Geraldine-Dohogne

Geraldine Dohogne, des hôtels qui promettent une expérience immersive

Geraldine Dohogne s’occupe de dessiner, d’aménager, de styler, de chiner le mobilier (et la tasse à thé aussi !) de chaque hôtel, chaque lodge, chaque pavillon, qui fait appel à ses talents d’architecte d’intérieur pour une véritable expérience immersive dans le pays de villégiature. Avec Beyond Design, son studio londonien, la globe-trotteuse gantoise s’apprête à poser ses valises au Sri Lanka, au Népal, au Luxembourg, avant de rentrer au pays, en Ardenne belge, pour l’aménagement de quatre-vingts cottages … Une vie bien remplie !


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Nathalie Deboel, à la recherche d’un monde en mode pause…

Architecte d’intérieur, Nathalie Deboel privilégie des habitats paisibles où il fait bon se ressourcer pour échapper à l’aliénation du quotidien. « Cette quête d’environnements sereins est encore plus vraie depuis que j’ai amorcé le virage de la cinquantaine », glisse-t-elle à notre oreille en souriant.  C’est encore ce même désir de retour à l’essentiel qui l’a guidée à créer, en plein confinement, une collection de meubles construite autour du concept du bâton rond en bois. La Nomad Collection, une autre façon de (conce)voir le meuble. Et le monde.


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Olivier Dwek, de l’architecture… à l’art

Alors que sa première monographie internationale et bilingue Olivier Dwek à la lumière de la modernité – Olivier Dwek in the light of modernity, publiée aux éditions Rizzoli, New York, vient de sortir, l’architecte bruxellois évoque son intérêt pour les lieux culturels, sa passion pour le mobilier design du cœur du XXe siècle, pour l’art contemporain…


Marie-Brisart

Artisan, une profession de foi

Il y a sept ans, Marie Brisart prenait un véritable virage professionnel pour travailler la terre de ses mains. En tournant et tournant encore, elle devint artisan potière. Depuis, elle a réussi à imposer son style, en créant dans son atelier à Hennuyères, de jolies pièces, des assiettes, des bols, des coquetiers, principalement utilitaires. Marie n’a aucun regret. L’artisanat, c’est sa voie.


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Laurence Sonck, ses projets, autant de belles aventures humaines…

L’architecte d’intérieur Laurence Sonck prône la sobriété en évitant le piège de la maison muséale, notamment en trouvant des objets et des œuvres d’art qui réveilleront l’espace et feront la différence. Et surtout, elle n’a pas sa pareille pour écouter ses clients, nouer avec eux des rapports privilégiés, afin de les guider à trouver le style qui leur correspond le mieux. Sans jamais trahir le sien !


mireille-roobaert

L’architecture au prisme de la sensibilité de Mireille Roobaert

Photos-témoignages. Images de mémoire. Travail de transmission. Comment la photographe d’architecture belge Mireille Roobaert restitue-t-elle le travail d’Oscar Niemeyer, de Denis Meyers (bâtiment Solvay) ou encore celui de René Stapels et Pierre Dufau, les architectes de la Royale Belge ? « A l’instinct », nous lâche-t-elle. Immersion artistique en sa compagnie.

Sport, portrait, actu, voyages, scènes de la vie quotidienne, déco d’intérieur aussi, Mireille Roobaert, photographe de presse depuis 25 ans, a plus d’un cliché à son arc. C’est cependant une autre facette de sa riche personnalité que la Bruxelloise nous dévoile lors de cet entretien, l’histoire d’une démarche plus personnelle, d’une passion vibrante pour l’architecture qui va la conduire à restituer des fragments de réalité du monde qu’elle parcourt, l’œil rivé derrière l’objectif de son numérique.

