Comporta, où couler des jours tranquilles
Comporta, où couler des jours tranquilles
Mots : Servane Calmant
Photos : Frédérique Ducout
C’est un endroit qui ressemble au Cap-Ferret des années 70. Et c’est joli. Et le temps dure longtemps. Car à Comporta, micro-village portugais laissé dans son jus, flanqué d’une bande côtière magnifiquement préservée, on se la coule plutôt douce. « Ne cherchez pas à trouver ici un St-Trop’ de l’Atlantique ! » Miguel Câncio Martins, enfant du pays et architecte des nuits parisiennes et internationales, sait de quoi il parle. C’est lui le propriétaire du sublime Quinta da Comporta, sans conteste le plus luxueux éco-resort de l’Alentejo authentique, petit coin de paradis suspendu entre océan et rizières …
Nous : « C’est donc ici que les stars trouvent refuge ? On est loin du m’as-tu-vu tropézien ! »
Lui : « Tant mieux ! J’adore St-Tropez mais Comporta distille une tout autre atmosphère, internationale certes, bohème aussi, chic oui, mais également rurale, rustique, authentique. L’authenticité, le maître mot de l’Alentejo ».
Lui, c’est Miguel Câncio Martins, noctambule avéré et architecte mondialement connu des Buddha-Bar et Man-Ray parisiens, du Pacha Marrakech, de l’Opium London, du Bullionaire en Sardaigne, … La liste est longue comme un ruban de plages sans fin. Avant de s’installer à Lisbonne, Miguel a étudié l’architecture à Saint-Luc à Bruxelles, a résidé à Uccle, y a ouvert un bureau d’architecte spécialisé dans la conception de lieux publics et d’ambiances, a voyagé aux quatre coins du globe avant de s’amouracher de Comporta où enfant, il venait en vacances avec ses parents. Et Miguel n’est pas le seul à aimer la région ni à s’émerveiller devant d’anciennes cabanes de pêcheurs restaurées. « Philippe Starck y a un pied-à-terre, Christian Louboutin y réside incognito, Pierre Hermé est passé nous dire bonjour la semaine dernière… » On dit aussi que Madonna y a son nid. Aucun doute, Comporta est devenu un refuge pour nantis ; pourtant, ce petit village rustique est tout sauf … snob. Un miracle ?
A l’extrême ouest de l’Alentejo
Dans cette région agricole bordée par l’Atlantique, à l’extrême ouest de l’Alentejo, à moins d’une heure trente de Lisbonne, ce sont des plages interminables de sable blanc, des pinèdes paisibles, de jolies fermettes blanches, une Route des vins ou encore des rizières peuplées de cigognes qui s’étirent à perte de vue, en aucun cas un chapelet de boîtes de nuit. Par chance, la région de Comporta fait partie du réseau européen Natura 2000 pour les espaces protégés, et ses dunes labellisées réserve écologique nationale (REN) ont de quoi décourager toute velléité de chantier de construction ! Quant au village de Comporta, parlons-en, plus rustique que ça, y’a pas ! Une rue principale, quelques boutiques, deux, trois restaurants, une Maison de la culture locale aussi. Un peu à l’écart du village, le domaine Herdade da Comporta où visiter les chais et déguster du vin qui s’autorise une foule de cépages autochtones…
Face aux rizières
C’est dans ce cadre rural, face à de grands champs de riz maintenus verts par une multitude de canaux d’irrigation, que se dresse le plus beau éco-resort de la région, la Quinta da Comporta. Son propriétaire ? L’architecte Miguel Câncio Martins. « Nous sommes sur un vaste domaine agricole qui appartenait à la famille Espírito Santo, une dynastie de banquiers portugais qui a fait faillite en 2014. Vous voyez la réception ? Elle occupe un bâtiment jadis dévolu aux ouvrières des rizières. Les entrepôts de riz ainsi que deux anciennes fermes ont été démolis puis reconstruits à l’identique de manière écologique. Les matériaux proviennent de la région, la déco à base de canisse, corde, feuilles de jonc, paille tressée, a été créée par des artisans locaux, une partie des légumes et des herbes aromatiques qui alimentent le restaurant proviennent de notre potager, pour le spa, j’ai fait créer une ligne de soins à base de riz, Oryza Spa, après avoir lu que les grains de riz avaient des propriétés anti-oxydantes… Je me suis investi dans la Quinta da Comporta comme si c’était mon propre chez moi… » Et le résultat est un véritable havre de paix qui devrait le rester : « Je n’envisage pas d’agrandir les 73 chambres, suites et villas, mais je vais construire un coin pour les enfants avec une piscine à leur seule attention, afin de réserver le bassin de nage à débordement à leurs parents ! » Excellente idée ! « N’est-ce pas ? » Miguel ne peut s’empêcher de rire. « Sauvegardons la quiétude de la Quinta da Comporta, même si l’endroit se prête à merveille à des vacances en famille. Et en couple. J’ai des résidents qui, depuis le confinement, y vivent à l’année ! Vous avez faim ? Nous irons manger les pieds dans le sable, au restaurant Sal, notre partenaire, l’endroit idéal pour un long déjeuner d’été. On s’y rend à vélo ? Ici tout le monde circule à vélo… ou à cheval ! »
Ces Belges d’ailleurs, Thomas Verwacht, Hasta la revolucion, siempre !
Ces Belges d’ailleurs,
Thomas Verwacht,
Hasta la revolucion, siempre !
Mots : Philippe Berkenbaum
Photo : DR
Depuis 25 ans, cet architecte de formation vit une relation passionnelle avec Cuba. Il en a épousé l’ambiance, la culture… et une ressortissante. Avant d’y développer une collection de boutiques-hôtels de charme qui révolutionne les codes de l’hébergement local. Au cœur de ses préoccupations, toujours : l’humain, auquel il réserve une place de choix dans tous ses projets. Y compris en termes d’accueil.
En voyage à Cuba quelques semaines avant que le coronavirus ne nous tombe sur la tête, j’ai déniché un endroit improbable, peut-être le plus éclectique et animé de La Havane. Melting-pot culturel imaginé par un collectif d’artistes indépendants dans une ancienne usine électrique désaffectée prêtée par les autorités, la Fabrica de Arte Cubana – FAC pour les aficionados – rassemble sur quatre niveaux des salles d’exposition, un incubateur pour jeunes créateurs, des salles de concerts et de projection, des bars et restaurants, des boutiques d’artisanat, une discothèque, des cours de danse… Le public est aussi bigarré que la programmation, l’ambiance électrique en fin de semaine. Les Havanais branchés y ont trouvé leur temple. Et les touristes un must bouillonnant.
Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir qu’un compatriote figurait parmi les chevilles ouvrières de cette chapelle de l’art moderne local. Mieux : que Thomas et moi nous (re)connaissions ! Vingt ans s’étaient écoulés depuis notre première rencontre dans la capitale cubaine, au tournant du millénaire. Il m’avait gracieusement servi de guide pour un reportage sur les 40 ans de la révolution castriste. J’étais rentré fasciné par ce pays joyeux mais tourmenté, aussi soudé derrière son idéal égalitaire que broyé par un régime autoritaire. Thomas y était resté. Il avait entrevu les premiers bourgeons d’un printemps d’ouverture qui n’en finit pas – hélas ! – d’hésiter à fleurir.
Conquistador du renouveau
Jeune architecte à peine diplômé dans les années 1990, Thomas Verwacht rêvait d’aventure, d’évasion, d’herbe plus verte ailleurs. Un Erasmus à Barcelone lui avait enseigné assez d’espagnol pour choisir une destination hispanophone, ce fut Cuba. « J’avais hésité avec le Mexique », se souvient-il. Mais l’île aux deux visages exerçait alors une fascination plus irrésistible. D’autant qu’à l’époque, confronté à l’embargo américain et privé du soutien massif d’une URSS qui avait cessé d’exister, le régime de Fidel Castro commençait à lâcher du lest, pour permettre à une population asphyxiée de trouver de nouvelles sources de revenus. Et d’espérer un avenir moins misérable.
Du bout des lèvres, les Cubains furent autorisés à entreprendre certaines activités privées dans le commerce, le tourisme, la restauration. Ainsi sont nées les premières casas particulares (chambres d’hôtes) et les premiers paladares (tables d’hôtes à l’origine, restaurants privés aujourd’hui), deux formes d’accueil qui pullulent désormais sur l’île et dans lesquelles s’est largement investi notre Cubain d’adoption – mais n’anticipons pas. A son arrivée, le jeune Belge eut l’heureuse opportunité de rejoindre l’équipe d’Eusebio Leal, l’Historiador de La Havane, l’homme chargé par les autorités de piloter la revitalisation de Habana Vieja, le centre-ville historique. Une sorte de maître architecte municipal, dirions-nous en Belgique. « Cela m’a permis d’obtenir un permis de résidence et de m’immerger dans l’histoire et la culture locales », évoque Thomas en célébrant la mémoire de son ancien mentor. L’homme est décédé l’an dernier, alors que la capitale cubaine brillait de mille feux pour célébrer son 500e anniversaire…
« J’ai travaillé à ses côtés à la rénovation de pans entiers de quartiers de la vieille ville. Il y avait tout à faire. C’était d’autant plus exaltant qu’il s’agissait de redonner du lustre à d’anciens bâtiments coloniaux en ruines pour promouvoir le tourisme tout en maintenant le tissu social urbain. » Contrairement à tant de capitales au centre aseptisé, le cœur de La Havane bat au rythme des habitants issus des couches populaires. Magie des fins de journées où les familles s’installent sur les trottoirs pour profiter de la fraîcheur extérieure en papotant, en jouant de la musique, aux cartes ou aux dominos. Sur le seuil de maisons décrépites parfois coincées entre un hôtel 5 étoiles, un palais à la splendeur retrouvée et l’un des bars où Ernest Hemingway venait enfiler ses cocktails préférés – daiquiris et mojitos, essentiellement.
La cabane du pêcheur
Tombé sous le charme de ce pays hors norme, Thomas y a rencontré sa femme. Mais il n’y est pas toujours resté. La situation chaotique et les nombreux obstacles dressés aux investisseurs étrangers, même progressivement tolérés, y rendaient le travail difficile. « Je suis revenu en Belgique, parti deux ans au Vietnam mais j’y retournais souvent. Le fil ne s’est jamais rompu. » Il s’y fixe finalement en 2011, achète une petite maison familiale à Trinidad, la plus vivante des anciennes cités coloniales de l’île. Avec l’idée d’y ouvrir ses premières chambres d’hôtes. C’est sa façon à lui de participer à la revitalisation du patrimoine immobilier cubain.
Depuis quelques années, Thomas prête ses talents à la transformation d’immeubles défraichis en maisons d’hôtes et boutique hôtels de charme. Certains pour lui-même, d’autres pour des amis, des voisins ou d’autres investisseurs séduits par son approche visant « le luxe dans la simplicité ». Toujours dans le respect de la culture et de l’architecture locales, en combinant avec art de nombreux matériaux de récupération, tous ses projets font la part belle au savoir-faire cubain. Ils forment aujourd’hui une collection d’une dizaine d’adresses exclusives sous la marque Estampa Collection (https://estampacollection.com). Elles sont situées à La Havane et dans d’autres villes-phares comme Cienfuegos, Vinales ou Santiago, outre Trinidad.
Et si la crise du covid en a ralenti le développement – Cuba ayant notamment fermé ses frontières pendant plusieurs mois, Thomas s’est retrouvé coincé en Belgique –, le projet repart cette année de plus belle. Avec l’ouverture d’un premier restaurant de spécialités régionales dans la splendide Reserva Vedado, au cœur d’un quartier résidentiel et branché de la capitale. Et avec celle, très bientôt, d’une « cabane de pêcheurs » de rêve isolée sur une plage privée de Baracoa, toute en bois et au bord de l’eau.
L’architecte est devenu hôtelier, mais il a gardé sa ligne de conduite : toujours rester à la taille et au service de l’humain. Dans chacune de ses maisons d’hôtes, il met à l’honneur un métier ou un artisan local. De quoi leur offrir une belle audience tout en proposant à ses invités « une expérience liée à différentes thématiques et un contact avec la réalité de la vie des Cubains ». N’est-ce pas ce que devraient rechercher avant tout les visiteurs étrangers ?
Ses trois adresses secrètes
- Le restaurant el Cuajani
Au cœur de la vallée de Vinales, entre les mogotes – ces rochers karstiques caractéristiques du nord de l’île –, Jose a installé son potager-restaurant dans une maisonnette en bois sans prétention. Passez y gouter ses salades et autres spécialités, en écoutant ses anecdotes ronchono-philosophiques.
www.facebook.com/restauranteelcuajani/
- Une plage en plein cœur de La Havane
Bien cachée derrière un palais en ruine, accessible à pied ou en scooter. Rien que pour vous ou presque, en dehors des mois d’été. Une jeune équipe a installé un club de paddle, planche à voile et plongée.
