Leysen, artisan d’histoires
Leysen, artisan d’histoires
Mots : Barbara Wesoly
Photos : DR
En 1855, Louis Leysen fondait sa « Fabrique à Bijoux » au cœur de Bruxelles, point de départ d’une lignée de joailliers d’excellence. 167 ans plus tard, la Maison est une devenue référence, et habille de ses précieuses créations, membres de la famille royale belge, têtes couronnées et personnalités ainsi qu’amateurs de parures d’exception. Rencontre avec Maxime Leysen, accompagnant son père Henri, aux commandes de l’enseigne.
« Plus que des bijoux, nous fabriquons des histoires », est la phrase qui débute la biographie de Leysen. A commencer par une histoire familiale. En un siècle et demi, Leysen s’est en effet imposé dans l’univers de la haute joaillerie. Quels en demeurent aujourd’hui les valeurs et le patrimoine? « Les années d’expertise qui se sont transmises au sein de la famille mais aussi des équipes. Et l’excellence, dans la conception et le travail, ainsi que dans l’écoute, le contact et l’expérience client, qui sont primordiaux, le sur-mesure étant l’essence de notre enseigne. La confiance est dès lors une valeur qui prédomine à nos yeux. »
Quels évènements ont façonné l’évolution de la Maison ? « L’élément le plus marquant en est bien-sûr le passage à témoin de six générations et tous les changements qu’ils ont porté. Nous avons commencé dans une toute petite boutique, proposant uniquement des réparations, puis en 1920, fut fait le choix de se tourner vers la joaillerie, en même temps que l’emménagement à deux pas de la Grand-Place. Et enfin la nomination de mon père, en tant que Fournisseur Breveté de la Cour de Belgique, en 1982 accompagnée de notre installation Place du Grand Sablon. »
Qu’est-ce qui définit l’identité et l’âme de Leysen ? « Nous sommes joailliers et pas bijoutiers et l’élément fondamental de nos créations, est donc la pierre. C’est la pièce maîtresse, celle autour de laquelle gravite toute la conception, celle que l’on vise à sublimer. Accompagné de la volonté de concevoir des bijoux faits pour durer. »
Une pièce est-elle d’autant plus précieuse dès lors qu’elle se veut transmise à travers le temps et les générations ? « Le charme d’un bijou est en effet directement liée à l’histoire qui l’accompagne. A la pierre également, ainsi qu’au moment où il sera offert. Plus que la transmission, je pense surtout qu’un bijou est fait pour être porter et qu’en restant dans un tiroir pour le préserver, il perd toute sa valeur. Il n’est vraiment beau, que parce qu’il est porté. »
Vous conservez un atelier interne à la Maison, un principe devenu très rare aujourd’hui, s’agit-il d’un gage direct de qualité ? « Oui totalement. Il nous permet de gérer chaque étape de fabrication et d’être ainsi certain de demeurer cohérent par rapport à la Maison et à sa volonté d’excellence. »
Comment se déroule la conception d’un bijou sur-mesure ? « Même si la Maison possède ses collections, Leysen est connu et plébiscité pour ses créations sur-mesure, qu’il s’agisse de retravailler l’une de nos pièces existantes, un ancien bijou de famille ou de partir d’une page blanche. Le client vient nous voir avec une demande, que nous analysons ensemble. Sur postulat des informations échangées, nous lui présentons ensuite un design lors d’une seconde rencontre. Et nous revoyons pour finaliser celui-ci, avant de l’envoyer à l’atelier. En moyenne la fabrication prend entre trois et cinq semaines. »
Demeurer une joaillerie familiale est-il toujours essentiel aujourd’hui ? « Ce qui compte avant tout pour nous est de conserver les valeurs ancrées dans notre ADN, plus que la lignée familiale en elle-même.
167 ans plus tard, quelles attentes nourrissez-vous pour l’avenir de Leysen ? « Notre objectif correspond au défi que rencontre l’univers de la joaillerie dans son ensemble. Celui de s’adapter aux demandes du monde actuel et de demain. Continuer à faire rêver les gens, tout en veillant sur l’écosystème, l’éthique et la durabilité. »
Vue sur Mer ancre son renouveau
Vue sur Mer ancre son renouveau
Mots : Barbara Wesoly
Photos : DR
Après avoir manqué de s’éteindre, Vue sur Mer se réinvente depuis l’année dernière, grâce à Gaëlle Van Rosen et mêle l’intemporelle élégance lui ayant offert ses lettres de noblesse, à un parfum de durabilité, de liberté et d’ouverture, superbement contemporain. Preuve que la marque belge mérite plus que jamais de demeurer une référence.
Qui imaginerait que la douceur précieuse du cachemire puisse se révéler une invitation au voyage ? Et qu’une enseigne affublée de l’étiquette d’un classicisme luxueux et sage, se transfigure genderless, inclusive et engagée ? Cette pluralité est pourtant l’apanage de Vue sur Mer, qui, de la déconstruction de ses codes, a fait un aboutissement et une nouvelle marque de fabrique.
Des valeurs tout en style
Une pluralité qui est aussi celle de Gaëlle Van Rosen, ayant repris l’enseigne en 2021. Après un cursus de communication, la jeune femme de 33 ans a tout à la fois été acheteuse pour des marques de prêt-à-porter, blogueuse et influenceuse. Mais aussi activiste engagée via la création du projet 50 Shades of Racism, visant à libérer la parole des victimes de racisme et à conscientiser l’opinion publique. Des carrières qui loin d’être antinomiques, sont au contraire le fruit d’un parcours de vie donnant aujourd’hui toute sa richesse et sa diversité à Vue sur Mer. « Je suis moitié haïtienne, moitié hollandaise, arrivée en Belgique à l’âge de 7 ans. J’ai grandi dans un milieu ouvert et multiple, en termes d’origines, d’orientations sexuelles et de niveau social. Aujourd’hui, j’ai le sentiment qu’énormément de gens recherchent cette diversité des genres. Cette idée qu’une marque, même dite classique peut se voir dotée d’un twist. Que l’on peut mêler haut de gamme et ouverture, fun et intemporalité. Non pas opposer des univers, mais les associer pour créer un concept d’autant plus universel. L’inclusivité et la durabilité sont des valeurs essentielles pour moi et j’ai la chance de pouvoir les développer aujourd’hui au travers de cette belle marque qu’est Vue sur Mer, à l’origine plutôt traditionnelle dans le paysage de la mode belge. On en conserve la qualité, les matières nobles et précieuses, en y ajoutant d’autres fondements. Une évolution logique plutôt qu’une refonte. »
De la ville à la mer
Une recherche d’universalité qui habite désormais la philosophie de l’enseigne, mais aussi la conception même des collections. A l’image de la box de Saint-Valentin « Love is Love » , premier projet signé par Gaëlle Van Rosen après son accession au poste de CEO et directrice artistique à l’automne 2021. Par une superbe campagne célébrant l’amour au sens large et affichant de vrais couples hétérosexuels, gays, multiethniques et ou amicaux, la marque présentait des modèles unisexes, intemporels comme atemporels. Principe même de sa nouvelle ligne conductrice « Vue sur Mer a toujours opté pour la quintessence en matière de cachemire, lin et soie, mais avec désormais une dose supplémentaire de caractère. Une garde-robe minimaliste mais également cool, confortable et prête à habiller femmes et hommes et bientôt enfants, dans tous les évènements du quotidien. Des indispensables pour une journée de travail sous le ciel changeant de la Belgique, comme pour prendre le train le lendemain et s’évader loin, pour dîner aux chandelles ou profiter de l’air marin. Une gamme parfaite, de la ville à la mer et 100% durable. » Un appel du voyage intrinsèquement lié à l’essence de Vue sur Mer et source d’inspiration de ses modèles actuels comme de la future nouvelle collection.
