur. Qui plus est Place des Martyrs qui me fait penser, toute proportion gardée évidemment, à la Place des Vosges à Paris, et qui est un symbole central d’identité patrimoniale nationale belge, auquel je suis sensible. »
Le 4 Place des Martyrs fut longtemps un bâtiment abandonné… « Cette demeure abritait autrefois des appartements et quelques maisons privées, mais ces dernières années, c’était devenu un véritable chancre avec au sol, de la terre … De la simple terre remplacée aujourd’hui par de magnifiques dalles de pierres bleues belges », se réjouit Eugenio Manzoni, l’architecte d’intérieur et curateur d’art qui a réussi à donner vie aux belles envies d’Eric Cleton, lui-même grand passionné d’art.
Car sans flagornerie aucune adressée à Eric Cleton, il faut bien avouer que son Juliana ne ressemble à aucune autre belle demeure. Ni même au Juliana cannois ou parisien. La déco néo-classique (inspirée de la façade classée du bâtiment) réveillée de notes contemporaines raffinées, en fait une véritable demeure d’exception. Une adresse singulière, jusqu’au moindre papier peint exclusif. Chaque espace est notamment paré de sculptures, tableaux ou ornements uniques, de la collection privée du propriétaire. La tendance classique du siècle dernier se révélant sous de fines inspirations Hermès, Michel-Ange, Versace, Le Corbusier, Starck. Ainsi, l’escalier menant aux étages mérite à lui seul une pose pour admirer une mosaïque rare sur un thème de Michel-Ange et Cléopâtre et une rampe en fer forgé années 30 inspirée de Tony Duquette. Au sous-sol, un centre de bien-être avec piscine : marbre Médusa oversize, décor de fresques murales en mosaïque encore inspirées cette fois par Le Corbusier, et de pâte de verre de Murano pour habiller l’espace …
Le restaurant du Juliana ouvert à tous, résidents ou non de l’hôtel, proposera une cuisine de brasserie franco-belge raffinée, sous la direction du chef Rosa Caldarola. « Notre volonté », conclut Eric Cleton, « c’est que cet antre gourmand soit de haut vol mais jamais guidé. La convivialité de l’esprit brasserie à la belge doit primer ! Les salons, le bar et les terrasses accueilleront d’ailleurs une cuisine légère, afternoon tea ou apéritif. » Dans un esprit New Place To Be.
Toi, toi mon toit
Toi, toi mon toit
Mots : Servane Calmant
Photos : DR
Les rooftops ont la cote ! A Bruxelles et dans le Brabant wallon, les soirées se passent désormais sur les toits des immeubles. Nos bonnes adresses pour des apéros haut perchés. Parfois très haut même !
Soko Rooftop à Tervueren
A la hauteur des Quatre Bras de Tervueren, des escargots colorés se baladent sur la façade d’un building. C’est tout là-haut, au 11e étage, que quatre amis, parmi lesquels on reconnaît le boss du Vingt Heures Vin à La Hulpe et de l’Improbable à Ixelles, fixent rendez-vous à tous ceux qui veulent profiter d’une véritable terrasse panoramique. La promesse ? Une vue à 280 degrés sur la forêt de Soignes ! Soyons honnêtes, ce joyau vert vu du 11e vaut à lui seul le déplacement. Ensuite, « y’a plus qu’à » débrancher la prise et laisser les tracas du quotidien au rez-de-chaussée car sur la terrasse haut perchée, l’ambiance est délibérément festive ! Le Soko Rooftop propose une belle sélection de vins et de cocktails soft ou qui « tapent fort », des tapas et planches gourmandes, du chill-out dans les oreilles, histoire de ne pas troubler l’instant magique d’un apéro prolongé (spectacle five stars quand le soleil se couche !) ou d’un généreux brunch dominical. Autant le savoir : le lieu se prête également aux incentives, team building et événements en tout genre …
The Roof, by The 1040 au Sofitel Brussels Europe à Etterbeek
Le Sofitel 5 étoiles de la place Jourdan à Etterbeek a transformé son 7e étage en rooftop cosy et gastronomique. C’est que Jean-Philippe Watteyne n’est pas chef consultant du resto The 1040 pour rien ! Que l’on soit afterwork, apéro ou dîner tapas, The Roof by the 1040 propose trois formules all-in incluant, selon les cas, champagne, vin blanc ou rosé, planche de charcuteries ou des incontournables de la maison. Place de parking gratuite : dans ce coin fort fréquenté de Bruxelles, c’est cadeau !