- La Bombilla Verde
Un bar concert qui garde l’aspect cru estampillé 100% pur jus. Peu de chances d’y voir débarquer un car de touristes, on est ici entre Cubains. Petite restauration, concerts de trova (chant et guitare).
www.facebook.com/lacasadelabombillaverde/
Crans-Montana, nos plus belles adresses
Crans-Montana
Nos plus belles adresses
Mots : Servane Calmant
Photo : DR
Crans ou Montana ? Si vous croisez la princesse Léa de Belgique rue du Prado, vous êtes à Crans. Eh oui, Crans est plus chic que Montana, mais Crans-Montana se veut moins élitiste que Gstaad… Bref, dans ce haut lieu de villégiature du Valais suisse où l’air est « le plus pur » (parole d’autochtone, évidemment), on croise de nombreux compatriotes conquis par l’ensoleillement exceptionnel de la station, une offre hôtelière haut de gamme et d’excellentes tables dont celle de Bert De Rycker, un nom bien de chez nous…
Les Belges aiment bien Crans-Montana ! Hôtel, chalet de vacances, immeuble de résidence secondaire aussi (et surtout ?), ils sont partout. Difficile cependant de livrer des chiffres édifiants : les communes suisses ne lâchent aucune info, le pays ayant depuis longtemps opté pour une certaine discrétion… Une réserve qui n’empêche cependant pas une franche reconnaissance de nos talents. Ainsi LeCrans, véritable demeure seigneuriale alpine mise en scène par le décorateur belge Christophe Decarpentrie. Ainsi, Bert De Rycker, chef anversois du Rawyl, élu « Découverte de l’année 2019 » au Gault&Millau Suisse. « A Crans-Montana, station prestigieuse des Alpes suisses, on finit par oublier le stress quotidien », nous glisse à l’oreille Sylvie Misson, commerciale à Crans Montana Tourisme et Congrès, et expat belge, elle aussi ! Qui poursuit : « On a choisi pour Be Perfect des adresses d’exception qui font la réputation de la station ». Well done !
LeCrans Hôtel & Spa, le plus somptueux
Un bijou de boutique-hôtel quasi hors catégorie si ce n’est celle du palace. Situé sur les hauteurs de Crans, à 1.650 mètres d’altitude, ce premier Leading Small Hotels of the World de la station invite à cocooner dans des chambres, suites ou appartements, tournés vers les sommets et le ciel. Chaque décor est d’ailleurs inspiré de montagnes iconiques : Kilimandjaro, Annapurna, Everest, Dolomites, Anatolie,… La rotonde du bien nommé LeMontBlanc, table toquée et étoilée qui fait face aux Alpes, vaut à elle seule le détour – le midi, prix d’ami, qu’on se le dise ! On ne va pas vous mentir, réserver quelques nuits dans cette véritable demeure seigneuriale alpine, coûte une blinde. C’est le prix à payer pour une adresse réellement exclusive, mise en scène par Christophe Decarpentrie, décorateur d’intérieur bruxellois. Cet inconditionnel des lieux qui ont une âme a réussi à exalter celle de ce prestigieux hôtel, où chaque meuble et chaque objet sont des invitations aux voyages. On y a passé une nuit, un beau cadeau !
Chetzeron 2112, le plus atypique
A 2.112 mètres d’altitude, face au Cervin et au Mont-Blanc, on pose ses bagages au Chetzeron, superbe réaffectation de la gare d’arrivée de la télécabine éponyme ! Pour atteindre cet hôtel volontiers atypique, on grimpe à pied, en ski, en 4×4, ou, comme nous, en chasse-neige à chenille. A l’arrivée, waouh ! Le lobby de l’hôtel a été laissé dans les volumes de l’ancienne gare… C’est grand. C’est grandiose, surtout ! Une baie vitrée de huit mètres de haut orientée sur la chaîne des Alpes en met plein la vue. Le spectacle est fascinant, il se poursuit dans les chambres dont la déco au minimaliste assumé oriente le regard sur l’essentiel : les pistes ! Sur le toit, trône une piscine panoramique chauffée ; la cuisine homemade ultra qualitative privilégie le circuit court ; et l’hôtel bénéficie de technologies énergétiques poussées afin de réduire l’empreinte écologique au maximum. On est conquise ! D’après Sami Lamma, propriétaire et co-gérant du lieu (avec un associé bruxellois) : « une expertise Feng Shui a permis de conserver les énergies positives qui habitent l’endroit ! » On le croit sur parole, d’autant qu’au printemps, les vaches viennent aux alentours brouter paisiblement, voilà un signe qui ne trompe pas !
Crans-Ambassador, le plus élégant
Moins exclusif que LeCrans, moins atypique que le Chetzeron, LeCrans Ambassador, reste l’un des fleurons de l’hôtellerie de luxe de Crans-Montana. Un lieu mythique à la façade ultra typée, sujet d’une saga aux rebondissements chaotiques, dépôt de bilan, faillite… De l’histoire ancienne ! Aujourd’hui, ce légendaire 5 étoiles joue à nouveau dans la cour des grands et séduit par un cadre contemporain chaleureux et un luxe jamais tape-à-l’œil. Y’a pas à dire, la décontraction sied parfaitement à l’Ambassador. Un bon point rehaussé par d’autres atouts solides dont un spa de 1.300m2, le plus grand et le plus beau de la station, ceint d’une incroyable verrière qui court jusqu’au 7e étage, etdans laquelle miroitent les sommets alpins ! Spectacle garanti. Bon point encore, avec une terrasse fréquentée par les touristes et les locaux, qui offre un des plus beaux points de vie du Valais. Pour assister à l’embrassement des derniers rayons du jour, vous êtes au bon endroit !
Restaurant Le Rawyl
Allez-y les yeux fermés ! L’Anversois Bert de Rycker a été sacré « Découverte de l’année 2019 » par le Gault Millau suisse, qui lui a octroyé un 15/20. Forte personnalité, « si le client est roi, je suis l’empereur derrière mes fourneaux et chez moi ! », Bert est arrivé en Suisse il y a une dizaine d’années et ne cache pas qu’il a mis du temps à se faire accepter par les autochtones. Aujourd’hui, la table « du Belge » est l’une des plus courues ! On a goûté ses salsifis au fromage d’alpage et truffe blanche et son flan de coquilles Saint-Jacques, langoustines, Royal Belgian Caviar, sauce au gin et tisane au thym citronné. Une cuisine de produits, de traditions et de saveurs locales, qui fait l’unanimité !