Aboutissement autant que tremplin
Cette collection à venir, Gaëlle Van Rosen et son équipe la peaufinent actuellement, mus par un souci d’aboutissement plus que de rapidité. « Cette capsule se destinant à être portée hiver comme été, nous n’avons pas de problématique liée à la temporalité. Et l’on se refuse à tomber dans le schéma actuel de vente, solde et produits trop vite périmés. L’on conserve par contre toujours le confort pour fil rouge. On peut avoir la plus belle des tenues, si l’on s’étouffe dedans et que l’on ne sait ni manger ni rire dedans, cela n’en vaut pas la peine. A l’image du gilet homme Camus, mon modèle favori du dressing Vue sur Mer. Je le porte oversize et j’adore le twister avec tout. C’est ma pièce caméléon, ultra-douce et sensuelle ». Vue sur Mer intègrera dans les mois à venir un premier point de vente physique, avant de dévoiler progressivement ses nouveaux modèles. Et si pour Gaëlle Van Rosen, pouvoir concrétiser cette vision inclusive et égalitaire de la mode est un aboutissement, cela demeure aussi et avant tout un tremplin. « Notre objectif est de devenir la marque référence à l’international du prêt à porter cool, durable et engagé, que l’on peut porter en sachant que ni la planète, ni les êtres humains n’ont soufferts pour concevoir ces modèles. C’est pourquoi nous tenons à être transparents et fournirons tous les éléments de traçabilité de ces futurs modèles. Et veillons à créer des cercles vertueux, en travaillant avec des associations ayant un impact positif auprès de populations défavorisées, et sur l’environnement. La mode reste, pour moi, avant tout une précieuse aventure humaine. »
Opération chaussettes 2022 - Vitale pour ceux et celles qui manquent de l’essentiel
Opération chaussettes 2022
Vitale pour ceux et celles qui manquent de l’essentiel
Opération chaussettes 2022
Vitale pour ceux et celles qui manquent de l’essentiel
Mots : Ariane Dufourny
Photo : DR
Donnons un peu de nous à ceux et celles qui en ont le plus besoin ! Un cinquième de la population belge vit dans la précarité, la pauvreté ou l’exclusion sociale. Pour les aider, soutenons l’Opération Chaussettes. Rendez-vous le 20 novembre 2022 place Poelaert, à Bruxelles, de 11h30 à 15 heures.
Nous sommes tous effrayés par l’augmentation spectaculaire des prix de l’énergie. Néanmoins, la plupart d’entre nous passeront l’hiver bien au chaud. Peut-être en diminuant notre thermostat ou en revêtant un chaleureux polar. Mais tous n’auront pas ce bonheur…
Des hommes, des femmes et des enfants vivent, dorment dans la rue ou dans des abris de fortune, endurent le froid, la pluie qui transpercent l’âme et leurs vêtements. Ils manquent de protection et de chaleur, d’habits de rechange, de couvertures et de produits d’hygiène, de première nécessité.
Catherine Ullens de Schooten aidée de 4 personnes gère depuis 9 ans l’Opération Chaussettes, initiée par Claudia Lomma en 2011. Cette organisation tend la main aux plus démunis, aux sans-abris et aux familles en situation précaire, aux personnes qui manquent de l’essentiel pour vivre.
Cette année, la Belgique est touchée par une précarité sans pareil. Plus que jamais Opération Chaussettes vient en aide à ces personnes dans le besoin. Grâce à la générosité des contributeurs, ils pourront renflouer les stocks des différentes associations, vides aujourd’hui.
Des marraines et parrains au grand coeur
Autour des bonnes volontés de Bruxelles et d’ailleurs, des marraines et parrains motivés, de tous horizons professionnels, unissent leur voix pour faire entendre le message d’urgence : Charlie Dupont, Tania Gabarski, Pascal De Valkeneer, Giovanni Bruno, Éric-Emmanuel Schmitt, Marie-Hélène Vanderborght, Gérald Watelet, Kids’ Noize, Kody, Sophie-Charlotte Cauuet, Jean-Michel Zecca, David Jeanmotte, Thomas Van Hamme, Sandrine Coreman, Eric Boschman, Brigitte Weberman, Bérénice Baôo, Benjamin Spark, Maureen Louys, Fred Etherlinck, Pierre Degand, Amandine Ickx , Philippe Geluck et bien d’autres.
Le célèbre illustrateur du « Chat » a d’ailleurs encore mis ses services au profit de l’Opération Chaussettes. Voici son témoignage : « Quelques mots pour dire merci à tous les bénévoles et aux donateurs qui portent l’Opération Chaussettes. Tellement nécessaire en cette année de souffrance économique extrême. De plus en plus de gens se retrouvent à la rue, sans ressource, sans aide et sans espoir. L’Opération Chaussettes fait tout ce qu’elle peut pour les aider mais se rend compte qu’elle ne représente que quelques gouttes d’eau dans l’océan. Faisons, tous ensemble, que ces gouttes deviennent une averse, puis un déluge de solidarité ! »
Pas que des chaussettes !
Si les chaussettes sont le symbole de cette initiative, les associations actives sur le terrain manquent aussi d’écharpes, de vestes et de pantalons, de bonnets, de gants, de pulls, de sous-vêtements, de chaussures, de produits de première nécessité́, de couvertures et de sacs à dos.
Il est demandé aux donateurs de trier par catégorie:
- H (hommes)
- F (femmes)
- E (enfants)
- P : Produits de première nécessité
- Couvertures et sacs à dos
« Solidarité Grands Froids », un soutien sans pareil
Cette année encore, et plus que jamais, l’association « Solidarité Grands Froids » leur apporte son soutien, pour trier les dons et les (re)distribuer à d’autres associations. Comme chaque année, l’Opération Chaussettes bénéficiera du précieux concours de la ville de Bruxelles et de la Police Fédérale, qui mettra des camions et leurs conducteurs dévoués à disposition de cette initiative.
« Solidarité Grands Froids » fournit chaque année les associations suivantes grâce aux dons : Bruzelle, le Samu Social ,Télé Services, Le Clos, La Rive, La Rencontre, Pierre d’Angle, Resto du Cœur de Saint-Gilles, Le Comptoir de la Samaritaine, Nativitas , Infirmiers de Rue, la plateforme citoyenne, La Fontaine, les CPAS, Travailleurs de Rues, Transit, …..
La précieuse collaboration de Toyota
Opération Chaussettes reçoit également le soutien de Toyota et de ses concessionnaires en Belgique afin de réaliser de nombreuses récoltes. Chaque concessionnaire participant essaiera de remplir une camionnette du modèle ProAce. De plus, le dimanche 20 novembre, des bénévoles de Toyota seront présents pour soutenir le travail de « Solidarité Grands Froids », les partenaires de l’Opération Chaussettes.
