NiiD crée une histoire qui vous ressemble
NiiD crée une histoire qui vous ressemble
Mots : Agnès Zamboni
Derrière le nom de NiiD, un couple professionnel d’architectes d’intérieur qui capte vos envies et vos besoins : Florence Vincent et Grégoire Beetz nous parlent d’architecture mais aussi de la ville qu’ils ont élue pour vivre et travailler, Namur, empreinte d’une belle qualité de vie.
Pourquoi NiiD ?
« Nous avons choisi un concept qui fait référence au cocon, dans sa consonance et son graphisme. Nous désirions aussi intégrer la notion de besoin (need en anglais) car toujours à l’écoute de nos maitres d’ouvrage. Nous œuvrons à l’harmonie des espaces et veillons à mettre en valeur l’âme et la beauté des lieux, notamment au travers de l’apport de lumière naturelle, des études d’éclairage, de l’acoustique, de l’équilibre entre les différents matériaux, des menuiseries intérieures, des couleurs. Ces éléments sont essentiels à la mise en scène de chaque espace. Nous accompagnons nos maîtres d’ouvrage, à chaque étape de leur projet de rénovation, d’extension ou de construction, que le projet soit partiel ou complet, tant dans le domaine privé, que dans le secteur commercial (Horeca , retail), médical, ainsi que dans le cadre d’aménagement de bureaux.
Quels parcours respectifs avant de vous associer ?
Florence : « J’ai étudié l’architecture d’intérieur et le design à l’école Saint-Luc de Bruxelles.
Puis j’ai eu envie de découvrir d’autres horizons et j’ai eu l’opportunité de partir à New York et de travailler dans un bureau d’architecture à Manhattan. De retour à Bruxelles, j’ai collaboré avec des agences renommées et me suis rapidement installée à mon compte.
Grégoire : « J’ai obtenu mon diplôme d’architecture intérieure & design au CAD à Bruxelles où j’ai également enseigné. Après mes études, j’ai passé une année de stage à Milan dans le bureau AMDL du designer et architecte, ‘’Michele De Lucchi’’. J’ai travaillé dans divers bureaux d’architecture, au Luxembourg et à Bruxelles, avant de m’installer à mon compte.
Comment est née votre agence ?
« Nous étions déjà amis. NiiD est né en 2012
d’une belle complicité, composée de tempéraments complémentaires. L‘émulsion de nos univers apporte à chaque projet une grande créativité. Kathleen, notre précieuse collaboratrice, intervient également dans l’élaboration de nos projets ».
Comment rester amis quand on travaille ensemble ?
« Le dialogue, c’est la clé pour régler les problèmes qui surgissent, inexorablement. L’écoute que nous offrons à nos clients, nous la pratiquons aussi l’un avec l’autre. Bienveillants, nous sommes embarqués dans le même bateau. Nous visons le même objectif et le sourire des maitres d’ouvrage à l’aboutissement de chaque projet ».
Pourquoi avoir choisi Namur ?
« Nous sommes tombés amoureux de Namur au travers de nos conjoints respectifs. Nous aimons cette ville qui est en pleine évolution. Notre jeune bourgmestre, Maxime Prévot, très dynamique et impliqué dans le développement notamment numérique de cette ville d’eau, a réveillé le Grognon, un quartier entre Sambre et Meuse, où se construisent des projets culturels, des restaurants, des salles de spectacles, des espaces détente … avec l’Enjambée, la passerelle cyclo-piétonne qui relie Namur à Jambes et atterrit au pied de la villa Balat. Le quartier des Casernes est également en plein chantier et prépare sa renaissance. »
Le Golf de Rougemont, une belle aventure ?
« En collaboration avec A2architectes, nous avons orchestré la rénovation totale du château et de son restaurant, en passant par la boutique, les vestiaires et les espaces pour les séminaires… Le chef étoilé Pierre Résimont y a installé l’un de ses restaurants, Le Green de l’Eau Vive, ouvert à tous, golfeurs ou non ! Quant au bâtiment, nous lui avons redonné son lustre d’antan. Nous avons mis en relief les éléments anciens et remarquables. Les touches contemporaines mettent en valeur la beauté originelle du manoir et composent des contrastes intéressants. Le resto offre une ambiance très feutrée car nous avons particulièrement travaillé l’acoustique. Et les vues à 180° sur la vallée de la Meuse.
Qu’avez-vous fait pendant le confinement ?
« Outre nous consacrer à nos 3 enfants respectifs, cette parenthèse nous a permis d’avancer à bureaux fermés sur nos projets. Le secteur de la construction étant à l’arrêt, nous gardions le contact avec nos clients par vidéo-conférences .
Comment s’est passée la reprise ?
« Notre métier a repris de plus belle. Nous avons ressenti très vite une grosse demande dans le secteur résidentiel. C’est compréhensible au regard de la situation qui a mis le focus sur nos lieux de vie, ses manques, ses possibles embellissements. La même réactivité a été ressentie dans tout le secteur.
Quelles nouvelles aventures dans vos dossiers ?
« Des projets insolites tel un gîte en pleine nature pour 30 personnes, la rénovation d’un manoir avec des cabanes en bois. Nous essayons de casser les codes du tourisme local, un secteur en pleine révolution. Nous travaillons également sur des projets à l’étranger, en Guadeloupe, des résidences secondaires en France (Côte Atlantique)…
Nous sommes impatients d’emménager dans nos nouveaux bureaux début décembre avec A2architectes. Nous avons entièrement rénové une superbe bâtisse de la fin du XVIIIème siècle, située en bord de Meuse, dans le quartier dit ‘’La Plante’’.
Frèreau, le nouveau projet des frangins Pani
Frèreau, le nouveau projet des frangins Pani
Mots : Servane Calmant
Photos : Anne Alexis
Ugo Pani, gérant des Jardins de Try Bara, s’est adjoint la complicité de son frère Luciano pour créer une nouvelle société, la bien nommée Frèreau. Leur objectif ? La construction de piscines sur mesure, harmonieusement couplée à l’aménagement approprié de leurs abords. Le all-in, la formule gagnante !
