Vedettes sur l’Eau lève l’ancre pour le 7e art
Vedettes sur l’Eau lève l’ancre pour le 7e art
Mots : Barbara Wesoly
Photos : DR
Un voilier navigant aux abords de Cannes et accueillant à son bord des artistes venus représenter la Belgitude au célèbre festival. Une pause maritime, une parenthèse à distance de la clameur des foules, le temps de l’enregistrement d’un podcast intimiste. C’est le concept de Vedettes sur l’Eau, dont l’amour du cinéma se couple à celui des vagues et de la liberté.
C’est l’histoire d’une complicité, d’un coup de foudre amical liant Lucie Hermant, Samantha Messens et Arnaud Larguier, né de leur rencontre durant WeCanBoat. Une épopée maritime de plusieurs mois, menée par le couple Samantha – Arnaud en partenariat avec Château Favori, créateur d’un vin rosé issu de l’agriculture biologique. à bord du Bateau Favori, le projet écologique sponsorisé par le vignoble Favori, le duo sillonnait les mers pour révéler cette cuvée d’exception au-delà des frontières de notre pays, tout en conscientisant le public à une philosophie de vie slow et à un retour à l’essentiel.
C’est aussi l’histoire d’un amour commun pour le cinéma belge, ses talents et ses personnalités et cette touche de surréalisme et d’humour, pour laquelle notre royaume est reconnu internationalement. De là est née l’idée d’un podcast sur les vagues. Un micro laissé ouvert en plein cœur de la mer et prêt à recueillir les humeurs, impressions et émotions de nos artistes. Leurs projets à venir et en cours aussi. Et quel meilleur endroit où jeter l’ancre que le Festival de Cannes, lieu révélateur entre tous du vivier de talents belges ayant conquis le 7e art hors de nos frontières.
Un projet devenu évidence, en lien avec les parcours respectifs de chacun des trois amis. Lucie, journaliste, passionnée de musique et de cinéma, qui produit et réalise aujourd’hui des émissions de podcasts culturels et Samantha et Arnaud, tous deux passionnés et expérimentés en mer, en permanente recherche de nouveaux projets. Forts d’une expérience de plusieurs années en tant que scénographes et anciens projects managers au restaurant et cocktail bar Vertigo et au Jalousy, bar exclusif et secret au cœur de Bruxelles, les ayant amené à croiser la route de l’acteur Jérémie Rénier (co-fondateur de l’établissement avec Renaud Deru) et celle de Thierry Pierson, partenaire du projet.
« L’appel de la mer restait présent pour nous trois et Lucie développant justement un concept de podcasts, un format ayant plus que jamais le vent en poupe depuis le confinement, cela semblait le support idéal pour héberger le principe de lever l’ancre en vue d’interviewer de personnalités belges » explique Samantha. A cette idée est rapidement venu s’ajouter le nom, propre au sens de la formule et en même temps jeu de mots trouvé par Lucie.
Ancrer le projet
Une fois définis les contours de Vedettes sur l’Eau, le trio travaille durant près d’un an aux préparatifs, devant convaincre partenaires potentiels mais aussi personnalités de prendre part à l’aventure. C’est ainsi que Château Favori rejoint ce nouveau projet, tout comme La Maison Dandoy, VEDETT, le Jalousy, Illy Café et Click & Boat. « Un tel concept n’ayant jamais été réalisé sous cette forme, il fallait prouver la solidité de nos bases, tout en exposant l’âme de celui-ci et montrer la plus-value que représentait une participation. Cela a demandé une énergie folle. Il y a eu pas mal de changements en cours de route, des turbulences, des contretemps et des annulations, mais rapidement oublié, vu l’enrichissement que représentait l’expérience » ajoute Arnaud. Charlie Dupont, venu présenter « Coupez ! » de Michel Hazanavicius, et son épouse, l’actrice et réalisatrice Tania Garbarski, l’acteur Stéphane de Groodt, l’humoriste bruxellois Kody, la comédienne Sophie Maréchal, James Deano, rappeur à succès ou encore la réalisatrice Solange Cicurel, sont ainsi montés à bord du bateau de Vedettes sur l’eau pendant cette 75e édition du Festival de Cannes, entre le 17 et le 28 mai 2022. Séduits par ce projet à contre-courant du glamour sophistiqué et des crépitements incessants des flashs, laissant l’espace et l’intimité nécessaire aux personnalités interviewées pour briller par leur spontanéité et leur naturel, plutôt que par le prisme des spotlights de cet évènement mondialement suivi. « On désirait leur offrir une vraie pause, loin de l’attention médiatique incessante et de la nécessité d’être sans cesse en représentation » confirme Samantha. « Et c’était l’occasion de créer des liens, dans un contexte unique. Kody a conduit le voilier, Charlie Dupont et Tania Gabarski ont dormi à bord. Cela nous permettait de passer d’abord une soirée ensemble, d’apprendre à nous connaître et d’avoir une complicité se ressentant d’autant plus dans le podcast ».
Faire rayonner la Belgique
« Tandis qu’Arnaud était à la barre, Samantha encadrait et organisait la vie à bord tout en alimentant les réseaux sociaux en photos et vidéos. De son côté, Lucie continuait son travail de productrice et réalisatrice de l’émission de podcast, devant quotidiennement mettre à jour la conduite, le scénario, les questions, selon les dernières actualités. Tout l’univers créatif du contenu de « Vedettes sur l’Eau » était à adapter tous les jours selon chaque invité, avant de pouvoir passer aux interviews. Des moments d’échange qui étaient enfin saisis en images par Margot, vidéaste et photographe ayant rejoint l’équipe à bord. Lucie menait les interviews, bercées par la houle de la Méditerranée et le parfum de liberté que seule promet la mer. Des flots à perte de vue loin des terres mais aussi de la zone de confort des studios d’enregistrement, devenus partie intégrante de l’âme même du podcast.
« L’eau, le vent, les vagues, les grincements du voilier aussi donnent une couleur toute particulière à ces échanges. Aussi bien dans l’énergie des enregistrements que dans les images tournées pour accompagner le podcast. On a initié nos artistes à la voile de façon à leur faire découvrir et partager notre passion, intrinsèquement liée à l’écologie, un moteur pour nous. Et c’était l’occasion de faire rayonner la Belgique et ses talents de la plus belle des manières. Entre Virginie Efira en maîtresse de cérémonie, le prix des frères Dardenne et le sacre des « Huit Montagnes » et de Johan Heldenbergh dans « Les Pires », cette année était un merveilleux contexte pour débuter un projet tel que Vedettes sur l’Eau. ». « Le mot le mieux à même de définir ce projet, c’est intense » complète Lucie « L’intensité dans tous les sens du terme. Moments d’exaltation, réussite, fierté, gratitude et satisfaction folle d’y être arrivé. Intense aussi de par l’épuisement, le stress, la volonté d’obtenir un résultat parfait. On avait des personnalités et un cadre de rêve, sous le soleil, mais cela reste du domaine professionnel, avec l’immense responsabilité que cela comporte. Une préparation énorme et une organisation incroyable, mais aussi une expérience unique, de celles qu’on ne vit qu’une fois dans son existence. »
Un décor idyllique et un concept hors du commun, pour théâtre de la promotion du cinéma belge mais aussi du Festival de Cannes et du 7e art dans sa globalité, donnent à Vedettes sur l’Eau une saveur rare. Et qu’on pourra se délecter d’écouter sur les plateformes de podcast cet été. Un premier cru au parfum de réussite, dont Samantha, Lucie et Arnaud comptent bien faire le préambule d’autres rencontres sur l’eau, en Belgique pourquoi pas et à certainement aussi à nouveau à Cannes l’année prochaine.
Château Favori célèbre les talents belges et l’amour de la terre.