L’hôtellerie éco-reponsable, on en parle !
L’hôtellerie éco-reponsable, on en parle !
Mots : Servane Calmant
Photo Cover : DR
Avoir la conscience écologique c’est bien ; agir c’est encore mieux. À l’heure où l’environnement est au cœur de nombreuses préoccupations, on ne s’étonnera pas de voir l’écotourisme séduire plus d’un touriste belge. A Loupoigne, en pleine campagne genappienne, Indrani Lodge est né de cette volonté de développer une hôtellerie écoresponsable. Panneaux solaires, chauffage par géothermie, invitation à se nourrir des récoltes du potager, incitation à débrancher la prise. Un lieu hors du temps, véritable havre de paix, qui va bientôt s’agrandir, sans renier pour autant ses valeurs…
C’est François Dekeuleneer, le Directeur général d’Indrani Lodge qui nous ouvre la porte bleue de sa ferme médiévale en carré, bornée par la Dyle et restaurée dans le respect du patrimoine. Difficile de décrire l’atmosphère qui se dégage du lieu, lequel invite presque au recueillement, au lâcher-prise à tout le moins. Se sentir bien au bon endroit, en mode Slow Life, on adopte. Dans l’adorable petite cour intérieure, l’ancienne fosse à purin est squattée par un canard. La grange a trouvé une nouvelle affectation, c’est là désormais qu’on initie le client au yoga ou qu’on s’offre un petit plouf dans la piscine… Évidemment que la Covid a joué les trouble-fêtes mais sans arriver pour autant à saper le dynamisme des proprios ! « Puisqu’il a fallu se réinventer, le chef Sebath Capela (un Jodoignois pas encore trentenaire, qui a fait ses armes chez Bon-Bon et qui a la niaque) a clôturé l’épisode pop-up gourmand d’avant-Covid pour rebondir avec de nouvelles formules. On épinglera le « Eat & Sleep », un menu 4 services à déguster non pas en chambre mais dans un salon entièrement privatisé. « Nous avons cinq chambres d’hôtes (entre 35 et 200 m2) et cinq salons, le compte est bon ! » Le « Eat & Sleep à la Maison », du lundi et mardi, invite à savourer des plats canailles ; quant à l’expérience « Pick & Taste », elle emmène le client au jardin pour choisir trois légumes et défier le chef à les intégrer au menu du soir. Les bonnes idées de François et Sebath, dont un accès privatisé à la pool, font merveille : le week-end, l’Indrani Lodge affiche complet même en cette satanée période.
Rien ne se perd, tout se recycle
Les couvertures et les couettes des chambres ? « Confectionnées avec la fibre de laine de Julien, Rico, Nestor, Johnny, Jules et Klarence, nos alpagas … » Rien ne se perd, le reste de la laine servant au paillage des rangs du potager, le bon plan pour apporter de la matière organique au sol et faire fuir les limaces… Avoir la conscience écologique c’est bien ; agir c’est encore mieux ! De l’émergence d’une conscience écologique à l’adoption d’un mode de vie davantage écoresponsable, c’est l’histoire de Philippe et Jessica Brawerman, un couple de proprios qui se partage entre la Belgique et l’Afrique du Sud. En 1996, ils rachètent la ferme, la rénovent, l’occupent en famille, avant de décider, il y a cinq ans, de la convertir en chambres d’hôtes. L’écologie, une interaction de l’homme à son environnement dont le discours s’accompagne ici d’actions collectives. « Notre jardinier Rainer Pankert a développé un potager bio en permaculture ; 90 % des plantes, fruits et condiments qui composent nos menus proviennent du jardin ». La glace au potiron, oui, elle est maison, circuit ultra-court garanti ! « Quand Sebath Capela a rejoint Indrani, il a donc relevé un sacré défi : accepter que ce soient les saisons et les récoltes du jardin qui dictent les menus … » C’est la nature qui mène la danse.
Fort de ses valeurs écologiques et citoyennes, l’Indrani Lodge a fait placer des panneaux solaires et un chauffage par géothermie pour être autonome en énergie. Et de poursuivre son développement … « Nous venons d’acheter la ferme voisine de 2.000 m2, pour y installer sept chambres supplémentaires, un centre de bien-être, et un véritable restaurant commun aux deux entités hôtelières, qui sera dirigé par Sebath Capela et sa brigade … Ouverture prévue dans le courant 2021.
Week-end à Malte
Week-end à Malte
Mots : Servane Calmant
Photos : DR
Quatre îles habitées – enfin, îles et îlots ! – et quatre petits cailloux abritent pas moins de 350 églises. Ce n’est pourtant pas pour y confesser ses péchés qu’on se rend à Malte. L’archipel maltais se profile en effet comme la destination idéale pour une escapade romantique de quelques jours. On y fait quoi ? Des pistes.
L’archipel maltais a été envahi et gouverné par les Phéniciens, les Carthaginois, les Romains, les Barbares, les Byzantins, les Arabes, les chevaliers de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, les Anglais, nos voisins français, on en oublie sans doute… Et colonisé par les plus sauvages des conquérants : les touristes ! On en veut pour preuve un littoral outrageusement défiguré par des hôtels criants de laideur. Il faut dire que les maltais ont longtemps déserté le littoral, par crainte d’être envahis par les corsaires. De ce fait, ils ont offert aux promoteurs immobiliers le champs libre pour urbaniser le face à la mer à tout-va. Bref, fuyez la côte !