Pour l’heure, Mireille Roobaert réalise en effet des images de mémoire sur la Royale Belge, monument emblématique des années 65-70, occupé jusque 2017 par AXA, certes déserté depuis mais inscrit à jamais dans le paysage urbain bruxellois. « J’ai appris que le Belge René Stapels et le Français Pierre Dufau, les architectes qui l’ont dessinée, se sont ouvertement inspirés d’un des derniers bâtiments dessinés par Eero Saarinen dans l’Illinois. Matérialiser la Royale s’inscrit complètement dans mon intérêt pour les grands architectes… »

Pour la petite histoire, la Royale Belge du 25 boulevard du Souverain, sera bientôt réaménagée en hôtel, restaurant, espace de coworking ; Lionel Jadot est notamment sur ce projet avec le groupe Limited Edition Hôtels, ainsi que trois bureaux d’architecture, Ma2 de Francis Metzger, Caruso St John et Bovenbouw-DDS. « J’ai le privilège de pouvoir arpenter le bâtiment, qui est déjà en chantier. Il faut voir ce grand hall d’accueil de marbre rose, le volume magistral de l’auditorium, l’oeuvre du sculpteur Pierre Sabatier, les structures en béton brut du restaurant ; en revanche, le mobilier d’origine n’est plus là… Reste que la Royale Belge est un bâtiment véritablement exceptionnel, sa tour cruciforme réalisée en acier Corten happe le regard par sa singularité ! »

Quand on l’interroge sur sa façon de travailler, Mireille Roobaert raconte ses nombreuses visites à la Royale, à observer la lumière darder des rayons qu’elle souhaiterait capturer, ou éviter, sans jamais toutefois tergiverser longuement… « Je suis une instinctive, les formes, les perspectives, je les repère d’emblée. Saisir vite, c’est mon rythme naturel. Ensuite seulement, s’ajoute une réflexion plus intellectuelle où j’interroge le travail des architectes … ». En mars dernier, Mireille Roobaert avait déjà collecté une bonne centaine de photos qu’elle verrait bien aux cimaises du futur hôtel dessiné par Jadot, au cœur de la Royale Belge réaffectée. Des photos pour matérialiser le travail de mémoire, un pan de l’histoire belge fixé à jamais. To be continued.

Denis Meyers, Oscar Niemeyer et les autres…

Photos-témoignages aussi à travers le projet « Remember Souvenir » avec l’artiste urbain belge Denis Meyers, une collaboration en forme de co-création qui reposait sur la destruction même du bâtiment Solvay où le graffeur venait de taguer durant dix-huit mois 25.000 m² de murs. « Je me suis immergée dans le bâtiment, pris des milliers de clichés, nourrissant des dialogues imagés avec Denis Meyers (qui ont notamment été exposés dans la galerie Arielle d’Hauterives à Bruxelles – nda)… Si j’en avais eu l’occasion, j’aurais d’ailleurs saisi Solvay avant même l’intervention de Denis. »

Sur les traces d’Oscar Niemeyer cette fois, auquel Mireille Roobaert rend hommage à travers « Les Courbes du temps », des photos qui s’exposent en ce moment chez Lucia Esteves Lifestyle, le concept store cocooning du quartier Brugmann à Bruxelles. « La sensualité qui se dégage de la courbe chez Oscar Niemeyer m’a profondément touchée. Je me suis rendue à Sao Paulo où j’ai initié une série de photographies sur son travail, à travers notamment le hall central du Pavillon des arts, espace culturel monumental situé dans le parc d’Ibirapuera. Ensuite, j’ai fait un travail de retouches très conséquent pour gommer tous les éléments récents, notamment les pictogrammes WC ou des câbles qui sont venus avec le temps gâcher la pureté de la courbe. Je souhaitais montrer à quoi ressemblait vraiment cet édifice en 1953 et restituer de ce fait un moment du passé. »

Et Mireille Roobaert de projeter de se rendre un jour à Brasilia évidemment (la capitale brésilienne sortie de terre en avril 1960 abrite un ensemble de bâtiments dessinés par Niemeyer), en France aussi qui abrite le siège du Parti communiste français ou encore la Maison de la Culture du Havre, bref, l’héritage Niemeyer. D’autres projets ? « Plein ! Notamment prendre le temps de capter l’âme des autres grands noms du 20e, Le Corbusier, Frank Gehry …  Etudiante, j’avais écrit ces quelques mots : ‘éphémère je t’ai piégé, tu m’as donné un bref instant ta réalité, et j’en ai fait un cliché’. » Vingt-cinq ans plus tard, ce regard guide toujours ses pas.


www.mireilleroobaert.art


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Quoi de neuf chez Marie’s Corner ?