« En tant que Toyota, nous voulons être un participant actif dans les communautés, les villes et pays où nous opérons. Nous sommes très heureux de pouvoir aider l’Opération Chaussettes, avec tout notre réseau en Belgique, afin d’aider à la collecte de dons pour ceux qui sont en difficulté. L’esprit de Toyota est de dépasser les barrières et d’aller toujours plus loin. Et il est clair que beaucoup ont besoin d’aide en ces temps difficiles, alors mobilisons-nous ! » – Michael Roosen, Managing Director
Les concessionnaires participants : DE PRINS – VAN DORPE – MERCKX ENGHIEN – MERCKX ATH – CITY ZAVENTEM – CITY BRUSSELS – AUTOWEB BEAURAING – AUTOWEB PHILIPPEVILLE – GEGO NANINNE – GEGO TONGRINNE – SEGERS LEUVEN – SEGERS WEZENMAAL – GCA CAZIER – GCA CASTUS – GCA PERUWELZ – GCA BAERT – GCA TOURNAI – GCA STURBOIS – FRANCOTTE – MS MOTORS – TEL PERE TEL FILS
Chaque aide est précieuse
Grâce aux réseaux sociaux, nous avons tous la possibilité de toucher beaucoup de personnes. De mettre notre pierre à l’édifice et de donner un peu de nous à ceux qui en ont le plus besoin. Rendez-vous le 20 novembre 2022, place Poelaert !
Holemans - Centenaire d’excellence
Holemans
Centenaire d’excellence
Mots : Barbara Wesoly
Photos : Holemans
En 1922, Henri Holemans fondait l’enseigne de joaillerie éponyme. Un siècle plus tard, la maison belge perpétue la maestria et l’expertise qui lui ont donné sa renommée, sous l’égide de Moïse Mann, devenu il y a huit ans le gardien de ce précieux héritage, qu’il habille d’une touche contemporaine.
Depuis trente ans, l’histoire de Moïse Mann se conjugue à celle d’Holemans. De ses débuts dans les ateliers joailliers, en tant qu’ouvrier à la cheville, à son accession à sa tête, il évoque avec la connaissance précieuse que seule procure l’intime, la genèse et l’itinéraire de la maison.
Holemans fête cette année ses cent ans. Quel regard portez-vous sur son parcours ? « Celui d’un chemin parsemé d’embuches mais aussi d’une belle histoire. Une histoire débutée avec son fondateur, Henri Holemans, qui concevait essentiellement des objets religieux, puis ensuite transmise à son fils, Jean. Après la Seconde Guerre mondiale, celui-ci ressentit le besoin de réinventer l’entreprise et de l’amener vers son identité joaillière. Il mit sa connaissance du dessin au service de bijoux destinés à se transmettre durablement, de génération en génération. Lui succéda ensuite son propre fils, Thierry Holemans, qui porta la maison à l’international. C’est à son époque que j’ai intégré celle-ci, y travaillant durant dix-sept ans, avant de créer en 2009 ma propre maison de joaillerie, Manalys. Mais en 2013-2014, Thierry souhaitait arrêter son activité et sachant que je possédais une connaissance profonde de l’entreprise, il m’en confia les rênes. Et ce qui me poussa à accepter et à conserver l’essence de la marque, c’est de constater la fidélité nourrie par ses clients, leur profond attachement à celle-ci. »
L’histoire de la maison et notamment sa transmission familiale, est-elle, selon vous, inscrite dans ses créations ? « Oui, profondément. Dans chacun de ses aspects. Henri Holemans a ainsi suivi une formation d’un maître japonais pour maitriser les laques précieuses. Un savoir-faire qu’il légua à son fils, qui l’utilisa dans ses pièces, puis à son petit-fils. Et qui aujourd’hui encore demeure une part de l’ADN de la maison. Il en va de même pour l’excellence. Avant de reprendre Holemans, j’ai passé dix-sept ans à y œuvrer. Des années durant lesquelles j’ai vu passer chaque création. J’ai été imprégné de son style et cela m’a permis d’acquérir et de véhiculer à mon tour ses codes. De nourrir un amour du travail bien fait. Il ne s’agit pas, de prime abord d’aimer ou pas une pièce, mais de reconnaître un savoir-faire. Un savoir-faire que je souhaite à tout prix préserver. »
Comment définiriez-vous le style Holemans ? « Classique, traditionnel, mais avec une approche moderne, une recherche de touches de nouveautés. Il n’y a pas d’extravagance, mais la volonté de susciter une dose d’étonnement. »
La maison n’a pourtant pas hésité à faire preuve d’audace, notamment en étant la première enseigne belge à ouvrir une succursale sur l’iconique place Vendôme à Paris ? « Jean comme Thierry Holemans étaient des précurseurs. Et le second n’a pas hésité à prendre des risques incroyables pour développer comme pour préserver la maison. En ouvrant en effet une boutique place Vendôme, durant trois ans, avant de la revendre avec un bénéfice exponentiel. Également en me délivrant sa confiance et en me plaçant à la tête de celle-ci, alors que j’étais l’un des quatre joailliers de la maison. Mais aussi en se battant pour conserver un atelier de création en interne, au sein même de l’entreprise. Aujourd’hui, peu de boutiques en possèdent encore un. Car cela a un coût. Il faut fabriquer sans cesse, à la différence d’un atelier externe qui fonctionne à la commande, et donc payer les hommes, la matière première, les pierres et fabriquer du stock. Mais Thierry Holemans tenait à faire perdurer ce principe et le savoir qui l’accompagnait. Savoir-faire que nous continuons de pérenniser. »
Que désire inspirer la maison de joaillerie à travers ses bijoux ? Un principe de pérennité, de beauté ? « En effet, en créant des bijoux qui demain pourront être transmis en tant que véritables pièces d’héritage. Mais aussi une notion d’excellence et de minutie. Il est fondamental d’être infaillible dans notre qualité de fabrication. Je sais d’où chaque pierre de couleur provient et je peux certifier de l’éthique derrière chaque diamant, issus d’un fournisseur qui collabore avec les plus grandes maisons à l’international. Cela fait partie des principes fondamentaux de la maison, au même titre qu’un travail à l’ancienne, à la main, sans cire ni cadre, mais avec un bloc d’or qu’on lamine, étire et transforme. »
Que souhaitez-vous à Holemans pour l’avenir et pourquoi pas, pour les cent prochaines années ? « Dans mon métier, ce qui m’a toujours passionné, c’est de transmettre et partager mes connaissances en fabrication. Mon grand questionnement aujourd’hui est de savoir comment transmettre une telle maison. En préservant une continuité et un code de conduite. Une éthique. Quand on arrive ici le matin, on travaille tous à mettre le lieu et le décor en place, à passer un coup d’aspirateur. On vit ici, on y passe tellement de temps que c’est notre deuxième maison et l’on en prend soin, c’est un principe de collaboration essentiel. Il n’y a pas vraiment de hiérarchie, plutôt du compagnonnage. Des valeurs qui tombent malheureusement dans l’oubli. Je souhaite transmettre un jour Holemans à quelqu’un qui aimera profondément la marque mais aussi ses valeurs et son âme et souhaitera continuer à former d’autres talents. »
Quelle est l’essence d’un beau bijou, d’une pièce à part, selon vous ? « Pour moi, au-delà des pierres et de la conception, c’est la personne qui la porte et celle qui la crée. On peut faire des bijoux magnifiques avec un simple morceau de bois. Un beau bijou est aussi avant tout la création de quelqu’un qui l’aime. Le reflet de l’amour, que l’on insuffle dedans. »
FILLES À PAPA - Quand l’audace sublime le style
FILLES À PAPA
Quand l’audace sublime le style
Mots : Barbara Wesoly
Photos : DR
C’est une success story belge qui s’est construite loin des sentiers battus et des lieux communs de la mode. Celle de Carol et Sarah Piron, les sœurs derrière le label FILLES À PAPA, dont l’atypisme créatif, le vestiaire sublimement décalé et l’alliage contrastant de streetwear et luxe, sont la signature depuis 12 ans.