2 nuits à Malte
Tous les conquérants ont laissé à Malte des traces de leur passage. Il suffit donc de se perdre dans les ruelles pentues de la capitale, La Valette, pour humer l’atmosphère qui s’en dégage. C’est la star : la pierre calcaire au ton ocre qui vire au rose, quand le soleil darde ses derniers rayons… C’est cette pierre qui façonne l’identité des constructions maltaises. Elle, et l’influence des chevaliers de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem ! Impossible de visiter toutes les auberges laissées en héritage par les chevaliers, mais ce serait un sacrilège de zapper l’Auberge de Castille, aujourd’hui résidence administrative du Premier ministre, et la cathédrale de Saint-Jean. Attention les yeux, ce fabuleux édifice est une véritable ode au baroque : sculpture, dorure, sol marbré pavé de cénotaphes de chevaliers gravés de squelettes, et parmi tous ces trésors, un chef-d’œuvre, La Décollation de saint Jean-Baptiste de Caravage. Soyez attenti(f).ve, on y voit la signature de l’artiste dans le sang du saint …
1 nuit à l’intérieur des terres
Direction Mdina, l’ancienne capitale de Malte, et bien nommée Silent City. Moins de 300 habitants à l’année, principalement des aristocrates et des bourgeois, et près de 2,6 millions de visiteurs qui vont et viennent, sans prendre racine. La plupart immortalisent le fort Manoel, là où fut exécuté Ned Stark, le fringant gouverneur du Nord et seigneur de Winterfell… Désolée pour la digression, mais c’est bien à Mdina que les producteurs ont tourné plusieurs scènes clés de la première saison de Game of Thrones ! Dès que les touristes d’un jour ont rangé leur Smartphone, Mdina est à vous ! Passez-y la nuit ! C’est, en effet, le seul moyen d’apprécier à sa juste valeur ce véritable bijou médiéval. Le soir venu, il n’y a pas un chat dans cette ville fantôme ! On roucoule en se perdant dans le méandre des ruelles étroites… Magique. Par chance, on y a déniché un palais du 12e au charme délicieusement suranné, The Xara Palace, un cinq étoiles labellisé Relais & Châteaux, qui s’appuie sur les fortifications qui ceignent les hauteurs de la ville …
2 nuits sur l’île de Gozo, perle de la Méditerranée
Eaux cristallines, lagon bleu, criques sauvages, baies camouflées, plages cachées (hors saison – faut pas rêver !), grottes,… Gozo et Comino sont le terrain de jeu de tous les sports nautiques. Croisière d’une journée ou plus au départ de La Valette, baignade, snorkeling, plongée, canoë, paddle, wakeboard, jet ski… On teste tout, et notamment le nouveau sport aquatique tendance, le bien nommé Flyboard, pour s’envoyer dans les airs comme Franky Zapata, avant de replonger dans la mer comme un dauphin. Formulé en ces termes, le Flyboard semble acrobatique, mais il suffit de quelques minutes d’initiation, pour faire le plein de sensations !
Les bons plans
La bonne saison. Septembre pour prolonger l’été dans une Méditerranée à 28°C. Ou juin.
Se déplacer. Ne cherchez pas de rails, il n’y en a pas ! Donc pas de métro, pas de tram, pas de train. On se déplace en bus (autant le savoir : s’il est bondé, il ne s’arrête pas) ou en voiture (si la conduite à gauche ne vous affole pas). Cela dit, rien n’est jamais bien loin, Malte fait 246 km2, Gozo 67 km2 et Comino 2,7 km2. D’île en île, on oublie le ferry et sa horde de touristes, pour le speed-boat, le voilier ou le catamaran. Il y a quelques années, il était encore possible de survoler Malte en hydravion ; depuis, il est tombé en panne et, si l’on en croit notre guide, « il n’est pas prêt d’être réparé » !
Bien choisir son hôtel. Malte souffre d’un mal qui mine nombre de destinations : la prolifération des hôtels de masse qui privilégient un certain confort au détriment du charme. On a néanmoins déniché quelques perles validées par Morphée.
- A La Valette, deux superbes palazzi, boutiques hôtels haut de gamme avec un indispensable rooftop : Casa Ellul et Rosselli Ax Privilege (Grain, le restaurant du Rosselli, est fameux !), www.casaellul.com, https://rossellimalta.com
- A Gozo, pour savourer un cadre bucolique, privilégiez les anciennes fermes rénovées. Ou le Kempinski San Lawrenz, un cinq étoiles planté au milieu de nulle part qui offre un calme olympien. The Gozo Farmhouses, www.uniquegozo.com, www.kempinski-gozo.com
- A Mdina, The Xara Palace, un palais du 12e siècle un peu défraîchi mais au charme suranné certain. Membre des Relais&Châteaux. https://xarapalace.com.mt
Combler une petite faim. Le caffe Cordina, situé rue de la République, une des deux principales rues commerçantes de La Valette, est ouvert depuis 1837. Savoureuses pâtisseries locales.
Les spécialités. Le gbejna (un fromage de brebis), le lampuka (la dorade, poisson phare de la cuisine maltaise), le ragoût de lapin et le pastizzi (un en-cas à la ricotta)… On l’aura compris, on ne part pas à Malte pour y faire de bouleversantes découvertes gastronomiques.
Faire son marché. À Marsaxlokk, près du port où sont amarrées les luzzus, les bateaux de pêche traditionnels de l’île, se dresse un marché aux poissons, légumes, fromages et nappes en dentelles. Folklorique.
Office du tourisme de Malte, www.visitmalta.com, www.malta.be
Sud Lisboa by Pinto
Sud Lisboa by Pinto
Mots : Ariane Dufourny
Photos : Ana Carvalho
Le bureau d’architecture d’intérieur Pinto & Co est renommé pour la conception de projets HoReCa. En Belgique mais également au Portugal, pays natal d’Antoine Pinto. Flash sur Sud Lisboa composé de deux espaces distincts reliés par une passerelle : Sud Lisboa Terrazza et Sud Lisboa Hall unis dans une parfaite coexistence avec le Tage. Des lieux à forte personnalité à l’instar de leur concepteur !
Comment ce projet au Portugal vous a-t-il été confié ?
J’ai été remarqué grâce à l’Alcântara Café que j’ai réalisé en 1989 à Lisbonne. J’avais récupéré de vieux hangars pour en faire des espaces publics. J’avais jeté la pierre dans la marre !
En quoi consiste le complexe Sud Lisboa ?
Des anciens hangars du port de Lisbonne ont été réaffectés en espaces de loisirs pour les Lisboètes et les touristes, avec des restaurants, des cafés, des bars, des discothèques, une piste cyclable.
Le groupe Sana a racheté deux espaces distincts pour lesquels il m’a confié l’architecture intérieure, la décoration, la conception du mobilier et des luminaires. Relié par un pont, le complexe se compose, à présent, de Sud Lisboa Terrazza et Sud Lisboa Hall. Le premier propose un restaurant et une piscine, le second accueille des événements comme des soirées « fado » (chansons urbaines de Lisbonne, inscrites à par l’UNESCO au Patrimoine de l’Humanité – NDLA).
Quel est l’élément fédérateur de décoration du projet ?
Le Tage, le port. On retrouve des panneaux avec des algues, des alcôves en cuivre avec des formes très organiques mais aussi très futuristes.
SUD Lisboa Terrazza se compose de quoi précisément ?
