CARINE LAFORÊT, la quête du bien-être ultime
CARINE LAFORÊT
La quête du bien-être ultime
Mots : Olivia Roks
Photos : DR
Epicurienne de la vie, la nutritionniste Carine Laforêt nous emmène au gré de ses voyages où détox gastronomique, ressourcement, rééquilibrage énergétique et remise en forme ponctuent les journées. Un programme qui séduit dans nos vies au rythme toujours plus effréné.
Une grand-mère qui cultivait son jardin et cuisinait avec beaucoup d’épices et d’herbes aromatiques. Une maladie qui force Carine, enfant, à bien manger, à tutoyer un mode de vie sain composé de nombreux légumes. Un vécu qui l’amène indéniablement à s’intéresser à comment bien s’alimenter. Nutritionniste depuis plus 20 ans, Carine Laforêt s’est très vite intéressée aux faims émotionnelles qu’aucun plan alimentaire ne prend en compte à l’époque.. Fatigue, stress, tristesse, besoin de réconfort, des émotions qui entrainent souvent des pulsions alimentaires chez de nombreuses personnes. De fil en aiguille, dans le but de toujours mieux comprendre les comportements alimentaires et enrayer les mécanismes déclencheurs, elles ajoutent diverses cordes à son arc en suivant des formations de coaching et d’analyse transactionnelle et devient hypnothérapeute. Un cursus très complet qui « me permet de proposer une approche sur mesure, un rééquilibrage alimentaire adapté à chaque personne, selon son quotidien, ses valeurs, son éducation, ses pulsions et bien sûr sans frustration sinon la réussite est peu probable… » confie Carine Laforêt.
Partir pour mieux revenir
Carine aime organiser des voyages centrés sur le bien-être. Après les années Covid, elle reprend du service et nous invite à faire nos valises. Le but de ces escapades ? Se rassembler, voyager, s’éloigner du quotidien pour se libérer, s’oxygéner, décompresser et refaire le plein d’énergie. « Avec nos rythmes de vie et le besoin du toujours plus et plus vite, je remarque qu’en consultation coaching les gens sont de plus en plus fatigués, en perte de sens. Quant en nutrition, les réactions émotionnelles face au stress ou à la fatigue sont en nette augmentation » explique-t-elle. Dernièrement, elle a emmené un groupe sous le soleil du sud de la France. Le maître-mot de cette halte d’exception ? Le ressourcement. Au coeur de la Provence, dans le parc régional naturel du Luberon, à deux pas de Gordes l’un des plus beaux villages de France, Carine invite à revenir à l’essentiel. Surcharge mentale, kilos en trop, burn-out, manque de confiance en soi, fatigue intense ? Dans une luxueuse bastide provençale située en pleine nature, on inspire, on ralentit, on prend du temps pour soi. « C’est essentiel pour moi de trouver des lieux ayant une âme, des lieux aussi excentrés, loin du bruit, où la nature prédomine. » Isabelle Arpin comme cheffe en cuisine, un professeur de yoga, un coach de sport, une nutritionniste, l’escapade est encadrée par des professionnels du bien-être. La semaine est découpée en trois thèmes : se libérer, s’oxygéner et s’énergiser. Chaque journée est organisée en fonction d’un de ces thèmes, des plats proposés en passant par les activités sportives ou les ateliers de développement personnel. On se réveille avec une tisane, de la cohérence cardiaque et un petit-déjeuner coloré, ensuite diverses activités rythment la journée comme l’aquagym, le yoga, le fitness, un cours de cuisine, une consultation nutrition sur mesure mais aussi des sorties culturelles pour ceux qui le souhaitent. Des temps libres sont également prévus pour lire, se reposer, se prélasser à la piscine… On ne manque pas à 16h30 le goûter qui se veut tantôt sucré, tantôt salé. Tortilla d’aubergine, mousse de fruits, on se régale. Le soir venu, on se délecte autour d’un menu trois services ultra sain mais aussi gourmand. Des mets où énergie, saveurs et gourmandise s’allient pour vous régaler en toute légèreté mais avec générosité. Pour ceux et celles qui le souhaitent, la soirée se termine par une méditation hypnotique avant de rejoindre Morphée. Les repas sont orchestrés par la cheffe étoilée Isabelle Arpin en collaboration avec Carine Laforêt. « Bien sûr, chaque repas est sain, mais je ne souhaite surtout aucune frustration et du plaisir à table. Les assiettes sont belles, généreuses, colorées et variées. C’est essentiel. Une alimentation équilibrée passe indéniablement par le plaisir pour un changement de comportement réussi. Il est important de s’écouter sans se frustrer. »
Des voyages où l’on se retrouve, où l’on se ressource dans de superbes lieux entourés de personnes bienveillantes. On s’allège mentalement, physiquement, et même nos valises se veulent minimalistes. Ici, si le voyage proposé est exclusif et de haute qualité, l’ambiance se veut intimiste, joviale, décontractée et conviviale. On est là pour échanger et partager, recharger les batteries avec de bonnes énergies. Des voyages que Carine Laforêt réitère et souhaite même multiplier régulièrement. Cet automne-hiver, elle nous emmènera peut-être au Maroc, à Ibiza mais aussi assurément dans cette bastide provençale de charme. A suivre ! Partir pour mieux revenir, on adhère. Il ne manque plus qu’à faire ses bagages.
Club Med Grand Massif Samoëns, un havre au sommet
Club Med Grand Massif Samoëns
Un havre au sommet
Mots : BARBARA WESOLY
Photos : DR
Niché au cœur de la Haute-Savoie et posé tel un écrin sur l’un des plus beaux reliefs des Alpes, le Club Med Grand Massif Samoëns Morillon se révèle le Resort idéal pour les amoureux de poudreuse et de glisse comme pour ceux en recherche d’une escapade estivale, mêlant douceur de vivre, parenthèse bien- être et rendez-vous avec l’aventure.
Il promet de surprendre, et de séduire, tous ceux qui estiment à tort que la montagne se dédie uniquement aux amateurs de sports d’hiver et de cimes enneigées. Si, de ses 1600 mètres d’altitude, le Club Med Grand Massif Samoëns Morillon est le point de départ rêvé d’un domaine skiable de 265km, il déploie toutes ses possibilités au retour des journées ensoleillées d’été. Resort en haute montagne parmi les plus proches et accessibles depuis la Belgique, il est l’une des sept adresses d’exception proposées par Club Med dans les Alpes et séduit par sa beauté intimiste et son appel à la détente. De ses vastes salons au mobilier scandinave à ses restaurants au design sophistiqué en passant par ses chambres au style arty, le domaine conçu comme une luxueuse villa à la vue spectaculaire, se joue des codes des chalets montagnards classiques pour en redessiner avec élégance les contours cosy et chaleureux.