En un peu plus d’une décennie, leur nom s’est imposé comme une référence, dans notre pays comme à l’international. Leur style également. Décomplexé et éclectique autant qu’il est flamboyant, pointu et féminin. De FILLES À PAPA lancé en 2009 à F.A.P, transformation opérée en 2020, symbolique de l’évolution du label après dix ans d’activité, en passant par TOMBOY, seconde ligne axée sur des basiques revisités, Carol et Sarah Piron dessinent à quatre mains l’histoire de cette griffe phénomène, superbement impertinente et libre.
Avec quelles influences mode avez-vous grandi ? « Nous sommes des filles des années 2000 et cette période nous a toujours inspiré : les tracksuits, les crop top, les jeans ultra taille basse et le grunge avec les chemises en flanelle à carreaux, les mailles oversized ou encore les varsity jackets… toutes ces pièces qui font partie de notre vestiaire. C’est sans nostalgie qu’on appréhende et traduit cette période néo 90’s à travers des hybridations de styles. En parallèle, on a grandi avec les ouvriers de notre père, les camions, dans le zoning industriel près de Liège. Puis été élevées à la sauce artistique liégeoise… les party harders, le graffiti, les Big Girls Don’t Cry (crew de filles indépendantes qui n’ont pas besoin de l’aval de leurs grands frères). On finit alors par imaginer la mode qui nous manque, reflet de notre vie de jeunes adultes et des rencontres fortuites ou organisées qui font nos jours et nos nuits. L’hyper réalisme de la rue, l’énergie du clubbing, le mix parfois improbable de la littérature et du hard rock, comme une route aux multiples embranchements, comme un paysage aux multiples chaos. »
De là est né le désir de créer votre propre label ? « A la fin de nos études respectives (Sarah en stylisme et Carol en art graphique, nous avions envie de nous lancer dans un projet en commun, un projet de sœurs… l’Aventure FÀP s’est créée intuitivement, comme une évidence. Nous revenions d’une année passée aux États-Unis. C’était l’époque où les « filles de» monopolisaient les tabloïds avec leurs sorties mondaines et leurs écarts de conduite. « « FILLES À PAPA » fait référence aux jeunes filles de bonne famille. Or, au travers de nos créations et de notre image, notre désir est de bousculer la bienséance de ce nom. ». En 2020, FILLES À PAPA a fêté ses 10 ans. La marque a évolué et nous avons symbolisé ce changement en transformant FILLES À PAPA en F À P, plus direct, plus minimaliste mais aussi plus elliptique. »
Comment fonctionne concrètement votre duo ? « Pour tout ce qui est création, on travaille à quatre mains. On échange sur nos envies, nos inspirations, chacune essaie de convaincre l’autre. C’est un travail à 200% pour chacune de nous. C’est parfois assez explosif, mais on se fait avant tout confiance. Souvent, pas besoin de poser les mots pour se comprendre. Nous sommes en plus complémentaires et travaillons de manière intuitive. FÀP c’est vraiment une histoire qui s’est écrite à deux. L’une sans l’autre, nous n’aurions pas pu en arriver là. »
Le style de FÀP en quelques mots ? « C’est une mode d’attitudes, du streetwear harmonisé sur une vraie base féminine, un côté sexy et je m’en-foutiste complètement assumé. Le label révèle naturellement un esprit outsider. Un style, un humour, une attitude, une manière d’être là où ne vous attend pas. On ne peut pas nier notre amour du paradoxe. On aime jouer sur le mariage des contraires tant au niveau de nos créations qu’à travers notre image. Mixer les ingrédients que tout semble éloigner, pour créer un entre-deux plus nuancés, plus complexe. On passe d’une référence à l’autre, c’est décomplexé. »
Le lancement de TOMBOY était-il l’occasion de vous réinventer une nouvelle fois ? « A l’origine, il s’agissait d’une pièce unique du vestiaire FÀP SS2013 : un t-shirt avec un grand aplat bleu et les lettres rouges TOMBOY en capitales. C’est avec cette saison que notre développement à l’international a explosé et que l’on a vu de nombreuses personnalités comme Rita Ora, Jourdan Dunn, Cara Delavigne etc…. porter ce statement TOMBOY. Des années après, nos clients nous demandaient toujours ce t-shirt TOMBOY. Alors, pour aller plus loin que la simple réédition, nous avons lancé une ligne entière autour de ce message et code typographique. Nous avions envie d’une ligne plus basique, plus « straight to the point », que tout le monde peut s’approprier. »
Vous lanciez FILLES À PAPA en 2010, 12 ans plus tard, quel regard portez-vous sur votre parcours, et sur ce succès belge comme international ? « 12 ans et 28 collections qui se sont enfilées, une aventure intense, haute en couleur, en rencontres, il y a eu de la déception aussi, mais certainement des joies immenses et surprises inconcevables. Et puis, il y a surtout cette force et cette envie de créer qui est là depuis toujours et qui nous unit Sarah et moi. On a appris sur le tas et par la force des choses c’en est devenu notre métier. Oui, le soutien des acheteurs internationaux, de la presse et de certaines personnalités ont permis à FÀP de se développer et d’acquérir une visibilité internationale, mais nous restons avant tout un label indépendant, basé à Liège avec une équipe à taille humaine, respectueux de la création.