Secret Rooftop Bar by Warwick à Bruxelles centre
Située à quelques mètres à peine de la Grand-Place, une terrasse perchée sur les toits de Bruxelles invite à passer un moment festif en tête à tête avec … le beffroi de l’hôtel de ville, carrément ! C’est au 6e étage que l’hôtel Warwick Brussels dévoile son Secret Rooftop Bar by Warwick. Les plus ? Coins salons cosy, zik branchée, vue imprenable, petite restauration, cocktails exotiques … Y’a des secrets que l’on se doit de partager avec vous.
Toit Restaurant à Braine-l’Alleud
Au cœur de la campagne brabançonne, se dresse le showroom de la société de châssis Boulemberg, au sommet duquel le bien nommé Toit Restaurant, géré par Victoria, la fille de la maison, propose une généreuse cuisine sarde dans un décor signé Antoine Pinto. L’été venu, c’est encore mieux ! Le resto s’ouvre en effet sur deux terrasses avec vue sur les champs environnants (le vert, c’est bon pour le moral), l’une aux allures de bar lounge (faut même pas réserver pour venir s’y accouder), l’autre dotée d’une toute récente pergola pour bien manger à l’abri des potentielles ondées estivales ! On pense à tout chez les Boulemberg.
Un air de Burning Man à Knokke
Un air de Burning Man à Knokke
Stéphane Deckers, le curateur de la Ten Gallery, crée l’évènement : une sélection de photos du photographe belge Benoît Feron prises lors des Festivals Burning Man dans le Nevada et AfrikaBurn dans le désert de Karoo au Nord de Cape Town seront exposées du 3 au 25 avril 2021 à Knokke.
Il y a cinq ans, Stéphane Deckers a ouvert la TEN Gallery, à Knokke, dont la spécialité est de nous de faire découvrir de nouveaux artistes. Durant les vacances de printemps (élargies), il nous présente le travail de Benoît Feron, un photographe belge, voyageur du monde passionné par la beauté de la terre et de ses peuples. Son travail est assez éclectique. Ses thèmes de prédilection en témoignent : l’ethnicité mettant en avant la diversité des peuples et son excentricité. À chaque voyage, chaque rencontre, son approche artistique est nourrie par une recherche de l’esthétisme qu’il a la magie de trouver partout.
En quête d’évènements marqués par beaucoup d’excentricité et de couleurs, il a parcouru divers rassemblements humains expressifs, tels que le Festival de Goroka en Papouasie Nouvelle-Guinée où se retrouvent chaque année 20.000 papous de tout le pays, le Festival Holi (fête des couleurs en Inde), la Khumb Mêla, le plus grand pèlerinage au monde qui rassemble tous les 6 ans plus de 100 millions d’hindous en Inde. « Ces festivals sont des événements magiques et marginaux qui donnent l’occasion unique de photographier des gens peu ordinaires, parfois déjantés, en « roues libres » et qui ne se prennent pas au sérieux, toujours souriants et dans la bonne humeur, dans un déconnexion total », explique Benoît Féron.
On retrouve son fil conducteur dans son travail sur les Burners de Burning Man et d’AfrikaBurn. Créé en 1991, le festival Burning Man est un événement de la contre-culture californienne, mondialement connu et qui rassemble chaque année 80.000 personnes venant du monde entier. Quant à AfrikaBurn, créé en 2007, il rassemble environ 11.000 personnes et reste plus fidèle à l’esprit de départ de Burning Man, devenu avec le temps un méga évènement.
Les deux festivals adhèrent aux mêmes principes, basés sur une économie du don et de l’échange (il n’y a rien à vendre ou acheter). Les participants doivent tout apporter pour survivre mais aussi faire des cadeaux à la communauté des burners, sous forme de biens ou de services, et repartir en ne laissant rien sur place, poubelles comprises (sur base du principe « Leave No Trace »). Pendant une semaine, la liberté est totale, dans le respect de l’autre. Chacun est libre d’exprimer son excentricité ou son ressenti, sans agressivité, et de se promener dans des costumes les plus fous l’un que l’autre, autour d’une «playa» gigantesque, où les membres de camps à thème ont érigé des semaines durant des installations artistiques incroyables. Certaines de ces installations, en bois, seront brûlées les deux derniers jours dans une grand-messe impressionnante.
Les photos exposées ont été prises avec consentement et dans le respect des principes définis par Burning Man.