La rencontre d’une ambiance festive et d’un appel à la sérénité
Le Club Med Grand Massif Samoëns Morillon est pensé comme un superbe terrain de jeux. Pour les amateurs de destinations authentiques, de nature à l’immensité verdoyante, qui trouveront dans ses sentiers sauvages et ses sources cachées, en haute montagne, le cadre parfait pour réaliser des balades et des hikes mais aussi de plus vertigineuses options, comme du parapente et des randonnées en VTT ou vélo électrique. Pour les familles également, qui profiteront dans ses espaces aménagés pour les tout petits comme pour les plus grands et de toutes les possibilités d’un séjour à la fois reposant et ludique. Mais aussi pour ceux qui considèrent l’évasion, les cocktails au bord de la piscine et les soirées animées, comme la définition même des vacances. Cette année, le lieu a d’ailleurs lancé son premier Summer Mountain Festival, une résidence de cinq jours accueillant une multitude d’artistes pour des concerts en live, avec pour toile de fond le panorama du plateau des Saix et destinée à revenir pour d’autres éditions. Et le Resort continuera durant tout l’été, à baigner les soirées de ses visiteurs de découvertes musicales et de rythmes enfiévrés.
L’ivresse de tous les possibles
Mais plus que tout, en posant ses valises au Club Med Grand Massif, l’on est envahi par une sensation grisante de liberté. Du sentiment que, tout comme les paysages des Alpes, dont ombre et lumière voyagent et se transforment sans cesse, l’on peut s’y accorder de véritablement suivre son rythme et ses envies. De descendre dans la vallée, pour quelques heures, à Samoëns, élu plus beau village de Haute-Savoie, afin d’y découvrir la vie quotidienne des environs. Ou de savourer l’un des multiples soins proposés dans le spa du Resort. De se découvrir une âme aven- tureuse lors d’un trek extrême comme de se reposer au bord de l’une des deux splendides piscines du complexe, avant d’aller savourer un apéro sur la terrasse au dernier étage, avec une vue renversante sur les sommets. Loin de la clameur des plages bondées et de la profusion touristique, Le Club Med Grand Massif Samoëns Morillon renoue avec le plus beau des luxes, le temps de savourer.
Hôtel Lou Pinet***** à Saint-Tropez, on lui trouve un charme fou…
Hôtel Lou Pinet***** à Saint-Tropez, on lui trouve un charme fou…
Mots : Servane Calmant
Photos : Lou Pinet
Le jour, un véritable havre de paix à l’esprit bohème chic où paresser à l’ombre de pins parasols (« lou pinet », en provençal). Le soir, une table inventive, le Beefbar, parmi les plus courues de Saint-Tropez. L’amour du Lou Pinet (Maisons Pariente) pour Saint-Tropez vibre d’évidence, d’authenticité et de modernité. Récit d’un séjour radieux et savoureux.
C’est « le genre d’adresse que l’on ne partage qu’avec ses meilleurs amis », prévient Laurent Drouard, le très présent et attentif directeur du Lou Pinet. Il a tout à fait raison. Avec ses meilleurs amis et ses plus fidèles lecteurs, en ce qui nous concerne. Car le Lou Pinet ne se résume pas à ses 5 étoiles. Membre de l’association « Small Luxury Hotels of the World », l’hôtel aux 34 clés offre bien plus qu’un hébergement haut de gamme, il invite à vivre le Saint-Tropez que nous aimons, celui qui fait revivre l’âge d’or de la Riviera, à l’époque où s’étiraient sans fin des déjeuners arrosés à l’ombre d’un olivier centenaire.
Situé à quelques encablures de la célèbre place des Lices (le ballet des navettes est parfaitement orchestré par le concierge de l’hôtel) avec, pour voisins lointains, de prestigieuses villas de millionnaires et deux magnifiques pins parasols comme invités de marque, l’hôtel Lou Pinet invite à découvrir trois belles maisons provençales judicieusement bâties autour d’une piscine centrale, la plus grande de Saint-Tropez. Oui, nous nous sommes surprise à espérer y voir Alain Delon caresser les jambes de Romy Schneider. Dans un jardin nature et apaisant dessiné par Jean Mus, paysagiste star de la Côte d’Azur, on a même imaginé Gainsbourg déambulant pieds nus. Quant aux chambres cosy à l’esprit sixties chic, elles auraient sans aucun doute plu à Brigitte Bardot. Ni pastiche, ni caricature ici, cependant. Si l’esprit bohème souffle en effet sur le Lou Pinet, la nostalgie qui reviendrait à penser que le présent n’est pas à la hauteur du passé, n’y a pas sa place. Ou alors une nostalgie heureuse, intelligemment connectée à l’air du temps.
La famille Pariente (notamment propriétaire du Coucou à Méribel) a fait l’acquisition de l’hôtel spa Lou Pinet en 2017 et l’a entièrement transformé, mais en préservant le charme qui se dégage de son architecture typique du Sud et en y ajoutant un pertinent twist de modernité, notamment en s’associant avec le Beefbar, créé en 2005 par Riccardo Giraudi à Monaco et présent de Hong Kong à Paris… Côté assiette aussi, Lou Pinet s’est fait un nom, en accueillant ce concept culinaire à succès bâti autour des viandes d’exception. Le Beefbar régale en effet le tout Saint-Tropez qui se presse pour déguster dans un cadre de jardin arboré, des viandes premium, de la street food revisitée, des recettes fraîcheur (ceviche, carpaccio, etc.). Mention spéciale au boeuf de Kobe japonais, à la sauce signature et à la purée maison au citron et citron vert. Nouveauté 2023, un sushi bar s’est ouvert au Beefbar Saint-Tropez, favorisant de savoureuses créations, notamment des rolls chateaubriand, avocat, asperges, sauce Yakiniku et Karasumi de Kobe, absolument inoubliables.
Avec comme atouts la promesse d’un calme olympien loin de l’effervescence du Port de Saint-Tropez et des plages de Ramatuelle ou Pampelonne, une nostalgie parfaitement connectée à notre époque et une équipe souriante et aux petits soins qui se souvient de votre nom et de vos goûts en matière de vin, avec également comme allié, le plaisir de la table au travers du rendez-vous fixé par l’un des meilleurs restaurants de Saint-Tropez, le Lou Pinet, vous l’aurez compris, est notre coup de cœur estival.
La famille Pariente (propriétaire du Coucou à Méribel, de Crillon le Brave au cœur du Vaucluse et, dès septembre, du Grand Mazarin à Paris)
Pillows Maurits At The Park. D’un labo à un hôtel 5 étoiles, l’histoire d’une réaffectation classieuse.
Pillows Maurits At The Park
D’un labo à un hôtel 5 étoiles, l’histoire d’une réaffectation classieuse.