Qu’est-ce qui, selon vous, différencie FÀP des autres marques ? « A contrario des propositions trop safe de la plupart des marques, FILLES À PAPA propose un vestiaire à la fois très identifiable et transversal. Une ou deux idées n’ont peut-être pas vu le jour mais en général nous suivons nos envies sans nous poser la question de savoir si nos collections vont être too much ou pas. FÀP c’est pour des femmes qui aiment la mode et qui osent ! »
Retrouve-t-on aussi une part de « Belgitude » dans vos créations ? « Peut-être que cette note d’humour belge et le second degré que l’on retrouve à travers nos créations renvoient à la notion de Belgitude et très certainement au cynisme de notre époque. Une influence liégeoise en tout cas, clairement. Liège est la ville « off tracks » par excellence, dans laquelle l’hospitalité et l’humour typique à la Belgique se superposent à une forme de désinvolture créative que l’on retrouve dans notre travail. »
Comment imaginez-vous l’avenir de FILLES À PAPA? « Le label n’a jamais été une marque de mode « normée », préférant transgresser les codes esthétiques, faire jaillir l’inattendu. Être radical et ne rien s’interdire, mélanger les genres, les idées et les arts, décloisonner les idiomes : c’est le fil rouge de FÀP. Dans cette optique, le nouveau format s’affranchit des saisonnalités et propose des collections plus réduites auxquelles viennent se greffer des projets réunissant artistes et créatifs. »
Et si vous ne deviez chacune conserver qu’une pièce du dressing FÀP ? « Il y a tellement de pièces iconiques à travers toutes ces saisons ! Comme des basiques de la garde-robe revisité avec une signature forte… cette dernière saison, ce seraient nos boots cowboy avec une patte retournée et rebrodée du motif western qui nous avons déclinés dans de multiples couleurs et matières pour cet hiver ou encore en denim délavés pour courir les festivals cet été. »
Les mots d’amour de Dazibao
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Les mots d’amour de Dazibao
Mots : Barbara Wesoly
Photos : DR
Célébrer le lien, le cœur qui bat, la naissance d’un enfant ou être le joli rappel d’un évènement marquant. Dazibao a fait de l’amour, la raison d’être de ses bijoux. A l’occasion du lancement de la nouvelle collection baptisée « Moments », Camille Coppens, sa créatrice évoque tout en délicatesse l’essence de la marque belge.
Transmission
« J’ai toujours aimé porter des bijoux. Un lien partagé avec ma mère et ma grand-mère, toutes deux très coquettes également. Mon beau-père travaillant dans le domaine du diamant, j’ai grandi en étant baignée dans ce milieu particulier. Mais je n’avais pas d’attrait particulier pour les parures précieuses, plutôt tendance à m’acheter plein de bijoux fantaisie. Et puis, pour mes seize ans, j’ai reçu un collier, avec un petit diamant. Je le portais sans cesse, le gardais en permanence tout contre ma peau. Et j’ai adoré cette sensation de posséder une superbe pièce, qui conservait toute sa brillance et demeurait magnifique, à l’épreuve du temps. En parallèle, j’ai commencé à aider dans les bureaux de mon beau-père, fascinée par cet univers aux matériaux si précieux. Et plus j’œuvrais dans la société, pénétrant ce monde qui me semblait magique, plus il me devenait accessible et me donnait envie de créer ma propre marque. »
Singularité
« Le domaine du diamant est un monde fermé et intimidant. La compétition y est rude et il est dès lors d’autant plus difficile d’y imposer sa différence. Après avoir rejoint une école de communication à Bruxelles et étudié le management à Barcelone, je me suis formée à la gemmologie. J’ai choisi de me lancer, de prendre le risque, encouragée par la chance inouïe d’avoir une porte d’entrée dans ce secteur où l’on privilégie toujours la transmission familiale et où la réputation est essentielle. Pour me démarquer, j’ai décidé de faire du sur-mesure ma marque de fabrique. Avec pour slogan « You are the designers, we are de crafters » (vous êtes les créateurs, nous sommes les concepteurs ). L’optique étant d’offrir à nos clients de laisser libre cours à leur imaginaire pour concevoir le modèle de leur rêve, à prix abordable et ultra-compétitif, 100% fait maison et fabriqué à Anvers. »
Précieux
« Nous œuvrons uniquement avec du diamant naturel. Il demeure ma pierre de prédilection, ma préférence. De par sa valeur incroyable, son intemporalité et sa capacité à traverser le temps en conservant toute sa beauté. Si la première collection de Dazibao « Oui », n’était centrée qu’autour de lui, aujourd’hui, nous travaillons également avec de magnifiques pierres précieuses et semi-précieuses colorées, comme des tourmalines ou des saphirs aux multiples teintes. C’était l’occasion de proposer d’autant plus de possibilités et d’inspirations à nos clients. »
Intimité
« Ceux qui viennent me voir, le font avec le désir d’offrir ou de s’offrir un cadeau précieux. Et pour moi, le bonheur de les accompagner dans un moment heureux et souvent essentiel de leur existence. De partager cette rencontre autour de la conception d’un bijou. Chaque week-end je reçois d’ailleurs des messages m’annonçant : « Elle a dit oui » ou « Le bébé est né ». Il y a un côté terriblement humain qui me fascine et s’il s’agit d’une bague de fiançailles, je ne manque jamais de questionner sur comment la demande va se réaliser ou ce qui est prévu pour le mariage. Tout comme il m’arrive aussi de soutenir ou de réconforter en cas de refus. C’est mon rôle d’être à l’écoute et complice. C’est toute la beauté du sur-mesure. »
Création
« Certains arrivent à l’atelier avec une idée très précise de ce qu’ils souhaitent, d’autres au contraire, désirent être guidés, épaulés. Lors du premier rendez-vous, je présente toujours une sélection de pierres desserties, pour qu’ils puissent voir leur rendu. Ils peuvent ainsi les observer à la loupe et comprendre les critères qui font varier les prix. Ils choisissent alors la ou les leurs et suivant leurs instructions, je dessine ensuite le modèle. La production elle, dure trois à quatre semaines. Certains clients reviennent plusieurs fois, d’autres se décident directement. Ce sont des bijoux précieux, que l’on va porter toute sa vie. Il est donc d’autant plus essentiel pour moi de les conseiller le temps nécessaire. Dazibao propose aussi des collections déjà prêtes et offre la possibilité de retravailler des pièces existantes, notamment des bijoux de famille. Quel que soit le cas, j’y insuffle une part de mon style, avec des proportions délicates et raffinées, des anneaux fins et des finitions irréprochables. »
Union
« C’est pour moi, une manière de sceller son amour, une déclaration ultime de ses sentiments. J’adore les mariages. Ils me fascinent et m’émerveillent. C’est pourquoi ce gage d’amour était à l’origine de mes premières créations. Mais l’essence de Dazibao s’étend bien au-delà, avec le souhait de rendre le diamant abordable et portable dans la vie de tous les jours. De créer des bijoux qui collent à la peau et au cœur, représentant un évènement heureux ou gravant à tout jamais un moment clé d’une vie. »
Essence
« Je ne voulais pas que mon nom fasse figure de signature. Je lui préférais un mot original, avec sa propre histoire. D’où le choix de Dazibao, qui est le nom chinois donné à une affiche, un journal, rédigé par un simple citoyen, sur un sujet de son choix. Une publication libre, pouvant être conçue par tout à chacun et représentant donc à merveille le concept et l’âme de ma marque. »
Moments
« C’est ainsi qu’est baptisée la nouvelle collection de Dazibao, sortie ce printemps. Elle dépasse le cadre de l’engagement et des fiançailles, pour avec le souhait d’accompagner toutes les occasions. Elle rappelle ces moments charnières, qu’il s’agisse de la naissance d’un enfant, d’un mariage ou de la volonté de s’offrir un cadeau à soi-même pour fêter un cap symbolique. Et l’on continuera à décliner ces « Moments » au fil des saisons, avec à chaque fois cinq nouvelles bagues. Cette première édition se compose de pierres colorées et lumineuses. Comme tous nos bijoux, ils ont des prénoms pour appellations. Ceux de femmes qui m’ont marqué.»
