Les Sources de Caudalie et de Cheverny - Deux escapades bien-être hors du temps
Les Sources de Caudalie et de Cheverny
Deux escapades bien-être hors du temps
Mots : Servane Calmant
Photos : DR
Les Sources de Caudalie, chaleureuse chartreuse en région bordelaise et seul Palace viticole de France, ou les Sources de Cheverny, château entouré de bâtisses en bois au milieu de la forêt du Val de Loire ? Ne vous sentez pas obligé.e de choisir, c’est week-end de rêve dédié à la vinothérapie griffée Caudalie et mise au vert assurée de part et d’autre.
Après avoir ouvert les portes des Sources de Caudalie dans la campagne bordelaise en 1999, Alice et Jérôme Tourbier ont réservé une formidable surprise aux épicuriens en inaugurant, en 2020, au milieu de la forêt et des vignes du Val de Loire, les Sources de Cheverny. Points communs entre les deux Sources ? Un même art de vivre à la française, distingué et décomplexé à la fois, une foi identique en la simpli-cité de la vie loin de toute forme de snobisme, une même invitation à déconnecter (avec la forêt ou les vignes comme auxiliaires de bien-être), une pareille proposition d’hébergements raffinés cachés au cœur de la nature, élégant château du 18e à Cheverny, chaleureuse chartreuse à Caudalie. De part et d’autre également : plusieurs tables de spécialités régionales et gastronomiques (2 étoiles Michelin pour La Grand’Vigne, le restaurant des Sources de Caudalie piloté par le chef Nicolas Masse et 1 étoile pour Le Favori du chef Frédéric Calmels aux Sources de Cheverny), des balades et parcours santé au plus proche de la nature, des dégustations œnologiques, etc. A Caudalie, comme à Cheverny, pas possible de s’ennuyer.
Ce qui différencie ces deux adresses griffées Caudalie ? Peu de choses en fait, car elles sont imprégnées d’une même histoire familiale, une Success Story à la française. En 1990, Florence et Daniel Cathiard achètent le domaine du Château Smith Haut Lafitte dans le Bordelais ; en 1999, leur fille Mathilde crée avec son époux un complexe de spas et soins de beauté qu’ils baptisent Caudalie, tandis que Alice, la fille cadette, et son époux Jérôme, deviennent propriétaires des Sources de Caudalie, des Etangs de Corot et, tout récemment, des Sources de Cheverny. « C’est chacun chez soi mais avec une belle synergie d’équipe », nous avoue Alice.
Des nuances, il y en a pourtant.
Priorité à la nouveauté : Les Sources de Cheverny, à 2 h de Paris en voiture et 500 kilomètres de Bruxelles. Une adresse de rêve, un havre de paix où se ressourcer un long week-end, qui fédère un château du 18e repensé et réagencé (il accueille notamment le spa) et des bâtisses en bois plus charmantes les unes que les autres à l’esprit cottage de bon goût (La Maison des Fleurs, La Grange aux Abeilles, Le Baron Perché, etc.). Le tout forme un hameau, coloré par des prairies fleuries qui égayent les cabanons. Soins Vinothérapie (riches en polyphénol, les pépins de raisins ont, semble-t-il, des vertus anti-âge), piscine intérieure dans un spa inondé de lumière, piscine extérieure à l’orée de la forêt, table gourmande (l’Auberge, brasserie champêtre ou le Favori*, voire un pique-nique concocté par le chef), salle de billard, salon où bouquiner … Ravissement, voici le mot qui définit le mieux Les Sources de Cheverny.
Direction Bordeaux à présent (comptez 5h en train de Bruxelles, 1h30 au départ de l’aéroport de Charleroi) où, à 20 km du centre-ville, nous posons bagage aux Sources de Caudalie, labellisées Palace, carrément. Même émerveillement qu’à Cheverny à la découverte de la demeure principale, une élégante et chaleureuse chartreuse du 18e qui fleure bon les retrouvailles et les belles rencontres. Elle est flanquée de plusieurs maisons et cabanes (La Bastide des Grands Crus, Le Comptoir des Indes, L’Ile aux Oiseaux, etc.), d’un Spa Vinothérapie Caudalie, d’une piscine intérieure où buller, le tout lové autour d’un étang enchanteur où batifolent des canards et posé au cœur de 78 hectares de vignes. Difficile de rêver plus joli décor. Chic et buco-lique à la fois. Et si c’est Dame nature qui a présidé aux destinées des bien nommées Sources (il existe une source d’eau chaude sur le domaine bordelais), Mathilde qui a créé Caudalie et Alice qui exploite le site, lui rendent un bel hommage. Car la nature est partout et la vigne célébrée à chaque endroit, du spa à la cave qui abrite quelque 15 000 bouteilles dont un délicieux vin blanc Château Smith Haut-Lafitte (ne partez pas sans visiter le château et ses chais souterrains, propriété des parents de Mathilde et d’Alice). Table des grands soirs, La Grand’Vigne, 2 étoiles, envoie de la cuisine précise et de haute volée, très axée sur le végétal, « parce que le légume est source d’une diversité de création bien plus grande que la viande », nous glisse à l’oreille le chef, Nicolas Masse, qui dispense également sur site un cours de cuisine. Rendez-vous du quotidien, la Table du Lavoir séduit par son âme de bistrot et Rouge (épicerie gourmande et bar à vin) par son esprit de partage. Un mot pour définir Les Sources de Caudalie ? Tout bonnement exceptionnelles.
Lily of the Valley - Joyau d’un bien-être réinventé
Lily of the Valley
Joyau d’un bien-être réinventé
Mots : Barbara Wesoly
Il est des lieux qui redéfinissent les frontières. Celles de l’évasion et du soin de soi. Du prestige et de la convivialité. Lily of the Valley est de ceux-là. Une sublime fugue au large de Saint-Tropez où le bien-être se raconte par l’éblouissement d’une élégance végétale aux accents méditerranéens, imaginée par le designer Philippe Starck.
La certitude de pénétrer dans un havre secret s’impose dès les premiers instants, alors que l’on gravit les chemins rocailleux du domaine du Cap Lardier, sur les hauteurs de la Croix Valmer. Celui de Lily of the Valley, un éden tropézien ouvert à l’année et préservé de l’effervescence, à l’ombre des pins parasols et des oliviers. Et dont la moindre parcelle respire l’éveil à soi comme au beau, dans toutes ses dimensions. De ce panorama ensorcelant surplombant la mer Méditerranéenne et plongeant vers la Baie de Cavalaire et les Iles d’Or, aux lieux eux-mêmes, orchestrés tel un village plutôt que comme un complexe hôtelier par le génie créatif de Philippe Starck. 8 pools suites indépendantes et une villa avec piscine et jardin privé, côtoient 38 chambres et 6 suites s’éparpillant dans de petites maisons à l’architecture organique et luxueuse. Chaque espace est empreint de l’âme des abbayes provençales comme inspiré par le design des villas californiennes, tout en se voulant le rappel des jardins suspendus de Babylone. Le cuir naturel se conjugue au béton brut, au bois exotique et au marbre, la terre s’allie aux céramiques grecques et aux livres d’art disséminés un peu partout, tandis que les plantes grimpantes et la palette de teintes minérales et douces achèvent la rencontre de la sérénité et du goût.