Un restaurant méditerranéen avec des terrasses, l’escalier monte vers la piscine dotée d’un bar avec une vue sur le Tange et le pont du 25 avril. Au rez-de-chaussée, les lieux accueillent 300 couverts et deux grands bars. L’un d’eux change de couleurs comme celles de l’arc-en-ciel. La coupole, une structure de métal et de plexiglas où sont suspendus des verres, mesure plus de 3 mètres 50. Je me suis inspiré d’un tableau lumineux de Fernand Flausch, un plasticien, designer et artiste-peintre belge qui fut mon professeur de sérigraphie aux Beaux-Arts de Liège et un grand ami.
Une partie du restaurant s’ouvre complètement, j’y ai placé des plantes suspendues avec des bois d’eucalyptus croisés, équipées d’arrosages automatiques très discrets. Ce ciel de plantes est idéal lorsque le soleil tape pour donner un peu de fraîcheur !
Comment les assises et les luminaires accentuent la mise en scène ?
Dans un endroit aussi grand, il faut créer des mouvements et des hauteurs distinctes pour préserver la vue. A cet effet, j’ai dessiné les différentes assises, les tables et les consoles.
Concernant les luminaires, j’ai notamment créé des immenses bouquets d’ampoules avec des câbles de plusieurs couleurs et des soquets en laiton.
Quelle fut votre inspiration pour les escaliers de chaque concept ?
Pour celui la Terrazza, j’ai voulu donner un côté ombragé rappelant les reflets ondoyants de la piscine à l’instar du peintre Hockney. Je les ai transmis sur la tôle de l’escalier.
Celui du hall représente les vagues de la mer que j’avais dessinées d’après un carrelage que j’avais commandé. Il est découpé sur des plaques de fer au laser. Cet escalier se devait d’être plus sobre puisqu’il reçoit des décors pour chacun de ses évènements.
La vue sur la statue du Cristo Rei, qui domine la rive sud du Tage et le Pont du 25 Avril, nous emporte de Lisbonne à San Francisco et à Rio de Janeiro. Dites-nous en plus ?
Édifié sous la dictature de Salazar, la construction du pont 25 Avril (anciennement pont Salazar) est souvent comparée au Golden Gate Bridge de San Francisco par ses structures et ses couleurs. Il a été réalisé par American Bridge Company qui a construit le San Francisco-Oakland Bay Bridge. Quant au Cristo Rei, la statue est semblable à celle du Christ Rédempteur de Corcovado à Rio de Janeiro.
La piscine à débordement est déjà réputée comme la plus instagrammable de Lisbonne. The place to be ?
Pour ceux qui désirent profiter de la piscine dès le matin jusqu’à 18 heures, ils bénéficient de casiers, de chaises longues avec serviettes et de divers petits plats à grignoter. En soirée, ce « hot spot » se transforme en salon. C’est parfait pour admirer les « sunsets » tout en partageant des finger foods, des cocktails et en écoutant un DJ ou un chanteur-euse en live. La piscine à débordement apporte sa touche de glamour grâce à son changement de lumière.
Avez-vous d’autres projets architecturaux en dehors de nos frontières ?
Depuis le projet Sud Lisboa, le groupe Sana m’a confié l’architecture d’intérieur de deux restaurants, d’un couvent du XIVe siècle et deux hôtels 5 étoiles à Lisbonne ainsi qu’un hôtel 4 étoiles à Estoril et un 4 et un 5 étoiles à Casablanca.
MurmuresNamur, une suite-miroir à l’abri des regards
MurmuresNamur, une suite-miroir à l’abri des regards
Mots : Nicolas De Bruyn
Photos : MurmuresNamur
Imaginez une suite de luxe pour deux nichée au cœur du quartier de la citadelle dans une adresse tenue secrète. Un cube réfléchissant, invisible dans le paysage. Une expérience culinaire exclusive ou un repas servi en chambre afin de profiter de chaque instant. L’adresse de MurmuresNamur ? Chut ! Ne la répétez à personne !
Top de chez top ! C’est le cri du cœur lorsque nous franchissons la porte de cette suite hôtelière nichée sur les hauteurs de la Citadelle de Namur. Concernant sa localisation précise, nous vous dirons seulement qu’elle se situe dans la propriété du couple Toussaint. L’adresse précise ne vous sera révélée qu’après réservation pour conserver la confidentialité et le mystère sur la structure hôtelière 4* partenaire. Ne comptez pas sur nous vendre la mèche !
L’hôtellerie n’est pas une vocation pour Mélanie et Vincent Toussaint mais la rénovation de leur maison datant des années 50 (située en amont) a révélé en eux une attirance pour l’architecture, le design et la décoration. « Initialement, nous avions prévu de construire une cabane en bois mais nous voulions surtout une cohérence avec l’architecture de notre maison. Nous avons donc opté pour une construction plus épurée qui puisse se fondre dans la nature «, explique Mélanie Toussaint. Leurs recherches les ont amenés à découvrir « Treehotel », en Laponie Suédoise dont l’une des sept luxueuses cabanes « The Mirrocube » reflète à merveille la nature environnante. Sur cette inspiration, le couple a confié leur projet à « Magic », le bureau de l’architecte Namurois Christophe Sechehaye qui leur a réalisé un cube réfléchissant, invisible dans le paysage. « Notre cube est bardé d’Alucobond, un aluminium réfléchissant utilisé par les couvreurs, qui a demandé un travail d’orfèvre » ajoute Vincent Toussaint.
Sans vous dévoiler la touche de magie des abords, Mélanie Toussaint nous révèle qu’ils ont fait appel à une architecte de jardin et si de premier abord, l’architecture extérieure est époustouflante, nous sommes tout autant séduit par le souci du détail de la suite. Côté déco, les époux Toussaint ont, par exemple, travaillé avec « ADDC – Au détour du chemin » et fait appel à leur réseau social afin de parfaire chaque élément. « Nous communiquons essentiellement sur les visuels extérieurs mais nous restons très discrets sur l’intérieur pour que la surprise demeure », précise Vincent. Quant à nous, parce que nous savons rester discrets, nous résumerons notre impression par un seul mot générique : canon !