Féminité
« Les bijoux sont pour moi, intrinsèquement liés à l’élégance et à la féminité. Et je suis heureuse de savoir que je contribue à sublimer les autres femmes, à booster leur confiance en elles. En créant leur pièce de rêve, je crée aussi la possibilité de porter un bijou unique. A mes yeux, cela n’a pas de prix. »
Parure
« Ma parure idéale est élégante, toute en simplicité, habillant n’importe quelle tenue tout en racontant une histoire. Mes inspirations, je les puise dans la mode, l’art et tout ce que j’observe autour de moi. Je fonctionne au coup de cœur, mais aussi à l’écoute de mon public. Même si jusqu’ici je travaillais seule, j’imaginais toujours mes designs en pensant à ce qui plairait à mes clients, ce qui les toucherait. Aujourd’hui, après quatre ans de travail acharné et en solitaire, voir Dazibao grandir toujours plus, compter deux nouveaux collaborateurs et arriver bientôt dans un nouveau showroom à Bruxelles est le plus beau des accomplissements. Je rêve désormais d’exporter nos collections. Et aussi de demeurer dans une dynamique familiale en pouvant plus tard, qui sait, voir mes futurs enfants prendre la relève. Et continuer de transmettre cet amour du beau et du précieux. »
Paolina - Cette chemise qui rend chaque femme (encore plus) unique
Paolina
Cette chemise qui rend chaque femme (encore plus) unique
Mots : Servane Calmant
Photos : DR
La créatrice belge Macha Dormal avait déjà trois beaux gamins, alors elle a conçu une fille, Paolina ! C‘est le prénom solaire d’un micro label centré sur la chemise pour femme, métissée de couleurs ensoleillées et de motifs identitaires. Confectionnées en atelier en Belgique, ces pièces élégantes ont le chic de rendre la femme unique. Car si Paolina offre un large choix de motifs imprimés, chaque chemise est produite en petite quantité, 30 voire 60 exemplaires tout au plus, puis numérotée. C’en est fini d’être habillées toutes pareil !

Dans sa vie d’avant, Macha Dormal a fondé avec son mari et son beau-frère, Menssana, une société notamment active dans la livraison de paniers de fruits aux entreprises. Mais en 2020 arrive la Covid ! « Au tout début de la pandémie, j’ai décidé qu’il était temps d’écouter mes envies. La première chemise, je l’ai dessinée sans en parler à mon entourage, même pas à mon mari ! J’étais dans ma bulle. »
On rembobine. Janvier 2020, Macha Dormal dessine donc une première chemise, encouragée par son amie et créatrice Emilie Duchêne. La chanteuse Marie Warnant craque à son tour pour ce nouveau petit label belge à la signature forte, qui sera proposé en exclusivité chez Cachemire Coton Soie à Ixelles. Le succès est fulgurant. Il le sera aussi à Paris. La journaliste française Peggy Frey fait une story Instagram avec une chemise Paolina un dimanche soir et le lundi, Macha reçoit un mail enthousiaste du Bon Marché où la marque est désormais présente. Tout s’emballe.
Qu’est-ce qui fait courir Macha Dormal ? Quand on la questionne sur son inspiration principale, la créatrice replonge dans sa tendre enfance, terre d’insouciance au doux parfum méditerranéen. « Mon grand-père italien avait une maison en Espagne, en Catalogne, où je passais mes vacances. Il n’avait pas de piscine mais avait acheté une vieille barque de pêcheurs avec une coque en bois, qu’il avait baptisée Paulina. A travers mes yeux d’enfant, la mer, le soleil, les criques, toute cette légèreté, c’était le paradis. Ma mère affectionnait des chemises amples qu’elle portait aussi bien par-dessus son maillot, que le soir sur un pantalon… » De tous ces fabuleux souvenirs est née Paolina, une collection à taille unique qui insuffle aux femmes une certaine forme de liberté. « Je veux que chaque fille, femme, mère, mince ou plus forte, puisse s’approprier mes chemises. Le près du corps, ce n’est pas pour moi ! Une mode plus ample, plus fluide, est nettement plus classe. »
En tant que créatrice qui encense une mode consciencieuse et engagée, une mode qui a du sens, Macha Dormal a décidé de promouvoir le local et l’économie circulaire. A contrario des collections pléthoriques de nombreuses marques, elle privilégie un modèle de base qu’elle fait évoluer en fonction des saisons et de ses envies. Chaque chemise confectionnée avec un grand soin apporté aux finitions, dans un petit atelier de couture basé en Belgique, est produite à 60 exemplaires tout au plus, et ensuite numérotée ! Par ailleurs, si Macha Dormal achète certains de ses tissus chez des grossistes, elle privilégie surtout les fins de série voire ses propres chutes de tissus. Des chutes de tissus nobles qui ont notamment servi à la confection de trousses de toilette personnalisables, en collaboration avec la marque belge de soins botaniques Delbôve (la période de précommande est aujourd’hui clôturée). Et si Macha continue à décliner son modèle de base, elle réfléchit déjà à développer un autre type de chemise (deviendra-t-elle un jour la reine belge de la chemise ?) et poursuit également ses collabs, notamment avec la marque Thelma & Leah, pour des pyjamas relevés de touches délicatement féminines, l’ADN de Paolina. Aventure à suivre…
Le bon conseil de Macha Dormal
Mes pièces sont délicates – regardez toutes ces petites perles le long du col – et demandent d’être bichonnées. Je vous conseille donc de les laver à la main ou en machine à 20° C max et de les sécher à l’air libre.
Les points de vente de Paolina
Le Bon Marché et By Marie à Paris
Les hôtels de luxe Airelles Collection à Courchevel, Gordes et Saint-Tropez
L’e-shop Paolina
Karolin Van Loon - Précieuse Nature
Karolin Van Loon
Précieuse Nature
Mots : Barbara Wesoly
Photos : Britt Guns et Eline Verbeke
D’un écrin rocheux volcanique, la créatrice belge Karolin Van Loon extrait pierres et cristaux aux teintes irréelles, pour les entourer d’une enveloppe précieuse. De cette union naissent des bijoux solaires, hommages à la nature et à sa beauté aussi brute que fragile.

Elles semblent s’être constituées aux confins de l’univers tant leur profondeur rappelle celle d’un ciel à l’infinité étoilée. C’est pourtant au cœur de cavités rocheuses et magmatiques, profondément enfouies, que se forment les géodes qui composent les créations de Karolin Van Loon. Des minéraux cristallins, dont on peine à croire que la délicatesse représente ce que la terre possède de plus brut. Dépôts de quartz ou de calcite aux allures trésors. Un contraste qui nourrit la passion de la créatrice anversoise, fascinée par l’aura de ces pierres semi-précieuses, qu’il faut ouvrir pour découvrir toute la beauté qu’elles recèlent « Les géodes ont des milliers d’années. Elles naissent dans la lave et se révèlent, uniques, non traitées, non coupées, aussi sauvages et abruptes que la nature peut l’être. Aucune autre pierre n’est similaire ni ne possède la même énergie. Enfant déjà, j’étais subjuguée par les couleurs, les textures et les formes. J’entrevoyais de magnifiques connexions partout. Mais ma passion pour l’univers et les pierres n’a fait que croître lorsqu’en visitant une foire, j’ai découvert que je pouvais concevoir des bijoux à partir de ces matériaux bruts, notamment les géodes agates. »
L’éclat des dissemblances
C’est il y a huit ans, après la naissance de son troisième enfant et au sortir de 15 ans en tant qu’architecte d’intérieur que Karolin Van Loon a senti le besoin de se réinventer et de renouer avec la nature, avec laquelle elle ressentait une profonde résonnance. De laisser parler son intuition aussi, cet instinct qu’elle considère comme part essentielle de son processus créatif. « La terre nous offre sans cesse de nouvelles palettes de couleurs et de formes et pour créer, je m’abandonne totalement à la nature. Et à ces anciennes pierres extraites des mines, des pierres étranges et oubliées qui me plaisent tout particulièrement pour ces caractéristiques ». Des joyaux bruts qui se mêlent aux perles, des cristaux qui s’associent aux diamants, les uns révélant les autres, par l’éclat de leurs dissemblances . « Je vois un contraste dans mes pièces qui ressemble à l’identité de toute femme. Solide et puissante, mais aussi délicate » explique-t-elle.