Le soin de soi pour fondement
Tout est en effet question de synergie à Lily of the Valley. Et tout particulièrement en matière de bien-être. Né du désir d’un père et de sa fille de reconjuguer l’élégance au wellness, l’hôtel a développé une approche holistique unique, autour de trois piliers centraux : la gastronomie, le sport et les soins. Et ce sont ainsi 2000 mètres carrés qui sont dédiés à des programmes axés vers la remise en forme, la préparation physique, la perte de poids ou encore le better-aging, rassemblant tout à la fois du matériel d’excellence et des experts et thérapeutes pointus, encadrant un programme défini sur mesure. Une personnalisation qui s’affirme dans les moindres détails, des soins, aux séan-ces de coaching individuel, mais aussi menus du Vista, le restaurant central du complexe, dont la cuisine saine et gourmande du chef Vincent Maillard vibre au diapason du terroir du sud et des préférences de chaque visiteur.
Un intermède de sérenité
Si Lily of the Valley fait la part belle aux besoins et objectifs de ceux qui y séjournent, le ressourcement en demeure l’essence, y compris lorsqu’il se vit au rythme du lâcher-prise et du luxe d’un temps suspendu. Gorgé du bonheur d’observer se lever le soleil sur la terrasse intime de sa chambre, de se baigner dans une piscine déployant à perte de vue un paysage de mer et de pinèdes, de sentir le soleil réchauffer sa peau durant une séance de yoga extérieure. Ou celui d’une balade sur la plage privée de Gigaro en contrebas, avant d’aller manger à la terrasse de la Brigantine où l’on profite de divines saveurs italiennes traditionnelles ou chez Pépé, le Beach Club attenant, à l’ambiance et aux plats légers et savoureux. Si, tout dans ce domaine est conçu pour que la nature y reprenne ses droits, il cultive tout autant les jours heureux.
Lucerne - Une des plus belles villes de Suisse
Lucerne
Une des plus belles villes de Suisse
Mots : Servane Calmant
Photos : DR
Pour se positionner comme destination de citytrip parfaite, à laquelle vous n’aviez d’ailleurs peut-être pas (encore) pensé, Lucerne peut fournir de nombreux arguments. Car non contente de se lover au bord du lac des Quatre-Cantons, la belle citadine suisse s’offre les Alpes en toile de fond et invite à découvrir une vieille ville ravissante et des hôtels prestigieux, Bürgenstock Hotel*****, un bijou d’altitude, et Mandarin Oriental Palace*****, splendeur Belle Epoque.
Une destination de citytrip, vraiment ? Nous vous résumons notre trajet : Zaventem-Lausanne en 1h20 puis 2h17 de train jusqu’à Lucerne. Un train suisse évidemment, c’est-à-dire ponctuel et fréquent. 34 trains par jour dont 17 directs, de quoi offrir aux navetteurs belges, un premier dépaysement ! Boutade à part, en Suisse tout roule, au sens propre comme au figuré. Nous voyagerons en train, bus, bateau, funiculaire (pour nous rendre au Bürgenstock Hotel, notamment) avec un seul titre de transport, le Swiss Travel Pass, un incontournable qui permet de profiter de trajets illimités. Pourquoi se compliquer la vie ?
Lucerne n’est pas bien grande, et se visite à pied. L’Alstadt, quartier historique, dévoile son architecture médiévale à en faire tourner les têtes, son prestigieux pont de bois (le Kapellbrücke est l’emblème de la ville et l’un des sujets les plus photographiés de Suisse, avec le mont Cervin), ses nombreux bars en terrasse. Mais le charme envoûtant qu’elle dégage, Lucerne-la-citadine le doit aussi et surtout à des excursions nature grandeur XXL, ainsi le Jungfraujoch, la plus haute gare d’Europe offrant une vue magnifique sur le glacier d’Aletsch, et le mont Rigi. Avec, à ses pieds, le lac des Quatre-Cantons, le plus beau de Suisse et, en toile de fond, les montagnes, Lucerne marque des points, d’autant que son offre hôtelière met la barre très haut en termes de singularité, d’exceptionnalité, de séduction. On vous guide.
Bürgenstock Hotel***** supérieur, un bijou d’altitude
Sean Connery, Yul Brynner, Mahatma Gandhi, Charlie Chaplin, tous sont descendus au Bürgenstock. Nous aussi, pour deux jours. Sophia Loren, en revanche, y résida 9 ans, oui, neuf ans, vous avez bien lu. Elle y possédait sa propre maison aujourd’hui transformée en restaurant perse. Quant à Audrey Hepburn, elle épousa Mel Ferrer dans une petite chapelle blanche toujours debout sur le site absolument exceptionnel et grandiose du Bürgenstock Resort. Depuis l’inauguration du premier hôtel en 1871, le Bürgenstock a évidemment modifié sa silhouette, s’est agrandi, a intégré des bâtis contemporains suspendus à flanc de montagne, a changé plusieurs fois de propriétaires et a récemment séduit les Qatariens… Rouvert en 2017, après plus de neuf ans de rénovation et de construction, le Bürgenstock Resort se profile désormais comme un véritable complexe hôtelier (le plus grand de Suisse) qui comprend 10 000 m2 de bâtis, dont quatre hôtels de luxe, un spa de 10 000 m2 (le plus grand d’Europe), un terrain de golf, plusieurs terrains de tennis, un Medical Wellness Center, etc.
Par bonheur, nous avons séjourné au Bürgenstock Hotel, un 5 étoiles supérieur pour ne pas dire un Palace, qui est le fleuron du site. Situé sur un éperon rocheux boisé qui surplombe de 450 mètres le lac des Quatre-Cantons, il offre une vue spectaculaire sur les monts Rigi et Pilate. Pour nous y rendre, nous aurions pu emprunter une route, mais la traversée du lac en catamaran au départ de Lucerne et l’arrivée en funiculaire privé (900 mètres en 3 minutes) dans le hall d’entrée du Bürgenstock Hotel, est digne d’une James Bond Girl ! Un clin d’œil à la saga 007 point du tout innocent, puisque le Bürgenstock a servi de décor à quelques scènes de Goldfinger avec Sean Connery. Ce jour de septembre, il n’y avait pourtant pas de stars à l’Infinity Edge pool de l’Alpine Spa. Dommage, car la piscine extérieure avec vue panoramique bénéficie d’un véritable statut culte sur Instagram. Si vous préférez marcher, les nombreux chemins de randonnée qui démarrent de l’hôtel sont considérés comme les plus belles promenades de Suisse. Oui, le Bürgenstock Hotel cumule les superlatifs, et c’est amplement mérité.