MOTS : SERVANE CALMANT
PHOTOS : PILLOWS
Installé dans un monumental bâtiment historique de 1908 qui a servi de laboratoire universitaire, le Pillows Maurits At The Park séduit par son emplacement, une rénovation ambitieuse qui allie l’ancien et le neuf, et son bar à cocktails perché sur le toit. Coup de cœur à Amsterdam.
Voici une toute nouvelle adresse, ouverte fin 2022, où la rédaction n’a pas hésité longtemps à poser ses valises. Et pour cause : les Pillows Hotels invitent à découvrir des boutiques-hôtels qui ont élu domicile dans des propriétés authentiques, hôtel de maître de style Empire à Gand, château du 13e dans la province néerlandaise du Limbourg, trio de maisons du 19e pour leur première adresse à Amsterdam, etc. Bref, on aime beaucoup cette chaine hôtelière haut de gamme présente aux Pays-Bas et en Belgique.
L’ouverture récente du Pillows Maurits At The Park n’échappe pas à la règle de l’emplacement judicieux. Ce 5 étoiles s’est en effet installé dans un ancien bâtiment universitaire au cœur d’une oasis de verdure, l’Oosterpark, un jardin public très apprécié des Amsterdamois pour son style paysager anglais, sa petite île et sa fontaine. Au printemps, les amoureux, les marcheurs, les cyclistes s’y donnent volontiers rendez-vous. Une sorte de petit Bois de la Cambre…
Le lecteur attentif s’en doute déjà : le Pillows Maurits At The (ooster)Park se trouve logiquement à l’Est du centre-ville, à l’écart des circuits touristiques classiques, sans être décen- tré pour autant. L’occasion d’arpenter un autre quartier que le Red Light District. Cet arrondissement à l’Est invite à voir de belles demeures et quelques sites incontournables comme le Tropenmuseum et ses remarquables collections ethnographiques, le zoo, la maison de Rembrandt … Si vous souhaitez rejoindre le centre, à deux kilomètres à peine de l’hôtel, n’hésitez pas à louer des vélos à la conciergerie du Pillows Maurits. Le vélo, le mode de déplacement préféré des Amstellodamois, dans une ville qui figure parmi les mieux aménagées au monde en pistes cyclables. Croisons les doigts pour que Bruxelles s’en inspire !
Revenons à notre Pillows Maurits at the Park, restauré par Office Winhov, cabinet d’architecture moult fois primé, qui a modifié l’affectation du lieu, a restauré le bâtiment d’origine de 1908, y a soigneusement intégré une nouvelle aile côté parc et a souligné l’interaction du bâtiment avec ce parc environnant. Réunir l’ancien et le nouveau, pari réussi haut la main. Ainsi l’ancienne salle du musée et ses plafonds de quinze mètres de haut, transformée en un restaurant gastronomique au plafond cathédrale, le VanOost. Ainsi également, le joli collage de maçonnerie avec relief sur la façade de la nouvelle extension.
«Nous ajoutons l’hôtel au parc ; généralement, c’est l’inverse », explique Uri Gilad, co-fondateur d’Office Winhov. Bien vu. Le parc, on le voit de partout : des chambres, de la Brasserie Spring ou du restaurant VanOost dirigé par l’étoile montante, Floris van Straalen. Des nichoirs ont même été installés pour accueillir les amis à plumes qui fréquentent l’Oosterpark. Charmante attention.
A la tombée du jour, l’entrée par l’avenue Mauritskade d’un Pillows Maurits At The Park subtilement éclairé, en impose, mais le clou de la visite reste ce couloir monumental aux murs de briques d’origines qui rappelle que l’hôtel était jadis un laboratoire universitaire. Aujourd’hui, ce couloir fait office d’accueil. Audacieuse et ambitieuse réaffectation de laquelle se dégage une atmosphère toute particulière, empreinte d’étrangeté, de mystère même, de calme et de sérénité aussi.
Responsable du design d’intérieur, les architectes amsterdamois du Studio Linse (l’hôtel De Blanke Top à Cadzand et La Maison de Polman à Utrecht parmi leurs succès) ont opté pour la simplicité et l’élégance intemporelle des belles matières, des nuances de tons terreux, d’un mobilier confort- able. Tout a été pensé pour proposer aux clients un cadre intime et accueillant. Pour preuve, le bar clubbing et ses assises lowdining en velours et ce deuxième bar sur le toit de l’hôtel qui surplombe tout l’est d’Amsterdam. Un rooftop à cocktails qui pourrait bien devenir, dès ce printemps, le rendez-vous du beau monde …
www.pillowshotels.com
Véronique Alost, créatrice d’atmosphère
Véronique Alost
Créatrice d’atmosphère
MOTS : SERVANE CALMANT
Photos : DR
C’est en Tanzanie, le must en matière de safaris, que nous faisons la connaissance de Véronique Alost, décoratrice belge pour Tanganyika Expéditions. Le jour et parfois la nuit, nous partons ensemble à la rencontre des Big Fives. Le soir, nous humons l’ambiance cosy des écohébergements qu’elle a décorés, répartis dans les plus beaux spots du pays. Récit d’une formidable rencontre en terre sauvage avec « Mama Fundi ».
Le monde est un village. Véronique Alost nous accueille à l’aéroport de Kilimandjaro. Nous faisons connaissance. Les petites anecdotes de la vie nous apprennent très vite que ses parents habitaient notre commune, Genval, où Véronique a vécu une enfance entourée de nature, et que ses grands-parents résidaient au bout de notre rue ! C’est pourtant en Tanzanie, éden sauvage grand comme deux fois la France, que nous rencontrons notre compatriote. De toutes ces coïncidences, nous rions évidemment, avant de prendre la route pour un périple d’une semaine au royaume des animaux. Six jours rythmés par la migration des gnous, nous en verrons des centaines de milliers, par la découverte des chacals et des vautours, jamais très loin du garde-manger, par les fameux Big Fives, nous en apercevrons quatre, et par le ricanement diurne des hyènes moqueuses qui frôleront notre tente plus d’une fois.
Véronique Alost accompagne Hassan, notre chauffeur et guide professionnel. Hassan a un troisième œil, si si. Comment expliquer autrement la vitesse à laquelle il repère un protèle timide, un daman pas plus gros qu’un lièvre ou un félin qui ronronne adossé à un arbre ? Du mont Kilimandjaro au Serengeti, en passant par le Ngorongoro, le monde est un village certes, mais un village d’animaux.