Tomber amoureux
Des contrastes que cultive la créatrice avec des bagues, bracelets et pendentifs, à l’élégance atypique. Des talismans dont l’essence se cristallise dans l’émotion, indissociable de leur conception. « Je sens que mes pierres me donnent de la joie, de l’énergie. Et c’est leur but. Il faut chercher la pierre dont on tombe amoureux. Celle qu’on aimera si fort, si éperdument qu’on souhaitera l’acheter pour soi ou pour l’offrir à une personne chère. Imaginez un rayon de soleil, qui démarre comme une légère piqûre et se dilate lentement, jusqu’à devenir une lueur dorée qui vous engloutit, vous englobe totalement. C’est cette sensation de chaleur profonde que je souhaite que vous ressentiez pour un bijou. »
Esthétique multiple
Et si, pour Karolin Van Loon, la beauté est avant tout question « d’authenticité, d’être fidèle à soi-même, de puiser l’inspiration dans ceux qui gravitent autour de nous, de rester naturel et d’être heureux », elle fait rayonner cette définition au-delà de de la joaillerie, notamment avec une collection de vingt-quatre vernis à ongles vegan, baptisée « Les Couleurs de la Terre », s’associant à merveille à ses créations. Et tout prochainement avec le lancement de « La pochette », tout à la fois pochette de voyage, sac à emporter en soirée et écrin à bijoux. « J’adore créer des styles différents, des objets et des accessoires. » Et ainsi cultiver toutes les facettes d’une esthétique toujours raffinée mais aussi toujours à échelle humaine. Tout comme les cristaux employés par Karolin sont des accidents de la nature touchant au sublime, rares et singuliers, ses bijoux sont réalisés à petite échelle et avec savoir-faire par un atelier anversois, tandis qu’elle en suit chaque étape de fabrication. Un processus lui aussi précieux, hommage supplémentaire à l’ingéniosité et au maestria inégalables de la nature.

Les jolis jours de Mardi Editions
Les jolis jours de Mardi Editions
Mots : Barbara Wesoly
Photos : DR
Mêler intimement style et durabilité, tel était le souhait de Marie Smits en créant Mardi Editions en 2020, marque de prêt-à porter redonnant à l’élégance intemporelle ses lettres de noblesse mode. Deux ans plus tard, la griffe belge sort sa nouvelle capsule, La French Riviera, dont le nom s’accorde à merveille à ses créations solaires.

Après trois années et demie de collaboration, vous avez quitté la marque de maroquinerie belge Clio Goldbrenner pour lancer Mardi Editions. Quel a été l’impulsion qui vous a amené à concevoir votre propre marque ? « J’ai toujours aimé les vêtements, les belles matières. Déjà petite, je dessinais énormément de tenues. J’ai eu la chance de grandir dans une famille très ouverte à l’art et à la créativité. Mais terre à terre aussi. Mes parents souhaitaient que j’aie un bagage solide, quitte à me lancer ensuite dans la mode si je le désirais toujours. J’ai donc entrepris des études en business et management, qui m’ont conduit à un stage chez l’Oréal et ensuite à intégrer l’équipe de Clio Goldbrenner. Même si j’ai plus d’affinités avec les tissus qu’avec les cuirs, c’était extrêmement enrichissant et l’occasion de découvrir toutes les facettes du métier. Après avoir fait du marketing, mis en place le site internet, accompagné les processus de création, j’avais besoin d’autre chose. D’être stimulée, de nouveaux défis. Lors d’un voyage d’un mois en Australie, j’ai découvert de nombreuses belles marques engagées et j’ai réalisé qu’il était possible de concevoir la mode sublime et responsable dont je rêvais depuis si longtemps. Cela a tout changé. Et a fini de cristalliser ce désir de me lancer. »
Durabilité, éco-responsabilité, faible impact environnemental ont donc toujours fait partie intrinsèquement de votre projet ? « Oui, absolument. Je viens d’avoir 30 ans, j’ai grandi dans les années 90 et comme tous ceux de ma génération, je suis très préoccupée par les enjeux climatiques. Je cherchais des alternatives éthiques et responsables pour m’habiller, mais n’en trouvais aucune. C’était un vrai dilemme personnel. Et le projet s’est véritablement concrétisé lorsque j’ai eu l’idée d’utiliser des fins de stock de tissus pour fabriquer mes créations. Ils représentent 90% de la matière que j’utilise et proviennent de grandes maisons ou de fabricants de tissu. Je les choisis au coup de cœur et leur donne une seconde vie. C’est magnifique d’un point de vue durabilité mais parfois frustrant car il m’arrive de ne pouvoir produire que 50 manteaux ou pantalons issus d’un sublime tissu, alors que j’aurais rêvé d’en créer deux fois plus. Mon contrepoids à ce principe est d’avoir en parallèle développé depuis l’année dernière une collection de basiques qui restent constamment disponibles et que je fais produire en Europe, dans des matières organiques, bio, recyclées et uniquement en marine, blanc et noir pour qu’ils demeurent les plus intemporels possibles. »
L’intemporalité, est-ce pour vous la marque de fabrique de Mardi Editions ? « Mardi, à mes yeux, c’est une idée de simplicité auquel on ajoute un twist. Des pièces aux coupes droites, destinées à toutes les femmes, qu’elles aient 20 ans ou 70 ans. Que l’on peut mixer aisément à celles que l’on possède déjà et réinventer à l’infini. Je mise sur des modèles simples et élégants mais avec du peps et qui demeurent tendances. J’adore le monochrome et élabore donc chacune de mes éditions autour d’un coloris thématique. Je ne me calque pas sur les tendances, même si en férue de mode je les étudie de très près. Je préfère les revisiter et suivre mon intuition, mon propre chemin.