Mandarin Oriental Palace*****, une classe à part
A Lucerne, Mandarin Oriental, groupe hôtelier de luxe, a vu grand. En 2022, il a en effet investi un bâtiment Belle Epoque posé sur les rives du lac des Quatre-Cantons, à quelques encablures du centre-ville historique. « Après cinq ans de rénovation, le bâti, un authentique monument de la Belle Epoque, ressemble plus à ce qu’il était en 1906, qu’avant la transformation », se réjouit Christian Wildhaber, son Directeur Général. Imaginez un palace – et on pèse nos mots – où le rez-de-chaussée, les sols, les murs, les plafonds ont été restaurés à l’identique. Les stucks, qui étaient à l’époque moins chers que le marbre, et le carrelage sont en tout point remarquables. En revanche, certains lustres de 1900 ont été décrochés par un ancien propriétaire qui ne les aimait pas. Définitivement perdus, ils ont été reproduits à l’identique et le travail est à saluer.
Extra-ordinaire par son emplacement (les chambres offrent une vue panoramique sur le lac des Quatre-Cantons et transportent le regard sur les sommets enneigés du Rigi, du Bürgenstock et du Pilate) et par son histoire (la direction a notamment tenu à conserver telle quelle une salle de 1906), Mandarin Oriental Lucerne l’est aussi par le confort et la modernité qu’il apporte. Point du tout figé dans le passé, la déco s’autorise des éléments de modernité, notamment des peintures signées par des artistes suisses contemporains qui répondent à des toiles de 1900. L’offre gastronomique est bien évidemment à la hauteur du lieu : un restaurant japonais (Minamo) et un resto français étoilé Michelin (Colonade) se disputant les faveurs des gourmets. Si Mandarin Oriental Lucerne s’inscrit inévitablement dans l’hôtellerie haut de gamme, sa direction a néanmoins voulu rompre avec certains codes du luxe (ainsi les tables non jupées) pour privilégier un art de vivre raffiné et un chic résolument décontracté. Au petit-déjeuner, notamment, la tenue sportive est acceptée. Faire son jogging ou une promenade de 50’ au bord du lac en direction de la plage du Lido est une activité particulièrement prisée à Lucerne. Un sans faute.
Bastide et table d’exception à Joucas, au coeur du Luberon
Bastide et table d’exception à Joucas, au coeur du Luberon
Mots : Nicolas De Bruyn
Photos : DR
Le Luberon, la plus belle région de France. Et ce n’est pas Xavier Mathieu, chef étoilé, et les siens qui nous contrediront. Ils nous accueillent chez eux, au « Phébus & Spa », une luxueuse bastide édifiée sur des vestiges du 11e siècle, au cœur de la garrigue du Luberon. Récit d’une savoureuse escapade provençale à deux, le chant des cigales en symphonie de fond.
Les vacances, nous les attendons une bonne partie de l’année, nous en rêvons même, alors autant qu’elles soient parfaites. Proposer un lieu de convivialité et de quiétude à la fois, assurer le confort de chacun de ses hôtes, permettre un lâcher-prise tout en raffinement, surprendre, charmer, plaire évidemment, c’est pour toutes ces raisons inspirantes, que la famille Mathieu et son équipe se lèvent tôt chaque matin.
Mus par l’amour de recevoir et de partager, ils le sont aussi par la beauté insolente et la multitude de sites remarquables du Luberon. Car c’est bien dans cette magnifique région réputée pour ses champs de lavande et ses villages pitto-resques, à Joucas plus précisément (nous sommes à un jet de pierre de Gordes et Roussillon, les « plus beaux villages de France »), que se dresse leur établissement, le « Phébus & Spa», bastide bâtie sur des vestiges en pierre sèche. Et si leur établissement de charme labellisé « Relais & Château » opère une séduction immédiate chez le voyageur, elle doit également son irrésistible attrait aux sept hectares de verdure qui l’entourent. D’ici, la vue sur la vallée du Luberon est à couper le souffle. On se pose le premier jour, l’esprit stimulé par ce panorama de montagnes et de vallées et par le chant des cigales en symphonie de fond.
Dans ce lieu d’exception nommé « Phébus », le dieu du soleil, en hommage à cette terre de lumière qu’est la Provence, la famille Mathieu nous a réservé une suite douillette et romantique, pourvue d’une grande terrasse privative ouverte sur le jardin. Nous sommes comblés d’attentions. Le soleil du Sud nous irradie, la lavande nargue les narines, la piscine extérieure naturelle nous fait de l’oeil… Le bonheur nous attend.
Historique, la bastide a été sans cesse agrandie, rénovée, embellie. Elle offre désormais un équipement bien-être moderne : seconde piscine intérieure avec jets de massage, hammam, douche sensorielle, cabines de soin dont une duo (testée et largement approuvée), salle de fitness … Entièrement vitré, ce spa s’ouvre sur les jardins fleuris. Sérénité. Calme. Bonheur. Pour vivre heureux, il faut vivre caché ? Vraiment caché ? Alors les suites de prestige avec piscine privative sont faites pour vous. Pour vous et votre grande famille à l’attention de laquelle a été bâtie cette superbe Villa privative de 550 m2 nichée au-dessus du domaine, à l’abri des regards, au milieu d’un parc arboré d’essences provençales …
Après une journée idyllique à bouquiner au calme et à se détendre au spa, nous rencontrons le chef Xavier Mathieu (notamment formé auprès du célèbre Roger Vergé, 3 étoiles), heureux de nous faire découvrir sa cuisine auréolée d’une étoile au Michelin. A tout vous avouer : La Table de Xavier, haut lieu gastronomique, vaut à elle seule le déplacement jusqu’à Joucas ! Le chef à la joyeuse crinière blanche y propose une cuisine créative inspirée par son terroir provençal et les bons produits du marché gorgés du soleil du Luberon. Soupe au pistou, tian, tourte, jus de thym, glace au miel de lavande… autant de mets rassurants exécutés avec émotion. Dès les bouchées plaisir des menus « classique » et « créatif », la finesse et la subtilité de la cuisine de Mathieu séduit. Elle réussira à conquérir nos cœurs au fil des assiettes dressées avec élégance.
Bien ancré dans l’air du temps, Xavier Mathieu a à cœur de favoriser le circuit court : il travaille avec des agriculteurs, producteurs et éleveurs dans un rayon de maximum 100 km et cultive dans son potager certaines herbes qui viennent ajouter saveurs et arômes à nos assiettes. Côté viande et poisson, l’agneau vient des Alpilles, le cochon du Ventoux, et la Camargue à deux pas inspire également le chef. Amoureux de sa région, le chef invite également à découvrir une sélection de cuvées spéciales « XM », créées par l’un des vignerons partenaires de son hôtel.