Se réinventer encore et toujours tout en conservant son ADN, mission accomplie pour Marie’s Corner. Le spécialiste belge du canapé́ « Tailor-Made » présente 11 nouveaux modèles qui mettent en exergue l’épure et le confort. Des futurs best-sellers ? Sans aucun doute ! Découverte en images.


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Les Belges d’ailleurs, Nathalie Jonniaux-Liesenhoff : Majorque, mon amour !

Installée à Palma depuis 20 ans, elle est une figure belge de la plus grande île des Baléares. Maman de quatre enfants, Nathalie a consacré sa carrière à l’organisation d’événements, de tournages publicitaires et autres activités de com’. Mais c’est son dernier-né dont elle est la plus fière : l’agence artistique The Art Signatures, créée pour promouvoir les artistes locaux aux quatre coins du monde. Tableau en 3 actes.

Acte 1 : lunes de miel

Entre Majorque et Nathalie, ce n’est pas l’histoire d’un seul, mais de plusieurs coups de cœur. Le premier remonte à son enfance, lorsqu’elle rendait visite à ses parents qui s’y étaient installés. Le deuxième l’a conduite, devenue adulte, à s’y rendre régulièrement en vacances « pour le charme et la beauté de la grande île des Baléares ». Le troisième fut décisif. Une rencontre improbable avec Tim, un jeune médecin allemand dans une gargote isolée du nord de l’île… vite sublimée en demande en mariage. Coup de foudre. Elle a dit oui !

Les premières pages du conte de fées, le jeune couple les écrit à Berlin avant de s’installer à Munich où naîtront deux filles, Morgan et Marine. Majorque reste l’écrin de leurs vacances familiales. Mais l’appel du large devient irrésistible pour ces amoureux de la mer : les Liesenhoff choisissent de s’installer à Palma, la capitale. Deux autres enfants naissent au soleil, Logan et Océane. La référence marine n’est jamais loin.

 

Acte 2 : des racines et des voiles

Pendant que son mari cultive l’art de la chirurgie esthétique jusqu’à ouvrir sa clinique privée, Nathalie gère ses relations publiques et sa clientèle VIP. Elle accueille régulièrement des stars comme le réalisateur britannique Guy Hamilton (plusieurs James Bond au compteur) ou la chanteuse d’un mythique groupe pop des années 70 & 80, devenue son amie mais qui tient à garder l’anonymat. On ne la nommera donc pas.

La famille s’ancre à Palma, prend racine. Tombe sous le charme d’une finca (ferme) du  19e qu’elle transforme en mas provençal au milieu des champs, sur les hauteurs de la ville, vue imprenable sur les oliviers et l’océan lointain. Chiens, chats, chevaux, couvées… La tribu s’agrandit, la ménagerie grossit, la déco s’enrichit. En chineuse avertie, Nathalie orchestre une rénovation du nid si originale qu’il s’impose comme décor pour de fréquents tournages publicitaires (Nestlé, Nutella, Rexona, L’Oréal, Coca-Cola…).

A Palma, la Marigan – de Mari(ne) et (Mor)gan – prend des allures de place to be pour de nombreux expats et son nom s’affiche bientôt en lettres d’or sur le fronton de deux autres musts du paysage local : un voilier de course et un palais privé du 19e.