Quel sens se cache derrière le nom de votre griffe ? « Je désirais concevoir des vêtements que les femmes allaient pouvoir porter au quotidien et j’aime la simplicité. Dès lors le nom Mardi y correspondait parfaitement. Le mardi fait partie de la vie de chacun mais tout le monde se l’approprie différemment. J’aimais l’histoire que l’on pouvait (s’)inventer autour de ce jour et souhaitant réaliser de beaux basiques intemporels, cette date revenant dans un cycle continu y correspondait parfaitement. Et puis, c’est à une lettre près de mon prénom, donc un joli clin d’œil. Le terme Editions raconte mon souhait de ne pas envisager la mode par collections ou saisons mais par capsules de quelques modèles. Je ne veux pas prôner la surconsommation mais revenir à une production plus raisonnée. La sortie et le nombre de pièces de mes éditions est directement fonction des tissus disponibles. Et j’apprécie ce choix à contre-courant de l’obsession de produire toujours plus. »
D’où proviennent vos inspirations ? « Des matières tout d’abord. Je flashe sur une couleur, un toucher et je réfléchis à la meilleure manière de les sublimer et les magnifier. Je travaille beaucoup la laine, en jupe ou en tailleur, en crêpe aussi, ainsi que la soie. Mes influences sont également assez rétro et japonisantes et correspondent à ce que j’aurai aimé avoir dans ma garde-robe. »
Comment envisagez-vous l’avenir de Mardi Editions ? « Je ne raisonne pas en ces termes. Je ne veux pas me projeter trop loin et préfère savourer cette aventure exceptionnelle et saisir les opportunités. Je crois très fort en la vie et dans les opportunités qu’elle place sur notre route. Ainsi qu’en ma petite voix intérieure. Ouvrir une boutique n’était au départ pas prévu dans mon business plan. Mais un jour où je faisais mes courses, dans mon quartier du Châtelain, à Bruxelles, j’ai vu coller une affiche juste en face, présentant deux commerces à louer. J’ai alors imaginé un lieu qui serait tout à la fois bureau, espace de stockage et boutique. Même si l’ouverture en a été un peu chaotique à cause du premier confinement qui a démarré une semaine avec la fin des travaux, c’est une magnifique vitrine, qui me permet de nouer des liens sans pareils avec mes clientes, de découvrir ce qu’elles aiment vraiment. Et j’ai fait en sorte que le lieu me ressemble, en y mettant mon parfum, les meubles de ma grand-mère. C’est un retour à l’humain plutôt qu’à l’aseptisé des grandes chaînes. Et de là, un retour à la durabilité, au coup de foudre pour un vêtement mais aussi pour une philosophie. Ce que je souhaite à Mardi Editions se résume assez dans le choix du nom de mes dernières éditions, la French Riviera et Bright Horizons. Un souhait que je formule pour ma marque mais aussi globalement. Ces deux années ont été très sombres et le sont hélas encore vu le contexte géopolitique et j’aspire à un retour à la vie et à de jolis horizons, au soleil. C’est ce que j’aimerais insuffler pour ce futur à venir, via Mardi. Un bol d’air pur, de lumière, de couleurs. Un bout de ciel bleu. »
Dans l’univers précieux de Magda Lenova
Dans l’univers précieux de Magda Lenova
Mots : Barbara Wesoly
Photos : DR
Après une carrière de mannequin, Magda Lenova a choisi d’explorer beauté et esthétique depuis l’autre côté du miroir, en concevant des bijoux précieux. Des parures délicates et raffinées, fabriquées au sein d’un atelier anversois.
Quel est votre rapport à la féminité, vous qui créez des parures qui subliment celle-ci ?
« J’ai toujours été sensible à la féminité et à l’élégance des femmes. J’ai d’ailleurs grandi auprès de femmes qui adorent l’être. Ma grand-mère et ma maman sont très féminines. J’en ai hérité et je l’assume pleinement. »
Les femmes qui vous entouraient aimaient dès lors les bijoux ?
« Je me souviens qu’enfant, mon passe-temps favori était de me déguiser. Je rêvais de devenir chanteuse. J’allais dans la garde-robe de ma grand-mère et y choisissais les robes les plus voyantes et les bijoux les plus brillants pour « faire le show ». Babcia, comme je l’appelais et qui signifie mamy en polonais, était très coquette et l’est toujours. Elle avait une grande boîte à bijoux, remplie de longs colliers de perles. Maman aussi est fan de bijoux et je suis fière qu’aujourd’hui, elle porte les miens. »
Vos racines polonaises laissent-elles leur empreinte dans vos créations ?
« Je suis née en Pologne mais j’ai grandi à Bruxelles, qui est ma ville de cœur. J’attache une grande importance à mes origines mais je m’inspire plutôt du monde qui m’entoure au quotidien, de mes voyages. Je suis également une grande passionnée de décoration et d’art. J’aime les choses structurées, linéaires. Et souvent j’imagine mes créations en partant d’une histoire, que j’ai envie de mettre en avant. Mais cela peut aussi être sous l’influence d’un tableau, d’une architecture et même d’un vêtement. Je dessine des pièces sans forcément suivre de code mais plutôt la sobriété des lignes. »
Quel est pour vous l’essence du bijou idéal ?
« Une pièce intemporelle, dont on ne se lasse pas. Qui se porte aussi bien la journée que le soir. Devant être avant tout confortable et ne pas forcément suivre les tendances. Un bijou est pour moi synonyme de sentiments, d’attachement, de moments marquants, mais également un accessoire de mode à part entière. »
Quelle est votre vision de la beauté ?
« La beauté est une énergie solaire, positive, provenant souvent de l’intérieur. Pour moi, c’est un magnétisme inexplicable, propre à chacun. Bien plus qu’une plastique parfaite, un tempérament, une attitude. »
Que conservez-vous comme héritage de votre passé de mannequin ?
« J’ai été propulsée dans le monde de la mode à l’âge de 15 ans. J’ai beaucoup voyagé et fait de magnifiques rencontres. Au début, par souci d’économie, je posais d’ailleurs pour les photos de mes propres collections. Ça a été un gain de temps grâce à mon expérience, mais aujourd’hui, ce qui me plait, c’est d’être de l’autre côté de l’objectif. »
C’est d’ailleurs votre rôle d’égérie pour Maison Mauboussin qui a révélé votre passion pour la joaillerie.
« Oui, c’est grâce à ce rôle que j’ai pénétré pour la première fois dans le monde des pierres précieuses. Ce qui manquait alors à mon épanouissement était de créer. J’avais envie de fonder ma propre boîte, d’élaborer une image, d’imaginer un produit et le réaliser. Étant sensible au raffinement, la joaillerie a été une évidence. L’idée a alors mûri en moi et donné naissance à ma marque, quelques années plus tard. »
Êtes-vous entourée d’une équipe prenant part à chaque étape de création et fabrication ?
« N’étant pas du milieu, j’ai d’abord dû apprendre les bases : la taille, les couleurs, reconnaître les vraies pierres, etc… Cela m’a permis de rencontrer des professionnels avec qui je collabore aujourd’hui. Je dessine moi-même les collections sous forme de croquis. Une personne élabore ensuite les dessins techniques et plusieurs petites mains donnent naissance à mes bijoux. J’aime le côté artisanal de ma marque. »
L’ensemble du processus de fabrication se déroule-t-il à Anvers ?
« Oui et j’y tiens. C’était important pour moi que tout se passe en Belgique et que je puisse contrôler chaque étape. Mes bijoux sont comme mes bébés et j’aime les savoir non loin de moi. »
Comment imaginez-vous le futur de votre marque ?
« Je suis en constante recherche de nouvelles collaborations, dans le cadre de mon concept « Brillante Rencontre », qui utilise l’art comme présentoir pour mes bijoux. Et je suis actuellement en train de finaliser ma dernière collection, qui sortira au mois de février. Stay Tuned ! »