A deux ! Nous y sommes ! Rien de plus merveilleux pour recharger nos batteries ou se ressourcer qu’une suite hôtelière de luxe, qui pour l’heure, nous semble au milieu de nulle part. Mais notre côté pragmatique risque de refaire surface en s’écriant que nous ne pouvons vivre d’amour et d’eau fraîche. Alors qu’est-ce qu’on mange ? L’éternelle question ! « Murmures Namur » propose, notamment, en ses murs un menu gastronomique trois services lors d’une expérience culinaire exclusive dans une ambiance intime et raffinée. Et ce afin de profiter de la quiétude du lieu et de la vue panoramique sur la vallée et les chênes et hêtres centenaires. « La formule gastronomique est la plus demandée », précise Vincent Toussaint. D’ailleurs, il se chuchote et pas qu’à Namur, certaines confidences sont unanimes à ce sujet : « La formule gastronomique, c’est génial » ! Chut ! Il se susurre aussi que nous avons accès à des soins, massages et aux piscines et SPA de l’hôtel partenaire 4*.
Notre invitation à changer d’air …
Notre invitation à changer d’air …
Mots : Servane Calmant
Photos : Fred Sablon
Pour se soustraire aux aléas du quotidien et recharger les batteries, l’hôtel Indigo Brussels City a tout bon. D’abord parce que l’aménagement des chambres distille une envie d’ailleurs ; ensuite parce que la formule Party Box en chambre qui inclut un cocktail kit, amorcé par une véritable culture de bar, s’avère conviviale à souhait. Allez, osons la formule : the place-to-disconnect !
On a beau s’armer de patience, l’envie de partir est bien là. Quand pourrons-nous à nouveau voyager ? C’est la question qui fâche. Alors, on se consolera en s’évadant tout près. Nul besoin, en effet, d’aller au bout du monde pour être dépaysé. C’est bien simple, la semaine dernière, on a posé bagages à l’hôtel Indigo Brussels City (l’ancien Hilton), place Rogier. On vous l’accorde, le revêtement de dalles en béton de la place Rogier récemment liftée n’invite pas à changer d’air ! La (bonne) surprise, elle est ailleurs, intra-muros. Le label Indigo (de l’InterContinental Hotels Group) exige en effet, pour tous les hôtels de l’enseigne, une intégration directe avec l’environnement du bâtiment. Par chance, l’Indigo Brussels City se dresse à proximité du Jardin Botanique, lequel est très vite apparu comme une source d’inspiration évidente. Mieux : l’Indigo Brussels (il en existe également un à Anvers) a réussi à distiller une envie d’ailleurs, tant dans l’aménagement des chambres que des espaces communs. Le mérite en revient à une vraie scénographie de l’espace : Alina Rusenko, architecte d’intérieur pour l’agence belge Too Many Agencies, ayant réussi à imposer trois styles, tropical, végétal et floral, chaleureux et luxuriants à souhait. Avec l’arrivée du printemps, cette ode à la nature est une franche invitation à débrancher la prise et à se ressourcer.
Une parenthèse enchantée
Et si on oubliait le temps d’un weekend cette satanée Covid ? C’est qu’il faut rendre au dynamisme de l’Indigo Brussels City ce qui lui appartient, une incroyable capacité à rebondir ! Imaginez : l’Indigo a ouvert en novembre 2019, soit quelques mois avant le premier confinement. On avait alors eu l’occasion de découvrir le concept Serra, un temple gourmand de 750 m2 aux allures de jungle urbaine qui occupe le rez-de-chaussée de l’Indigo Brussels, et qui regroupe Urban Picnic, un resto Slow Food, et Garden Kitchen où le chef Pierre Balthazar s’adresse aux locavores, comprenez les clients qui apprécient une cuisine axée sur les produits saisonniers locaux.
Ces deux rendez-vous gourmands, ouverts deux mois à peine avant le début de la crise sanitaire, ont dû bien évidemment se réinventer ! Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les équipes de Benjamin Tenius, General manager de l’Indigo Brussels, ne sont pas restés les bras ballants face au confinement. « Nous avons réajusté notre concept de restauration, en proposant plusieurs formules à nos clients belges et étrangers (le tourisme d’affaires – nda). Afin de continuer à fournir « l’expérience Serra », nous poursuivons notre collaboration avec des producteurs locaux (le locavorisme) et proposons des « Serra Dinner Boxes » et « Party Boxes » entièrement faits maison en formule Take Away chaque vendredi et samedi, ou à consommer en chambre dans un confort douillet et 100% covid-safe. Les Party Boxes contiennent un cocktail kit avec le matériel, les instructions et même un gin belge non alcoolisé. Le matériel étant gracieusement offert par l’hôtel, rien ne vous empêche de reproduire l’expérience Indigo Hotel Brussels-City à la maison !
Besoin de vous évader ?
Besoin de vous évader ?
Namur, ville natale de Félicien Rops, Benoit Poelvoorde, Cécile de France, Nafissatou Thiam, possède un charme fou. Voici nos plus belles adresses où séjourner. Vous n’aurez qu’une seule envie, y retourner au plus vite !
La Villa Balat
Ce petit bijou de notre patrimoine est considéré comme l’une des plus belles maisons de Namur. Surplombant l’Enjambée, cette sublime maison d’hôte en bord de Meuse s’orne d’une une déco hétéroclite s’inspirant de la sensibilité et des ornements de l’Art nouveau et de l’élégance du style Art déco. Difficile de choisir parmi les trois chambres ! Celle dédiée à Anna Boch, artiste peintre et fille de la fameuse faïencerie wallonne Boch, bénéficie de la tranquillité́ du jardin. La chambre Félicien Rops possède un lit capitonné rose inspiré de l’œuvre du peintre et graveur namurois. La magnifique baignoire sur pied qui jouxte la chambre Rops suscite également bien des convoitises ! Quant à la suite Alphonse Balat, elle offre un accès direct vers la serre 1900 braquée sur la Meuse.
The Royal Snail
D’un côté la vue sur La Meuse, de l’autre le jardin de ville avec piscine ! Au pied de la citadelle, à quelques pas du casino, ce boutique hotel résolument design (en atteste sa présence au sein du label Design Hotels) est l’endroit parfait pour se remettre en forme : fitness, musculation, wellness (privatisable), massages ou pour découvrir la région à bicyclette (des vélos sont prévus à la location). C’est aussi la parfaite occasion de déguster une Houppe qui est brassée à 200 mètres de l’hôtel. Quant aux chambres, mention supérieure pour la « The 001 » et sa salle de bain entièrement vitrée. De plus, elle a un accès privatif à la piscine ! Mais la valeur ajoutée est certainement la cuisine de Carl Gillain. Suite au confinement, il a transformé le gastronomique Agathopède en La table du Royal Snail. A découvrir !