En devenant partenaire dans le projet Vedettes sur l’Eau, Thierry Pierson met une nouvelle fois à l’honneur son rosé élégant et floral mais aussi son engagement écologique, de la plus belle des manières. En cultivant la passion de l’art et de la fête mais aussi du voilier comme moyen de locomotion parmi les plus durables ainsi que les plus époustouflants. « Nous sommes Belges et aimons cette faculté qu’ont les Belges à être à la fois modestes, sans prétention, capables d’autodérision, mais aussi très entrepreneurs, aimant les belles fêtes et les bonnes choses. La Provence et la Méditerranée sont synonymes pour nous de vacances, d’émotion, de senteurs et de saveurs uniques. Et c’est aussi dans cette région que se situe notre domaine qui fait du vin rosé. Un projet comme « Vedettes sur l’Eau » ne pouvait donc que nous séduire ! Et c’était une nouvelle fois l’occasion de mettre en avant le voilier et son principe écologique, avançant non seulement à la force du vent, mais induisant également tout un mode de vie très respectueux de la planète et des écosystèmes. Et puis, bien sûr synonyme de liberté, découverte, voyage et évasion ce qui n’enlève rien à l’image glamour. Mais l’essentiel reste de véhiculer tant que possible une image écologique : la lutte contre le réchauffement climatique est notre priorité et on espère qu’elle devienne celle de tous dans le futur. »
Jérôme Stefanski Portrait d’un innovateur libre
Jérôme Stefanski
Portrait d’un innovateur libre
Mots : Barbara Wesoly
Photos : DR
De la confiserie au tourisme, de la presse à la bière… à 38 ans, impossible de cantonner Jérôme Stefanski a une identité professionnelle, un profil entrepreneurial. Touche-à-tout inventif, créateur inspiré, il a fait de la passion sa marque de fabrique et d’excellence.
Mais Jérôme Stefanski est avant tout un conteur, guidé par sa passion des projets qui racontent, des entreprises qui développent une âme en parallèle au marketing et qui parlent au plus grand nombre, comme elles ont d’abord fait écho en lui. Mode, presse, artisanat culinaire, voyage… ses créations sont aussi multiples qu’éclectiques, mais avec pour lieu commun l’amour du beau, de la qualité et du savoir-faire.
Une carrière sur mesure
Son parcours d’entrepreneur débute à 21 ans, au sortir d’études en marketing et communication. De ses parents enseignants, il a acquis un sens des responsabilités et des réalités du monde du travail, qui l’amène à postuler pour trouver ce que l’on considère communément comme « un bon job », stable, confortable. Mais après avoir essuyé des refus pour des postes qui ne le faisaient pas vibrer, Jérôme Stefanski décide de se créer son emploi de rêve, sur mesure. Avec une expérience de plusieurs mois au sein d’un magazine estudiantin et quelques économies acquises en travaillant durant son cursus universitaire, il lance alors son propre média, Together Magazine, à destination des fonctionnaires européens présents à Bruxelles. « Je ne venais pas d’une famille d’entrepreneurs, mais mes parents m’avaient enseigné le sens de la débrouille. La presse me plaisait énormément ainsi que le concept de gestion d’un magazine. En 2006, il n’y avait pas les réseaux sociaux, l’accessibilité du web. Cela représentait énormément de boulot et des investissements conséquents, mais je n’avais pas grand-chose à perdre. ». Seul à réaliser la publication, il croise alors le chemin d’une agence publicitaire, comptant parmi ses clients la maison Scabal, enseigne belge de tissus et costumes haut de gamme. Celle-ci lui propose une collaboration autour d’un magazine de mode dédié aux clients de la marque et distribué à 60.000 exemplaires dans leurs boutiques. Un tournant dans sa carrière. « J’avais trois mois d’expérience, mais j’ai relevé le défi et par la même occasion sympathisé avec Scabal. Et lorsque l’agence publicitaire en question a fermé en 2008, la marque m’a proposé un poste presse et marketing. Cela m’a appris énormément sur le luxe artisanal et le métier de tailleur à l’ancienne et m’a permis de voyager de Pékin à Paris. Ne pouvant pas tout cumuler, j’ai choisi de revendre mon magazine. »
La haute couture du bonbon
Jérôme Stefanski passe cinq ans chez Scabal mais demeure toujours aussi passionné par la presse et les magazines, qu’il feuillète quotidiennement pour y puiser l’inspiration. Et c’est au détour d’un reportage qu’il découvre la fabrication des cuberdons, dont le savoir-faire artisanal n’est alors plus l’apanage que deux personnes au monde. Fasciné, il conçoit les prémisses de ce qui deviendra les Cuberdons Léopold, confiserie parmi les plus luxueuses et florissantes de notre pays. « Il faut sept jours pour fabriquer un cuberdon à l’ancienne. Le parallèle avec la mode s’est directement imposé à moi, comme un pendant de haute couture du bonbon. J’ai donc commencé à me renseigner sur l’histoire du cuberdon, puis j’ai rencontré des confiseurs, en vue d’en fabriquer une version raffinée. Durant mes jours de congé, j’ai conçu le storytelling, créé le packaging et commandé mille boîtes, dans lesquelles j’ai placé moi-même 21 cuberdons, en hommage à la fête nationale. Je me disais que si je me plantais, j’aurais au moins tenté l’expérience. Je les ai distribués en épicerie fine, boutique de luxe et galerie d’art et l’engouement a été total. Le stock s’est écoulé en trois semaines et il y avait des listes d’attente. C’était de la folie. Mon épouse qui travaillait dans les médias a alors quitté son emploi pour me rejoindre dans l’aventure, tandis que j’arrêtais Scabal. Et ce sont des milliers de cuberdons que nous avons vendus en deux ans. »
Le succès est foudroyant, mais le quotidien mêlant intrinsèquement vie de couple et business est compliqué. « On mangeait, on vivait cuberdons. C’était trop. J’ai compris que je rencontrerais beaucoup de succès, mais perdrais du même coup la femme de ma vie. J’ai préféré revendre l’entreprise. Beaucoup de gens m’ont demandé si j’avais eu des regrets, face aux potentiels accomplissements à venir. Mais je me refuse à être trop calculateur et préfère faire confiance à mon intuition. » Et de fait, Jérôme Stefanski se distingue dans l’univers entrepreneurial par un formidable mélange de vision terre à terre, ancrée pleinement dans le concret et de capacité à rebondir. A percevoir les obstacles non comme des barrières mais comme des perspectives d’avenir et de renouveau. « Je connais nombre de gens qui rêvent d’entreprendre et ont de formidables idées mais qui n’osent pas. On peut toujours se trouver des raisons de ne pas tenter. D’autant qu’on a inculqué à nombre d’entre nous depuis l’enfance, que la vie c’est travailler 8 heures par jour, souffrir au boulot, gravir les échelons, mais quel est le sens de tout cela ? Pour moi, tout n’est qu’occasion d’acquérir non pas l’argent et la reconnaissance, mais la liberté. La chance de me lever chaque matin pour faire ce que j’aime. A mes yeux, cela vaut tous les sacrifices et tous les risques.».