Une invitation à un voyage gourmand, c’est également celle que nous adresse le Café de la Fontaine, brasserie provençale typique qui propose une cuisine bistronomique de saisons aux influences méditerranéennes. Le risotto végétarien y est fameux. Pour les petites fringales, terrines et rillettes s’accordent à merveille avec un réjouissant flacon du Luberon, dont les productions des vignerons rivalisent aujourd’hui avec les régions les plus prestigieuses de France.
Petit conseil : ne quittez pas cette exceptionnelle bastide sans emporter une bonne huile d’olive maison évidemment. Elle est le trésor du chef et de son Luberon sublimé.
Camille Gersdorff à la tête des Tilleuls
Camille Gersdorff à la tête des Tilleuls
Mots : Servane Calmant
Photos : DR
Dans le paysage horeca namurois, on connaît bien la famille Gersdorff. Pour autant, c’est en France, à Etretat, que Camille Gersdorff nous reçoit. Aux Tilleuls plus précisément, un charmant lieu de vie qui associe dans une maison bourgeoise du 18e, hôtellerie, bien-être, événements culturels et où les clients sont invités à prendre du temps pour eux. Le luxe ultime. Un art de vivre et de recevoir qui donne des ailes à la pétillante entrepreneuse.
Ses parents, Christine et Benoit Gersdorff, se sont rencontrés à l’école hôtelière de Libramont. Ensemble, ils ouvrent L’Essentiel* à Temploux, reprennent La Plage d’Amée à Jambes, rénovent le très exclusif Ne5t Hôtel & Spa à Namur. Dire que Camille, leur fille, a baigné dans l’horeca depuis sa plus tendre enfance ne suffit pourtant pas à la définir, à peine à esquisser son portrait. Car Camille n’est pas une fille à papa trop raisonnable, plutôt une pétillante entrepreneuse qui a bien amorcé son envol !
Diplômée en management hôtelier du réputé Institut de Glion, en Suisse, Camille-la-globetrotteuse a travaillé dans de prestigieux hôtels aux quatre coins du monde, Shanghai, New York et Londres, avant de rejoindre Paris où elle est désormais basée. « J’ai choisi de quitter la Belgique pour la France afin de façonner ma propre identité, en l’alimentant de mes rencontres, de mes voyages, de mes propres valeurs. à Paris, j’ai construit un formidable réseau professionnel… »
Eté 2019, Camille tombe sous le charme des Tilleuls, un hôtel particulier de 1738 dans une maison bourgeoise d’époque, située à Etretat à 300 mètres des célèbres falaises normandes. « Là-bas, on ne connaît pas les Gersdorff. Je travaille, j’explore, je crée en terrain neutre. Cette liberté, j’y tiens… ». Camille-la-déterminée achète les Tilleuls et va littéralement se l’approprier pour créer un établissement hôtelier différent, singulier, un lieu qui lui ressemble…
Les Tilleuls, un établissement pas comme les autres ? Camille, aujourd’hui trentenaire, a su se différencier en intégrant l’art, le bien-être, l’écologie – plus que des dadas, des valeurs propres – , dans le monde de l’hôtellerie. « Je considère les Tilleuls comme un véritable lieu de vie empreint d’un art de vivre. Parallèlement aux services hôteliers (la restauration privilégie le saisonnier et le local), je propose des séjours sous la forme de retraites (2 nuits, 3 jours) qui parlent de bien-être et de développement personnel. »
Troisième fil rouge qui confirme la personnalité et la singularité des Tilleuls : les événements artistiques. « Le lieu a accueilli des tournages de films (notamment la série Lupin avec Omar Sy, dont une séquence se déroule dans la magnifique bibliothèque des Tilleuls – nda), des shootings photos et fonctionne également comme résidence d’artistes. Je leur offre l’hospitalité et un espace de création pendant une semaine ; en échange, ils sont invités à laisser une œuvre d’art aux Tilleuls ».
Par leur seule présence en ces lieux, les artistes interagissent évidemment avec les clients de l’hôtel, notamment aux petits déjeuners et diners pris autour d’une grande table commune. « J’ai développé une hôtellerie haut de gamme en matière de services, mais j’ai surtout voulu instiller dans ce lieu au chic bourgeois, à la déco franco-anglaise, un esprit de famille et une ambiance chaleureuse. Aux Tilleuls, les gens prennent du temps pour eux. C’est ma définition du luxe. »
Multi-entrepreneuse dans l’âme, Camille Gersdorff a également monté une agence de consultance en stratégies hôtelières et de communication, pour des projets semblables au sien, c’est-à-dire des établissements qui font interagir hôtellerie, bien-être et événements artistiques. Un art de vivre et de recevoir qui lui donne des ailes d’autant que la dynamique entrepreneuse ne cache pas son ambition d’ouvrir d’autres hôtels en Europe, qui parta-geront la même philosophie que les Tilleuls évidemment, et d’en constituer une Collection. à suivre…
Le Lamantin - Comment, l’hiver, les Belges profitent-ils d’un soleil intense ?
Le Lamantin
Comment, l’hiver, les Belges profitent-ils d’un soleil intense ?
Mots : Ariane Dufourny
Photos : Le Lamantin
Six heures de vol à peine nous séparent d’un paradis sur terre. Cet hiver, direction Le Lamantin au Sénégal. Plus précisément à la station balnéaire de Saly Portudal, considérée comme l’une des plus belles d’Afrique de l’Ouest. On réouvre nos vestiaires pour récupérer nos maillots et nos élégantes tenues légères. Récit d’un voyage au « Pays de la teranga ».
Belgique, mi-novembre 2023. La pluie, le vent, le manque de luminosité ont de quoi plomber notre moral. S’enfuir vers le soleil est la seule solution que nous avons imaginée pour échapper à la morosité ambiante. Un break d’une semaine serait idéal pour se ressourcer mais vu notre timing, nous ne souhaitons pas de longs vols vers des destinations dépaysantes. Dès lors, le Sénégal s’impose directement comme La destination faite pour nous. Un pays reconnu comme le « Pays de la teranga », un mot wolof (également écrit « teraanga ») signifiant « hospitalité ».
Six heures de vol, sans escale, depuis notre aéroport national. Vols réservés, mais quel lieu de villégiature choisir ? Saly, bien évidemment ! Située à environ 70 km de Dakar, la station balnéaire de Saly Portudal est considérée comme l’une des plus belles d’Afrique de l’Ouest. Elle reflète la simplicité et l’authenticité. La température frôle les 33 degrés toute l’année et celle de l’eau est idéale de novembre à mai. A nous, les magnifiques plages bordées de l’Océan atlantique. Reste le plus important, choisir le « perfect » hôtel pour un séjour mémorable, sans contrainte et reposant. L’appel aux amis est concluant : Le Lamantin Beach Resort & Spa 5*, managed by Accor, s’impose comme le plus bel hôtel de Saly !
Arrivée sur place, la Kora fait immédiatement son effet pour nous apaiser. Depuis, nous sommes devenue fan ! A l’instar de ce jeune homme, venu accompagné de sa mère pour acheter cet instrument africain, sorte de luth, composé d’un long manche et d’une calebasse tendue d’une peau.