Depuis 40 ans, l’entreprise familiale lasnoise de Dominique Alexis rejoint par son beau-fils Ugo Pani, a imaginé et aménagé une kyrielle de terrasses, de chemins d’accès, de bordures, de murs et murets, de portails, de cloisons, de cabanes ! Moult poolhouses et abords de piscine aussi, mais aucune création de piscine n’est venue enrichir l’offre des Jardins de Try Bara. Jusqu’au jour où, le déclic…
« C’est le retour en Belgique de mon frère Luciano qui a précipité les choses. Après son périple en Nouvelle-Zélande, il n’avait aucunement l’intention de travailler dans un bureau ! (Rires). Pour ma part, en tant qu’architecte de jardin, j’ai souvent été frustré par la réalisation des abords de piscine, car l’intégration de la piscine à l’ensemble de la propriété n’était pas toujours harmonieuse, quand elle n’était pas carrément désaxée ! Nous nous sommes plus d’une fois arraché les cheveux, Dominique et moi, en concevant les abords d’une piscine existante. Etant un grand perfectionniste, j’étais devenu un grand frustré… », ironise Ugo Pani. Luciano, son frère, nous rappelle le contexte qui a également alimenté l’envie de créer Frèreau : « Depuis cinq années consécutives, la Belgique connaît des étés exceptionnellement chauds, et on note une augmentation du nombre de piscines dans les jardins. La crise du Covid-19 a également eu un impact positif pour le secteur. Si demain, les gens sont amenés à voyager moins ou moins loin, ils voudront profiter davantage de leur jardin et de leur piscine … »
Question d’harmonisation !
Ugo et Luciano lancent Frèreau, tout en préservant les activités des Jardins de Try Bara, évidemment ! « L’aménagement des abords d’une piscine fera toujours partie de l’offre des Jardins de Try Bara. Frèreau, en revanche, sera plus enclin à proposer un all-in piscine-abords parce que c’est, à nos yeux, le seul moyen d’avoir une véritable cohérence ! », nous confie Ugo, visiblement sur la même longueur d’onde que son frère. « Si l’espace piscine est un lieu de vie à part entière, alors il nécessite une vraie réflexion sur son implantation et sa composition harmonieuse avec le pourtour… », enchaîne Luciano.
L’autre atout du all-in piscine et ses abords saute aux yeux : Frèreau s’impose comme un interlocuteur unique, toujours à l’écoute du client et hyper réactif à tout changement de situation. Pas besoin d’être fin psychologue pour mesurer les avantages d’avoir un seul interlocuteur pour le gros œuvre et les finitions même dans les moindres détails ! Au fait, les frangins, la pente du terrain, est-ce un handicap, ou rien ne vous résiste ? « L’implantation d’une piscine est fonction du meilleur ensoleillement possible et de l’intimité par rapport au voisinage mais on analyse également la nature du sol et le dénivelé du terrain. La pente du terrain n’est pas un handicap, cela peut même aider à inscrire la piscine dans le paysage ! Frèreau a été appelé récemment pour aménager une piscine dans un vaste talus – un défi de génie civil que nous allons relever avec enthousiasme ! »
Si la satisfaction du client reste la marque de fabrique des Jardins de Try Bara, elle sera, de façon certaine, le moteur de Frèreau.
Rue du Try Bara 21 à Ohain
piscines@frereau.be
Clotilde Ancarani épate la galerie
Clotilde Ancarani épate la galerie
Mots : Marina Laurent
Photos : Mireille Roobaert
Tantôt sculptrice, tantôt peintre, Clotilde Ancarani est avant tout une artiste bruxelloise dont le talent ne cesse de se décliner, en ce compris sur de magnifiques pièces de mobilier. Si vous ne la connaissez pas encore, l’occasion vous est offerte de la découvrir lors de l’exposition qui lui est consacrée chez Arthus Gallery, Place du Châtelain, dès ce 1er octobre. En attendant, elle nous ouvre les portes de son splendide atelier, à un jet de pierre de l’ULB.
Belle, grande et distinguée, Clotilde nous accueille en cette matinée ensoleillée dans la cour qui borde l’entrée de la maison où elle travaille, entrepose et s’expose au regard des collectionneurs ou des professionnels qui déjà se passionnent pour elle. Au rez-de-chaussée de la maisonnée, des dizaines de sculptures patientent sous des peintures de grands formats de couleurs tantôt vives, tantôt sobres mais où toujours percole une touche de rouge. D’emblée, son allure fine tranche avec ses œuvres immenses. Le détail a son importance car c’est là que réside la clé pour comprendre l’essence de son travail, la contradiction ou l’opposition entre ses « sujets » – tous empreints de fragilité naturelle – et le traitement qu’elle leur impose en recourant à des matières lourdes, froides et âpres à travailler. A l’arrivée, une alchimie que l’on pourrait qualifier « d’oxymorienne » tant elle évoque la fragilité féminine du sujet perçue par nos yeux et la dureté et le poids masculins ressentie par nos mains. Symboliquement, ce n’est pourtant pas de l’homme et la femme dont il est question mais uniquement de cette dernière, celle avec un grand F, toutes ces femmes qui à la fois donnent la vie, construisent des carrières, des couples et des familles et qui, alors qu’elles paraissent plus fragiles que les hommes, se révèlent bien plus fortes qu’eux. Pas de revendication « féministe » encore moins conceptuelle derrière son travail, au contraire, Clotilde est une instinctive pour qui l’esthétique est capitale. Déambulant à présent entre les œuvres, elle déroule pour nous le fil de sa création, au départ des sculptures en forme de gouttes d’eau – inspirées par le ventre des femmes enceintes – avant de se lancer dans des « Robes » en bronze de toutes tailles et d’enchaîner ensuite sur des éventails. Plus tard, l’artiste ressentira le besoin de s’attaquer aussi à la peinture, une expression en 2D cette fois mais qui lui permettait de poursuivre plus loin son exploration de la couleur et de la lumière. Dans ses toiles, souvent de grand format, Clotilde Ancarani incorpore par petites touches des éléments naturels (sable, papier, bois, sciure…) et même des petits bouts d’elle-même, comme la dentelle de son propre voile de mariée ou celle de sa grand-mère.