Après avoir revendu, le couple prend le temps de se retrouver et de voyager. De faire un bébé aussi, Achille, né il y presque a sept ans. « A cette époque, je souhaitais retravailler mais sans savoir dans quoi. Une célèbre brasserie ancrée dans le Brabant Wallon m’a proposé un poste de directeur marketing. J’étais séduit par la possibilité de réinventer l’histoire de certaines des bières de l’enseigne, mais je me suis retrouvé dans un milieu qui ne me ressemblait pas. Un jour de 2016, un peu moins de deux ans après mon arrivée, j’étais en séminaire à Saint-Pétersbourg et je devais enchaîner une douzaine de présentations. A la pause-café, je me suis soudain demandé : « mais qu’est-ce que je fais là ? ». Ce n’était plus possible de continuer. Je me suis excusé auprès du CEO, j’ai briefé mon collègue pendant une heure, puis j’ai pris un billet pour la Belgique, je suis rentré et j’ai tout arrêté. Cela a été une période de doutes. J’avais lâché un bon job, une voiture de société, un salaire avantageux. Avais-je eu raison ? Mais devenir papa avait changé la donne et je voulais profiter de moments de qualité avec mon fils ». C’est à ce moment que vient à Jérôme l’idée de Little Guest. Passionné de voyage, il fait face, comme nombre d’amis, à la difficulté de bouger avec un enfant en bas âge. Les offres hôtelières semblent se diviser entre clubs all in destinés aux kids et grouillant de bambins et les hôtels de luxe où l’on regarde de travers les bébés en pleine crise de larmes. « La venue d’un enfant, ça bouleverse tout. On ne dort pas beaucoup, on est tendus. Les vacances pour nous, c’était l’un des rares moments où l’on pouvait lâcher prise. J’ai voulu offrir aux familles l’occasion d’être inspirées et conseillées dans le choix de leur séjour, pour qu’elles puissent profiter et se ressourcer véritablement. J’ai alors imaginé la première agence mêlant service haut de gamme pour les parents et super accueil pour les enfants. Pendant un an et demi, j’ai travaillé de chez moi, seul, m’acharnant pour rendre le projet viable, avec mes fonds propres. J’ai eu peur par moments. En tant qu’entrepreneur on prend des coups tous les jours. Mais j’y croyais. Et c’était aussi l’occasion de vivre en osmose avec mon fils, à son rythme, de passer du temps avec lui. C’était une chance folle. »
Rebondir une nouvelle fois
Pour ce projet, Jérôme Stefanski aspire à se servir de ses apprentissages passés. « L’inexpérience et la peur du lendemain m’avaient poussé à revendre rapidement mes précédentes entreprises, mû par l’idée que tout pouvait s’arrêter du jour au lendemain. Je ne regrettais rien, mais j’avais de grandes ambitions pour Little Guest et je me suis refusé à reproduire les mêmes erreurs. J’ai appris à construire autrement, à m’entourer, déléguer, moi qui avais toujours agi seul. Or seul, on s’essouffle rapidement». Après deux ans d’activité, les hôtels partenaires de la plateforme se multiplient tandis que les ventes explosent. L’agence est florissante, engage 20 collaborateurs, loue des bureaux. Puis la crise sanitaire arrive et bouleverse la donne. « On est en février-mars 2020 et les annulations se succèdent, suivies par les confinements. Pour nous, il n’était pas question de licencier. On s’est donc assuré de garder tout le monde à bord. Pas plus que de jouer les abonnés absents et d’abandonner nos clients. On a décroché spontanément nos téléphones pour les informer, garder le contact. Et puis l’on a pensé à tous ces parents avec leurs enfants, bloqués chez eux et on s’est demandé comment les aider. On a rappelé les animateurs de nos kids clubs fermés, pour transposer leurs activités sur Instagram et Youtube et proposer des cours de pâtisserie, du yoga ou des bricolages en ligne». Transformer l’adversité en occasion, une nouvelle fois. Et puiser dans l’infortune la possibilité de se réinventer. Un principe que Jérôme Stefanski applique également lorsqu’il imagine YOLO, projet ovni, né de la crise sanitaire. « Pendant le confinement, il m’est venu l’idée de créer une bière sans sucre. Le concept existait aux USA mais pas en Belgique. Sans être cuistot, mais après avoir pas mal étudié, j’ai donc commencé à fabriquer ma propre recette dans ma cuisine. Une fois satisfait du résultat, j’ai travaillé en partenariat avec un brasseur et neuf mois plus tard, en mai 2021, on avait conçu la première bière belge, 100% naturelle, sans édulcorant ni sucre mais n’ayant rien perdu en saveur. En juin, elle remportait la médaille de bronze aux London World Beer Awards. J’en avais produit 4000 bouteilles, qui se sont vendues en deux mois. Aujourd’hui, YOLO arrive dans les épiceries fines, bars et restaurants et je me suis associé à deux partenaires. Je reste dans le pôle décisionnel mais ne suis pas opérationnel à proprement parler, préférant me concentrer pleinement sur Little Guest. »
Alors que la pandémie s’apaise ces derniers mois, que frontières et complexes hôteliers rouvrent leurs portes, Little Guest renoue avec le succès, le besoin de voyager après l’isolement étant plus intense que jamais. La société compte désormais 40 collaborateurs, forte d’une formule mêlant offre en ligne et conciergerie à l’écoute du client. D’une profonde bienveillance aussi puisque Little Guest contribue à de multiples œuvres caritatives chaque année et reverse désormais une petite part de chaque réservation à l’association Kick Cancer. « Je suis fier de ce que l’on accomplit, à tous niveaux. Little Guest relève jusqu’ici haut la main les challenges sur sa route. Je n’en ai pas fini ici mais parfois je rêve de confort, de savourer. De rompre, au moins pour un temps avec la frénésie. Dans quelques années, quand l’entreprise aura atteint une forme de maturité, je m’imagine dans une maison près de la mer, en pleine nature, avec des chiens. Me poser et profiter de ceux que j’aime. Et écrire, j’ai toujours aimé ça ». Jérôme Stefanski n’en a pas fini de se réinventer et de cultiver l’audace en un tremplin vers la liberté.
Emna Everard, Le goût du mieux vivre
Emna Everard
Le goût du mieux vivre
Mots : Barbara Wesoly
Photos : Kazidomi
Amener les mentalités comme les habitudes à évoluer, pour induire une consommation plus respectueuse de soi et de l’environnement. C’est l’objectif d’Emna Everard, fondatrice de Kazidomi, e-commerce belge engagé, ne proposant que des produits sains, qui vient de fêter ses cinq ans.
Petite, elle jouait à décrypter les étiquettes des denrées dans les supermarchés, traquant les additifs chimiques et les conservateurs. Filant à la chasse des formules respectueuses et saines, comme d’autres recherchaient les trésors pirates enfouis au fond du jardin. Elle possédait déjà une conscience aigüe de l’importance des choix de consommation sur l’organisme comme sur l’environnement, issue des apprentissages de ses deux parents médecins et nutritionnistes. Emna Everard a depuis bien grandi. Et si elle n’a pas ouvert la boutique de quartier dont elle rêvait enfant, celle où l’on pourrait faire ses courses les yeux fermés, sans craindre le contenu de son panier, elle a développé un projet bien plus ambitieux. Kazidomi, e-shop belge proposant plus de 4000 références de produits sains, alimentaires, ainsi que destinés au bien-être, à la maison ou encore à l’hygiène. Un e-shop lancé à seulement 23 ans, avec le souhait de faire sens à grande échelle. « J’ai créé la première version de Kazidomi pendant mes études de commerce. Je voulais avoir un véritable impact sur la santé des gens, mais aussi sur celle de la planète. Face à la situation actuelle, on ne peut plus espérer des petits gestes qu’ils changent la donne de manière radicale. L’e-commerce était dès lors pour moi la seule voie pour grandir rapidement et faire véritablement la différence. Je n’avais ni famille à nourrir, ni loyer à payer ou emprunt à rembourser. Pas grand-chose à perdre donc. Mais pas non plus d’expérience ni de carnet d’adresses. Il m’a fallu me former sur le tard, à coup d’essais erreurs concrets. »
Des piliers durables
Cinq ans plus tard, l’entreprise au dessein prometteur s’est muée en communauté florissante, de plus de 20.000 membres, sans compter les clients occasionnels, répartis en Belgique francophone et en France, mais aussi en Hollande, Allemagne, Suisse, Luxembourg ou encore Espagne et Italie. Le projet mené seule et sur tous les fronts par Emna Everard, durant ses quatre premiers mois d’existence, compte aujourd’hui 70 employés. Mais l’objectif, tout comme la genèse de Kazidomi n’ont eux, pas changés. « On ne fait pas de compromis sur nos valeurs. L’essence de Kazidomi est la santé. On sélectionne nos produits en compagnie d’un panel d’experts, qui nous aident à minutieusement définir les critères. Mais aussi l’éducation, puisque l’on renseigne les consommateurs sur les vertus ou la nocivité des produits, comment les utiliser,les cuisiner sainement. L’environnement est un autre de nos piliers. On compense nos émissions carbone et nous sommes certifiés B Corp*. Tous nos colis sont faits en matériaux recyclables, recyclés voir même parfois compostables. On a également pris la décision de supprimer la plupart des produits animaliers du site. Et ce car si l’on veut montrer l’exemple, on a le devoir de changer radicalement nos modes de consomation. Un principe qui passe par une diminution de ce type de denrées. »
Au-delà d’un concept, une véritable philosophie de consommation qui résonne d’autant plus fort depuis la pandémie et la prise de conscience de la fragilité de notre système économique comme social. « On a observé un vrai changement, accompagné d’une forte croissance de nos activités. Je pense que beaucoup de gens ont réalisé la nécessité de transiter vers une consommation plus saine, durable et intelligente. La COVID-19 amené à réaliser que nous n’étions ni à l’abri de catastrophes sanitaires ni écologiques » affirme Emna.
