Patricia Gadisseur
Artiste peintre
A travers sa peinture abstraite, Patricia Gadisseur fixe sur la toile des songes intimes. Fusion Street Art de peinture, de collage et de fragments de mots, l’artiste joue avec les métaphores du souvenir et de l’inconscient nous renvoyant à notre mémoire fragmentaire. Coup de cœur pour sa Joconde « BE PERFECT » revisitée Pop Art.
Mots : Servane Calmant
© Dirk Kerstens/Gaetan Miclotte
Votre parcours artistique…
J’ai étudié à l’Académie des Beaux-Arts de Namur et directement j’ai été attirée par la peinture. J’ai toujours aimé les « murs » mais plus dans la matière abstraite. J’y collais des affiches dans un style très minimaliste, un mélange de couleurs et de matières. Progressivement, j’en suis venue à coller plus d’affiches pour avoir plus un côté vieilli, dans le temps.
Votre technique…
J’utilise des affiches superposées, des neuves, des anciennes, celles que je déchire, que je colle. Je reviens par-dessus avec des écritures et j’y recolle des affiches, une empreinte dans le temps pour que ça paraisse vieux.
Ensuite, j’implante des personnages de la pop, du cinéma ou autres et de BD pour le côté amusant qui interagissent avec l’ensemble. C’est comme des murs extérieurs avec des tags.
Un adjectif décrivant votre style…
« Sexy » malgré le côté abrupt des coulures, des affiches qui se déchirent.
Vos matériaux…
De l’acrylique, de la peinture en bombe. L’effet matière est dû à une succession d’affiches.
Fan du 7ème art…
Oui, d’une certaine époque très glamour. On retrouve notamment dans mes peintures Marlon Brando, Audrey Hepburn, James Dean, Rita Hayworth, Marylin Monroe. Je peins rarement, pour l’instant, un acteur contemporain.
Joconde super Women ! Mona Lisa, votre muse préférée…
Je l’aime beaucoup car on n’a jamais vraiment su qui elle était et a créé la polémique. Finalement, elle aurait pu être n’importe qui. Elle pourrait être Wonder Women, le chanteur de Kiss, … Je lui donne d’autres personnalités, d’autres vies. J’aime beaucoup jouer avec elle !
Mix & Match avec la BD…
Mickey, Minnie, Donald, Grosminet , Betty Boop, Bugs Bunny, Félix le Chat, Superman, Pink Panther, Scooby Doo, Tintin. Pour le côté humoristique !
Comme, la toile « Wanted » marquant le contraste d’Einstein qui était une tête avec Picsou qui aimait tant l’argent.
Une toile, une histoire…
Ça part généralement de rien du tout. Par exemple, j’ai réalisé une de mes toiles suite à une bande-annonce d’un lm de science-fiction qui m’a fait penser à David Bowie qui adorait l’espace et les extra-terrestres. C’était une étoile ! Ensuite, l’effet boule de neige agit. Je trouve le bon papier et le cheminement suit.
Mon inspiration émane aussi d’une pensée, je rêve beaucoup. Des rêves éveillés où je crée de petits scénarios. J’imagine Marylin en sortant de sa loge avec deux cartoons fous amoureux d’elle lui tendant un bouquet.
Si les gens prennent déjà dix secondes de bonheur en regardant une de mes toiles, c’est le but. Chez moi, tout est positif.
PATRICIA GADISSEUR
T : 0474/48 90 34
Patricia.gds@icloud.comGALERIE ART GÉNÉRATION SABLON
Place de la Justice, 5 – 1000 Bruxelles
www.artgeneration.fr
Kimberose
La môme qui ose
Elle s’appelle Kimberly Kitson Mills et son groupe Kimberose. Du haut de ses vingt-six printemps, la Française aux origines anglo-ghanéennes vient d’écrire une nouvelle page de la musique soul avec une ferveur contagieuse. Good Vibes en perspective : Kimber(..)ose sera à l’affiche du Toots Jazz Festival à La Hulpe le 7 septembre. Il suffit de croire en soi pour réussir…
2017, Kimberose enregistre un EP de 4 titres qui lui vaut un passage remarqué dans «Taratata». Ce soir-là, un 29 septembre, après une reprise de Sam Cooke, Kimberose enchaîne sur une compo perso, un titre plaintif qui prend aux tripes : «I’m Sorry». La voix se fait tour à tour envoûtante et rageuse, la prestation est tout bonnement époustouflante. Kimberly se livre sans fard, se donne sans retenue, vit sa musique. C’est qu’elle a bien fait de renoncer à devenir infirmière pour se consacrer à la musique ! Le chant, un exutoire. Kimberly-ose, se lance ; Anthony Hadjadj, guitariste, tombe amoureux de sa voix, de sa fibre artistique, de la femme, sa femme désormais : Kimberose, le groupe, est né !
La nouvelle Amy Winehouse
« I’m Sorry », ce single soul mâtiné de pop, est envoyé en éclaireur sur les ondes radio et caracole très vite en tête des hit-parades français. Il donne le la au bien nommé « Chapter One », 11 titres aux contours jazzy qu’à la rédaction, on écoute en boucle. On la tient « la nouvelle Amy Winehouse », « la nouvelle reine de la soul » ! Et si Kimberose se fichait du formatage ? Avec une voix pareille, sérieux, se soucie-t-on encore du qu’en-dira-t-on ? La critique l’encense, tant mieux. Le public parisien de La Cigale l’acclame, c’est justifié. En septembre prochain, Kimberose, l’auteur/compositeur/interprète qui voue une adoration sans limite à Etta James, Billie Holiday et Nina Simone, partagera l’affiche du Toots Jazz Festival avec Manu Dibango, monstre sacré de l’ethno-jazz. La rencontre, au sommet, de deux tornades musicales.