Mais qui dit « femme » dit « vie » mais aussi « nature » et c’est ainsi que Clotilde Ancarani se lançait des années plus tard dans les motifs végétaux en s’accaparant tout d’abord une feuille de Ginkgo – l’arbre de vie- pierre angulaire d’un travail sculptural qui cette fois se déclinera en mode « fonctionnel », des tabourets, des tables mais aussi des luminaires et des chandeliers, qui s’enrichiront par la suite d’autres motifs tels les écorces, les branches, des papillons ou des oiseaux. Des œuvres utiles certes mais non moins sublimes et l’on reste coi devant les différents traitements qu’elle réserve au bronze, tantôt étincelant de mille feux, tantôt poli comme du vieux cuir de Russie, là aussi, Ancarani épate la galerie. Et si l’artiste milite pour un droit à vivre « au milieu du beau », pas question de se trahir pour autant, ses pièces sont créées en un nombre limité, 8 exemplaires maximum.
Après avoir été exposée au PAD ou au Design Miami Basel l’année dernière, Clotilde Ancarani exposera une cinquantaine d’œuvres à Bruxelles, l’occasion de découvrir ou redécouvrir cette artiste confirmée qui peint comme elle sculpte et sculpte comme elle peint.
www.ancarani.com
www.arthusgallery.com
Marc Corbiau
Rencontre sans filtre avec MARC CORBIAU
Mots : Nicolas De Bruyn
Cover : Christian Hagen
Il aime la matérialité, pourvu qu’elle ne soit pas arrogante ! Il aime la lumière, à condition de la sculpter. S’il construit des murs harmonieux, c’est avant tout pour que l’art s’expose, explose ! Rencontre avec Marc Corbiau, chef de file de l’architecture belge contemporaine, architecte préféré des collectionneurs d’art, lui-même grand amateur d’art contemporain.
Où puisez-vous votre inspiration ?
« Je suis né en aimant l’art. Et chaque rencontre m’a conforté dans cette voie. Je dois beaucoup à la famille Delville, des amateurs d’art contemporain, pour lesquels j’ai construit ma première maison en béton. Ils m’ont initié, ont formé mon goût pour l’art contemporain. Mes clients m’ont également ouvert l’esprit. Mes pairs évidemment : Le Corbusier, Ludwig Mies van der Rohe, Robert Mallet-Stevens. J’ai également été influencé par l’architecture moderniste des années 30 en Californie : Palm Springs était très inventive ! En Belgique, Jacques Dupuis, architecte borain d’après-guerre, avait un style inimitable, ses constructions étaient de la poésie condensée en matériaux … »
Les voyages forment l’homme…
« J’ai fait en effet de nombreux voyages initiatiques. Vu ce qu’il fallait voir. New York, la côte est des Etats- Unis, puis la côte ouest, Milan, l’Autriche, le Mexique de Luis Barragán et le Japon de Tadao Andō, son travail sur le béton, ses lignes radicales … Tous ces voyages ont nourri ma culture. Un architecte sans culture n’est pas un architecte complet ! »
Vous êtes un grand amoureux des jardins…
« Oui ! J’ai une grande connaissance des plantes, que je partage avec mes clients – le package est complet ! » (rire)
Bruxelles, ma belle ?
« Bruxelles est un trésor d’architecture ! Je suis très ému par l’architecture que l’on peut rencontrer dans le bas de la Capitale. En revanche, je suis atterré par la médiocrité que l’on peut y rencontrer ! Tous ces crépis blancs dans une ville hyper polluée – une aberration ! Et tous ces immeubles construits au rabais… J’ai construit deux immeubles avenue Louise. Le premier, en granit blanc. La plupart des granits jaunissent sous la pluie, or je voulais qu’il reste blanc. C’est un ami marbrier qui a déniché cette pierre rare qui fait toute l’élégance de l’immeuble … Toujours sur cette même avenue, j’ai rénové un immeuble des années 50 en un habitat élégant, en jouant sur des volumes en béton, en fonction de la disposition des appartements. La vérité extérieure exprime la vérité intérieure – il ne faut pas tricher ! »
« Aujourd’hui, de nombreux architectes jouent avec les matériaux et créent des collisions visuelles. La matérialité doit être présente, pas arrogante ! »
Qu’est-ce qu’une architecture réussie ?
« Celle qui procure une émotion, un sentiment de bien-être. Il faut privilégier l’harmonie des matériaux, et l’adéquation des matériaux à l’environnement de l’habitat, au paysage et à l’esprit du lieu. Je n’aime pas ce qui choque. Aujourd’hui, beaucoup d’architectes jouent avec les matériaux et créent des collisions visuelles. La maté- rialité doit être présente, pas arrogante ! »
Quand peut-on prétendre toucher à la perfection ?
« La perfection ? Il n’y en a pas ! C’est comme les religions, laquelle détient la vérité ? Et quelle vérité ? Les maisons que j’ai construites il y a 20 ans sont très belles, mais ce que je fais aujourd’hui est différent. La notion même de perfection – si elle devait exister – est toujours susceptible d’évoluer… »
Quel est votre rapport à la lumière ?
« Un habitat composé de quatre blocs de verre apporte trop de lumière – c’est désagréable, presque une agression pour les yeux ! De plus, c’est rarissime de trouver un terrain où tu as la paix, alors un jour, tu finis par mettre des stores et tu te retrouves dans un bocal fermé ! Mies van der Rohe a conçu la Farnsworth House en verre et en acier, mais elle est nichée dans un domaine boisé, et sa vocation a toujours été d’être une maison de week-end ! La lumière, c’est une matière, qui comme les autres matières, doit être travaillée, sculptée. Il faut trouver un bel équilibre entre le verre, le construit, les murs et la lumière. »
Ce qui fait courir Marc Corbiau ?
« Une recherche perpétuelle de l’harmonieux. Je suis féru d’art contemporain. Je crée des murs harmonieux, pour que l’art s’expose et explose. Les amoureux d’art le savent ! »
Son équipe ?