Comme chez nous
Des catastrophes qu’on ne peut éviter qu’ensemble. C’est pourquoi Kazidomi se construit par et pour le partage, fort de sa Kazi Family, une communauté engagée et active, principale source d’inspiration de la marque. « Notre nom est issu du latin « quasi domi », qui signifie comme chez soi. Un fondement de proximité essentiel pour l’e-shop. Depuis son lancement, ce sont les clients qui motivent notre sélection des produits, nous font des recommandations ou des critiques. On a développé un lien très fort avec nos membres. » Et une philosophie qui cadre aussi bien avec le souhait d’Emna Everard de transmettre ses connaissances acquises petite, qu’avec son espoir d’être une role model pour celles et ceux qui rêveraient de développer leur projet sans oser franchir le pas. « En me lançant, je peinais à trouver des exemples de power women qui m’inspiraient en Belgique. J’espère qu’aujourd’hui, pas mal de femmes se disent, si Emna l’a fait, alors je le peux aussi. Je serais heureuse d’amener d’autres personnes à entreprendre. ». Et qui sait, transformer d’autres rêves d’enfance en moteur d’un avenir plus durable.
*Seule certification mesurant l’ensemble des performances sociales et environnementales d’une entreprise.
Le féminin pluriel selon Florence Blaimont
Le féminin pluriel selon Florence Blaimont
Texte Barbara Wesoly
Photo : Pauline Saint Omer
Depuis près de six ans, la Bruxelloise Florence Blaimont œuvre en faveur de l’épanouissement professionnel des femmes via la Wowo Community, un cercle soutenant l’entrepreneuriat au féminin. Une vocation nourrie par un parcours personnel aussi complexe qu’enrichissant.
“Comment allez-vous?”. Telle est la première phrase, lancée avec une lumineuse bienveillance par Florence Blaimont lors de notre rencontre. Des mots qui, prononcés par l’entrepreneuse de 37 ans, n’ont rien d’une formule de politesse usitée. Mais tout au contraire d’un profond reflet personnel, presque synonyme de carte d’identité. Lorsque l’on demande à Florence l’essence de son travail, le souci de l’autre s’affiche tel un fil rouge, tissant la trame de son parcours professionnel.
Il y a cinq ans et demi, Florence se sépare de son mari. Maman d’un petit garçon de 18 mois, elle se retrouve seule à en assumer la garde, alors qu’en parallèle, elle travaille comme coach personnel et professionnel. Un rôle enrichissant, mais aux revenus insuffisants pour régler les factures et faire face aux violences financières de son ex-conjoint, resté domicilié chez eux et dont les dettes amènent les huissiers à sa porte. Florence enrage face à l’injustice subie et l’impuissance qui en découle. Et d’autant plus en réalisant que cette même précarité touche un nombre énorme de femmes. C’est alors que se présente la possibilité pour elle de reprendre la « Wonderful Women Community », un cercle de développement professionnel proposant des formations et des conférences business ainsi qu’un coaching personnalisé à destination des femmes. Et dans son sillage, d’œuvrer à l’émancipation féminine : « Les femmes ont du talent. Mais elles laissent souvent leur carrière entre parenthèses pour s’occuper de leur foyer et de leur famille, se retrouvant alors fréquemment dépendantes d’un conjoint gagnant mieux sa vie ou démunies en cas de séparation. On parle d’égalité entre les sexes, mais on en est loin. Les femmes peinent à atteindre une pension similaire à celles des hommes, soit car elles ont eu à un salaire plus faible, soit car elles ont opté pour un temps partiel. Selon les dernières estimations, seuls 47,6% des femmes travaillent à Bruxelles *. On pousse à l’entrepreneuriat au féminin mais entre les enfants, la pression financière et le manque de temps, elles n’ont pas forcément le sentiment d’en être capables. C’est là tout le but de la Wowo Community. Aider les femmes à déployer leur puissance financière et émotionnelle. Et les accompagner sur le chemin d’une liberté professionnelle et d’un épanouissement personnel et familial. ».
La solidarité comme moteur
Leur permettre aussi de rejoindre un lieu de sororité, là où la solitude se révèle bien souvent le principal obstacle au fait d’oser entreprendre. Un isolement vécu par Florence Blaimont durant les trois premières années de Wowo. « J’y mettais tout mon cœur et mon énergie et je travaillais comme une esclave. Je ne voyais pas mes amis ni ne sortait de chez moi et je travaillais dès que mon fils dormait. Ce n’est qu’en pouvant faire confiance à des proches pour veiller parfois sur mon petit garçon et m’épauler dans mon entreprise, que j’ai pu retrouver un équilibre. C’est pour cela que le principe de réseau est au cœur de la Wowo Community, pour qu’aucune femme n’ait à être seule. Entrer dans un réseau fort, installé dans toute la francophonie belge, avec pour interlocutrices et mentors des femmes ayant surmonté les challenges de l’entrepreneuriat. Des roles models inspirantes avec qui échanger, avancer et faire grandir son projet. Où être soi-même également, en allant à contre-courant et en sortant des sentiers battus, avec la certitude d’être accueillie avec bienveillance, sans élitisme ni jugement. ». Offrir bien plus qu’un espace ou imaginer et créer, un espace de liberté, telle est la philosophie de Florence Blaimont. Une vision humaniste qui prend racine dans sa vision même de l’entrepreneuriat. « Je n’ai pas rencontré un.e seul.e entrepreneur.euse qui ne souhaitait pas aider, apporter de la valeur et se sentir utile à ses clients, quel que soit son domaine. ». Et c’est forte d’une ambition sans limites à œuvrer pour l’indépendance des femmes, que la Bruxelloise développe ses nouveaux projets. Comme tout récemment en juillet 2021, l’ouverture d’une ASBL qui, pour chaque formation achetée via la Wowo Community, offrira la même à une femme sans travail, au CPAS ou vivant dans un centre pour femmes battues. Florence Blaimont n’en a pas fini de (re)conjuguer le monde au féminin.
“Comment allez-vous?”. Telle est la première phrase, lancée avec une lumineuse bienveillance par Florence Blaimont lors de notre rencontre. Des mots qui, prononcés par l’entrepreneuse de 37 ans, n’ont rien d’une formule de politesse usitée. Mais tout au contraire d’un profond reflet personnel, presque synonyme de carte d’identité. Lorsque l’on demande à Florence l’essence de son travail, le souci de l’autre s’affiche tel un fil rouge, tissant la trame de son parcours professionnel.
Il y a cinq ans et demi, Florence se sépare de son mari. Maman d’un petit garçon de 18 mois, elle se retrouve seule à en assumer la garde, alors qu’en parallèle, elle travaille comme coach personnel et professionnel. Un rôle enrichissant, mais aux revenus insuffisants pour régler les factures et faire face aux violences financières de son ex-conjoint, resté domicilié chez eux et dont les dettes amènent les huissiers à sa porte. Florence enrage face à l’injustice subie et l’impuissance qui en découle. Et d’autant plus en réalisant que cette même précarité touche un nombre énorme de femmes. C’est alors que se présente la possibilité pour elle de reprendre la « Wonderful Women Community », un cercle de développement professionnel proposant des formations et des conférences business ainsi qu’un coaching personnalisé à destination des femmes. Et dans son sillage, d’œuvrer à l’émancipation féminine : « Les femmes ont du talent. Mais elles laissent souvent leur carrière entre parenthèses pour s’occuper de leur foyer et de leur famille, se retrouvant alors fréquemment dépendantes d’un conjoint gagnant mieux sa vie ou démunies en cas de séparation. On parle d’égalité entre les sexes, mais on en est loin. Les femmes peinent à atteindre une pension similaire à celles des hommes, soit car elles ont eu à un salaire plus faible, soit car elles ont opté pour un temps partiel. Selon les dernières estimations, seuls 47,6% des femmes travaillent à Bruxelles *. On pousse à l’entrepreneuriat au féminin mais entre les enfants, la pression financière et le manque de temps, elles n’ont pas forcément le sentiment d’en être capables. C’est là tout le but de la Wowo Community. Aider les femmes à déployer leur puissance financière et émotionnelle. Et les accompagner sur le chemin d’une liberté professionnelle et d’un épanouissement personnel et familial. ».