En 2003, le couple acquiert en effet un fier coursier tout de bois et cordages dessiné en 1898 par le Britannique Charles Livingstone et entièrement remis à neuf. Taillé pour l’America’s Cup, il collectionne les trophées au large des Baléares et de la Côte d’Azur. Tim à la barre, Nathalie – parfois – et l’un ou l’autre enfant du couple – souvent – à la voile. Avis aux amateurs, ce sloop vintage est aujourd’hui en vente.

Acte 3 : toute la beauté du monde

Le palais, lui, fut achevé en 1803 sur ce qui deviendra la Rambla, la principale artère du centre de Palma. Dessiné par l’architecte Guillermo Torres, amateur de grands peintres et fondateur de l’Académie des Beaux-Arts locale. Devenu un hôtel de maître privé un brin décrépit, c’est dans ses murs rendus à leur lustre d’antan que les Liesenhoff installent leur clinique en 2010. « La chirurgie plastique est un art, d’accord, mais un tel lieu ne pouvait se limiter à accueillir des patients, même fortunés », sourit Nathalie. « L’idée s’est dès le début imposée de l’ouvrir au monde extérieur pour y organiser des événements en tous genres. »

Réceptions, défilés, tournages, expositions, lancements commerciaux… Le tout Palma défile à la clinique Marigan de jour comme de nuit, les uns pour se refaire une beauté, d’autres pour profiter de celle de cet endroit hors du temps. La maîtresse des lieux en profite pour enrichir son carnet d’adresses et devient l’une des figures belges de Majorque – impossible de l’accompagner en ville sans croiser quelqu’un qui la salue joyeusement dans l’une des 5 langues qu’elle pratique couramment.

Vient un jour la trouver le sculpteur majorquin renommé Joan Costa, qui lui demande d’organiser en ces murs une expo de ses œuvres. Encore un coup de foudre – « artistique s’entend », précise-t-elle. La proximité est telle que l’artiste veut faire d’elle son agent. « Un agent à l’ancienne, pas un galeriste qui se soucie surtout de la cote de son poulain »,souligne Nathalie. « Quelqu’un qui est à ses côtés dans les bons et les mauvais moments pour le soutenir, le conseiller, l’orienter, soigner son image et lui permettre d’exercer son art en ayant toujours une oreille attentive pour l’aider en cas de besoin. Même au milieu de la nuit. » Une meilleure amie, une confidente. « Et un pont entre lui et l’acheteur qui ne le connaît pas encore. »

 

Épilogue : au sommet de son art

Le maître en a attiré d’autres, le bagout de Nathalie a fait le reste. Ainsi a démarré sa dernière aventure. Créée voici 3 ans, son agence The Art Signatures défend aujourd’hui les intérêts de 26 artistes peintres, sculpteurs, photographes ou vidéastes originaires des Baléares, d’Espagne ou d’ailleurs. Baseline : ‘Avant-gardiste, humaniste, innovante, internationale’. Le concept est novateur puisqu’elle ne se contente pas d’organiser des expositions sur l’île et le continent – dernière en date dans la galerie du fondateur d’Art Basel Center en Suisse, en plein covid –, mais aussi des minitrips pour collectionneurs d’art.

Outre un programme axé sur la découverte des merveilles et de la gastronomie majorquine, ces visiteurs avertis bénéficient d’un accès exclusif aux ateliers d’ordinaire fermés au public. Nathalie pilotait encore récemment le mannequin et égérie de Chanel Candida Bond, qui a acheté deux œuvres à ses poulains dans l’intimité de leurs ateliers. La suite du roman reste à écrire, avec ce qu’il faut de dramatisation. Frappé par la crise sanitaire et la mise en rouge de l’Espagne et des Baléares, le monde de l’art est tétanisé et Nathalie traverse une période difficile. Mais elle garde la foi. « J’aime les artistes pour leur côté vrai, pur, souvent brut de décoffrage. Ce sont des passeurs de messages, des rêveurs qui font rêver », conclut-elle. Les siens, de rêves, restent intacts.