Véronique vient nous rejoindre à l’arrière de la jeep. On va parler entre femmes. Elle rit. « J’ai toujours été attirée par la déco, mais c’est en 2002 que ma vie va prendre une tout autre tournure. J’accompagne alors mon époux, engagé au Tribunal pénal international pour le Rwanda qui est basé à Arusha en Tanzanie, et je tombe littéralement amoureuse du pays. Sur place, je rencontre des employés français de l’agence de safari Tanganyika, un acteur important du tourisme francophone dans ce pays de l’Afrique de l’Est. Son directeur, Denis Lebouteux, me propose d’accompagner un groupe VIP en safari. Mon job consiste alors à me couper en quatre pour que le safari se déroule au mieux. J’apprends à conduire un 4×4, à servir de guide. Ce travail principalement logistique va vite évoluer.»
Cette passion pour la Tanzanie et les animaux sauvages d’Afrique, elle nourrit également le Français Denis Lebouteux. Tant, qu’il décide de quitter Air France pour créer en 1989, Tanganyika Expéditions. Et réinventer le safari, carrément. Précurseur, Denis s’en va construire des éco-lodges équipés de panneaux thermiques et photovoltaïques et de récupérateurs d’eau de pluie. En 2017, il fait même installer des moteurs électriques dans deux de ses 4×4.
Mais revenons à Véronique Alost. Quand elle rencontre Denis Lebouteux, il possède déjà deux camps, Olduvai, créé en 1990, situé dans la partie nord-est de l’Aire de Conservation du Ngorongoro et Maweninga, créé en 98, installé dans le Tarangire, le Parc national du nord de la Tanzanie.
« Denis me confie l’aménagement d’un nouveau camp, le Bashay Rift lodge. L’entreprise est ardue car le lieu est parti- culièrement isolé, mais le boulot génial. Conférer une âme à un endroit, j’y prends d’emblée goût. Réussir une décoration africaine exige de s’imprégner de sa culture multiple. Je pars donc à la rencontre des artisans locaux, je leur achète des tissus, de la déco. Les gens d’ici me surnomment : « Mama fundi », « fundi » pour artisan en swahili, car j’apporte une signature esthétique à chaque camp, tous différents. »
En 2017, le travail de Véronique Alost se diversifie. Elle entreprend de gérer les projets de construction de nouveaux camps : travaux de maintenance, formation du personnel (chaque camp étant géré par un manager africain), aménage- ments extérieurs et aspect esthétique des camps. Un travail de passionnée, forcément.
« Au fil des années, j’ai peu à peu constitué une équipe qui réalise mes projets de déco. Je travaille avec une couturière, un menuisier, et d’autres artisans de la région de Bashay et d’Arusha. J’ai un petit faible pour les matières naturelles qui nous lient en permanence à notre vraie essence de vie, de la terre, et les couleurs inspirées de la nature pour un intérieur vivant, une fenêtre sur l’Afrique. Les objets de la vie quoti- dienne des Tanzaniens m’inspirent également… »
A l’heure du dîner, nous rejoignons Véronique au mess du Ranjo Camp, elle y déballe un colis de photophores. « J’ai rencontré un souffleur de verre tanzanien qui fait du recy- clage de bouteilles de vin en verre qui proviennent des lodges. Du vrai circuit court et de la récup’. Je déniche également pas mal de jolis objets de déco auprès d’un atelier protégé à Arusha, au nord du pays, ou au marché d’où proviennent ces petits oiseaux décoratifs de toutes les couleurs. Vous les retrouverez dans quasi tous les lodges, je les adore… »
Depuis 2022, quatre nouveaux projets sont en développement dont un lodge à Saadani en bord de mer. Il y a fort à parier que ce sera encore une belle réussite car on doit à
Véronique Alost, des lodges élégants et sans faux artifices, à la fois chics et naturels, avec une déco en parfaite symbiose avec la nature. Ainsi les 17 tentes du Camp d’Olduvai s’inspirent-elles des tonalités minérales des plaines avoisinantes. Ainsi le Bashay Rift lodge ressemble-t-il à une ferme africaine. Vous vous souvenez du film « Out of Africa » ? C’est tout comme… Le Grumeti Hills Lodge peut quant à lui se targuer d’avoir une vue qui porte loin sur la savane, et pour cause, il a été construit sur la plus haute colline de la région. De la piscine à débordement, on peut apercevoir des girafes. Notre préféré ? Le Ranjo Camp, 16 tentes sous la surveillance de rangers armés. Dans ce camp de pionniers, il ne manque qu’Hemingway ! Et ne vous y trompez pas, malgré son apparence rustique, notre tente est hyper confortable, pourvue d’une terrasse et de commodités privatives dont un « bucket shower », une douche avec un seau extérieur d’eau chaude, soyez rassuré. La déco y est particulièrement soignée, jetée de lit et coussins brodés, lanternes électriques qui font illusion. Un petit coin de paradis avec vue sur la plaine sauvage. Et ce ne sont pas les hyènes voisines qui vont nous contredire.
Profession : Travel Designer
On a voyagé avec les Belges de Sensations, des Travel Designers qui élaborent des voyages sur mesure à réserver en agence de voyages, chacun ayant fait de sa passion pour une région du monde, son métier. Sur place, Sensations peut compter sur l’appui de locaux passionnés, de guides et rangers, tous partenaires de longue date, à l’instar de Tanganyika Expéditions. www.travel-sensations.com
Qatar Airways. L’accès à son salon d’affaires Al Mourjan, lors de notre transit à l’aéroport de Doha, nous a bien dépannée.
Pillows Grand Boutique Hotel Reylof, le charme envoûtant d’un ancien hôtel particulier gantois
Pillows Grand Boutique Hotel Reylof
Le charme envoûtant d’un ancien hôtel particulier gantois
MOTS : SERVANE CALMANT
PHOTOS : PILLOWS
De hauts plafonds, des cloisons sculptées, des portes à frontons, un majestueux escalier en colimaçon, une vaste bibliothèque, des œuvres d’art originales sont autant d’éléments d’époque qui évoquent l’atmosphère classieuse et chaleureuse de l’ancienne demeure du poète et baron Olivier de Reylof, construite en 1724. Hyper central, le Pillows Grand Boutique Hotel Reylof se profile comme l’un de nos pied-à-terre favoris à Gand.
Les hôtels de la Collection Pillows Hotel sont situés aux Pays-Bas (Amsterdam notamment) et chez nous (Bruxelles et Gand) dans les centres-villes ou plus à l’écart, dans des endroits verdoyants. Chaque hôtel est différent mais tous peuvent se targuer d’avoir élu domicile dans des propriétés authentiques, hôtel de maître, ancien labo d’anatomie (si si), château du 13e, etc. A tout vous avouer, c’est la découverte enthousiaste du Pillows Hotel gantois qui a suscité notre intérêt pour l’adresse amsterdamoise. On vous en parle également dans ce numéro du Be Perfect.