Quand Toots invite à partager sa scène
7, 8 et 9 septembre, retenez bien les dates du Toots Jazz Festival à La Hulpe. De grands artistes du jazz, de la world et de la soul seront réunis sur la Scène Toots Thielemans pour célébrer la zik.
Le line-up volontairement éclectique – à l’image de Toots qui revendiquait un jazz fédérateur – invite à découvrir Kimberose (la révélation de cette 3e édition), Manu Dibango (avec un projet aux sonorités AfroFunkAdélikJazzy), Brussels Jazz Orchestra & David Linx (qui revisitent des standards de Brel), Kenny Werner & Grégoire Maret (hommage à Toots), Rhoda Scott (mythe vivant de l’orgue Hammond) et, le dimanche, hommage à Cesaria Evora par la crème des artistes du Cap-Vert.
Programme complet sur www.jazzlahulpe.be et Facebook/tootsjazzfestival
Filigranes
Et vous, que lirez-vous cet été ?
Lecteur passionné, Marc Filipson, le propriétaire du paradis livresque « Filigranes », aime les livres et ceux qui les écrivent. Il partage avec nous ses coups de cœur de l’été !
Polar / Thriller
LA DISPARITION DE STEPHANIE MAILER
Joël Dicker • Editions de Fallois/Paris • Polar/Thriller
Le nouveau roman de l’auteur de La Vérité sur l’affaire Harry Quebert
30 juillet 1994.
Orphea, petite station balnéaire tranquille des Hamptons, dans l’État de New York, est bouleversée par un effroyable fait divers: le maire de la ville et sa famille sont assassinés chez eux, ainsi qu’une passante, témoin du meurtre.
L’enquête, confiée à la police d’État, est menée par un duo de jeunes policiers, Jesse Rosenberg et Derek Scott. Ambitieux et tenaces, ils parviendront à découvrir le meurtrier, solides preuves à l’appui. Celui-ci a été tué lors de son arrestation. Les deux policiers ont récolté les louanges de leur hiérarchie et même une décoration.
Mais vingt ans plus tard, au début de l’été 2014, une journaliste du nom de Stephanie Mailer affirme à Jesse qu’il s’est trompé de coupable à l’époque.
Avant de disparaitre à son tour dans des conditions mystérieuses.
Qu’est-il arrivé à Stephanie Mailer ? Qu’a-t-elle découvert ? Et surtout : que s’est-il vraiment passé le soir du 30 juillet 1994 à Orphea ?
RIEN DE PLUS GRAND
Malin Persson Giolito • Presses de la Cité
La pièce empeste les oeufs pourris. L’air est lourd de la fumée des tirs. Tout le monde est transpercé de balles, sauf moi. Je n’ai même pas le moindre bleu.
Stockholm, sa banlieue chic. Dans la salle de classe d’un lycée huppé, cinq personnes gisent sur le sol, perforées de balles. Debout au milieu d’elles, Maja Norberg, dix-huit ans à peine, élève modèle et fille de bonne famille. Son petit copain, le fils de la plus grosse fortune de Suède, et sa meilleure amie, une jolie blonde soucieuse de la paix dans le monde, figurent parmi les victimes, ainsi que Samir, brillant ls d’immigrés décidé à s’affranchir de sa condition. Neuf mois plus tard, après un battage médiatique qui a dépassé les frontières suédoises, le procès se tient. Mais qui est Maja ? Qu’a-t-elle fait, et pourquoi ?
Nerveux comme un thriller, Rien de plus grand radiographie, dans une société au bord de l’implosion, les hypocrisies des classes dirigeantes et l’extrême violence qui ressurgit sur leurs enfants. Déjà best-seller en Suède, ce portrait dérangeant et empathique d’une génération est en cours de publication dans 28 pays. Netflix vient d’en acheter les droits pour l’adapter en série.
Excellent suspense scandinave
INAVOUABLE
Zygmunt Miloszewski • Fleuve Noir
Zakopane, chaîne des Tatras, 26 décembre 1944.
Un résistant serre contre lui un étui métallique. À ses oreilles résonnent encore les dernières instructions de l’officier nazi qui lui a confié « le plus grand secret de cette guerre »… Alors qu’il est pris dans une tempête de neige, sa formation d’alpiniste pourrait se révéler cruciale. Non loin de là, dans une auberge, un homme contemple par l’une des fenêtres la même bourrasque déchaînée. Après une ultime hésitation, il croque sa capsule de cyanure.
Une matinée d’automne, de nos jours, à Varsovie.
Chef du département de recouvrement de biens culturels rattaché au ministère des Affaires étrangères, le docteur Zo a Lorentz est convoquée par le Premier ministre : le Portrait de jeune homme du peintre Raphaël, tableau le plus précieux jamais perdu et recherché depuis la Seconde Guerre mondiale, vient d’être localisé. Accompagnée d’un marchand d’art cynique, d’un officier des services secrets à la retraite et d’une voleuse légendaire, Zo a s’envole pour New York, étape d’une quête contrariée qui pourrait inverser la lecture de l’Histoire et la politique internationale moderne… »
Vous avez aimé Je suis Pilgrim, vous adorerez Innavouable. Du grand Mission Impossible
LA MAISON AUX ESPIONS
Daniel Silva • HarperCollins
Le chef des services secrets israéliens poursuit sa lutte implacable contre le terrorisme.