Nous rencontrons François et Mireille, un couple de joyeux retraités, férus de golf, qui s’offre chaque année une retraite d’un mois au Lamantin. Ils seront nos guides pour découvrir les incontournables de cet hôtel qui peut déjà, sans conteste, justifier ses 5 étoiles au travers de la prévenance et du sourire de son personnel. Si, comme eux, vous êtes passionnés par la petite balle blanche, rendez-vous au Golf de Saly. Le plus grand (18 trous) et beau parcours du Sénégal, œuvre de l’architecte liégeois, Vic Bernstein. Mais le Lamantin a bien plus de scores à leurs yeux. Nous les retrouvons sur la plage de sable fin, bordée de palmiers et équipée de transats en bois avec matelas, de lits balinais et de hamacs. Bercés par un ressac, ils adorent lire à l’ombre et commander leurs déjeuners composé de tapas. Comme eux, nous craquons pour ce service de plage. Ce sera un assortiment de brochettes Haoussa de bœuf et de volaille, duo de sauces aigres-douces et, en apéritif, un Pina Colada que nous dégustons au bord de l’eau. Notre péché mignon !
A l’instar de ce couple d’hédonistes, nous nous rendons un jour sur deux au spa du Lamantin qui est le premier centre de balnéothérapie d’Afrique de l’Ouest. Nous lâchons définitivement prise grâce aux bienfaits d’un gommage au sel du Lac Rose, des soins d’hydrothérapie à base d’alguessences et plantes aromatiques ou encore des massages africains. Si vous venez en famille, vous serez ravis par le « Mini Beach », un espace dédié aux jeunes enfants. Quant aux amateurs de sport, ils pourront s’adonner sur place au beach-volley, ping-pong, pétanque, fitness et au padel dont les Belges ne peuvent plus se passer.
Le Lamantin se distingue par son architecture africaine et ses cases traditionnelles joliment aménagées. Chaque recoin est imprégné de l’art africain avec des éléments de décoration et du mobilier façonnés par des artisans sénégalais, tels que la latérite, les pagnes tissés, le bois. Les 166 chambres et suites sont harmonieusement réparties dans l’hôtel avec des vues sur le jardin luxuriant ou la piscine lagon. Pour les plus exigeants, privilégiez l’espace « Blue Bay ». 20 chambres luxueuses construites dans un bâtiment entièrement conçu en bois et autonome en énergie solaire. De surcroît, les chambres disposent d’une piscine privée à débordement sur l’immensité de l’océan. Notre compatriote Réginald et son épouse ne peuvent plus s’en passer et y louent une suite à l’année.
Côté cuisine, nous nous référons à Jean-Paul, passionné d’art qui n’échangerait pour rien ses 15 jours de congés au Lamantin où il vit en maillot. Ce chef pâtissier nous confie son infidélité : « l’an dernier, j’ai séjourné dans un autre hôtel bien connu de Saly. Je n’ai presque pas quitté le cabinet d’eau ». Revenu de sa volage expérience, ses conseils nous sont précieux. Il nous invite à partager sa table à « La Terrasse du Port » où le buffet avec animation sur la marina propose une variété de plats inspirés par la gastronomie internationale et les traditions culinaires sénégalaises.
Indépendante dans l’âme, nous revendiquons « nos » mentions supérieures, Be Perfect ! Au Beach Club, le restaurant bar-lounge à la carte, vêtu d’un blanc immaculé, avec vue sur la plage (ou avec un intérieur design climatisé), nous découvrons le « poulet yassa », le poulet de tradition sénégalaise braisé aux oignons et aux épices du marché. Ou encore un dîner de gala dont le menu nous affole : médaillon de langouste, mousseline de courge au gingembre, suivi de lamelle de canard du sud-ouest, cappuccino de pomme de terre à l’huile de truffe, puis un mi-cuit de thon albacore, tombé de légumes à l’orange et pour terminer, une trilogie de desserts bien étudiée. Mais notre soirée inoubliable restera celle des « langoustes grillées au barbecue » au restaurant La Marina. Quoi de mieux que de dîner les pieds dans le sable avec l’écho des vagues pour seule mélodie.
En somme, une seule envie à notre retour : y retourner au plus vite !
Alain Hubert - Robin des glaces
Alain Hubert
Robin des glaces
Mots : Olivia Roks
Photos : DR
Lui est de retour en Antarctique pour plusieurs mois, moi à Bruxelles derrière mon ordinateur. Par appel video, je vois son visage et la lumière polaire éclairer ses traits qui en ont tant vu et vécu. Alain Hubert en est à sa vingtième expédition à la station belge Princesse Elisabeth. L’occasion de faire le point sur cette vie hors norme, une vie d’aventures.
Vous venez d’arriver en Antarctique, le voyage s’est bien passé ? Oui, nous sommes arrivés hier soir. On démarre depuis Cape Town, six heures de vol, 6500 km. On ne sait jamais quand on va arriver car on dépend du temps, des lois de la nature. Chaque année, la saison antarctique démarre fin octobre et se termine en général fin février. Nous sommes donc là quatre mois. Pendant l’été austral, il fait jour 24h sur 24, c’est la meilleure saison pour travailler sur le plan scientifique. Notre point de chute est la station Princesse Élisabeth, un camp de base qui permet de travailler dans un territoire qui fait à peu près six fois au moins la Belgique.
Vous êtes un véritable aventurier. Retracez-nous votre parcours, du sportif à l’homme d’aujourd’hui en Antarctique… Je suis né au bord de la forêt de Soignes, j’ai passé mon enfance dans les bois. Ce sont là mes premières expéditions. Ma première passion c’est la montagne que j’ai découverte à 15 ans. J’y ai appris énormément de choses ; en montagne, on se bat contre soi-même. A ce jeune âge, j’ai su que j’allais être alpiniste, guide de montagne ensuite. Cela a été ma première école qui m’a ensuite amené à l’Himalaya un peu plus tard. J’y suis allé régulièrement. Il y a la performance sportive certes mais aussi la persévérance, l’apprentissage du renoncement, vous savez, l’erreur est normale, on l’oublie un peu trop dans notre société. On se retrouve face à la nature qui est de toute façon toujours gagnante. On doit apprendre de nos échecs. A côté de ça, j’ai fait des études d’ingénieur en construction, j’adore construire. Un jour, un livre dans la bibliothèque de mon père a attiré mon attention, un livre sur un explorateur norvégien. Le pôle Nord me paraissait inaccessible mais je me suis quand même dit : pourquoi pas moi ? A partir de ce moment-là, je n’avais plus que ça en tête. On est parti avec un ami pour atteindre le pôle Nord géographique depuis le Canada. Des jours entiers sur un océan de glace. On a réussi à l’atteindre à une époque où il n’y avait pas de téléphone satellite, j’avais juste le premier GPS qui venait de sortir et pesait bien lourd. C’était en 1994.