La solidarité comme moteur
Leur permettre aussi de rejoindre un lieu de sororité, là où la solitude se révèle bien souvent le principal obstacle au fait d’oser entreprendre. Un isolement vécu par Florence Blaimont durant les trois premières années de Wowo. « J’y mettais tout mon cœur et mon énergie et je travaillais comme une esclave. Je ne voyais pas mes amis ni ne sortait de chez moi et je travaillais dès que mon fils dormait. Ce n’est qu’en pouvant faire confiance à des proches pour veiller parfois sur mon petit garçon et m’épauler dans mon entreprise, que j’ai pu retrouver un équilibre. C’est pour cela que le principe de réseau est au cœur de la Wowo Community, pour qu’aucune femme n’ait à être seule. Entrer dans un réseau fort, installé dans toute la francophonie belge, avec pour interlocutrices et mentors des femmes ayant surmonté les challenges de l’entrepreneuriat. Des roles models inspirantes avec qui échanger, avancer et faire grandir son projet. Où être soi-même également, en allant à contre-courant et en sortant des sentiers battus, avec la certitude d’être accueillie avec bienveillance, sans élitisme ni jugement. ». Offrir bien plus qu’un espace ou imaginer et créer, un espace de liberté, telle est la philosophie de Florence Blaimont. Une vision humaniste qui prend racine dans sa vision même de l’entrepreneuriat. « Je n’ai pas rencontré un.e seul.e entrepreneur.euse qui ne souhaitait pas aider, apporter de la valeur et se sentir utile à ses clients, quel que soit son domaine. ». Et c’est forte d’une ambition sans limites à œuvrer pour l’indépendance des femmes, que la Bruxelloise développe ses nouveaux projets. Comme tout récemment en juillet 2021, l’ouverture d’une ASBL qui, pour chaque formation achetée via la Wowo Community, offrira la même à une femme sans travail, au CPAS ou vivant dans un centre pour femmes battues. Florence Blaimont n’en a pas fini de (re)conjuguer le monde au féminin.
*Chiffres 2018-2019 issus d’une étude d’Actiris.
https://www.wowocommunity.com/
The Village Brussels, le rendez-vous des touche-à-tout
The Village Brussels
Le rendez-vous des touche-à-tout
Mots : Laura Swysen
Photos : Eline Lonchay
Si certains redoublent d’efforts pour sortir de leur zone de confort, d’autres sautent à pieds joints dans l’inconnu. Avides de rencontres et d’aventures, Marie Dykmans et Eline Lonchay en ont fait leur métier.
J’ai toujours été admirative des personnes qui osent sortir des sentiers battus et n’hésitent pas à remettre en question le chemin tout tracé qui se profile devant elles dès la fin de leurs études. Marie Dykmans et Eline Lonchay en sont le parfait exemple. Une fois leur diplôme en poche, les deux amies qui se sont rencontrées sur les bancs de l’université, décident de faire un tour du monde en sac à dos. C’est durant ce fabuleux voyage, à la découverte des merveilles cachées d’Australie, d’Asie et d’Amérique du Sud, qu’elles imaginent un audacieux projet : The Village Brussels. « Nous souhaitions créer un espace, à Bruxelles, où les gens pourraient explorer de nouveaux horizons et rencontrer des personnes qui partagent ce même besoin d’aventures », explique Marie Dykmans, la co-fondatrice.
À leur retour en Belgique, en avril 2019, les deux rêveuses se lancent donc dans cet ambitieux projet. Si, au départ, Marie et Eline envisagent de créer un espace physique – qui comprendrait un coin resto, une partie co-working et des salles où organiser des projections, expositions ou débats –, The Village Brussels a rapidement évolué en une version nomade. « Pendant notre recherche de l’endroit idéal, nous avons lancé des cours de yoga à Bruxelles. Notre but était de créer une véritable communauté en proposant, par exemple, d’aller boire un verre ou de manger un bout après la séance afin de se réunir et de faire connaissance. On s’est rendu compte qu’il y avait une forte demande pour ce genre de concept ». Au vu du succès grandissant de leurs événements, Marie et Eline comprennent qu’elles n’ont, pour l’instant, pas besoin d’un tel espace puisque tous les ingrédients nécessaires au développement de The Village Brussels sont déjà présents dans le paysage bruxellois. « Nous avons compris que les expériences que nous comptions organiser dans notre propre espace pouvaient prendre place dans d’autres endroits, en travaillant, main dans la main avec des partenaires locaux. Une fois que nous aurons agrandi notre communauté, nous chercherons le lieu adéquat ». C’est ainsi que, depuis deux ans, les deux Bruxelloises organisent régulièrement des événements nomades, qui sont sold-out à tous les coups, aux quatre coins de la capitale !
Un village dans la ville
Aujourd’hui, le sympathique duo crée des expériences sur-mesure en fonction des lieux avec lesquels elles collaborent. Une trentaine d’endroits comprenant des adresses qui ont récemment ouvert leurs portes, mais aussi des lieux emblématiques du patrimoine culturel bruxellois. Débats sur l’art japonais, yoga géant dans le centre-ville, ateliers Kombucha, dîners dans le noir, initiations à l’aquarelle ou encore club de lecture moderne : le duo regorge d’idées pour éveiller les Bruxellois et les initier à de nouvelles passions. Après une période pauvre en événements, instaurée par la pandémie, les deux jeunes femmes ont prévu une série d’activités originales et inspirantes pour les mois d’été. « Nos activités se concentrent sur trois piliers : le premier est celui de la connexion. Nous aidons les Bruxellois à se reconnecter à leur corps, à leur environnement et aux autres. Cela passe, par exemple, par des cours de yoga, de méditation, des ateliers nutrition ou encore des activités en pleine nature. Le deuxième pilier est celui de l’inspiration. Nous invitons les participants à s’explorer à travers les arts, des expériences innovantes et des débats. Enfin, le dernier est celui de l’action qui, grâce à des rencontres avec des entrepreneurs inspirants, pousse les Bruxellois à devenir, eux aussi, des acteurs du changement. »
Alors que bon nombre de Belges peinent à trouver et nourrir leurs passions, Marie et Eline ont réussi à transformer leur insatiable curiosité en un vrai métier. « Tout le monde a un énorme potentiel, mais nous sommes, malheureusement, très vite amenés à choisir un chemin tout tracé qui nous empêche de continuer à nous explorer. C’est dommage, car personne n’a qu’une seule passion », ajoute Marie. Bien plus qu’un « club des touche-à-tout », The Village Brussels est finalement une école de la découverte de soi.
The Village Brussels, Instagram et Facebook : @ thevillagebrussels. Découvrez le programme complet de leurs activités estivales sur leur page Facebook.
Vivre d’amour et de citron frais, la recette du bonheur de Carolina Vermeersch
Vivre d’amour et de citron frais
La recette du bonheur de Carolina Vermeersch
Mots : Laura Swysen
Photo Cover : Jon Verhoeft
Inspirée et inspirante, la fondatrice du mouvement durable The Lemon Spoon a sorti son premier livre. L’occasion de revenir sur sa philosophie de vie audacieuse et pleine de peps.