Restons à Gand pour l’instant. A 500 mètres à peine du centre-ville, le Pillows Grand Boutique Hotel Reylof séduit d’emblée par une monumentale façade en grès. C’est celle d’un palais historique construit en 1724, jadis propriété de notre compatriote Olivier de Reylof qui passait son temps à y rédiger des poèmes. Par bonheur, la demeure a été classée monument historique et rénovée en 2018 en préservant le cachet authentique de son style Empire. Les espaces publics sont un véritable régal pour les yeux : vertigineux escalier en colimaçon, hauts plafonds, portes à frontons, parquets qui grincent, cheminées qui crépitent. L’atmosphère intimiste qui s’en dégage opère un charme délicieux auquel on a été particulièrement sensible.
Pour augmenter sa surface d’accueil, l’établissement a dû conjuguer ancien et modernité, notamment en ajoutant une nouvelle aile qui abrite de grandes chambres d’un confort impeccable, teintes chaudes, literie 5 étoiles et draps de lit en coton égyptien. Un jardin intérieur faisant office de trait d’union harmonieux entre les deux corps de bâtiment. Soyons honnêtes, au regard de l’aile historique (qui propose également des chambres et suites de luxe), la nouvelle partie manque un peu de charme, mais elle a le mérite d’offrir une belle vue sur son homologue, sur le jardin et sur une ancienne remise à calèche qui héberge le Spa Reylof. Piscine intérieure, sauna finlandais, et vaste gamme de massages et soins complétant l’offre.
Parmi les nombreux atouts de ce boutique- hôtel au luxe discret qui invite à prendre place au Living dès l’accueil, on épinglera un judicieux choix horeca, avec le LOF Café (et son comptoir de pâtisseries et autres gourmandises), The Living Bistro (cuisine simple et savoureuse) et le restaurant gastronomique LOF. Dans un cadre élégant qui ne s’encombre d’aucune fiori- ture, le chef Hannes Vandebotermet y propose une cuisine de saison, aux combinaisons auda- cieuses mais parfaitement maîtrisées, betterave vanille, huître moule madère, canard céleri ail noir sauce ponzu, pomme cire d’abeille prune, ou encore banane miso mûre, pour parta- ger avec vous quelques indices d’un repas qui fut en tout point savoureux. L’été, la formule bistro (huitres, taco et burger revisités, notam- ment) s’ouvre sur le jardin. Quant à la soirée, elle débute ou se termine au bar à champagne et cocktails à l’étage, devant le feu ouvert crépitant, ou encore au jardin.
www.pillowshotels.com
Le retour symbolique du Club Med en Espagne. Là où tout a commencé...
Le retour symbolique du Club Med en Espagne
Là où tout a commencé
Mots : ARIANE DUFOURNY
Photos : CLUB MED
Le tout premier Club Med a été fondé sur les îles Baléares en 1950 par l’Anversois Gérard Blitz. Après plus de vingt ans, l’iconique Club a fêté son retour en Espagne en invitant à découvrir un nouveau Resort 4 Tridents, niché dans une oasis verdoyante au pied de la Sierra Blanca : le Club Med Magna Marbella. On vous y emmène.
Le Club Med, une belgian story qui a débuté en Espagne
Tout a commencé l’été 1950 à Alcúdia, petit hameau de pêcheurs des Baléares. L’Anversois Gérard Blitz, ex- champion de water-polo, eut l’idée d’y planter un village de tentes. Par la suite, il développera le Club Méditerranée en association avec Gilbert Trigano, fabricant de matériel de camping.
« Agadou dou dou, pousse l’ananas et mouds l’café » ! Depuis ses débuts sur l’île de Majorque, le Club Med a bien évidemment changé en proposant un confort et un service « Tout compris haut de gamme expérientiel », en conservant l’esprit qui le définit : le bonheur ! Se ressourcer au contact de la nature, du sport et des autres, dans les plus beaux endroits du monde, entourés des « Gentils Organisateurs ». Si son PDG, Henri Giscard d’Estaing, a choisi Marbella, ce n’est pas uniquement pour son microclimat même si la belle Andalouse peut se prévaloir de 320 jours de soleil par an. Surplombant la ville, l’immeuble fut déjà un Club Med dans les années 1980. Quatre décennies plus tard, on découvre le Club Med Magna Marbella incarnant à merveille l’essence de l’Andalousie.
La créativité des Belges dépasse nos frontières ! Pour rénover son bâtiment, le Club Med a en effet fait appel au talent de Patrick Genard, le plus namurois des architectes barcelonais, qui a revêtu l’ensemble d’un feuillage bleu turquoise. Pour un flirt avec la Méditerranée que l’on aperçoit en toile de fond…
L’Andalousie au cœur du Club Med Magna Marbella
Hormis la bâtisse, un tout nouveau Resort a été imaginé sur la structure initiale grâce à l’étoffe du duo des designers Marc Hertrich et Nicolas Adnet, habitués à collaborer avec le Club Med. Les 485 chambres, distribuées sur neuf étages, sont inspirées de cette Andalousie colorée. Les vastes espaces baignés de lumière naturelle reflètent cette terre de contraste, riche de son passé : hommage à l’art équestre, à Picasso qui a grandi dans la ville voisine de Malaga, ou encore au flamenco à l’image de l’instagrammable Rouge Bar.
Si Puerto Banùs remporte les suffrages de la jet-set, le Club Med Magna Marbella apparaît comme un véritable havre de paix et de calme, dans l’une des stations balnéaires les plus célèbres de la Méditerranée. Quatorze hectares de jardin luxuriant et haut point culminant, l’espace Zen où la piscine à débordement est réservée aux adultes. On s’y ressource avec un jus pressé minute, l’esprit libre. Un bienfait encore plus appréciable lorsqu’on sait que nos kids et ados multiplient les expériences sportives et artistiques sous le regard avisé des GO.
Dans les différents restaurants du Resort, les expériences gastronomiques se succèdent comme les décors enchantent la vue. Vue spectaculaire sur la mer depuis la terrasse du Sueños, ambiance intimiste et musique live au Tierra pour découvrir une cuisine de terroir, une cave à vin et une épicerie de produits locaux. Notre coup de cœur ? La garden-party des mercredis soirs où les tables dressées dans le jardin sont éclairées à la simple lueur des lanternes.Sangria, tapas, poulpe grillé, jamón iberico et autres spécialités locales, arrosées d’une sélection de vins espagnols. La felicidad !
Golf et padel en vedette
Depuis plus de cent ans, la Costa del Sol est l’une des destinations de golf les plus appréciées et à juste titre ! Le climat idéal permet une pratique toute l’année et les splendides clubs de golf sont adaptés à tous les niveaux. Au Club Med Magna Marbella, on profite du practice au sein du Resort, de cours collectifs ou particuliers et à l’accès aux plus beaux parcours de golf de la région (Santa Clara Golf Marbella, Marbella Golf & Country Club…).