« Nous sommes quatre, c’est un petit bureau d’architecture mais très fusionnel. J’adore mon équipe. Sur base de mes croquis, Patrice Rossetti, mon Project Manager, est capable, en deux jours, de sortir ce que j’ai dans le ventre. Il dessine comme un dieu ! »
Quel regard portez-vous sur vos maisons ?
« Les gens qui habitent mes maisons sont de passage, les vrais propriétaires, c’est le temps. Et je suis assez fier de constater que mes maisons se vendent cher ! » (rire)
Le pire ennemi de l’architecte ?
« Son nombril ! Il faut s’en méfier ! »
Les multiples facettes de Charles Kaisin
Les multiples facettes de Charles Kaisin
Mots : Servane Calmant
Il expérimente l’espace, les formes et les matières. Il aime profondément l’humain, qu’il ambitionne de surprendre en l’invitant à vivre des expériences uniques. Il a réussi à développer sa singularité et à imposer sa créativité débordante au monde. Designer hyperactif, Charles Kaisin ne s’ennuie jamais. Son invité, non plus ! L’art, de toute évidence, est terriblement stimulant.
Charles Kaisin nous reçoit dans son loft bruxellois qui lui sert à la fois de lieu de vie et de travail, quelques jours avant son exposition Origami for Life au Kanal-Centre Pompidou. L’homme est exalté ! Son dernier projet est à peine bouclé, que le designer nous a déjà concoté une nouvelle surprise : un pop-up store habillé de 18.000 rouleaux de papier toilette ! A quoi carbure Charles Kaisin ? Au travail et à l’entraide.
Charles Kaisin est né à Devant-les-Bois, un hameau de la commune de Mettet, de parents extrêmement aimants, bien ancrés dans les valeurs de la terre, de la solidarité et de l’entraide. C’est l’éducation qui fait l’homme. Et les belles rencontres qui le nourrissent. Quand le jeune Charles Kaisin monte à Bruxelles, il est ce rat des champs qui découvre les rats des villes. « Je quittais le cocon familial, j’acquérais une vraie autonomie et j’assumais mon homosexualité… » Dans la vie, c’est important de bien se connaître, surtout quand, comme lui, on est un hyper actif qui a soif de connaissance.
Après des études d’architecture à Saint-Luc Bruxelles, Charles Kaisin se forme chez les meilleurs, chez le sculpteur britannique Tony Gragg, chez l’architecte français Jean Novel, chez le designer israélien Ron Arad. Autant de rencontres intéressantes, « stimulantes », il insiste sur ce mot. Il s’inscrit ensuite à l’université de Kyoto en section design où il apprend, notamment, la technique de l’origami. « Depuis la 2emoitié du 20e siècle, l’origami est inscrit comme cours obligatoire dans les écoles japonaises, pour apprendre aux jeunes la dextérité, la précision et le rapport à l’espace. »
Charles Kaisin va retenir la leçon, combiner origami et recyclage et créer deux assises iconiques, la Hairy Chair à partir de revues laminées par une déchiqueteuse de papier et le fameux K-Bench, un banc modulaire extensible qui se plie et se déplie au grès des envies de chacun, et qu’il a créé à partir du recyclage de journaux. Le designer belge aime également dessiner des objets fonctionnels (pour Val Saint Lambert, Royal Boch, Delvaux…) en interrogeant invariablement la matière, la forme, le processus créatif. Ce questionnement de l’objet, il le savoure, avec ses élèves de l’institut St-Luc à Bruxelles où il donne cours …
Comment Charles, l’hyperactif, a-t-il géré le confinement ? « Je n’ai pas décéléré pendant le confinement ! Enfin si, j’ai décéléré pendant 4 jours (rire), j’ai même appris à faire du pain au levain ! » Ensuite, Charles Kaisin se met à réfléchir à la manière dont il pourrait soutenir la recherche de traitements contre le Covid à Erasme. Fasciné par les plissages, il imagine Origami for life, une action artistique et participative où il invite tout un chacun à confectionner un origami, avec la promesse que les partenaires privés et quelques donateurs très généreux (un mécène, qui préfère garder l’anonymat, a sorti 20 000 euros de sa poche) verseront 5 euros à la Fondation Erasme, pour chaque origami envoyé…
25 personnes ont travaillé sur le projet Orgami for Life ! On connaît la suite : l’engouement du public est tel que Charles Kaisin reçoit… 18 000 origamis ! Il en espérait 10 000… Tous les visiteurs qui étaient présents les 13 et 14 juin derniers au Kanal-Centre Pompidou de Bruxelles, ont probablement ressenti à quel point Charles Kaisin aime vivre des expériences uniques, pour les partager avec autrui.
C’est cette quête de moments de vie exaltants qui nourrit également son concept de « dîners surréalistes » réservés, soyons honnête, à quelques happy few, collectionneurs privés, hommes d’affaires, têtes couronnées, … A chaque fois, des lieux prestigieux et/ou extravagants: la Banqueting House à Londres, le Palazzo Vecchio à Florence, le casino de Monte-Carlo en présence de la famille princière monégasque, les Bains de Bruxelles, mais aussi une rame de métro, un bois, une église, le toit d’un gratte-ciel … Derrière chaque plat, la signature d’un chef étoilé. Pour charpenter le tout, une thématique originale : l’utopie, le voyage, un poème de Baudelaire… Et pour l’effet waouw, une scénographie délicieusement affolante qui stimule les cinq sens ! Charles Kaisin y office comme metteur en scène, orchestrant chaque détail de la soirée, de la serviette de table aux costumes des serveurs, bluffant les convives, travaillant sans cesse l’excellence, exaltant le surréalisme si cher à son pays. « Même si je vis entre Bruxelles et Londres, je reste fier d’être Belge ! ». La bonne nouvelle qui clôture notre rencontre avec Charles Kaisin : la confirmation d’un « dîner surréaliste » à Bruxelles fin 2020 – début 2021 …
Vincent Van Duysen
Architecte belge parmi les plus influents et directeur artistique du géant du design Molteni & C, Vincent Van Duysen considère l’architecture et l’aménagement intérieur comme un tout. Acclamé sur la scène internationale comme une star, l’Anversois n’a pourtant que faire des strass et des paillettes. Au contraire, il revendique un art de vivre en harmonie avec le calme, le confort, la sensualité. En toute sérénité.