Un style casual chic épuré, un visage dépourvu de maquillage et une sérénité apaisante qui émane de son sourire franc : quand on discute avec Carolina Vermeersch, l’esprit hyperactif à l’origine du mouvement The Lemon Spoon, on peine à croire qu’elle était, il y a seulement 5 ans, une grande adepte de fast-fashion qui comble son manque d’estime de soi par des fringues bon marché. « J’ai réduit ma garde-robe au trois quarts, pourtant je la trouve encore trop chargée, je me sens vite oppressée », dit-elle en souriant. Ce besoin de retrouver une vie en adéquation avec la nature et ses émotions est né d’un déménagement catastrophique. « Je vivais à Barcelone depuis 3 ans et je devais rentrer à Bruxelles. J’ai pris conscience des vêtements que j’avais accumulés. Ce fut le déclic. C’était moi, ça ? Comment la fille que j’étais, qui veillait à manger des aliments sains et respectueux de son corps pouvait-elle accepter un mode de consommation qui nuisait à l’environnement ? ». Elle troque ainsi son quotidien de grande consommatrice accro au shopping pour un mode de vie plus raisonné faisant la part belle au végétarisme, aux produits artisanaux ou de seconde main et à la reconnexion de soi. Soucieuse d’inspirer les autres et de les inviter à adopter un mode de vie plus durable, elle lance le blog The Lemon Spoon, où elle partage ses trouvailles ou bonnes adresses écoresponsables. « J’ai toujours eu un côté rebelle et avant-gardiste. Je voulais montrer que l’on pouvait choisir une vie durable sans tomber dans le cliché ‘hippie’ », raconte la Bruxelloise trentenaire avec conviction.
Des citronniers en devenir
Bien plus qu’un simple blog, The Lemon Spoon représente un mode de vie. Un mouvement qui exprime ce besoin de changement et d’éveiller les consciences ressenti par les jeunes générations. « Le citron représente notre peur du changement. Lorsque l’on croque dans un citron, on ressent beaucoup d’amertume et un côté piquant, deux émotions que l’on éprouve quand on quitte sa zone de confort. Mais plus on mord dans le citron, plus on se rend compte de ses bienfaits. The Lemon Spoon, c’est la cuillère de citron que j’essaie d’intégrer à mon quotidien. La dose d’énergie, de peps et de joie qu’il manquait à ma vie ». Cinq ans après ses premiers posts, Carolina s’est lancée dans la rédaction de son premier livre, un mix parfait entre autobiographie, conseils pratiques et philosophie de vie. « Le livre couvre tous les aspects de la vie quotidienne et propose une approche holistique. De prime abord, j’ai entrepris l’écriture de cet ouvrage à des fins thérapeutiques, mais s’il peut aider d’autres personnes à se trouver, c’est encore mieux ! ». En plus de la sortie de son livre « Comment j’ai arrêté de me presser le citron », Carolina prévoit de lancer des ateliers destinés aux entreprises désireuses de développer des thématiques durables telles que la mobilité, l’alimentation, le bien-être ou le management des déchets en interne. D’un projet personnel à une ASBL qui tente d’améliorer le monde à son échelle, The Lemon Spoon a mûri, tout comme son instigatrice. « Je suis heureuse d’avoir réussi à changer de vie, d’avoir presque réussi à m’accepter pleinement. Je me vois avec un regard beaucoup plus bienveillant qu’il y a 5 ans. The Lemon Spoon a évolué au fil de mes remises en questions, je ne pouvais pas avancer dans mon projet si je ne parvenais pas à régler les problèmes personnels qui me tracassaient. Le citron m’a servi de tremplin pour trouver ma place. J’aimerais que tout le monde se l’approprie et le morde à pleines dents ! » Alors, prêt(e) à voir la vie en jaune ?
- Comment j’ai arrêté de me presser le citron, par Carolina Vermeersch, éditions L’Attitude des Héros
- www.thelemonspoon.com
Toit + Nous + tous ceux qui le veulent. Une affaire de famille belge à la sauce sarde
Toit + Nous + tous ceux qui le veulent. Une affaire de famille belge à la sauce sarde
Mots : Marina Laurent
Photos : Sébastien Bolle
Les dîners les plus inoubliables sont souvent les plus inattendus. Niché au sommet du showroom de la société de châssis Boulemberg et du tout nouvel espace de coworking Nous, le restaurant-rooftop Toit ne désemplit pas… et on comprend pourquoi.
Mais qu’est-ce qui se trame au numéro 481 de la chaussée de Tubize ? Cette question a interpellé les Brainois pendant près de deux ans. Il faut dire que la fabrique de châssis Boulemberg est bien connue des riverains. Établie depuis 1898, cette société familiale est, en quelque sorte, une institution de la région. Aujourd’hui, le chantier a laissé place à un curieux édifice en verre… « Mon papa (NDLR : le patron de la société belge de châssis Boulemberg) voulait donner une valeur ajoutée à notre nouveau showroom. À l’époque, je travaillais pour une strat-up , la Brasserie Lion. Ils avaient improvisé un bureau chez leurs parents afin de faire des économies et cherchaient un endroit où il pourraient travailler au calme. C’est ainsi que j’ai eu l’idée de créer un espace de coworking qui serait situé juste au-dessus du showroom. », explique Victoria Boulemberg qui gère le projet. Situé en périphérie de la ville, Nous est un parfait compromis entre le confort urbain et le calme champêtre. On pourrait croire que la déco du coworking se ferait voler la vedette par le charme des environs – les grandes baies vitrées du bâtiment offrant une vue imprenable sur des prairies où broutent paisiblement les chevaux des manèges voisins – mais il n’en est rien. De beaux meubles en bois, des coussins colorés, des tapis ethniques et une touche de cannage, l’intérieur se veut chaleureux et pile dans l’air du temps. L’espace dispose de tout ce dont vous avez besoin pour travailler, de la cuisine parfaitement équipée aux salles de réunion en passant par des douches et des bureaux privatifs.
Après l’effort, le réconfort
Gourmands, poursuivez votre ascension car au dernier étage du bâtiment Boulemberg, se trouve Toit, un restaurant rooftop accessible à tous les visiteurs. « Mon père tenait vraiment à ce projet car il a toujours éprouvé un certain attrait pour la restauration et le plaisir de bien manger », poursuit Victoria en nous faisant visiter les lieux. À l’instar de Nous, Toit possède une déco contemporaine et raffinée élaborée principalement à partir de matériaux naturels. « Le bois utilisé pour fabriquer les châssis Boulemberg provient de forêts européennes durables. Nous avons recyclé le bois non utilisé pour confectionner le mobilier et construire la terrasse. Nous voulions prolonger la philosophie durable de notre société de châssis au restaurant et au coworking » explique Victoria.
Dans l’assiette, on retrouve des spécialités sardes, une cuisine que l’on croise malheureusement rarement en Belgique. « Lors d’un voyage en Sardaigne, nous avons eu un coup de cœur pour la gastronomie locale. Pour proposer des mets authentiques, nous avons fait appel à des chefs sardes afin qu’ils transmettent leur savoir-faire à notre équipe », assure le papa. Simple mais riche en saveur, cette cuisine fait la part belle aux poissons et aux cultures agricoles présentes sur l’île comme les agrumes, les olives ou encore les tomates. À la carte de Toit, qui change toutes les 6 semaines, on retrouve des spécialités de la région comme la fregola une sorte de pâte de blé dur et la grigliata mista di pesce, une assiette de poissons et crustacés grillés, le plat préféré du père Boulemberg. Le chef régale également les amateurs de viande avec des canettes de Barbarie et de belles pièces de bœuf. De l’entrée au dessert, les assiettes sont dressées avec élégance et accompagnées de pain carasau, une fine galette croustillante dont les Sardes raffolent. « L’année prochaine, nous organiserons aussi des afterwork afin de profiter de note belle terrasse », ajoute Victoria qui ne manque décidément pas de bonnes idées. Pour les gourmets qui souhaiteraient se délecter de la cuisine fine, savoureuse et authentique de Toit, armez-vous de patience, le resto-rooftop semble déjà compter parmi les hotspots favoris de la région et la salle est bondée du midi au soir !
481 Chaussée de Tubize,
1420 Braine L’Alleud
https://toit-restaurant.be
https://www.nouscoworking.be
www.boulemberg.be
Qu’est-ce qui fait courir John Bogaerts ?
Qu’est-ce qui fait courir John Bogaerts ?
Mots : Marina Laurent
S’il est un nom qui, en cette rentrée est sur toutes les lèvres, c’est bien celui de John-Alexander Bogaerts. A l’origine ? Un fils à papa bruxellois que tout le monde trouvait fort sympathique mais sur lequel néanmoins personne n’aurait véritablement parié. A l’arrivée pourtant, à 49 ans, l’homme vient d’annoncer la reprise du mythique Cercle de Lorraine avec Bruno Pani (Profirst) non sans avoir au préalable révolutionné le modèle du club d’affaires en créant le sien, le B19. Entre tout cela, il lançait même une école de codage, tout en reprenant en main l’hebdomadaire satirique PAN. Enfin et depuis septembre, c’est la radio et la télé qui se sont jetées sur lui.