Marbella est le berceau européen du padel, un des sports les plus en vogue actuellement. Inventé dans les années 70, ce sport de raquette dérivé du tennis et pratiqué sur un terrain de 20x10m compte aujourd’hui plus de 18 millions de joueurs à travers plus de 90 pays dans le monde. Ici, les six courts sont en libre accès entre amis ou famille et des cours collectifs sont également proposés pour tous niveaux. Des 6 ans pour les futurs champions !
Rencontre avec Eric Georges, le CEO du Club Med Benelux
A l’instar de Gérard Blitz, Eric Georges est anversois. Entre lui et le Club Med, c’est une véritable love story, et l’histoire d’une vie. En 1981, il rejoint l’aventure comme G.O Tennis, puis tour à tour, deviendra Chef des Sports, Chef de Village, VP Mice Europe, VP Operations, VP central Europe, VP Sales & Marketing South Europe et depuis 2016, CEO Benelux.
Retrouver Le Club Med Marbella 20 ans plus tard, quel est votre ressenti ? GO, Chef des Sports et Chef de Village, j’y ai occupé tous les postes. Depuis la réouverture, je m’y suis rendu plusieurs fois, avec le même enchantement. Le village de Marbella est resté authentique, la place des Orangers fidèle à mes souvenirs. Quant à notre Resort, il a conservé son squelette mais est désormais complètement ouvert vers l’extérieur. Une des plus grandes réussites d’un village qui ne vient pas de Scratch (NDLR : logiciel d’architecture). Il est extrêmement bien construit pour les familles, les sports et idéal pour la découverte de l’Andalousie, la plus belle région d’Espagne.
Ancien GO Tennis, que pensez-vous du padel qui est mis en avant dans ce nouveau Resort ? Je m’y suis mis et c’est un sport extrêmement convivial qui colle parfaitement à l’esprit du Club Med.
Avec 42 ans d’ancienneté vivez-vous parfois le symptôme du rétroviseur ? Je ne suis pas du tout passéiste. Le Club Med est monté en gamme en matière de confort et de durabilité, à la demande de ses clients. Aujourd’hui, plus personne ne souhaite dormir dans une case spartiate. Tant que le Club Med conserve ses valeurs essentielles, la convivialité, l’esprit de famille, je resterai son plus grand supporter.
LE PLACE D’ARMES, notre maison luxembourgeoise
LE PLACE D’ARMES
Notre maison luxembourgeoise
Mots : ARIANE DUFOURNY
Photos : DR
Le Place d’Armes, Relais & Châteaux au cœur du Luxembourg, ne cesse de récrire son histoire. Le Chef Nicolas Navarro, formateur pour Alain Ducasse durant six ans, prend la direction culinaire de tous les univers du mythique hôtel luxembourgeois : La Cristallerie, Le Plëss et Le Café de Paris. Une triple invitation au plaisir pour les amoureux des beaux produits.
La Place d’Armes à Luxembourg, Plëss d’Arem en luxembourgeois est aussi appelée le « salon de la ville ». Si historiquement, elle servait de lieu de parade aux troupes protectrices, elle se pare aujourd’hui de restaurants et de cafés branchés. A vrai dire, celui qui motive à lui seul notre city-trip porte le nom de celle qui l’abrite : Le Place d’Armes. Nichée au cœur de celle qu’on surnomme la Gilbratar du Nord, cette adresse estampillée Relais & Châteaux nous avait déjà totalement séduite en 2018.
Telle une forteresse, la Place d’Armes située dans une zone piétonne n’est pas accessible aux voitures sauf à celles des clients du célèbre Place d’Armes. Les balises prennent repli à notre annonce et notre véhicule se faufile le long des ensei- gnes prestigieuses à l’instar de Gucci, Hermès, Louis Vuitton, Chanel, Christian Louboutin. Leurs semelles rouges nous font de l’œil mais pour l’heure, nous sommes attendus
Installé sur le site d’une ancienne imprimerie, dans un immeuble classé du 18e siècle, cet hôtel cinq étoiles au charme incomparable se compose de plusieurs bâtiments. En effet, de la Place d’Armes à la Grand-Rue, sept maisons ont été regroupées et réunies entre elles par un surprenant jeu de terrasses suspendues et d’espaces intérieurs feutrés. Certains couloirs nous conduisent vers les 28 chambres et suites, qui ne ressemblent à aucune autre sinon à une remarquable alliance d’Art Nouveau et de design contemporain. D’autres vers les salons privés situés dans de sublimes caves voûtées, façonnées de roches naturelles et de pierres taillées. Ou vers le restaurant La Cristallerie, logée au premier étage, dont les deux espaces sont sculptés d’or et illuminés par la lumière filtrée des vitraux. Ou encore à la rôtisserie du Plëss et sa terrasse intérieure qui nous fait oublier que nous sommes au centre-ville. Mais surtout vers « Le 18 », le bar à cocktail ! Esprit club feutré signé par l’architecte d’intérieur Tristan Auer où trône un impressionnant bar en fer à cheval. Nous y découvrons une sélection de rhums aux influences françaises, anglaises et hispaniques qui côtoient des whiskies d’exception. Nous craquons pour un cocktail signature, le « 1867 » savamment composé de Rhum Plantation 5Y Barbados, Velvet Falernum, Crémant Mathes, citron vert, miel Bio 100% Luxembourgeois d’Hugo Zeler, blanc d’œuf, Bitter #1.
Si le « Le 18 », qui n’existait pas lors de notre précédent séjour, retient notre attention, c’est l’équipe du Place d’Armes qui fait de ces lieux des joyaux. Le Président, Jean- Michel Desnos peut s’enorgueillir de 25 établissements en 25 ans dont les emblématiques Lancaster à Paris, Le Guanahani à St-Barth ou encore l’Hermitage à Jakarta et depuis 2016, il continue d’écrire l’histoire du Place d’Armes. Jean Grégoire d’Amman, le nouveau directeur général originaire de Suisse, est diplômé de l’École Hôtelière de Lausanne. Sa passion pour la gastronomie et l’hôtellerie raffinée est palpable. Elle l’a conduite à travers le monde où il a mis son art de recevoir au profit d’illustres groupes tels le Marriott, Starwood ou encore Hilton et depuis 2021 au sein de cet hôtel du groupe Relais & Châteaux. Un lieu chargé d’histoires, idéal pour celui pour qui l’humanisme, le partage, l’engagement, l’ancrage local et le service priment avant tout. Quant au Chef Nicolas Navarro, sa carrière est impressionnante : Dominique Bouchet à l’Hôtel le Crillon, Jean François Piège au Plaza-Athénée, Thierry Thiercelin à la Villa Belrose de Gassin, formateur pour Alain Ducasse, durant six ans à travers le monde, et l’obtention d’une étoile Michelin à la tête du restaurant Les Pêcheurs durant sa tenue en tant que Chef exécutif des deux restaurants de ce bel établissement signé lui aussi Relais & Châteaux.