Gabriel Allon, espion et restaurateur d’œuvres d’art, est désormais à la tête des services secrets israéliens. Une vague d’attentats terroristes les mènent, lui et son équipe de terrain, dans le sud de la France, et plus précisément au sein du cercle privilégié d’un couple de la haute société : Jean-Luc Martel et Olivia Watson. Ancienne modèle, Olivia feint d’ignorer l’origine trouble de la fortune considérable de son époux. De son côté, Martel ferme les yeux sur l’identité de l’un de ses clients les plus importants, dont l’ambition n’est autre que de détruire l’Occident. Gabriel Allon, expert en manipulation, parviendra-t-il à utiliser ce couple pour parvenir jusqu’à sa cible : le commanditaire des attentats ?
Daesh plus vrai que nature
LA VEUVE NOIRE
Daniel Silva • HarperCollins
Une mission de Gabriel Allon
Suite à un attentat à la bombe revendiqué par Daech, l’espion Gabriel Allon est réquisitionné pour retrouver Saladin, leur énigmatique leader, afin de prévenir de futurs attentats. Pour cela, il a besoin d’un appât. Ce sera Natalie, jeune femme juive exerçant comme médecin dans un hôpital de Jérusalem. Maîtrisant arabe, hébreux et français, elle pourrait se faire passer pour une Palestinienne avide de vengeance et être recrutée par Saladin en personne pour rejoindre le groupe extrémiste. Natalie accepte sa mission, et commence à subir un entrainement pour devenir une autre : Leila.
Elle soigne les victimes des terroristes. Elle va devoir devenir l’une des leurs.
Littérature
INSTANTANES D’AMBRE
Yôko Ogawa • Actes Sud
Une mère demande à ses enfants d’oublier leur prénom. Ils doivent, dit-elle, ne plus jamais le prononcer ni même y penser, mais en choisir un autre afin d’échapper au danger qui menace leur vie. Dans une villa ayant appartenu à leur père, au milieu d’un vaste jardin cerné de hauts murs, les trois enfants vont passer un temps infini, enfermés, coupés du monde mais heureux. Leurs nouveaux prénoms sont issus d’une encyclopédie des sciences : des noms de pierres choisis au hasard – prénoms sous le signe desquels ils reconstruisent leur identité.
Arbres immenses, ruisseau ténu et chants d’oiseaux : les saisons passent, les vêtements cousus par leur mère sont trop petits, les ailes de coton et de laine qu’elle a fixées dans leur dos ne les gênent pas. Opale, Ambre et Agate grandissent en harmonie mais la dissonance vient de l’extérieur, un colporteur entre dans le jardin.
Un livre majeur, une puissante métaphore de la résilience de l’enfance, cette capacité à préserver l’amour filial en tenant la peur à distance. Ode à l’imaginaire – traversé comme toujours dans l’œuvre d’Ogawa par la présence animale, muséale et musicale –, ce roman se place sous le signe des pierres et tout particulièrement de l’ambre, dans lequel se loge la trace de ce qui n’est plus.
VERS LA BEAUTÉ
David Foenkinos • Gallimard
Antoine Duris est professeur aux Beaux-Arts de Lyon. Du jour au lendemain, il décide de tout quitter pour devenir gardien de salle au musée d’Orsay. Personne ne connaît les raisons de cette reconversion ni le traumatisme qu’il vient d’éprouver. Pour survivre, cet homme n’a trouvé qu’un remède, se tourner vers la beauté. Derrière son secret, on comprendra qu’il y a un autre destin, celui d’une jeune femme, Camille, hantée par un drame.
Parution en Folio de Le Mystère Henri Pick : un des romans les plus jubilatoire de ces dernières années.
LES RÊVEURS
Isabelle Carré • Grasset
« On devrait trouver des moyens pour empêcher qu’un parfum s’épuise, demander un engagement au vendeur – certifiez-moi qu’il sera sur les rayons pour cinquante ou soixante ans, sinon retirez-le tout de suite. Faites-le pour moi et pour tous ceux qui, grâce à un flacon acheté dans un grand magasin, retrouvent l’odeur de leur mère, d’une maison, d’une époque bénie de leur vie, d’un premier amour ou, plus précieuse encore, quasi inaccessible, l’odeur de leur enfance… » I. C.
Quand l’enfance a pour décor les années 70, tout semble possible. Mais pour cette famille de rêveurs un peu déglinguée, formidablement touchante, le chemin de la liberté est périlleux. Isabelle Carré dit les couleurs acidulées de l’époque, la découverte du monde compliqué des adultes, leurs douloureuses métamorphoses, la force et la fragilité d’une jeune fille que le théâtre va révéler à elle-même. Une rare grâce d’écriture.
JE T’AIME
Barbara Abel • Belfond
Après un divorce difficile, Maude rencontre le grand amour en la personne de Simon. Un homme dont la fille, Alice, lui mène hélas une guerre au quotidien. Lorsque Maude découvre l’adolescente en train de fumer du cannabis dans sa chambre, celle-ci la supplie de ne rien dire à son père et jure de ne jamais recommencer. Maude hésite, mais voit là l’occasion de tisser un lien avec elle et d’apaiser les tensions au sein de sa famille recomposée.