Mais pour comprendre le succès de John Bogaerts, il est nécessaire de partir de son père Rudy. Un professeur-pédagogue qui récupérait les gosses éjectés du système scolaire pour les préparer au Jury en leur offrant la chance d’avoir le choix de leur avenir, parmi ceux-ci on y trouve même le Prince Laurent. En parallèle, le père dirige l’hebdo satirique Père Ubu. Et c’est dans cette ambiance que naît John, l’aîné de 3 garçons qui passera son enfance entre le quartier du Prince d’Orange et Knokke, un noceur, le genre « star de la bande », surnommé depuis « Le shérif du Fort Jaco ». Le reste ? Pas terrible. John Bogaerts se distingue surtout par son sens de la fête et son beau carnet d’adresses, pas de job sauf d’étudiant depuis ses 15 ans, en un mot, c’était plutôt mal parti. Mis à part Papa et Mamy Georgette, sa grand-mère, non personne ne croyait en lui, pas même lui. A 25 ans tout de même, l’enfant terrible se réveille et, avec son ami John-John Goossens, lance « 4J concept », une petite boîte d’événementiel qui organisait des soirées privées corporate, avant de créer le KNAL, haut lieu des soirées bruxelloises. Parmi leurs clients, Porsche, pour lequel le duo imagine un magazine gratuit pour promouvoir le lancement de la fameuse « Cayenne », l’idée étant alors de photographier du people à côté de la voiture lors de toutes les soirées chics de l’été. Porsche décline, « trop cher comme promo » mais comme l’idée est bonne, les deux John décident de se lancer, non pas avec un annonceur à 150.000 € mais avec 75 annonceurs à 2.000€, Zoute People est né. Le succès est tel qu’il se déclinera ensuite en Hockey People, Golf People, Art People, Cars People, Charity People. Pour finalement ne garder que les deux premiers. Mamy Georgette le prédisait : « Tu verras, l’événementiel ce ne sera qu’un tremplin, tu iras beaucoup plus loin ! ». Même si John Bogaerts est déjà soulagé de gagner sa vie, il sent qu’à un moment il faudra penser à demain. D’autant qu’il vient de se marier avec Jeanne et que le couple songe à une famille.
Mais tout s’accélère en 2007 lorsque Rudy Bogaerts décède inopinément, l’homme laisse derrière lui 3 fils, une école à Uccle et un hebdo controversé « Père-Ubu », qui traine alors 22 procès derrière lui. John reprend le bâtiment avec son frère David, loue les salles de réunions à des entreprises membres tandis que son cadet reprend l’école. Quatre ans plus tard, la Bogaerts international school déménage et John Bogaerts s’associe avec Silversquare pour transformer le bâtiment en espace de coworking. Et alors que le concept cartonne dans toutes les capitales, le duo lui se prend un gros bouillon. 2012, une annus horribilis pour John, un jeune père à qui on vient en plus de diagnostiquer un cancer. Une chimiothérapie préventive durant 6 mois, l’occasion pour lui de souffler et de penser sérieusement à l’avenir. Si les cercles d’affaires n’avaient jamais été son truc, le style « mignon de veau sauce aux morilles en écoutant un politique parler le midi », deux événements percutèrent sa trajectoire, non seulement le Cercle de Lorraine avait déserté le quartier Prince d’Orange pour le centre mais surtout le jeune entrepreneur eut vent que le Club rechignait à accueillir des commerçants ou des petits entrepreneurs parmi ses membres, aussi successfull soient-ils. L’idée du B19 était née. La différence ? Pas de lunch le midi, un fee à 600€ et des membres issus autant des TPE, des PME que les grosses boîtes. Rien de pompeux, de la modernité, ici on « business » à l’heure du breakfast ou de l’apéritif en écoutant les stories et conseils de tous ceux qui ont très bien réussi. Des stars du business, du BEL 20 ou du CAC 40 mais aussi des hommes comme Dany Boon. Bref, du lourd ! « A l’époque, tout le monde me prenait de haut, aucun cercle ne voulait s’associer à mon idée alors je me suis lancé seul, mon rêve était d’atteindre les 500 membres un jour ». Au départ de 280 inscrits, le B19 s’enorgueillit aujourd’hui de compter plus de 1700 membres. Son objectif à présent ? Le double dans 3 ans. Et après s’être attaqué naturellement au Brabant Wallon, Liège et le Luxembourg, cap est ensuite mis sur la Flandre, Gand et Anvers évidemment. C’est grâce à un de ses invités conférenciers, le ministre Jan Jambon qui s’exclamait 6 fois dans la soirée « B19, wat een fijne formule ». Quand à la prochaine étape, elle est déjà prévue, ce sera Paris en mars 2021.
« Ma chance, c’est qu’on m’en a laissé plusieurs dans ma vie, quand j’étais jeune et que je faisais des conneries mon père lui ne m’a jamais lâché, il refusait de me laisser rater ma vie » résume-t-il aujourd’hui. Une raison qui le poussait à créer l’Ecole 19 en 2017 avec son ami Ian Galienne. L’idée ? Recréer l’Ecole 42 de Xavier Niel (Paris) pour former des jeunes à l’écosystème digital en leur permettant de trouver un job directement à l’issue de leur formation. Du 100% bénévolat pour le duo Bogaerts-Galienne mais surtout du 100% gratuit pour les étudiants, l’école étant financée exclusivement par des entreprises mécènes en quête de ces talents qu’elles sponsorisent. Après 3 ans d’existence seulement, l’Ecole comptera en janvier prochain plus 450 étudiants. « Offrir aux autres la chance que mon père m’a donnée, c’est ça qui me permet de bien dormir la nuit » conclut-il alors.
Après avoir abordé le business et l’Ecole 19, qu’en est-il à présent de la presse ? Un secteur difficile, d’autant plus pour un Père UBU qui en 2007 sent fortement le souffre. A l’époque, tout le monde lui conseille de le vendre sauf Christian Van Thillo, le patron de DPG media, le gigantesque groupe de presse flamand « Quand on a la chance d’avoir un journal, on le garde ! » lui dit-il. Petit à petit, Père UBU remonte la pente et se refait une beauté avant pour John Bogaerts d’acquérir avec Arnaud Van Dosselaer son concurrent et de fusionner ensuite les deux titres pour ne garder que celui de « PAN ». Un mariage réussi, chiffres à l’appui, 2.000 ventes par semaine, pour 1.500 abonnements « Y’a pas à dire Pan est redevenu un très chouette canard » s’exclame son éditeur. C’est ainsi et naturellement que le fondateur du B19 finit lui-même par taper dans l’œil des autres médias, une personnalité hors-norme, de l’humour et un sacré franc-parler, pourquoi s’en passer ? Certainement pas LN24 qui vient de lui confier sa propre émission « The John late show » deux vendredis par mois et pour Radio Judaïca de l’inviter dans la foulée tous les lundis matins sur antenne. Si son père n’aura jamais vu la réussite de ce fils dans lequel il avait toujours cru, Mamy Georgette elle, si. Elle ne manquait pas de le lui rappeler d’ailleurs « Tu vois, je te l’avais toujours dit ».
Un peu grande gueule dans les dîners et les réceptions, question réussite, John Bogaerts se la joue très modeste même s’il reconnaît sourire en coin quand on lui dit aujourd’hui « j’ai toujours cru en toi ». De son parcours, il retient surtout deux choses, d’abord que tous les jeunes ont droit à une 2 ou une 3ème chance mais aussi que personne n’échoue s’il a vraiment beaucoup travaillé. A la question de ce qui le faisait autant courir, il ne saurait vous le dire, en revanche, ce qui le touche le plus c’est lorsqu’on lui dit : « Tu sais John, malgré tout ce qui t’arrive, tu es toujours resté le même ».
Le Bonheur MÊME AU TRAVAIL !