A présent, le Chef originaire de Toulouse prend la direc- tion culinaire de tous les univers du Place d’Armes. Au Café de Paris, mythique adresse luxembourgeoise depuis des décennies, il propose des mets classiques et efficaces comme la pièce de bœuf Luxembourgeois, sauce du chef & frites. Le local est mis à l’honneur avec une sélection très fine de producteurs autochtones. Ici, les assiettes sont généreuses et affichent fièrement le fait-maison. Au Plëss, durant notre déjeuner, le chef innove en fonction des saisons et produits locaux. Il nous fait découvrir sa daurade royale au vert, marinée au citron jaune & condiments d’un tarare suivie de la volaille Albufera, légumes à la ficelle & salade au vinaigre Barolo. Mais pour tout vous dire, c’est à la nuit tombée que tout son talent se révèle car pour Nicolas Navarro, un grand plat naît du respect que l’on apporte à la fabrication de la recette. C’est dans le salon Baroque de La Cristallerie que la magie opère : mise en bouche du Chef, sandre leche del tigre, poireaux & moules, thon, radis & poire, Saint-Jacques, céleri & rose, veau fermier, amande & chou et en final textures de pomme. Une mélodie inspirée par les saisons, une cuisine de l’instant privilégiant toujours le goût ! Et à cela s’ajoutent les accords précis du nouveau Chef Sommelier Grégory Mio, originaire de Bordeaux, élu meilleur sommelier du Luxembourg en 2022. Encore une fois, nous avons passé un moment suspendu dans le temps.
Nutchel, retour à l'essentiel
Nutchel, retour à l'essentiel
Nutchel, retour à l'essentiel
Mots : Ariane Dufourny
Photo : Nutchel
A l’heure où la crise énergétique anime toutes les conversations, on redécouvre la joie des choses simples à Nutchel. Nichées au cœur de l’Ardenne belge, dans un village forestier, à proximité de la rivière Sûre, trente cabanes en bois cosy, dotées de l’essentiel et exclusivement chauffées au bois, invitent à la déconnexion. Une expérience unique qui permet de se reconnecter à la nature et de se retrouver. In fine, on en redemande !
Direction Martelange. 30 cabanes ont été aménagées dans un domaine forestier le long de la Sûre. Au coeur d’une nature omniprésente, on s’empresse de rejoindre ces nids cosy pour échapper à la fraicheur de l’hiver. La voiture, on la gare sur le parking et on l’oublie le temps du séjour pour un véritable lâcher prise.
A Nutchel, il y a peu d’électricité. On s’éclaire à la bougie ou à la lampe à huile. Pour les addicts, une prise électrique permet de recharger les appareils. Bien entendu, on oublie la Wi-FI ! Émerveillé par la simplicité des lieux, on s’imagine construire sa propre cahute, symbole d’une enfance qu’on évoque avec nostalgie.
Les cabanes pour deux, quatre ou six personnes sont sommaires. Pas de luxe ostentatoire. Au sein du village forestier, le stockage des aliments, le chauffage et l’éclairage de l’hébergement constituent de réelles activités de rupture avec les automatismes du quotidien. On se chauffe à l’envie grâce à un poêle à bois rustique. Que les moins débrouillards se rassurent, les bûches sont déjà coupées. Pour s’approvisionner, on les charge dans une brouette mise à disposition dans une allée proche. Au même endroit, on y trouve des pains de congélation pour alimenter la glacière qui fait office de frigo. Dans la pièce à vivre, la cuisine est élémentaire. Un évier avec de l’eau froide, de la vaisselle basique, des casseroles et une cuisinière à gaz. Ni four ni micro-ondes mais un barbecue extérieur. On se régale déjà à l’idée de savourer des grillades. Pour ceux qui n’ont rien emporté, tout est prévu dans la petite épicerie du chalet.
Guidé par la notion de simplicité, l’intérieur des cabanes est essentiellement composé d’éléments bruts et naturels. Le mobilier, majoritairement constitué de bois, offre une seconde vie à des matériaux. Tous les hébergements sont équipés de commodités dont on ne peut se passer. La douche, certes sommaire, dispose d’eau chaude. On ressent une pointe de nostalgie en voyant, dans un lit king size, une bouillote comme nos grands-mères nous les préparaient avec amour…
Les « Canopées» invitent à prendre de la hauteur, de quoi s’ancrer encore plus intensément dans la beauté des lieux. Pour profiter pleinement de ce séjour glamping (contraction de « glamour » et de « camping »), elles disposent d’un bain nordique sur le toit-terrasse qui procure de nombreux bienfaits corporels et psychiques tels que la relaxation des muscles, l’élimination des toxines, la détente de l’esprit, la prévention des maux d’hiver et des nuits de sommeil réparatrices.
Que fait-on à Nutchel ? Rien, ça fait du bien ! On peut également regarder le feu de bois crépiter, lire un bon bouquin, jouer aux échecs (mis à disposition ainsi que d’autres jeux de société au chalet d’accueil), découvrir la région à vélo ou à pied. En amoureux ou entouré de nos enfants et aussi avec nos chiens adorés qui sont les bienvenus dans certaines cabanes où panier et gamelle les attendent. Mais surtout déconnecter pour mieux se reconnecter. Et ça, c’est essentiel !
Pascale Sury, reporter solitaire
Pascale Sury, reporter solitaire
Mots : Servane Calmant
Photos : Pascale Sury
Reporter solitaire, photographe émerveillée, passeuse d’émotions, guide polaire écoresponsable, notre compatriote Pascale Sury a baroudé sur les six continents (l’Antarctique étant le 6e), la beauté du monde dans le viseur de son appareil photo. On a profité de son court séjour en Belgique où cette grande voyageuse a gardé un pied-à-terre temporaire, pour la rencontrer…
Pascale, nous nous rencontrons entre deux escales en Belgique… En effet, je rentre de Svalbard, un archipel norvégien situé dans l’océan Arctique et je repars pour quatre mois sur le Ponant, pour une mission de guide naturaliste généraliste en Antarctique.
On rembobine votre vie. En 2017, à 39 ans, vous larguez les amarres et revendez votre maison dans le BW pour effectuer un tour du monde avec votre compagnon, Jonathan Bradfer, journaliste à la RTBF. S’en suivront des reportages, une cinquantaine de conférences, la série documentaire « Un Monde positif » et un livre au titre éponyme. Vous qui aimez la solitude, vous n’avez jamais été autant exposée ! (rire) En effet ! Mais ce n’était pas mon projet. La RTBF avait donné son go pour les documentaires que nous réaliserions à l’occasion de ce voyage. Financièrement c’était un bon deal, je ne regrette rien, mais ce n’était pas le but recherché. Moi, je souhaitais surtout voyager, sans pour autant faire partie de ce projet.