Et après le pôle Nord, il y a eu le pôle Sud… Et oui, quand on fait une extrémité, on veut faire l’autre ! Mais l’Antarctique est un continent qui fait deux fois l’Europe, et en hiver, lorsque la glace et le gel sont omniprésents, sa surface double. En 1998, j’atteins le pôle Sud. Avec mon ami, décédé aujourd’hui, Dixie Dansercoer, nous avons aussi effectué la plus longue traversée du continent antarctique à l’aide entre autres d’une nouvelle sorte de voile, nous avons en quelque sorte inventé le kitesurf. Une expédition tout sauf facile et rigolote, je me demande encore comment on l’a fait aujourd’hui !
Vous avez ensuite créé la Fondation Polaire et vous gérez aussi la station antarctique Princesse Élisabeth, quel est votre rôle auprès de ces organismes ? En 2000, j’ai créé avec mon épouse la fondation polaire qui est une plateforme entre science et société afin d’expliquer pourquoi la science polaire est importante comme moteur d’action de changement dans nos sociétés aujourd’hui. J’en suis le président et en Antarctique je suis le responsable des expéditions. Quant à la station, à l’approche de l’année polaire internationale (c’est tous les 50 ans), nous sommes allés voir Charles Michel et Guy Verhofstadt en leur proposant de construire une station zéro émission pour être exemplaire. Je trouverais l’argent pour la payer avec le privé et ensuite on la donnerait à la Belgique. Plusieurs conditions bien sûr : on gardait une part, il nous fallait un petit budget de fonctionnement et la fondation restait l’opérateur de la station dans un partenariat public-privé. Le but ? Que la Belgique réassume ses engagements passés en Antarctique car aujourd’hui la science polaire est déterminante par rapport aux orientations sociales et économiques à prendre. Hélas, jaloux et voulant toute l’aura, l’administration de la politique scientifique n’a pas accepté le partenariat public-privé. Pendant des années on a voulu nous détruire. Une période de vie très difficile. De fil en aiguille, heureusement, la fondation est réinstaurée comme unique opérateur de la station. Ce modèle belge demeure la station la plus avancée au monde, on est les meilleurs au point de vue environnemental, on est un exemple, devant les Américains. L’état belge commence enfin à le comprendre… Ici, je suis le chef de la station, on y fait de la recherche scientifique. On se situe à l’est, au pied des montagnes, c’est un des plus beaux endroits…
Vous avez un beau et très gros projet à venir… Oui, on va construire une nouvelle station, non loin d’ici. On a construit un aéroport sur la glace pour pouvoir dans 9 ans ouvrir un grand centre de recherche internationale et la première université antarctique. Plus que jamais il faut s’ouvrir, permettre aux jeunes d’approcher cette source d’informations et de recherches unique. Ce sera la station du 22e siècle, un genre de station spatiale ouverte toute l’année, une initiative de notre fondation.
Vos enfants marchent dans vos pas ? Ils sont en tout cas tous de grands fervents défenseurs de la nature et c’est ça qui est important. L’été prochain, j’emmène une partie de mes petits-enfants dans l’Himalaya.
J’ose tout de même vous poser la question… Quand allez-vous vous arrêter ? Je ne sais pas vous dire ça ! D’abord, on met la nouvelle génération en place !
Chamonix - Au charme vintage
Chamonix
Au charme vintage
Mots : Servane Calmant
Photos : DR
Petite ville alpine cossue à l’abri de la chaîne du mont Blanc, Chamonix a connu un développement hôtelier important au 19e siècle. Si les touristes en haut-de-forme ont évidemment disparu, les façades Art nouveau et Art déco continuent à témoigner d’une véritable richesse architecturale. Ainsi l’Hôtel La Folie Douce installé dans les murs du mythique Savoy Palace et l’Hôtel Mont-Blanc niché dans un palace Belle Epoque. On y a déposé nos bagages.
« Ceci n’est pas une station de sport d’hiver ! », martèle Bernadette, notre guide du patrimoine, « mais une ville de montagne, berceau de l’alpinisme, dotée d’un magnifique patrimoine architectural ». Message reçu cinq sur cinq.
De fait, si Chamonix invite à tailler des courbes sur les pistes de ses domaines skiables, héberge le téléphérique qui file vers l’Aiguille du Midi à 3.842 mètres d’altitude en 20 minutes (l’ascension, vertigineuse, est une expérience en soi !) et voit défiler 20.000 prétendants annuels à l’ascension du mont Blanc, cette petite ville de quelque 8.400 habitants attire également bon nombre de flâneurs nostalgiques qui aiment … se perdre dans ses rues, tout bonnement. C’est que Chamonix a connu un développement hôtelier important au 19e siècle. Par bonheur, il subsiste de cette époque florissante quelques véritables joyaux architecturaux à se mettre sous les yeux ! Nos préférés ? Le bâtiment Art nouveau, probablement le plus emblématique de Chamonix, qui abrite depuis 2022, Rose du Pont, une excellente brasserie à la façade tout de rose vêtue. Charpente en bois, bâti en encorbellement, étagère de flacons coiffée d’une splendide verrière, terrasse braquée sur le mont Blanc : tout y est féérique. Remarquables également : le Majestic, un palace des années 1900 qui abrite désormais le Centre des Congrès de Chamonix, l’hôtel de ville dans les murs de l’Hôtel Impérial bâti en 1860 et le Savoy, un élégant hôtel qui n’avait rien à envier aux palaces européens de la Belle Epoque, exploité désormais par La Folie Douce… Tous ces bâtiments nous rappelant les fastes d’antan et conférant à Chamonix-la-moderne une élégance toute vintage. En revanche, ne cherchez pas de vieux chalets rustiques, le grand incendie de 1855 ne les a malheureusement pas épargnés. Quant à la Cité scolaire conçue par l’architecte Roger Taillibert, ce symbole des années 70 qui joue le tout béton a engendré un vif débat lors de sa construction… On comprend pourquoi !
Hôtel Mont-Blanc Chamonix
Au pied du toit de l’Europe, une belle demeure du 19e siècle qui a vu passer nombre de personnalités venues des quatre coins du monde, accueille désormais un hôtel 5 étoiles repensé et rénové en 2016 par Sybille de Margerie. La célèbre architecte d’intérieur française qui a notamment collaboré avec les grands noms de l’hospitalité de luxe, Mandarin Oriental, Four Seasons, maison Baccarat, et qui avoue « détester l’inconfort », a joué la carte de l’esprit de luxe à la française, du confort et de la convivialité. Ainsi ce blanc omniprésent, ce marbre en damier noir et blanc, cet escalier monumental aux élégantes ferronneries. Ainsi encore ce douillet salon-bibliothèque au chic feutré et ce bar lounge tapissé de rondin de bois, qui s’ouvre sur une verrière, ramenant l’extérieur, une nature majestueuse, à l’intérieur. Désireuse de révéler l’âme d’un lieu, Sybille de Margerie a commandé à Semeur d’Etoiles, un fabriquant français de luminaires conçus comme des oeuvres d’art, un lustre monumental, mieux : une sculpture lumineuse de vingt mètres de haut, qui suggère des cristaux de glace et donne littéralement vie à l’escalier. Grandes chambres lumineuses, restaurant, Le Matafan (en référence à la galette paysanne qui porte ce nom), qui voyage des vallées alpines à la Méditerranée, soins Clarins, jacuzzi et piscines extérieures chauffées braquées sur un panorama de montagnes enneigées, complètent l’offre d’un hôtel inspirant qui mérite amplement ses 5 étoiles.