Ses trois adresses secrètes

  1. L’hôtel Bendinat

« Pour son délicieux restaurant et la vue extraordinaire, j’y vais depuis 25 ans quand je veux déstresser. »
www.hotelbendinat.es

  1. Gran Folies Beach Club

« Pour le cadre, l’ambiance, le resto et surtout la classe de yoga donnée par la yogi master Paula Cavalieri, petit déjeuner sain en prime. »
https://beachclubgranfolies.com/es/inicio

  1. Es Trenc

« La plus belle plage de Majorque, des kilomètres de sable blanc, avec le plus sympa des chiringuitos (buvettes) de l’île. Pour un cocktail de rêve au coucher du soleil. »
@chiringuitodelmedioestrenc


AWAA

Charly Wittock défenseur d’une architecture ouverte, à l’interaction et aux dialogues forts.

Avec son équipe de l’agence AWAA, il invite ses clients à collaborer activement dans le développement de leur projet commun… surtout s’ils ne sont pas architectes. Entouré de consultants de divers domaines, AWAA regroupe des professionnels, aux expertises différentes, qui interviennent à l’international et dans tous les secteurs de la construction. AWAA ne propose pas un système stylistique, mais une architecture prenant forme grâce aux échanges d’idées. Une démarche singulière qui rend les projets riches en innovations.


antoine-pinto-belga-queen

Signé Pinto

Peintre, chef et architecte d’intérieur, Antoine Pinto marque indéniablement tout ce qu’il signe ! Grâce à son génie, l’expérience organoleptique est sublimée par ses décors grandioses. En attestent plus de 150 réalisations dont Toit, son dernier-né, et son prestigieux Belga Queen, fleuron de la belgitude. Ecce Homo !

Le Belga Queen, quelle est son histoire ?

C’est un endroit qui a une aura, tout un passé, une architecture, un décor. Au XVIIIe siècle, ce fut l’Hôtel de la Poste, le plus important du centre de Bruxelles, où ont séjourné notamment Victor Hugo, Rimbaud, Verlaine. Par après, le bâtiment est devenu une banque, le Crédit du Nord. Quant au Belga Queen que j’ai créé en 2002, il est à présent reconnu comme une maison prestigieuse dans le monde entier et est devenu la locomotive du centre-ville bruxellois.

 

En tant que porte-parole d’une quarantaine de restaurateurs belges, vous avez écrit une lettre ouverte aux pouvoirs publics pour les sensibiliser sur la situation de l’Horeca à Bruxelles. Avez-vous obtenu une réponse ?

Non, aucune ! Et la situation ne va pas s’améliorer en limitant la vitesse à 20 kilomètres à l’heure, en ajoutant des pistes cyclables partout, en imaginant des tricycles pour fournir les restaurants ! Ils sont en train de tuer Bruxelles !

(Cela fait peut-être parti d’un projet.. ?!)

 

La belgitude est-elle l’ingrédient principal du Belga Queen ?

Absolument ! Jusqu’à la carte des vins qui sont produits par des Belges installés partout dans le monde. Je fus le premier à promotionner la belgitude avec mes vins. Je ne suis pas belge d’origine mais je le suis dans ma tête ! Je suis arrivé du Portugal en Belgique à l’âge de 17 ans, et j’ai vécu à Liège, Anvers, Gand et Bruxelles où j’ai également réalisé des restaurants. Je connais probablement mieux le pays que la plupart des Belges. Il en va de même pour la gastronomie.

 

Pour se mettre en appétit, quelques-unes de vos spécialités  ?

Nos succulentes croquettes aux crevettes ou au fromage Bellie de Gand et sirop de poire de Liège, le boulet sauce lapin (que personne ne connaissait il y a 18 ans à Bruxelles !), le véritable coucou de Malines rôti au four sur pain d’épices tartiné au sirop de poires, le foie gras au chocolat, la glace au cuberdon que j’ai créée à l’ouverture du Belga Queen.

 

En plus de vos spécialités belges, qu’est-ce qui distingue le Belga Queen ?