MOTS : NICOLAS DE BRUYN
PHOTOS : KOEN VAN DAMME
Il vaut mieux être simple et remarquable, que faux pour se faire remarquer ! Ce n’est pas Vincent Van Duysen qui nous contredira, lui qui retient de ses nombreux voyages, des rencontres fabuleuses avec des gens de peu qui ont pourtant pour eux l’essentiel : l’authenticité. Auteur de nombreux projets d’envergure en Belgique, à Londres, New York, Paris, Rome, Hong Kong, Vincent Van Duysen n’a jamais cessé de revendiquer son attachement à l’essentiel. « J’ai fait table rase de l’excessif, pour revenir à l’essentiel qui est source de tranquillité, de bien-être, de silence, de contemplation et d’interaction avec la nature… »
Se sentir bien chez soi, votre crédo ? « C’est essentiel d’identifier les besoins et désirs d’un client ! Qui est-il ? Pourquoi a-t-il fait appel à moi ? Ensuite, je façonne un lieu qui aide à se détacher de la surconsommation et de la pression de la vie. Les formes ne doivent pas créer d’obstruction dans l’espace. Quant aux matériaux, je les veux purs, dérivés de la nature, sensuels, texturés, expressifs ; des bois, des pierres, des peintures à base de chaux, des beaux tissus ou des textiles, pour créer des ambiances reposantes, inspirantes, sensuelles… »
« A l’ère de la surconsommation et du digital, j’aime cette idée de silence visuel ! »
Comment faites-vous parler les murs ? « C’est très physique ! J’aime la masse (la pierre, le béton, la brique) et le vide, et surtout leur juxtaposition ! Je commence toujours avec la masse, que j’évide pour architecturer des ouvertures et des espaces libres, qui sont autant d’axes visuels. La masse qui s’exprime de l’extérieur, se prolonge ensuite à l’intérieur, et devient des chambres et des espaces clos. Ce jeu de masse qui crée des surprises visuelles, est donc aussi très fonctionnel ! De surcroît, avec la masse, on se sent à l’abri, protéger. Et puis, il y a tout le plaisir de jouer avec les notions d’intérieur et d’extérieur, en fonction des envies de s’exposer ou non… »
Comment inspirer et être inspiré ? « C’est un processus sans limite. Tout m’inspire : un livre, un voyage, une rencontre, et mon équipe évidemment qui reste l’épicentre de la créativité »
Aujourd’hui, votre travail dépasse largement le cadre de l’architecture… « En effet ! Il y a trois ans, Molteni & C m’a demandé de dessiner leur stand au salon de Milan. Plutôt que de créer un showroom, je me suis inspiré des palais milanais avec leurs jardins secrets intérieurs où tous les espaces sont liés. Molteni était ravi ! C’est d’ailleurs après cette collaboration qu’ils m’ont proposé le poste de directeur artistique. J’ai pensé : mais que va faire un Belge chez Molteni & C, ce géant de l’ameublement de design, qui a travaillé avec les plus grands architectes, Aldo Rossi, Jean Nouvel, Tobia Scarpa ? La réponse est simple : j’y suis, et je fais même partie de la famille !
Comment envisage-t-on l’architecture et l’aménagement intérieur comme un tout ?
« Je crée des espaces pour que les gens y vivent ! Habitat et bien-être doivent être indissociables, l’architecture extérieure et le design intérieur aussi ! C’est un monde complet, Gesamtkunstwerk (l’art total), comme à l’époque du Bauhaus… »
En 2019, vous recevez le prix Henry van de Velde, sorte d’Oscar du design. C’est l’aboutissement d’un travail acharné ! « J’ai récolté les fruits d’un travail entamé il y a trente ans… Je suis fier, en tant que Belge, de voir mes projets également acclamés à l’étranger. J’espère continuer à inspirer le monde, tout en étant inspiré par lui… »
Un mot sur votre dernière réalisation, un vaste domaine viticole… « Un projet fabuleux ! J’ai été contacté en 2016 par l’entrepreneur Jan Van Lancker qui désirait cultiver du vin à Puurs, dans le Brabant flamand, pour y dessiner un chai. Je me suis inspiré de la typologie de la ferme flamande et de la linéarité des vignes, et je lui ai proposé un projet brutal et poétique à la fois, avec peu de matériaux, du béton, du bois teinté espresso, une toiture en bardage en bois, … A l’ère de la surconsommation et du digital, j’aime cette idée de silence visuel ! Jan a tout de suite accepté. Pour le mobilier, on a contacté De Belder Design, grand défenseur du mobilier brut, qui a épousé l’esprit du projet. Résultat : un bâtiment au caractère très terrien que les grains de lave utilisés pour tous les sols extérieurs contribuent à renforcer, avec une vue magnifique sur la nature. C’est plus qu’une exploitation viticole, c’est un lieu tranquille en communion avec son environnement, une vraie expérience sensorielle ! »
VINCENT VAN DUYSEN
Une nouvelle ère chez Marie’s Corner
La Maison belge Marie’s Corner, leader du « Tailor-Made », est réputée mondialement pour ses modèles iconiques, ses 700 références de tissus et ses finitions haut de gamme. En 2020, des nouveautés appelées à devenir de nouveaux best-sellers mais également l’avènement de services révolutionnaires telle que « MC Care », une garantie anti taches.
Rencontre avec Serge Silber, co-CEO qui nous relate leurs nouvelles tendances.
MOTS : ARIANE DUFOURNY
PHOTOS : FREDERIK VERCRUYSSE
MC Care, une garantie premium pendant 5 ans, 100% gratuite…
Désormais, « tous » nos modèles et « tous » nos tissus offrent une garantie contre les taches. Chaque pièce réalisée par nos Maîtres-Garnisseurs est traitée avec un produit anti-déperlant qui protège nos tissus en empêchant le liquide de pénétrer la fibre. Dès lors, un liquide renversé, comme du vin rouge, va former une bulle restant en surface permettant d’être épongée d’un coup de chiffon dans les 20 minutes.