Six mois plus tard, Alice fume toujours en cachette et son addiction provoque un accident mortel. Maude devient malgré elle sa complice et fait en sorte que Simon n’apprenne pas qu’elle était au courant. Mais toute à sa crainte de le décevoir, elle est loin d’imaginer les effets destructeurs de son petit mensonge par omission…
Barbara Abel nous mène encore une fois par le bout du nez…..
LA ROSE
Louise Erdrich • Albin Michel
Dakota du Nord, 1999. Un vent glacial souffle sur la plaine et le ciel, d’un gris acier, recouvre les champs nus d’un linceul. Ici, des coutumes immémoriales marquent le passage des saisons, et c’est la chasse au cerf qui annonce l’entrée dans l’automne. Landreaux Iron, un Indien Ojibwé, est impatient d’honorer la tradition. Sûr de son coup, il vise et tire. Et tandis que l’animal continue de courir sous ses yeux, un enfant s’effondre. Dusty, le fils de son ami et voisin Peter Ravich, avait cinq ans.
Ainsi débute le nouveau roman de Louise Erdrich, couronné par le National Book Critics Circle Award, qui vient clore de façon magistrale le cycle initié avec La Malédiction des colombes et Dans le silence du vent. L’auteur continue d’y explorer le poids du passé, de l’héritage culturel, et la notion de justice. Car pour réparer son geste, Landreaux choisira d’observer une ancienne coutume en vertu de laquelle il doit donner LaRose, son plus jeune fils, aux parents en deuil. Une terrible décision dont Louise Erdrich, mêlant passé et présent, imagine avec brio les multiples conséquences.
« Un récit puissamment évocateur, d’une subtilité et d’une grâce magistrales.»
CORMAN BY FILIGRANES
De 10h00 à 18h30 du mercredi au dimanche et tous les jours pendant les vacances scolaires.
Zeedijk 777 – 8300 Knokke-Le-Zoute
T : 050/ 60 18 28
FILIGRANES
Lundi au vendredi de 9h00 à 20h00. Samedi de 10h00 à 19h30.
Dimanche et jours fériés de 10h00 à 19h00.Avenue des Arts, 39-42 – 1040 Bruxelles
T : 02/511 90 15
François Damiens
La caméra cash
François Damiens passe derrière la caméra… et ça n’est pas triste ! Mon Ket, le premier film en tant que réalisateur de François Damiens est hautement recommandé à tous les accrocs à François l’Embrouille, ce personnage improbable qu’il crée en 2000 un peu par hasard, pour des caméras cachées.
Mots : Frédérique Morin
© FilipVanRoe/Cinéart
Mais gageons que le succès ira bien au-delà ! Et que suivront tous ceux qui à l’instar de Katell Quillévéré (la réalisatrice qui a dirigé François Damiens dans Suzanne) voient en lui un comédien de l’envergure de grands acteurs comme Jean Yanne ou Guy Marchand.
Précisons tout de même que Mon Ket, n’est pas une énième aventure de François l’Embrouille, cet olibrius que l’on adore détester, mais il y a à l’évidence un lien de parenté avec ce personnage de Dany dans lequel s’est glissé François Damiens himself.
Mon Ket est donc l’histoire de ce Dany, un malfrat en cavale prêt à tout pour reprendre sa place de père auprès de Sullivan, son fils de 15 ans. Son parcours sera émaillé de rencontres qui sont autant de caméras cachées où de parfaits inconnus ont joué leur propre rôle face à un personnage tout aussi vulgaire et incontrôlable que son illustre cousin…
Par une belle journée de printemps, dans les jardins de l’Hôtel Manos 1er à Bruxelles, nous sommes allés à la rencontre de l’acteur/réalisateur François Damiens qui nous en dit plus sur ce personnage et sur ce lm pour le moins atypiques…
Comment est née l’histoire de Mon Ket ?
Avec Benoît Mariage (NDLR : le coscénariste du film), nous avons d’abord imaginé le personnage de Dany, puis la vie qu’il avait. Ensuite, nous avons essayé de raconter ça à travers une succession de scènes de la vie de tous les jours.
Comment s’est dessiné ce personnage de Dany que vous interprétez ?
L’idée générale du film c’est ce personnage, ce qu’il est : un type sans foi ni loi, sans aucun filtre. J’ai trouvé intéressant de le confronter à un enfant… et que l’on se demande comment un type qui a si peu de « manières » élève un enfant. Je voulais montrer le rapport copain, copain qui ne fonctionne pas entre un père et son fils, montrer des gens qui recomposent des familles en 3 jours…
Tout odieux et vulgaire qu’il soit, vous réussissez à le rendre touchant…
On sent que ce type est complètement fracturé. D’ailleurs c’est pour ça que les gens sont si gentils avec moi. En temps normal, on ne s’approcherait pas trop d’un type qui est en cavale… on espérerait juste qu’il se fasse vite coincer !
Il n’y a rien de plus touchant (et terriblement triste !) qu’un père qui en croyant bien faire, élève mal son enfant.
Vous reprenez l’idée de la caméra cachée qui marque vos premiers pas comme acteur. Pourquoi ce choix de faire des gens que vous piégez, les protagonistes de votre film ?