La Folie Douce Hôtels Chamonix
Nous sommes en 1901 quand démarre la construction du Savoy Hôtel fréquenté par une clientèle qui voyage de palace en palace. Parmi eux, la reine d’Italie et un certain Buffalo Bill. Si les murs pouvaient parler, ils raconteraient les fêtes exubérantes qui ont eu lieu au Savoy. Ils le racontent d’ailleurs toujours, car après avoir accueilli le Club Med, c’est l’hôtel La Folie Douce qui redonne vie au bâtiment et « démocratise l’ancien palace pour en faire un bouillonnant lieu de vie ». Hors norme, l’hôtel de la Folie Douce l’est : imaginez, en plein coeur de Chamonix, un palace qui réunit 250 chambres (choisissez la formule Premium, l’équivalent d’un 4 étoiles, Access et Hostel offrant moins de confort), cinq restaurants, un bar ultra branché, une piscine extérieure chauffée, un spa/saunas, hammam, le tout dans un espace de 18.000 mètres carrés. La magnifique façade blanche du 19e est intacte et pour cause, elle est protégée. Intra muros, en revanche, le cabinet d’architecture Bachmann Associés a joué la carte de la modernité : volumes hors norme (le hall, monumental), matériaux bruts et esthétique indus (béton et laiton), notes chaleureuses (bois, velours, peaux de bêtes, miroir suspendu au-dessus d’un bar qui trône dans l’espace). Le contraste entre l’extérieur et de l’intérieur de l’hôtel est saisissant : parce que l’audace est souvent payante, galvanisante même ! Nous sommes 100% fan du concept savoyard novateur de La Folie Douce qui installe le clubbing en extérieur, la bonne humeur braquée sur les montagnes ; proposer la fête dehors et dedans en investissant un hôtel volontiers décalé, porte le concept du clubbing encore plus haut dans les sommets de la convivialité et du spectacle. Coup de cœur.
Christophe Pauly - « Les Gets, un refuge où je puise mon inspiration culinaire »
Christophe Pauly
« Les Gets, un refuge où je puise mon inspiration culinaire »
Mots : Servane Calmant
Photos : DR
Christophe Pauly skie aux Gets, en Haute-Savoie, depuis qu’il a neuf ans. Amoureux de cet authentique village alpin français dont il a été nommé amicalement « Ambassadeur », le chef étoilé du Coq aux Champs*, au coeur du Condroz, s’improvise guide de montagne pour nous. Rencontre au sommet avec un grand nom de la gastronomie belge.
Entre mont Blanc et lac Léman s’étirent Les Portes du Soleil, l’un des plus vastes domaines skiables au monde. 600 km de pistes relient 12 stations et 2 pays, avec ce petit plus qui fait la différence : il vous faut un seul forfait sans frontière pour un saute-mouton franco-suisse. Jamais la même piste, jamais le même paysage, soit un terrain de jeu exceptionnel pour les amoureux de la glisse. Nous connaissons Christophe Pauly pour l’avoir rencontré à Soheit-Tinlot, dans le Condroz, où il préside aux destinées gourmandes d’un savoureux Coq aux Champs étoilé Michelin ; cette fois pourtant, c’est aux Gets, sa deuxième patrie en somme, qu’il nous accueille…
« Le Coq aux Champs étant fermé le week-end, le samedi, je prends le vol de 7h30 vers la Suisse, j’atterris à Genève 1h20 plus tard et, fin de matinée, je suis déjà sur mes skis ! Je vais être franc avec vous : les Gets, ce n’est pas le plus beau village alpin de France, mais c’est un véritable village haut-savoyard, peuplé d’habitants qui y résident à l’année et qui sont heureux de perpétuer les traditions montagnardes. Le village est tout plat et à taille humaine, de sorte qu’on peut le parcourir à pied. Ce n’est pas non plus aux Gets qu’on mange le mieux, mais les bonnes adresses y sont légion. Aux Gets, rien n’est extraordinaire, tant mieux, car tout y est authentique. Je m’y sens chez moi. »
Christophe Pauly, 45 ans, est tombé amoureux des Gets dès le premier regard. Il a alors 9 ans et il accompagne ses parents au ski. Sur le téléski de la Boule de Gomme, le plus vieux de la station, qu’il prend toute la journée jusqu’à extinction des feux, il va en user des pantalons de ski ! A 16 ans, l’ado souhaite changer d’air pur et s’en va tester les grands domaines comme Val Thorens. Mais la montagne des chalets de bois lui manque. « A la naissance de mon fils Charlie, il y a 18 ans, j’ai décidé de retourner aux Gets. Charly adore skier, alors nous y sommes venus en famille deux fois par an, puis trois, l’hiver, puis l’été aussi où nous sortons nos VTT. Avec mon épouse, nous avons décidé d’y acheter un petit appartement … » Christophe a peu à peu créé de véritables liens sociaux et amicaux avec les autochtones, notamment avec le moniteur de son fils, Stéphane, devenu depuis un véritable ami. « C’est lui qui me forme à la cueillette des champignons et de la gentiane, dans la région », se réjouit le chef.
Lorsqu’on lui demande s’il pense un jour ouvrir un restaurant gastronomique aux Gets, Christophe Pauly se confie : « Je ne suis pas quelqu’un qui aime précipiter les choses. Mais ouvrir un resto éphémère pendant deux mois, pourquoi pas, mais pas à l’année. Le village des Gets, c’est mon refuge, là où je lâche prise, où je me ressource, où je puise des idées, mon inspiration. Où je découvre et savoure de bons produits aussi. Chassez le naturel, il revient au galop… » Volontiers gourmand, Christophe Pauly se plaît en effet à découvrir le terroir et les richesses des Gets et de la Haute-Savoie qui sont pour lui autant de source d’inspirations culinaires. Ainsi si le filet de perche du Lac Léman figure à la carte du Coq aux Champs, c’est parce que Christophe est allé pêcher la perche avec Eric Jacquier, l’un des meilleurs pêcheurs du lac franco-
suisse. « Les poissons phares du lac n’ont plus de secret pour Eric qui les propose à quelques chefs triés sur le volet (Gagnaire, Sulpice, Conte … , NDLR) à une condition : être venu pêcher avec lui au moins une fois. C’est ce que j’ai fait et j’en garde un souvenir vibrant ! » Si Christophe passe ses journées à dévaler les pistes avec fougue, il aime également garder un peu de temps pour dénicher des producteurs locaux avec lesquels il noue de chouettes relations. Parmi les trésors du Chef : la tomme blanche de la Fruitière des Perrières, les plan-tes de montagne cueillies avec Michel Rostalski ou encore les eaux de vie dont il a confié la distillation à Jean-Louis Forestier qui parcourt les villages avec son alambic ambulant. Autant d’empreintes montagnardes hautement qualitatives qui participent à la singularité et à la richesse de la table condrusienne étoilée de Christophe Pauly.