Grâce à notre procédé de pulvérisation, l’aspect et le touché de nos tissus ne sont pas modifiés. Toutes les taches domestiques (humaines ou animales) peuvent être enlevées, excepté le vernis à ongles et la peinture. Notre technique unique assure zéro toxicité, garantissant la sécurité des enfants et des animaux de compagnie !
Dans la mesure du possible, nous encourageons nos clients à agir rapidement pour un résultat optimal. Sachant que ce n’est pas toujours possible de déceler une tache immédiatement, il suffit d’appeler notre service « MC Care ». Notre société de nettoyage partenaire se rendra sur place pour faire disparaître la tache. De surcroît, les interventions sur site sont illimitées durant 5 ans. Une garantie unique !
MC Rent, un renting pour les professionnels qui bouleverse les codes…
Notre offre de renting « MC Rent » démontre tout l’intérêt de location sur-mesure destinée aux professionnels en ouvrant grand le champ des possibles pour les entreprises, les architectes d’intérieur, les designers et les décorateurs. Un loyer simple à payer et la liberté de faire naître des intérieurs toujours plus personnalisés et de pouvoir les adapter au gré de leurs envies.
Face à un tel panel, comment choisir un canapé…
Durant ces deux dernières années, notre modèle « Tennessee » est devenu un best-seller. Sa particularité se révèle par le travail de ses pieds flottants et son confort exceptionnel mais surtout parce qu’il s’intègre autant dans un intérieur classique que contemporain. Lors d’un salon à Londres, le coloris rose a eu un succès incroyable mais bien évidemment il existe dans d’autres couleurs et tissus. En 2020, nous avons développé la « méridienne » qui peut être utilisée seule ou dans une combinaison d’éléments.
Quoi de neuf en 2020…
Parmi les fauteuils appelés à devenir de nouveaux best-sellers, « Conway » est idéal dans un salon ou une chambre grâce ses lignes élégantes et légèrement courbées et « Baldwin » s’impose avec son piètement en noyer visible faisant ressortir le détail du bois et l’harmonie des courbes.
Nous élargissons notre offre de table en sortant le modèle « Axo » élaboré de piètements en métal et de plateaux en marbre (blanc ou noir également en finition mate) ou en bronze. Une infinité de combinaisons disponible en plusieurs tailles (38, 42 et 100 de longueur) et hauteurs pour un rendu unique !
La chaise « Sonoma High » est née de la demande de Frederik De Ceuninck, le chef étoilé du « Sel Gris » à Duinbergen, qui souhaitait respecter les lignes courbes caractéristiques du modèle iconique en y ajoutant un dossier plus haut améliorant le confort d’assise et le maintien. Également à sa demande, la « Napa », autre déclinaison de la « Sonoma », se présente sans accoudoir. Toutes les deux sont proposées avec un dossier totalement garni ou en bois (hêtre) apparent.
Côté canapés, le « Hartford » attire immédiatement le regard avec son look masculin so bristish comme dans les intérieurs de Mini. Quant au « Hill » et ses lignes carrées, il est disponible en version « sectionnable », [un must à découvrir dans notre prochaine édition « Be Design », NDLR].
MARIE’S CORNER
Avenue Edison, 20
1300 Wavre
Sortir le bois du bois !
Au Canada, des granges centenaires vouées à la démolition. Chez nous, dans nos intérieurs d’accros à la déco, du bardage, du plancher, des poutres et du mobilier, le tout en bois de récupération. Il y a 19 ans, Philippe Auboyneau a parcouru le monde, pour redonner vie aux plus beaux bois anciens. Pour sortir le bois… du bois. A l’époque, on a pensé qu’il était un peu fêlé. Aujourd’hui, on salue son concept et sa réussite. Rencontre.
MOTS : SERVANE CALMANT
PHOTOS : ATMOSPHERE & BOIS
Il habite Chicago, quand le français Philippe Auboyneau dit adieu à la finance et bonjour à la négoce de bardages de bois anciens. Cette réorientation professionnelle a tout d’un nouveau défi ! « J’ai toujours aimé le bricolage », tempère-t-il, « et j’ai une mère styliste, et des sœurs qui travaillent dans la déco d’ameublement. » Un signe. Il y en aura d’autres : Philippe croise la route des Amish qui montent des granges dans le Wisconsin – une fausse piste -, puis découvre en surfant sur Internet, WoodSource, une société spécialisée dans le démontage d’anciennes granges et la récupération des vieilles planches et charpentes. Autre signe encourageant : le siège de WoodSource est dans l’Ontario, le grenier du Canada ! Une aubaine pour Philippe qui part, avec sa famille, à leur rencontre en leur exposant son plan : ramener le concept en Europe. « Il y a 19 ans, ils m’ont (un peu) pris pour un fêlé ! », nous lance-t-il amusé. Pourtant, Philippe Auboyneau tient un vrai concept : sortir le bois … du bois. Comprenez : le bois n’est pas l’apanage des seuls chalets de montagnes ! Le bois peut s’inviter partout, dans les villas de bord de mer, dans les hôtels urbains, sous forme de table, de lampe, en construction entière ou en touche de bois, pour une note rustique chic.
Le concept est bon, il sera payant. Confiant, Philippe Auboyneau va rapidement monter sa (petite) entreprise… « J’ai d’abord construit des cabanes en bois aves mes vieilles planches du Canada que j’ai notamment exposées aux Jardins d’Aywiers, pour montrer ma matière, puis j’ai vendu ces planches comme éléments de décoration d’intérieur avant de créer un réseau de récupérateurs de bois anciens … ».
Aujourd’hui, l’offre d’Atmosphère & Bois s’est diversifiée. Dans son magasin, qu’il a ouvert cette année, Philippe fait les présentations : « ici, des bardages du Canada, là du chêne neuf vieilli par Arbony, une société liégeoise spécialiste des patines sans artifice, là encore, des vieux planchers de châteaux du 18e et 19e et des fonds en chêne de wagons de marchandises français… » Au rayon des bonnes affaires, des lots uniques de bois anciens, bardages et planchers, à prix d’ami, attendent le bricoleur …
Offre généreuse et champ d’activités élargi : « A l’activité de négoce de bois anciens aux particuliers et aux privés, dans toute l’Europe, se sont greffés Atmosphère & Projets qui réalise des maisons, extensions, pools houses et carports en bois ancien, et Atmosphère & Bois Home qui crée du mobilier standard et sur-mesure, avec de la main-d’œuvre belge.