Ce qui m’intéressait c’était de mélanger la réalité à une fiction. Et il n’y a pas meilleur acteur que quelqu’un qui ne sait pas qu’il joue. Mon souhait était de filmer les émotions des gens au plus près, leurs réactions face à un personnage à qui je faisais dire (pour mon plus grand plaisir !) tout ce que je voulais, filmer les expressions des visages… car là tout est dit !
La démarche était-elle très différente de vos caméras cachées façon François l’Embrouille ?
C’est complètement différent dans la mesure où pour la télévision je faisais venir les gens que je piégeais… là c’est moi qui me suis déplacé chez les gens.
D’autre part, pour chaque caméra cachée et tout au long du film, je tiens toujours le même personnage, un personnage qui devait s’inscrire dans l’histoire. Je tenais donc à tourner chronologiquement et à monter en parallèle afin d’avoir un fil conducteur et que chaque piégé ait un rapport avec celui qui le précédait. Le danger était de faire un assemblage de caméras cachées… ce qui n’avait aucun intérêt !
J’ai compté 22 personnes piégées, sans compter celles que l’on découvre lors du générique de fin. Mon Ket en chiffre, ça donne quoi ?
On a piégé 12 personnes par jour et le tournage a duré 40 jours. À l’arrivée, on avait 650 heures d’images qu’il fallait ramener à 1h30. Ce fut un an et demi de tournage et 3 ans d’écriture avec Benoît MARIAGE.
Impossible d’improviser sur ces caméras cachées… certaines d’entre elles ont mis 8 mois à se monter !
Mon Ket se passe pour l’essentiel en Belgique. Pourquoi cet aparté africain à la fin de votre film ?
Je n’avais pas envie de me limiter à la Belgique. Mon personnage est un type sans limites et j’aimais bien l’idée qu’il doive, à un moment, foutre le camp. Et puis j’ai toujours rêvé d’aller faire des caméras cachées en Afrique. Depuis le temps que j’en fais, j’ai remarqué que chaque fois qu’il y a un Africain, on le garde au montage ! Les Africains sont marrants, ils ont un truc que l’on n’a pas.
Dans le même ordre d’idée, il aurait été impossible de tourner ce lm en France. On n’aurait pas eu toute cette bonhomie, cette générosité, cette humanité que l’on a en Belgique…
Mon Ket, en salle depuis le 30 mai !
Carnivores
Be Perfect recommande le premier film comme réalisateurs de Jérémie RENIER et Yannick RENIER, acteurs de leur état et frères à l’état civil.
Deux états qui ne sont évidemment pas sans lien avec cette histoire de sororité jusqu’à la déviance et d’envie jusqu’à la jalousie entre deux sœurs actrices, explorée à la manière d’un thriller psychologique prenant et parfaitement interprétée par Leïla BEKHTI et Zita HANROT.
Par Frédérique Morin
© Les Films du FLeuve
À deux pas de la Grand Place, c’est à l’hôtel Amigo, réputé pour accueillir depuis de longues années les grands noms du cinéma de passage à Bruxelles, que nous avons rendez-vous avec Jérémie RENIER et Yannick RENIER.
La filmographie de Jérémie RENIER, outre les François OZON, les Bertrand BONELLO, les Florent SIRI pour qui il est le chanteur Claude FRANÇOIS, est marquée par un beau compagnonnage avec les frères DARDENNE (5 films ensemble).
Quant à Yannick, ce sont des films avec Christophe HONORÉ, Pascal BONITZER ou encore Grand Corps Malade et des affiches partagées avec Laura SMET, Laetitia CASTA, Léa SEYDOUX ou encore Emma de CAUNES.
Aujourd’hui, ils ne sont pas là pour parler d’un énième rôle, mais pour nous en dire plus sur ce premier film écrit et réalisé ensemble.
Qu’y a t’il de vous qui êtes frères dans cette histoire centrée sur deux sœurs ?
Yannick : Il y a un effet miroir de ce que peut être notre relation, de comment les gens ont pu projeter notre relation. Le point de départ c’est nous ! Après, c’est notre vision d’artiste sur cette relation fraternelle.
Jérémie : Très vite nous sommes allés vers une projection, un fantasme… c’est d’ailleurs comme ça que l’idée du thriller est arrivée.
Yannick : C’est parce que cela fait longtemps que l’on a exploré – et de manière intime – la question de la réussite, de la différence de notoriété et que l’on en a beaucoup ri, que l’on a pu faire ce film.
Quelles furent, si c’est le cas, vos influences cinématographiques pour ce film ?
Yannick : Beaucoup d’influences… cinématographiques, littéraires, photographiques. On a pensé à des films comme : All about Eve, What happen to Baby Jane, Morse, It Follows, Take Shelter, Martha, Marcy, May, Marlene … des films où l’on est dans un trajet intérieur, où l’aspect psychologique est en équilibre avec l’aspect sensitif, où le spectateur est touché intellectuellement, mais aussi viscéralement, par la musique, par les images.
Dans votre film, il est aussi question de l’injustice, celle de la beauté, celle d’être (ou non) la bonne personne, au bon moment, au bon endroit… est-ce également du vécu ?
Jérémie : Le cinéma crée de l’injustice dans la mesure où l’on n’a pas besoin de travailler spécialement la matière pour tout d’un coup être mis en lumière.