Alternativ, c’est plus de 25 ans d’expertise en matière de rénovation et d’aménagement des espaces de travail, une position de leader en design & build et autant de réflexions pour offrir, à chacun, un bien-être au boulot qui soit à la hauteur des niveaux de performances attendues. Rencontre avec Philippe D’Archambeau, le boss.
MOTS : SERVANE CALMANT
PHOTOS : BENJAMIN BROLET
Les entreprises qui viennent frapper à la porte d’Alternativ posent le plus souvent des questions très concrètes. « Comment optimiser mon espace de travail ? », interroge cette entreprise qui a pris de l’ampleur mais n’a nullement l’intention de déménager… « Comment créer un cadre de travail sympa et inspirant ? », questionne cette start-up dont le besoin d’innovation doit se traduire dans l’environnement de travail… Des questions, il en pleut : « Comment fait-on pour favoriser la concentration dans un paysager ? », « Comment créer un coffee corner propice aux réunions informelles ? »… « Dans une entreprise, il y a peu de personne, en interne, pour répondre à toutes ces questions et encore moins pour organiser un aménagement de bureaux ! », souligne Philippe D’Archambeau, fondateur d’Alternativ à l’esprit d’à-propos.
Alternativ, Philippe l’a définie comme un centre de compétences car son équipe, formée de gestionnaires de projets, d’architectes d’intérieur, de consultants,… s’occupe de tout ! C’est Alternativ qui définit, en accord avec le client, le concept et le budget, qui suggère des idées d’aménagement, qui centralise les expertises, qui coordonne les corps de métiers sur le chantier… Comme un entrepreneur général ? Non ! Car si Alternativ se positionne comme interlocuteur unique pour parler concept, budget, planning, timing, la société de Philippe D’Archambeau voit bien plus loin ! Son véritable crédo : apporter des réponses concrètes à toutes les entreprises qui recherchent une nouvelle façon de travailler !
Intarissable sur son job, Philippe D’Archambeau ne se limite pas à donner de la place à l’espace ! L’homme est sans cesse à l’affut des solutions les plus performantes pour créer un environnement de travail épanouissant. C’est que Philippe est convaincu de la nécessité de créer un environnement de travail qui favorise les activités collaboratives, qui stimule l’activité cérébrale, qui offre des moments de répit et de concentration, qui encourage le mouvement et le changement de posture dans des espaces flexibles. Qui anticipe l’avenir aussi.
On aime se sentir bien chez soi, à la maison ; pourquoi ce principe ne s’appliquerait-il pas au bureau ? En 2019, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a rattaché spécifiquement le burn-out à un stress chronique lié au travail, c’est dire si Philippe D’Archambeau a vu juste en proposant des environnements professionnels qui favorisent la performance, réduisent le stress et donnent un vrai sens au travail !
5 questions à Philippe D’Archambeau
Quel est l’environnement de travail idéal ? « Celui qui permettra à une société d’évoluer de manière sereine, d’attirer les talents et… de les garder ! N’oublions pas qu’un bon environnement de travail se doit d’être flexible car les business models de nos clients évoluent très vite… »
Quels sont les projets qui vous ont apporté le plus de fierté ? « Tous ! Car chaque projet, petit ou grand, fait évoluer les solutions amenées par Alternativ et nous aide à mieux appréhender les défis de demain… »
Le partenariat qui a consolidé votre position de leader ?
«Celui conclu avec Steelcase, le leader mondial du mobilier de bureau, qui a renforcé notre champ d’action et notre crédibilité à l’étranger. Steelcase investit beaucoup dans des études qui explorent le lien entre l’engagement / la satisfaction / le bien-être des employés et l’espace de travail, et qui dévoilent un tas d’observations et de données qui enrichissent notre connaissance du monde du travail… »
Quel est le plus beau compliment que vous ayez reçu d’un client ? « Sincèrement, il y en a beaucoup. Je vous fais part de celui reçu ce matin : un client exigeant nous a félicités pour avoir terminer un chantier, dans le respect du timing et du budget ! Mais ce n’est pas tout : la dynamique que nous insufflons dans notre relation avec le client participe clairement à notre succès. »
Quelle est la signature visuelle d’Alternativ ? « Il n’y en a pas vraiment. Nous n’avons pas la prétention d’être une entreprise avant-gardiste. Nous n’imposons rien, ni code couleur ni design particulier. Un chantier géré par Alternativ est toujours aligné à l’ADN du client ! »
ALTERNATIV
Rue de l’Eté 15 à Ixelles
T. : 02/627 18 55
ALBERT sort de l’ordinaire
« Not your ordinary office », c’est le nouveau slogan que l’on peut lire sur le Boulevard du Roi Albert II. La société anversoise Fosbury & Sons souhaite résolument donner un nouveau souffle à l’environement de travail stéréotypé et vient d’inaugurer, à Bruxelles, son quatrième espace de bureaux partagés. Vive Albert !
MOTS : ARIANE DUFOURNY
PHOTOS : FREDERIK VERCRUYSSE
Le bureau est mort, vive le bureau ! N’en déplaise à ceux qui se réjouissaient trop vite en s’imaginant ne plus se rendre sur leur lieu de travail, le bureau est bien vivant. Plus vivant que jamais ! En effet, Serge Hannecart, Stijn Geeraets et Maarten Van Gool, les fondateurs de « Fosbury & Sons » ne sont pas à leur coup d’essai. Après un premier site dans la tour « WATT » d’Anvers en 2016, deux espaces à Bruxelles – « Boitsfort » en novembre 2018 (nous vous l’avions présenté dans un précédent Be Perfect) et « Alfons » en juillet 2019, les associés ouvre un quatrième emplacement dans le bâtiment « North Plaza du Albert II-Laan » baptisé « Albert ». Leur mission ? Changer à jamais l’univers du bureau. Leur devise : « not your ordinary office ».
« Notre concept s’intègre parfaitement dans la société actuelle, où les entreprises ont besoin de flexibilité et de stabilité. Avec ces espaces de bureaux hybrides, les employeurs répondent aux besoins spécifiques de chaque employé : un lieu de travail confortable où travailler ensemble mais également dans la concentration, une culture interactive qui permet la rencontre, avec un espace de repos et de détente… en gardant toujours la meilleure qualité de vie en point de mire. De plus en plus, les entreprises réalisent qu’elles doivent se concentrer sur ce qu’elles font de mieux et qu’il est plus intéressant de confier les solutions de bureau à des experts externes » explique Maarten Van Gool.
Rénové par « ASSAR », « Albert » et ses 5.000 m2 en plein cœur du quartier commercial de Bruxelles, est hébergé dans le bâtiment « SEVEN » du promoteur bru-xellois « Downtown Real Estate », en collaboration avec « Baltisse ». De même que pour l’espace « Alfons », les meilleures techniques ont été utilisées pour améliorer l’acoustique. Côté design, les espaces ont totalement été remaniés par les architectes d’intérieur de « Going East » en collaboration avec l’équipe de designers de « Fosbury & Sons ». Leur but ? Créer un environnement élégant rappelant Wall Street, rehaussé d’une touche brésilienne.
Le point fort d’« Albert » ? Un quartier au fort potentiel grâce à sa situation centrale à quelques pas de la gare de Bruxelles-Nord, de la station de métro Rogier et du KANAL Centre Pompidou. Côté financier ? Il vous en coûtera 19 euros pour une demi-journée, 29 euros pour la journée complète et 295 euros par mois en tant que résident. En outre, « Fosbury & Sons » pratique des formules flexibles et des services compris comme le nettoyage, le service postal, l’impression, les fruits, l’eau, le café et le thé compris ou encore des workshops, du yoga, etc.
Le coworking n’est pas encore entré dans vos mœurs ? Vous êtes freelances, nomades numériques, employées de petites ou de grandes entreprises, sachez que le rez-de-chaussée, d’une surface de 1.055 m2, accueillera un bar à l’ambiance d’un club de jazz et le restaurant « Midori ». Bon à savoir, les membres ont accès à tous les sites « Fosbury & Sons ». Au vu de leurs succès, le bureau classique sera vite obsolète. Affaire à suivre !
Indiscrétion ! Il se murmure qu’un cinquième site « Fosbury & Sons » serait en cours de construction dans l’ancien bâtiment « Actiris », à la Bourse. On vous tiendra au courant !