« On visite l’atelier ? » Des cargos de bardages, planches, planchers, arrivent chaque mois du port d’Anvers. Les marchandises sont ensuite acheminées vers l’atelier de Limelette où s’affaire toute une équipe : ici, on retire les clous, on nettoie, on brosse, on ponce, on coupe. On emballe aussi, pour l’exportation. « On me reproche parfois que le bois ancien a un coût élevé. Oui, le coût du travail des hommes ! »
En tête à tête avec Philippe Auboyneau
Pourquoi un Français choisit-il de s’implanter en Belgique ? « Pour faire court : parce que le Belge a bon goût, qu’il devient propriétaire jeune, que le port d’Anvers est à une heure de Limelette, et que le bouche à oreille est plus viral ici qu’en France… Que de bonnes raisons ! »
Les atouts du bois antique ? « Son fini unique, son charme, son vécu. C’est du bois de récupération, qui s’inscrit donc pleinement dans une démarche écologique. A&B ne coupe pas de bois ! De surcroît, c’est un parfait isolant. »
Le bois brûlé ? Il fait la moue. « C’est un process actuel, un effet de mode, à l’instar des nouvelles gammes de papiers peints. A mille lieues du bois ancien, qui est chargé d’histoires. »
Ce n’est pas du bois mais ça y ressemble ! « Nous sommes en effet le distributeur officiel de Millboard, un matériau anglais incroyable qui à l’apparence du bois mais qui n’en contient pas. Il ne pourrit pas, ne décolore pas, ne se tâche pas… Certes, ce n’est pas du bois, mais ça constitue une alternative intéressante, pour qui veut une terrasse qui dure 25 ans ! »
Les lots uniques ? « Moins chers ! A saisir dans mon nouveau magasin, en fonction de l’offre de mon réseau de récupérateurs. »
Vos plus belles réalisations ? « Il y en a beaucoup ! Pour en citer quelques-unes : les tables du Tero Restaurant, le Knokke out Waterloo, The Kottage, la Kolline, Le Hamster, à côté du circuit de Spa-Francorchamps … »
On shoppe ? « On a un magasin ouvert, tous les jours, dont le samedi matin ! On y trouve du plancher ancien, des bardages, des miroirs, des luminaires, … L’enlèvement direct des marchandises s’avère un atout certain pour de nombreux particuliers ! »
ATMOSPHERE & BOIS
Avenue Pierre Holoffe 3 à Limelette
Toutes et tous À LA PLAGE !
C’est l’irrésistible invitation lancée par Baobab Collection, à travers deux éditions limitées du printemps-été 2020, les bien nommées Beach Club et Tsiraka (la plage, en Malgache). Habillages inspirés de stations balnéaires mythiques pour l’approche visuelle, fragrances évocatrices de plages de rêve pour la dimension olfactive : raconter des histoires, c’est un art !
MOTS : SERVANE CALMANT
PHOTOS : BAOBAB
Que les parfums évoquent des souvenirs familiers et qu’ils soient capables de susciter des émotions très vives, plus personne n’en doute ! La lavande évoque à jamais la Provence ; l’orange amer, Séville ; l’odeur du pain perdu, l’enfance… Encore faut-il mettre en scène un vase, une bougie, un parfum. Car aujourd’hui, il ne suffit plus de créer un objet, encore faut-il raconter des histoires qui vont provoquer une connexion émotive…
Ecrire une histoire, un storytelling comme on dit dans le jargon de la comm’, c’est, notamment, le travail de Corinne Bensahel, directrice artistique chez Baobab Collection. C’est elle qui va définir le fil d’un projet et les images évocatrices qui vont donner un sens à l’habillage et aux fragrances des bougies. L’architecture colorée des cabines de sauvetage que l’on retrouve sur South Beach et le souvenir intense des joggers matinaux qui laissent derrière eux des effluves de Cologne, vont ainsi nourrir la conception d’une cire jaune flashy au parfum de citron, de cédrat et de galbanum. De quoi donner des Miami Good Vibes à nos intérieurs !
Faisons un test. Laissez votre inspiration vagabonder, imaginez un bleu nattier, celui des transats rayés des clubs de plage, presque hors du temps ; imaginez ensuite un parfum gourmand de romarin, de menthe et de cassis.
Où sommes nous ? Saint-Trop’ ! Pampelonne ! Imaginez ensuite un rose vif pour la couleur, un parfum de fruits exotiques, de jasmin et de musc, pour l’odeur. Où sommes-nous ? Ibiza ! Plus exactement sur la Playa d’en Bossa, celle qui attire toute la jet-set…
La collection Beach Club raconte des histoires qui nous emmènent sur des plages mythiques de France, d’Espagne ou des Etats-Unis, là où on s’enivre des parfums gourmands ou rafraichissants de romarin, de menthe, de fruits exotiques, de musc, de citron, … L’invitation est franche, les étapes mythiques, l’addic- tion totale.
Tsiraka, un voyage solidaire en terre malgache
Hommage cette fois aux plages de Madagascar (Diego Suarez, Nosy Be, Ifaly), en regard des femmes Malgaches qui s’y déplacent, un panier en raphia sur la tête… Derrière la même volonté de raconter de belles histoires, se dresse un vrai projet solidaire. Ce raphia qui habille le verre de la collection Tsiraka est en effet tissé par des ouvrières qui font partie d’une coopérative rurale de femmes Malgaches. « Baobab Collection a commencé ce projet de vase en raphia, il y a trois ans avec 25 ouvrières. Aujourd’hui, elles sont 66 ! Lutter contre la pauvreté, c’est avant tout donner du travail aux gens », conclut, avec humilité, Corine Bensahel.
Du tac au tac avec Alain Lahy, le big boss, et Corinne Bensahel, la directrice artistique, de Baobab Collection.
C’est du belge !
AL : « Oui, l’actionnariat de Baobab Collection est majoritairement belge et le siège social basé à Wavre… ».