Au-delà du fait qu’il était facile pour nous de plonger dans cet univers, le cinéma n’a toujours été qu’une toile de fond, l’essentiel étant l’histoire de deux sœurs et de leurs relations… le cinéma poussant leurs différences, leurs frustrations et leurs désirs, plus loin.
Sophie Marceau
Des yeux verts pétillants en amande, des lèvres pulpeuses en forme de cœur, une silhouette à se damner, un charisme débordant, une beauté naturelle qui crève l’écran. Elle est la femme ce que le mâle Alpha est à l’homme ! Elle fait son grand retour en tant qu’actrice mais également réalisatrice avec son long-métrage « Mme Mills, une voisine si parfaite ».
| Par Bella Shtag |
“Dreams are my realty » ! La Boum, devenue culte, relate les premiers tourments amoureux de Vic Beretton. En se présentant au casting du lm de Claude Pinoteau, Sophie Marceau, née Maupu le 17 novembre 1966, devient le symbole de toute une génération. Avec La Boum 2, elle décroche le César du meilleur espoir féminin.
Sophie Marceau est à la Boum comme la gifle est à Isabelle Adjani. Nombre d’entre nous ont grandi avec la comédienne à travers ses rôles. Certains ont même connu leur premier émoi en apercevant la pointe d’un de ses seins, n’hésitant pas à s’offrir une deuxième séance.
Ses prénoms changent et la vie continue. Vic se nomme Valentine, l’Etudiante pour laquelle Vincent Lindon a un coup de foudre. Mère à son tour, Anne connaît les joies d’être parent d’une adolescente dans Laughing Out Loud, mort de rire – en langage SMS.
De la vie réelle à la fiction, elle enflamme les cœurs ! Aux côtés de Depardieu, elle reflète la pureté et l’innocence de Madeleine dans Fort Saganne. Elle prend les traits de Julie, la fausse fille de Bébel dans Joyeuses Pâques, joue la fille à voyou dans Police et provoque une descente aux enfers à Claude Brasseur (le père de Vic). L’éblouissante Fanfan marque les esprits dont celui d’Alexandre – Vincent Perez – qui tombe éperdument amoureux. Dix ans plus tard, ils sont réunis à l’écran dans Je reste. « Comme au cinéma, mise au point sur toi …» Dernièrement, le monstre sacré Alain Delon avoue qu’il rêve de tourner avec Sophie Marceau avant de partir…
Quand on aime, on ne compte pas. De 26 ans sa cadette, elle hypnotise le cinéaste polonais Andrzej Zulawski qui en fait sa muse, sa compagne durant dix-sept ans et la mère de leur enfant, Vincent né en 1995. « J’ai eu comme un éclair qui s’est éclairci de plus en plus avec le temps. Un grand bonheur. Elle m’a donné le goût de vivre » confiera-t-il à propos de celle qu’il surnommait tendrement Zoska. L’ado, souvent dénudée dans L’Amour braque, se battra corps et âme pour faire accepter son amant qui avait l’âge de ses parents. S’en suivront Mes nuits sont plus belle que vos jours, La Note bleue et La Fidélité.
Dans un autre registre, on la découvre dans des films d’époque tels que Chouans, La Fille de d’Artagnan, Anna Karenine ou encore dans Marquise. Elle incarne Isabelle de France dans Braveheart. « C’est une très bonne actrice, elle est extrêmement belle et française », un choix évident pour Mel Gibson, acteur, réalisateur et producteur de cette superbe fresque historique. Elle y retrouve l’amour aux côtés du producteur américain Jim Lemley, le père de sa fille Juliette née en 2002. Le film britanno-américain lui ouvre les portes de la saga James Bond : Le monde ne suffit pas. Elektra king fera d’elle la James Bond Girl du 19ème opus de l’espion incarné par Pierce Brosnan.
Star internationale, elle revient à ses premiers amours, les comédies françaises. Elle assure grave dans LOL, De l’autre coté du lit, elle lutte contre la routine du couple, est rattrapée par ses rêves d’enfant dans L’Age de raison, donne la réplique à Gad Elmaleh dans Un bonheur n’arrive jamais seul, déstabilise François Cluzet dans Une Rencontre et joue la sex addict face à Patriiiiick Bruel dans Tu veux ou tu veux pas. Oui, on les veut !
Beauté troublante, elle est à l’affiche du thriller Anthony Zimmer, dans les drames : Les Femmes de l’ombre, La Taularde, Une Histoire d’âme. Nombreux sont ceux qui vendraient la leur pour figurer dans les coulisses de Ne te retourne pas où Sophie Marceau se transforme en Monica Bellucci.
De l’autre coté de la caméra ! Parlez-moi d’amour, son premier long-métrage semi-biographique lui vaut le prix de la mise en scène du Festival de Montréal en 2002. Sur le tournage de La Disparue de Deauville, sorti en 2007, elle a un coup de foudre pour son acteur, Christophe Lambert. Couple mythique du cinéma français, il annonce leur rupture sept ans plus tard. Commentant son statut de célibataire, elle déclare : « être à deux, c’est l’expérience la plus intéressante et la plus créative qui puisse exister ».