Les bonnes adresses du Chef aux Gets
Les Copeaux et le QG. Le premier est un restaurant savoyard posé au coeur de la station ; le second est dressé sur les pistes. « Les gérants, Stéphane Coppel et son épouse, sont devenus des amis. Quand mon fils Charlie avait 4 ans, Stéphane était son moniteur de ski. On se voit tout le temps même en Belgique ». On vous conseille : les rapins (des beignets de pomme de terre), le saumon fumé maison et, en dessert, la véritable meringue de la Gruyère et sa double crème.
Velvette Les Gets. Ce concept store regroupe restauration, décoration et bureau d’architecture. Le chef craque pour les pâtisseries maison.
La Chèvrerie des Felires. « Avez-vous du crottin de chèvre très ferme, que vous pourriez affiner pour moi ? Je vais pouvoir m’en servir comme assaisonnement ! ».
La Fruitière des Perrières. Un lieu authentique qui regroupe une fromagerie, un restaurant et un magasin de fromages.
Les Sources du Chéry. Flambant neuf, le spa joue la carte montagne chic sur plus de 1000 m2.
Alta Lumina. « Un parcours nocturne enchanté au cœur de la forêt ». Christophe Pauly y va chaque année !
Méribel - Au top de l’hôtellerie de charme
Méribel - Au top de l’hôtellerie de charme
Mots : Servane Calmant
Photos : DR
Destination au chic feutré, Méribel Village a fort heureusement été épargné par les barres d’immeubles. C’est donc dans des chalets rustiques que se nichent les plus beaux refuges et 5 étoiles de la station. On en a sélectionné trois où il fait bon se blottir et trouver du réconfort après une journée de glisse.
Le Refuge de la Traye
Perché sur les hauteurs savoyardes à 1650 mètres d’altitude, un refuge ski au pied coupé du monde et labélisé Small Luxury Hotel of the World. Ce resort intimiste coincé entre forêt et montagne, on le rejoint en dameuse, en moto de neige ou encore, comme nous, en Pinezelec, un tout-terrain de l’armée tchèque restauré par un propriétaire monégasque tombé amoureux de la Haute-Savoie. Autant vous le dire d’emblée, nous sommes tombée sous le charme de ce lieu intimiste à l’ambiance conviviale voire familiale, sans familiarité aucune pour autant. Car si, dès la réception, nous sommes invitée à nous déchausser pour enfiler une paire de chaussons douillets, c’est pour se sentir comme chez soi. En mieux ! Ce petit hôtel montagnard de 6 chambres à peine propose en effet des prestations haut de gamme dignes des tout grands palaces : soins de la marque Biologique Recherche, rien de moins, piscine extérieure chauffée à 21 degrés, hammam, sauna, jacuzzi extérieur (parfait pour un lâcher-prise), chapelle restaurée qui laisse voir des décorations murales d’artiste, tisanière, cave à vin privatisable, homecinema, salle de jeu pour les enfants… Ne ratez pas la collation de 16h, gracieusement offerte, les pâtisseries y sont goûteuses à souhait. Le Refuge de la Traye, un art de vivre.
Le Coucou
Nous vous parlions, il y a peu, de Maisons Pariente, une collection familiale d’hôtels 5 étoiles qui nous a complètement séduite. Après avoir visité Lou Pinet à Saint-Tropez et Le Grand Mazarin à Paris, nous prenons la direction de Méribel pour entendre chanter Le Coucou, un imposant chalet de 55 clés et deux appartements privés, construit à flanc de montagne, qui s’étire sur dix étages, l’air de rien. S’il est somme toute logique d’attendre d’un chalet rustique qu’il déploie une déco alpine, nous allons être agréablement surprise ! L’architecte d’intérieur parisien, Pierre Yovanovich, a en effet joué la carte du raffinement et de l’audace en juxtaposant les codes traditionnels de la montagne à un style contemporain égayé de notes décalées. Espace commun XXL, suspensions de verre évoquant des glaçons, moquette aux motifs blancs suggérant des flocons de neige, mobilier chiné, créations de Pierre Yovanovich (notamment les fauteuils Bear et MAD aux tissus pelucheux qui donnent envie de s’y envelopper, et les appliques Honeymoon), collection de coucous, nous ne savons plus où donner de la tête ! Et la séduction opère car, à l’instar des autres adresses de Maisons Pariente, jamais le confort n’est sacrifié au luxe (discret) ou à la créativité (fut-elle débridée). Le confort propice au bien-être et au lâcher-prise, c’est également celui de cette somptueuse terrasse qui offre un tableau panoramique à couper de souffle sur la vallée ! On y passerait des heures à luncher au tout premier Beefbar (by Riccardo Giraudi) de montagne. Le soir, on y retourne pour savourer un Wagyu d’Australie ou un Kobé du Japon notamment. Confort encore avec la présence, au huitième étage du Coucou, d’un tout petit resto, tout mini tout convivial, où déguster fondue et raclette uniquement. Local à ski dernier cri, Kid’s club et Teen’s club, piscine in & out, soins Tata Harper (marque bio américaine), au Coucou, rien n’est laissé au hasard, pas étonnant que son chant, charmant, tutoie les sommets de l’hospitalité.
Le Kaila
Premier hôtel 5 étoiles de Méribel à s’être implanté au cœur même de la station, le Kaila (pour Kailash, joyau des neiges en tibétain, un nom prédestiné…) a placé plus d’un atout entre les quatre murs de son chalet montagnard raffiné : un intérieur design, une piscine XXL équipée d’un parcours aquamarin, carrément, un spa Nuxe pour le réconfort, un kids club Lego, une brasserie à l’ambiance ultra conviviale fréquentée par les clients et le tout-Méribel, et l’Ekrin, une table étoilée Michelin. Derrière les fourneaux, le chef Laurent Azoulay, fils de restaurateurs passé chez Pierre Gagnaire, nous avoue d’emblée : « Dans chaque plat, vous apprendrez beaucoup de moi, notamment de mes deux régions de cœur : la Provence où je suis né et la Savoie, ma terre d’adoption. » De fait, Laurent ose et épate en proposant d’emblée, une soupe de Savoie aux oignons (de la comfort food étoilée) et une bouillabaisse de pêche de la Méditerranée et des lacs alpins. Sa crème glacée au calisson est un plaisir régressif que nous ne sommes pas prête d’oublier. Une adresse solaire.