Ne5t – Maison Gersdorff
A l’abri des regards, ce boutique-hôtel 4 étoiles est situé dans un quartier résidentiel de l’imposante citadelle de Namur. Vers 1900, les Namurois venaient chercher leurs œufs dans cette ferme entourée de pâturages, de vaches, de poules, … Depuis, la ferme a été rachetée en 2002 et rénovée avec patience pendant 10 ans. Une parfaite rénovation signée par l’architecte d’intérieur Pierre Brahy, qui fait la part belle aux poutres en bois, aux murs de brique ou chaulés, aux feux ouverts dans les chambres. La déco volontairement épurée, on la doit à la propriétaire, Christine Gersdorff. Cet écrin soyeux, ouateux, intimiste à souhait, propose quatre suites et deux duplex, un espace wellNe5t pour maximum 6 personnes – l’espace peut d’ailleurs être privatisé – et, singularité de l’endroit, une restauration en suite.
MurmuresNamur
L’adresse de ce lieu insolite est un mystère ! Tout ce que nous pouvons vous en dire, c’est que cette suite hôtelière de luxe se niche au cœur du quartier de la citadelle. Construite en 2019, elle a été conçue de manière épurée et intemporelle. On vous plante le décor : une maison miroir pour deux personnes, plus exactement un cube réfléchissant, invisible dans le paysage. Il vous sera proposé un menu gastronomique trois services lors d’une expérience culinaire exclusive (dans un hôtel 4 étoiles situé à proximité. Vous avez deviné lequel ?) ou un repas en chambre afin de profiter de votre retraite et de la vue panoramique sur la vallée et les chênes et hêtres centenaires. Et si vous le souhaitez, vous pourrez également profiter du spa et des piscines de la structure hôtelière partenaire. Ne comptez pas sur nous pour vendre la mèche ! L’adresse de MurmuresNamur, vous ne la connaîtrez qu’au moment de votre réservation. Chut ? Ne la répétez à personne !
Dans ce petit coin de Riviera wallonne
Dans ce petit coin de Riviera wallonne
Mots : Servane Calmant
Photo : Louise Hubinont
Nous sommes au cœur de la vallée mosane, dans la commune d’Hastière, à Heer très exactement, sur un domaine de 17 hectares. Le groupe belge « Nouvelle Hôtellerie » vient d’y ressusciter l’ensemble hôtelier Les Sorbiers, le transformant en havre de paix (un hôtel à lire), de charme (où paresser au bord de la Meuse …), au style affirmé (la cheffe déco Véronique Mélery a l’art de mettre en scène) et à la démarche écologique (on carbure au bois). Tout ce qu’on aime !
On a rendez-vous avec Michel Vertongen, gérant (et coactionnaire, on y reviendra) des Sorbiers, pour un apéro convivial, avec vue sur la Meuse et sur une île privée classée Natura 2000. Il s’agit de l’île d’Androssart, qu’en cette belle après-midi de septembre, on aurait bien envie de rejoindre à la nage… Plouf ! « Non ! Il est interdit de se baigner et de naviguer dans cette partie de la Meuse … », nous glisse à l’oreille notre hôte. Et de rajouter : « En revanche, il y a des kayaks au bout de la propriété… ». La propriété, arpentons-la : 17 hectares en bord de Meuse accueillent le Castel (un hôtel cossu), le Palladio (une belle bâtisse annexe), un très grand gîte (pour les événements d’entreprise), une péniche amarrée (bientôt reconvertie en logement insolite), un château d’eau, une plaine de jeux, un potager, des fruitiers,… Une offre hôtelière quasi complète (il n’ y a pas de piscine, mais bientôt un sauna et un hammam) prompte à ramener les touristes, les futurs mariés ou encore les équipes à « incentiver », dans ce joli coin de Riviera wallonne…
Les Sorbiers 2020 affichent pour l’instant une mine éclatante. Il n’en a évidemment pas toujours été ainsi … Pour faire court : le Castel, ancienne propriété de vacances de la richissime famille Boël à la fin du 19e, est devenu, dans les années 60, un centre de tourisme social (le grand écart entre les deux affectations est savoureux !), géré, racheté, puis revendu par les Mutualités socialistes du Brabant en 2017. A partir de cette date, le domaine des Sorbiers n’est plus en sursis, il est à l’arrêt. C’est à ce stade du récit qu’on retrouve Michel Vertongen et ses 240 amis, et amis d’amis (d’amis, etc.) devenus les coactionnaires du groupe Nouvelle Hôtellerie – 240, vous avez bien lu !
L’esprit associatif
Le groupe « Nouvelle Hôtellerie » est déjà actif dans l’horeca, en Baie de Somme (avec Les Tourelles) et à Champéry (Plein Ciel). L’acte d’achat des Sorbiers repose d’ailleurs sur le même principe d’acquisition que les deux autres hôtels précités : aucun des 240 actionnaires (qui ne sont ni des financiers ni des professionnels de l’horeca) ne peut posséder plus de 2,7 % des actions – il n’y a donc pas d’actionnaire majoritaire. Cette précision vous paraît anecdotique ? Elle ne l’est absolument pas ! Car elle renseigne sur la mentalité de « Nouvelle Hôtellerie » qui fonctionne aux coups de cœur et aux partages des idées, sans être motivée par la seule rentabilité des projets mis en oeuvre. « L’esprit qui nous anime est récréatif, associatif et fort écologique », commente Michel Vertongen, gérant bénévole et … actionnaire.
Une adresse vraiment pas comme les autres
Pourquoi ? Parce qu’on sent la réflexion et la passion poindre derrière chaque pan du projet. Ainsi l’absence de télé, une décision motivée : « il y a tant de choses à faire ici… », et notamment se plonger dans la lecture du livre que la direction dépose sur la table de nuit et qu’il offre gracieusement à chaque convive. Ainsi le restaurant, qui propose des produits locaux achetés aux fermes voisines. Ainsi cette démarche verte et écoresponsable (« l’ADN du groupe ») qui s’exprime notamment à travers une chaudière alimentée au bois de la région, qui chauffe tous les bâtiments du domaine… Démarche écologique encore, avec un mobilier entièrement chiné, « pour lui insuffler une seconde vie », par la talentueuse cheffe déco belge Véronique Mélery, au CV long comme un générique sans fin. La déco du film « Marie-Antoinette » de Sofia Coppola et de « No Time to Die », le dernier James Bond, c’est sa signature ! Aux Sorbiers, elle a opté pour le charme bohème du vintage, en mettant en scène avec élégance, pièces de brocantes, objets chinés, rotin, tonalités douces. Les Sorbiers, vous l’aurez compris, c’est notre gros coup de cœur !