Dans son nouveau long-métrage qu’elle réalise, elle raconte l’histoire d’Hélène, éditrice de romans à l’eau de rose, sa routine va être bouleversée par l’installation d’une nouvelle voisine, Mme Mills. Elle partage l’affiche avec Pierre Richard, « le grand blond avec une chaussure noire ». Denise Grey – Poupette – la grand-mère de Vic (arrière grand-mère en fait mais avec arrière ça fait trop long) aurait apprécié et sans doute ajouté : le fils de Tootsie et de Madame Doubtfire !
L’actrice a mûri et rayonne de plus belle. La frange qu’elle a conservée depuis son adolescence lui confère un style juvénile. On oserait presque lui demander de nous accompagner à une boum. Lol !
Myriam Leroy
Profession : écrivante
Myriam Leroy a le regard qui tue, la prose revolver, le verbe incisif. Myriam n’a rien d’une femme décorative mais quelle horreur ! Au contraire, Myriam sort du rang, fait de la résistance, secoue le troupeau, impose sa vision en dézinguant joyeusement ce qui ne lui plait pas à travers des articles de presse et des chroniques en radio et télé. Si Myriam devait écrire un roman, il lui ressemblerait forcément… Quoique. Aurait-il les traits d’« Ariane », cette ado fascinante qui vit dans une maison trop grande avec une piscine trop bleue et un terrain de tennis trop brique dans un coin trop riche du BéWé trop vert ? Entre Ariane, Myriam et sa narratrice, tous les coups bas sont permis. Le catch (littéraire) n’est pas si fake que ça ! La frontière entre le réel et la fiction se révélant bien plus ténue qu’on ne l’imagine…
| Propos recueillis par Servane Calmant |
La rencontre a lieu à la librairie Filigranes à Bruxelles où Myriam Leroy présente et dédicace « Ariane », récit d’une relation siamoise entre deux ados du BéWé des années ‘90. Ariane est riche, l’autre, la narratrice, collectionne les complexes et se demande « où se niche la qualité de la bourgeoisie », elle qui a toujours crû « que les pauvres étaient des gens bien». Deux jeunes femmes qui vont s’oublier l’une dans l’autre jusqu’à se perdre : massacre dans l’indifférence sur un court de tennis, étripage sans répit au bout du fil, bousillage féroce d’une amitié toxique. Ce décryptage minutieux de l’adolescence à travers un désir de plaire à tout prix, une urgence de vivre fébrile, séduit par le propos et la forme. Car sous couvert d’une auto-fiction, l’auteure s’amuse à décloisonner les espaces ‘logiquement’ dévolus au réel et à la fiction avec une jubilation intellectuelle salvatrice. Un premier roman cinglant et savoureux à la fois qui rend (apparemment) heureuse son auteure, que l’on prétend « piquante », « arrogante », « pertinente », « impertinente », « froide, oui mais sensible », « aha ! » rétorquerait celle qui se présente comme une « écrivante ».
Ecrivante, n’est-ce pas un peu moche ?
« Ecrivain, écrivaine, romancière, aucun de ces termes ne me convient vraiment. J’ai écrit un roman, ça ne fait pas de moi une romancière, car je n’y consacre pas tout mon temps. Et j’écris, oui, des textes de théâtre, des chroniques pour la radio, des papiers pour la presse écrite, je suis donc écrivante, j’écris pour vivre, mais finalement le mot est moche – rire ! »
Honnir la figure du bourgeois, n’est-ce pas un peu fastoche ?
« Ma narratrice, fille tristement banale, se rend bien compte qu’elle est inculte en matière de protocoles, de ‘nadine-de-rothschilderies’, qu’elle appartient et appartiendra toujours à une classe de ploucs. Certes elle méprise les bourgeois, elle ne voudrait pas leur ressembler, mais ce qu’elle déteste par dessus tout c’est de ne pas avoir eu le choix de son appartenance sociale. Je n’ai pas la haine du bourgeois, ce serait réducteur. On peut pénétrer toutes les classes sociales car elles sont nettement plus poreuses que jadis, mais ce n’est pas parce qu’on a le droit de fréquenter la haute bourgeoisie qu’on sera adoubé par elle. Il y a des codes, des clés, un grand « entre-soi », un réel communautarisme chez les nantis. En ce sens, je partage le malaise social de ma narratrice. »
Désir de plaire ou devoir de plaire, là bat le coeur d’ « Ariane » …
« Il y a en effet beaucoup d’injonctions, souvent contradictoires d’ailleurs, dans les magasines à destination des adolescentes. Comment bien embrasser, comment séduire, comment ne pas dégouter un garçon, comment faire régime ! Ce « devoir de plaire », cette tyrannie de la séduction imposée aux jeunes femmes- dont j’ai été moi-même une victime innocente- me révolte ! »
Piéger le lecteur, n’est-ce pas un peu machiavélique ?