Crédit photo : Benoit Féron Photography
Bienvenue dans notre bulle
Bienvenue dans notre bulle
Mots : Servane Calmant
Photos : Elodie Deceuninck
Enfin une bulle qu’on n’a pas envie de railler ! Boutade à part, « Insol-eat by Charlotte and Louise », l’élégante bulle privatisable des sœurs de Dorlodot, invite à un moment de lâcher-prise complet, en bordure de la forêt de Soignes. On y fait quoi? On y passe une soirée gourmande, à l’ombre d’un tilleul centenaire, avec des chevreuils sauvages en invités surprise…
Louise de Dorlodot travaille comme chef de projet dans l’événementiel, chez Profirst à Rixensart. Le projet « Insol-eat by Charlotte and Louise », elle l’a pourtant mené à bien en famille, avec sa grande sœur, Charlotte, directrice de crèche et conceptrice de la Mared’sous bulle, un logement insolite avec vue panoramique sur la célèbre abbaye … On rencontre les deux sœurs chez l’aînée, aux portes de Bruxelles. De la fenêtre de sa maison, en bordure de la forêt de Soignes, on voit la fameuse bulle ! Non, ne comptez pas sur nous pour vendre la mèche : l’adresse de la bulle « Insol-eat by Charlotte and Louise », vous la connaîtrez quelques jours seulement avant votre date de réservation. « Nous voulons conserver le cachet intime et insolite du rendez-vous », nous glissent à l’oreille les deux sœurs dont la complicité se voit au premier regard.
Charlotte et Louise ont grandi à la campagne dans une famille nombreuse, en développant dès leur plus jeune âge une véritable passion pour la nature et l’hospitalité. Mais c’est en recherchant une activité insolite pour fêter dignement l’anniversaire de leur mère, qu’elles se sont rendu compte qu’il y avait un secteur à exploiter ! Alors, sans attendre, elles ont réfléchi à un nouveau concept de restauration, dans un cadre unique et insolite. Quand on signale aux sisters qu’on a couvert pour notre magazine, Aqualodge, un chapelet de chalets sur pilotis en bord de Molignée, Charlotte, amusée, nous lance : « c’est le projet de Diane, notre tante. Chez les de Dorlodot, on cultive le goût de l’aventure professionnelle ! »
Soirée gourmande
Ils se passent quoi dans la bulle transparente de Charlotte et Louise ? D’emblée, Louise met les points sur les i : « Nous sommes toutes les deux formées au métier de restaurateur/ traiteur/organisateur de banquet, mis en place par le Service Public de Wallonie, mais le contrôle très rigoureux de la sécurité alimentaire en Belgique nous aurait obligées à de nombreux investissements dans la cuisine familiale de Charlotte, alors nous proposons des formules traiteur ». Le client qui a privatisé la bulle pour 4 à 8 convives, devra donc choisir online entre la formule froide trois services de la cheffe des Délices de Margaux (de Biolley) ou l’une des trois propositions du traiteur bruxellois Brut. Du saisonnier et du hautement qualitatif ; quant aux mets chauds, ils sont prévus pour attaquer l’hiver !
Vous l’aurez compris : lorsque vous réservez, vous privatisez la bulle, il n’y a donc que vous, votre famille et vos amis autour de la table. Pas de serveur, le buffet trois services étant proposé en self service. La table est dressée avec un goût exquis, l’apéro et le mousseux gracieusement offerts par la maison (regardez l’étiquette, et vous comprendrez que les sœurs ont le souci du détail !) et la vue dégagée à 360 degrés sur la nature environnante est tout bonnement magnifique.
« On peut même greffer au lieu une dimension historique », nous lance Charlotte, « c’est en effet sur ce terrain que pendant la Seconde Guerre mondiale, un aviateur belge a retapé un avion biplan, avant de décoller au nez et à la barbe des Allemands qui festoyaient dans le château, non loin de notre bulle ! L’anecdote est amusante et l’avion exposé au Musée royal de l’armée à Bruxelles… «
Parenthèse historique refermée, revenons à nos hôtes qui, chaussons à la main (l’herbe est haute, à la campagne !) viennent accueillir les convives, avant de s’éclipser discrètement pour leur permettre de buller tranquillement avec leurs proches ! Ne partez pas : là, des yeux brillent dans la nuit ! Pas de panique, ce sont probablement ceux des chevreuils, renards et coqs faisans, qui ont élu domicile dans ce petit coin de paradis boisé …