J’ai un magnifique écailler « à la Belge » avec des huîtres mais aussi des bulots chauds, des moules parquées à la sauce Marolles. On nous félicite souvent pour la perfection de la cuisson et pour l’assaisonnement des fruits de mer, des tourteaux, des homards !

 

Une nouveauté bien belge à la carte du Belga Queen à nous suggérer  cet automne ?

L’oie à l’instar de Visé, légumes de saison braisés, pommes rissolées à la graisse d’oie. Un plat très ancien que j’ai revisité autrefois, lorsque je livrais mes recettes à la radio.

 

Quelle est votre philosophie culinaire ?

Chaque produit a un langage et chaque cuisinier doit connaître le langage de tel ou tel produit, sinon il ne peut pas dialoguer.

 

Vous avez à votre actif plus de 150 projets ? Quels sont ceux qui vous ont le plus marqués ?

C’est comme pour les enfants, ce sont les derniers qu’on aime « le plus ». « Toit » qui a vu le jour cet été à Braine-l’Alleud mais aussi le complexe « Sud Lisboa », un projet de 5.000 m2 à Lisbonne, qui affiche deux espaces distincts reliés par une passerelle, l’un dédié à la gastronomie, l’autre aux évènements.

J’ai un immense souvenir de « Pakhuis » à Gand, un projet sorti de terre et réalisé comme un marché du XIXe siècle. J’ai dessiné tout l’immeuble intérieur et extérieur avec la collaboration d’un architecte gantois. Les propriétaires actuels font croire que c’est un hangar d’époque et que Pinto a fait le décor à l’intérieur, alors que j’ai créé chaque détail…

 

L’architecture est-elle un exhausteur de goût axé sur l’expérience de nos cinq sens ?

C’est identique au décor d’une assiette ! Le décor d’un restaurant raffiné éveillera les sens, ensuite viendra la qualité du cuisinier, le choix des marchandises, l’assemblage des produits, le rythme que ça peut provoquer dans la bouche. La cuisine est une forme d’expression extraordinaire car tous les sens sont présents.

 

La cuisine et l’architecture d’intérieur et ont-elles des similitudes ?  

Elles se ressemblent très fort, il faut avoir le même type de sensibilité. Tu fais ta mise en place, ta petite sauce. L’architecture d’intérieur, c’est comme construire un menu ou un plat sauf que la cuisine a une dimension en plus par l’odorat, le goût.

 

Où puisez-vous votre inspiration pour vos designs ?

Dans mon environnement. J’ai une mémoire visuelle incroyable et je suis très observateur. Dans « mon disque dur » très chargé, je trouve des choses qui s’adaptent au projet. Je dis toujours à mes collaborateurs : vous avez tout à côté de vous, il suffit de regarder !

 

Vous portez trois casquettes. Celle de peintre, celle de chef et celle d’architecte d’intérieur. Laquelle préférez-vous ?

Je suis un artiste avant tout ! J’ai fait cinq expositions en Belgique d’art conceptuel. Je fais de l’architecture d’intérieur, du design. Je dessine mes fauteuils et sculpte beaucoup d’objets que j’utilise dans mes décors.

Ma formation initiale est aux Beaux-Arts où j’ai appris à peindre. J’ai appris l’architecture d’intérieur avec un de mes professeurs avec lequel j’ai réalisé un de mes premiers restaurants « Le clou doré ». En 1980, j’ai été cité parmi les 100 meilleurs cuisiniers d’Europe et j’ai eu deux toques au Gault& Millau.

Quand j’ai ouvert mon bureau d’architecture, j’ai arrêté de travailler dans la cuisine même si je signe toujours ma carte. Je suis arrivé à la conclusion que si tu veux bien faire les choses, tu ne peux pas en faire deux à la fois. Aujourd’hui, je rêve de m’arrêter pour faire de la peinture. La boucle est bouclée !


www.belgaqueen.be
www.pintoandco.be