CB : « Si les collections s’inspirent de contrées lointaines, c’est toujours en Belgique qu’elles sont imaginées… »
Baobab Collection, c’est aussi le fruit du savoir-faire européen…
AL : « En effet, les verres sont soufflés par des maîtres verriers polonais, les mèches sont assemblées en Allemagne et les parfums, élaborés à Grasse, en France. »
2007, un tournant avec votre arrivée, Alain Lahy…
AL : « Je venais du monde de la déco et je souhaitais, en effet, transformer un objet commun, de la « cire dans un vase », en véritable objet de décoration à l’identité olfactive affirmée. On a alors décliné des collections en fonction de l’objet, des techniques de fabrication du verre, et de nos idées design… »
La bougie qui met tout le monde d’accord ?
CB: « La collection Pearls dont le verre reflète merveilleusement bien la lumière ! »
Un relooking ?
AL : « La collection mythique All Seasons relookée dernièrement, pour être plus tendance… »
Le maître-achat ?
AL : « La Max 10 (le petit format) représente 50% de notre chiffre d’affaires, suivie par la Max 16. »
La bougie la plus onéreuse ?
AL : « La Maxi Max (le tout grand format, NDLR) coûte plus de 500 euros, contient 7 kilos de cire et peut brûler pendant 800 heures ! Faites le calcul, ce n’est pas plus cher que la concurrence… »
Une anecdote ?
AL : « Nos bougies sont tellement belles que les clients hésitent parfois à les allumer ! » (Rire)
BAOBAB COLLECTION
Kim VERBEKE « Il faut arriver à sublimer le quotidien »
C’est chez Hors-Champs, l’épatant restaurant de Stefan Jacobs, que l’on découvre la vaisselle de la céramiste belge Kim Verbeke. Lignes épurées, courbes affirmées, jeu des textures, harmonie des contraires, subtilité de l’émail. On est sous le charme. Un coup de fil plus tard, nous voilà dans son atelier situé dans une ancienne ferme en carré, à Cortil-Noirmont…
MOTS : SERVANE CALMANT
PHOTO COVER : BRUTAL CERAMICS
PHOTOS ARTICLES: DELPHINE LERICHE
Elle aurait pu devenir biologiste ( « J’aime la complexité de la vie, de la création, de la terre… ») ou rester une éternelle touche-à-tout (« J’ai essayé la photo, les bijoux, la vannerie… » ), mais c’est la poterie et le besoin, presque instinctif, de mettre les mains dans la terre, qui vont alimenter la passion de Kim Verbeke. Aux Ateliers Bibendou à Jauche, elle va apprendre les bons gestes : la préparation de l’argile, les mouvements variés pour lui donner forme, ses types de cuissons, la chimie des émaux, les caprices des matériaux organiques aussi !
Après trois années d’apprentissage à tester plusieurs techniques de façonnage (montage au colombin, à la plaque), elle opte pour le tournage, le procédé le plus perfectionné. « Le plus difficile, c’est d’arriver à bien centrer sa motte d’argile, avant de la façonner pendant sa rotation ! ». C’est par l’exercice que l’on acquiert de la compétence ; c’est en tournant qu’elle devient céramiste. Un mi-temps pour prendre ses marques, une année sabbatique pour prendre son envol, des rencontres avec les bonnes personnes (Agave Boutique à Ixelles et Stefan Jacobs qui craque pour ses tasses à café), un bouche-à-oreille viral, des réseaux sociaux qui s’emballent, des ateliers/workshops/soirées/pop-up avec d’autres artisans qui l’aident « à grandir » et qui aiment, comme elle, les objets qui ont une âme… Bref, début 2019, Kim Verbeke se lance comme céramiste professionnelle. Et sort d’emblée du lot !
L’harmonie des contraires
Dans l’atelier qui jouxte son privé, la céramiste travaille la terre, cinq argiles, des belges, des allemandes, des espagnoles, des blanches, des noires, des rouges, des grises mouchetées granuleuses, qu’elle a soigneusement sélectionnées pour leur facilité de travail, leur réaction au séchage et aux émaux. Deux tours de potier (dont l’un a passé le cap des trente ans et fait un bruit d’enfer ; c’est pourtant son tour favori, un cadeau de mariage …), deux fours, des pièces au séchage, d’autres prêtes à être émaillées, des pièces ratées (ça fait partie du processus de création), beaucoup d’objets réussis aussi !
Des tasses, des bols, des saladiers, des vases, des carafes, autant de pièces uniques, faites à la main, dont les différentes textures et couleurs forment un ensemble magnifiquement cohérent et harmonieux. « La terre brute mise en valeur par des lignes et volumes épurés, touchée par la subtilité de l’émail… J’aime l’harmonie des contraires ! »
L’utilitaire esthétique a tout son sens…
Kim Verbeke travaille des pièces utilitaires. Comprenez : elle crée du beau et de l’utile ! « Je ne réalise pas des objets pour qu’ils restent sur une étagère ! Notre vie se compose principalement de petites choses du quotidien. Pourquoi ne pas sublimer ce quotidien ? Pourquoi ne pas donner de la couleur, de la vie, aux moments ordinaires ? Je souhaite vivement qu’on prenne plaisir à choisir telle ou telle tasse, tel ou tel bol. Prendre un thé le matin doit rester un moment privilégié, dresser une table pour des amis, un vrai plaisir. Associer l’esthétique à l’utile, c’est apporter un supplément d’âme à une pièce, c’est nourrir un art de vivre. »
Pourquoi on aime le travail de Kim Verbeke
• Parce que chaque pièce qu’elle crée est belle et singulière, ce qui donne du style à notre table.
• Parce que grâce à ses tasses, chaque pause-café est (presque) inoubliable.
• Parce que sa vaisselle, utile, n’est pas plus fragile qu’une autre : elle peut donc aller au lave-vaisselle !
• Parce qu’en plus des commandes passées lors des visites dans son atelier, Kim Verbeke compte ouvrir dans un avenir proche un showroom où acheter des pièces à l’unité…
KIM VERBEKE CÉRAMIQUE
Atelier ouvert le vendredi sur rendez-vous.
Rue de Nivelles, 11 à Cortil-Noirmont.