Vous n’en étiez pas à votre premier voyage… De fait, en 2014, Jonathan et moi-même avons pris un congé sabbatique de quatre mois. J’ai alors gouté à la liberté comme jamais auparavant. Au bout de l’aventure, je ne pouvais pas me résigner à revenir en Belgique pour travailler devant un ordinateur. J’ai donc donné ma démission à l’ONG qui m’employait. En 2015 et 2016, je suis repartie plusieurs mois avec mon appareil photo pour seul compagnon. J’avais suivi une formation « Azimut » pour tester la viabilité du métier de reporter-photographe… Me savoir au bout du monde a donné envie à Jonathan de partir également. En 2017, la RTBF a marqué son intérêt pour les chroniques et les documentaires que nous réaliserions à l’occasion de ce voyage… Nous avons donc travaillé et vécu 24h sur 24h ensemble, comme deux collègues. Notre couple en a évidemment souffert. Ensuite, nous avons projeté de partir pour cinq ans, mais en 2019, nous nous sommes quittés. La Covid est arrivée dans la foulée et m’a coupé les ailes. Temporairement.
Partir pour parcourir le monde ou le fuir ? Les deux. J’ai de mauvais souvenirs en Belgique, ce n’est pas pour moi une terre de ressourcement. Voyager peut donc être considéré comme une fuite en avant, dans un premier temps seulement. Par ailleurs, je ne suis vraiment pas matérialiste, revendre ma maison a même été une forme de libération. Je suis fondamentalement solitaire, peut-être même ermite. J’aime rentrer en Belgique pour retrouver ma famille et mes amis, mais j’aime plus encore prendre le large…
La nature, c’est donc votre refuge ? La nature et les rencontres. La routine du quotidien, ce n’est pas pour moi. J’ai besoin de m’immerger dans les cultures et de me reconnecter au vivant. Je ne gagne pas ma vie comme reporter-photographe, mon boulot alimentaire, c’est guide polaire. Un travail qui, comme la photo, me permet de sensibiliser les gens à la beauté de notre planète.
Est-ce la photo qui vous donne le plus de satisfaction ? Oui, j’adore écrire mais je n’ai pas la plume facile. Le pouvoir de l’image me subjugue, car il peut être source d’inspiration pour l’avenir en termes de préservation de nos écosystèmes. Sensibiliser à la beauté du monde nous pousse à vivre plus en harmonie avec la nature et le vivant qui nous entoure. À travers mon objectif, je veux émerveiller, montrer que la beauté sauvera le monde et sensibiliser à l’importance de l’environnement dans notre bien-être.
Comment devient-on guide polaire ? En 2019, en voyageant avec Oceanwide Expeditions, j’ai découvert les manchots empereurs sur l’île de Snow Hill en Antarctique. Il y avait huit guides à bord du bateau et j’ai littéralement flashé sur ce travail et ces régions éloi- gnées du monde. Je me sens vivante dans cet environnement vierge de tout. Au Népal, pour prendre un exemple parmi d’autres, j’ai fait des rencontres magnifiques, mais il y a trop de touristes. En Antarctique, en revanche… Evidemment, on ne devient pas guide polaire du jour au lendemain, alors j’ai suivi plusieurs formations brevetées : maniement d’une arme, premiers secours, gestion de foule. Les sorties en Zodiac également qui nécessitent beaucoup de formations différentes. Pour l’heure, je travaille pour Ponant, mais je suis en contact avec d’autres compagnies, Albatros Expeditions et Oceanwide Expeditions.
L’augmentation du tourisme polaire en Antarctique ne fragilise-t-elle pas cette région ? La place de l’homme n’est pas là et je ne me prive pas de le dire aux voyageurs, d’autant que le tourisme polaire est devenu une forme de « mode ». Et ce constat me pose un problème éthique évidemment, puisque je participe moi aussi à ce tourisme polaire. Je tente de vivre avec cette ambiguïté. Très concrètement, j’accepte de travailler sur des bateaux de maximum 250 personnes. Ce chiffre peut paraître élevé pour une destination aussi fragile du point de vue écolo- gique, mais l’Association internationale des touropérateurs de l’Antarctique (IAATO) et l’AECO en Arctique définissent des protocoles de conservation stricts afin de limiter les dégradations. Les bateaux d’expédition sur lesquels je travaille permettent aux voyageurs de rendre leur visite aussi écoresponsable que possible. Lors d’un Landing (une sortie sur terre), je balise le terrain avec des drapeaux : hors de question que les touristes piétinent la toundra ou des œufs d’oiseaux ! L’Expedition Leader ne fait pas ce qu’il veut, le cas échéant, les guides sont là pour lui rappeler les règles…
Si vous deviez donner un conseil à nos lecteurs : quel bout du monde privilégier, l’Antarctique au Sud ou l’Arctique au Nord ? Il y a un monde entre les deux ! Au Sud, on ne compte que des équipes scientifiques. Les contacts avec les humains étant limités, les animaux, notamment les manchots, sont plutôt confiants et très curieux. Les routes maritimes sont moins fréquen- tées également, les îles plus sauvages et inhabitées. L’Antarctique, c’est un monde de roche et de glace. Les plus grands icebergs du monde se trouvent d’ailleurs au pôle Sud, le spectacle est à peine croyable.
Au pôle Nord, vivent des populations autochtones, les routes maritimes sont plus fréquentées, les animaux plus peureux. En revanche, si vous souhaitez voir un ours, le Nord est sa terre sacrée, il y règne en grand prédateur. J’ai ressenti beaucoup d’émotions en le voyant. Enfin, pour faire court, l’Antarctique est beau- coup plus cher que l’Arctique et beaucoup plus froid également : les températures peuvent atteindre -55° à l’Est, -11° au Nord-Ouest. Il faut y penser quand on boucle sa valise
L’Antarctique, est-ce le voyage d’une vie ? Oui, car c’est un émerveillement de chaque instant. Je le dis et le redis : l’homme n’a pas sa place en Antarctique mais il faut avoir vu cette région une fois dans sa vie pour deve- nir ambassadeur de sa beauté. Et, malheureusement, du drame qui s’y joue : en Arctique, voir fondre l’espace de vie de l’ours polaire m’a brisé le cœur.
Que vous ont appris vos voyages ? Qu’il faut préserver la beauté de la planète. Que la vie ne fait pas de cadeau mais qu’il faut croire en la résilience et la régénération de l’être humain.
Des projets ? Guide polaire est une étape. J’aimerais donner plus de sens à ma vie, par exemple travailler sur un bateau de Greenpeace. Et j’ai l’archipel des Seychelles et la Polynésie française dans le viseur.