« Aha !, j’avais l’intention d’écrire un roman autobiographique mais je me suis surprise à avoir trop peu de souvenirs de mon adolescence, de l’amitié fusionnelle que j’avais vécue et qui s’était alors soldée par une dispute, pour alimenter mon récit. J’ai donc rédigé une fiction nourrie d’éléments autobiographiques, de souvenirs réels. Cette auto-fiction me permet évidemment de manipuler, de piéger le lecteur. De grossir certains souvenirs, d’occulter certains pans du passé, de modifier des noms, d’inventer des anecdotes, d’emprunter des raccourcis. Je l’explique dans le dernier tiers du roman. En manipulant le passé, me suis-je rapprochée au plus près de la réalité ? Ou, au contraire, est-ce que je vous mens sur toute la ligne ? Qui est vraiment Ariane ? La sœur et les parents de la narratrice ne l’ont jamais rencontrée- existe-t-elle vraiment ? Et si la narratrice était une manipulatrice ? Et si Myriam et Ariane ne faisaient qu’une ? Et si… J’ai beaucoup aimé le roman ‘D’après une histoire vraie’ de Delphine de Vigan, où le lecteur est malmené par une auteure qui interroge la part du réel, du vrai dans le roman. C’est ce deuxième niveau de lecture, ce duel entre le réel et le vrai dans la littérature, qui a également motivé l’écriture d’ ‘Ariane’. Par ailleurs, peu importe si j’ai ou non piégé les lectrices et lecteurs, mon souci d’authenticité reste identique ! »
“ Quand j’ai eu douze ans, mes parents m’ont inscrite dans une école de riches. J’y suis restée deux années. C’est là que j’ai rencontré Ariane. Il ne me reste rien d’elle, ou presque. Trois lettres froissées, aucune image. Aucun résultat ne s’affiche lorsqu’on tape son nom sur Google. Ariane a vécu vingt ans et elle n’apparaît nulle part. Quand j’ai voulu en parler, l’autre jour, rien ne m’est venu. J’avais souhaité sa mort et je l’avais accueillie avec soulagement. Elle ne m’avait pas bouleversée, pas torturée, elle ne revient pas me hanter. C’est fini. C’est tout.
ARIANE, MYRIAM LEROY, AUX ÉDITIONS DON QUICHOTTE
American Dream Cars & Bikes
The Golden Years
The Golden Years
Flash back sur les Golden Years ! L’Autoworld traverse l’Atlantique et nous fait revivre les années où tout semblait possible.
| Par Nicolas De Bruyn |
« I got chills, they’re multiplying, and I’m losing control. Cause the power, you’re supplying. It’s electrifying » ! Ooh ooh ooh, vous risquez fort d’entonner la mélodie en franchissant les portes de l’Autoworld ou d’oser les déhanchés légendaires de Danny Zuko et de Sandy.
L’exposition majeure de cette n d’année raconte le rêve américain à travers des voitures mythiques des Golden Years et des nouvelles Supercars inéluctables.
Bolides super puissants, nitions chromées, ailerons colorés à l’instar de la Chevrolet Corvette, la Cadillac Eldorado ou la Ford Mustang ! Une expo immanquable qui fera la place belle aux constructeurs qui rivalisaient d’imagination et d’excentricité.
Drive in movie
Le décor est planté ! Une station essence copie conforme des années ’60, des voitures iconiques stationnées devant l’écran géant projetant des « Road movies » légendaires dont la star principale est l’automobile ! Grease, American Graf ti, Gone in 60 seconds, Bullitt…
Les légendaires
La naissance du Rock’n’roll, les virées sur la Route 66… Revivez ce que l’Amérique a produit de plus exceptionnel entre 1949 et 1972 comme la Plymouth Superbird. Plus de quarante voitures historiques en un seul lieu !
Des carrosseries hors norme, du chrome, les « Big Three » sont incontournables ! Buick, Cadillac, Chevrolet et Pontiac assurent la notoriété de General Motors, Plymouth, Dodge et DeSoto con rment la renommée du groupe Chrysler, les Thunderbird, Torino, Edsel et Mercury af chent le must de Ford Motor Company.
Admirez les Pony cars telle que la mythique Ford Mustang et ses concurrentes, la Chevrolet Camaro et la Dodge Charger. En outre, un podium exclusif sera réservé aux voitures de course dont une Chevrolet Camaro Z28 Trans-Am 1968, une Ford Falcon Nascar et une Mustang Boss 302 Trans-Am 1970.
Easy Rider ! Une quinzaine de motos exceptionnelles, dont les emblématiques Harley- Davidson, représenteront les joyaux à deux roues du continent américain.
Mustang, l’avant-première
Pour les fans qui ne peuvent attendre le Brussels Motor Show de janvier 2018, la nouvelle Ford Mustang MCA 2018 sera présentée en exclusivité pour le Benelux.
AMERICAN DREAM CARS & BIKES, THE GOLDEN YEARS
Autoworld Museum Brussels
Parc du Cinquantenaire, 11 – 1000 Bruxelles
Penélope Cruz
La diva au charme latin
Un sourire éclatant, des courbes de rêve, un charisme addictif ! Actrice, mannequin, la sensuelle icône ibérique est la première actrice espagnole à remporter un Oscar pour son rôle dans le lm « Vicky Cristina Barcelona » et également à avoir son étoile sur le Walk of Fame. On la retrouve dans les salles obscures le 6 décembre 2017 dans « Le crime de l’Orient Express ».
| Par Bella Shtag |
La fuerza del destino
Penélope Cruz Sánchez est née le 28 avril 1974 à Alcobendas dans la communauté de Madrid. Sa mère coiffeuse, son père mécanicien, rien ne laissait entrevoir un pareil destin !
A l’âge de cinq ans, elle commence des cours de danse classique qu’elle continuera durant neuf ans au Conservatoire National. Repérée par un agent, la belle adolescente présente « Quinta Marcha », une émission pour enfants. Tandis que sa sœur cadette Monica se fait connaître grâce à la série musicale « Un, Dos, Tres », Pénélope joue dans « La série rose » et irte également avec la musique, apparaissant dans le clip « La Fuerza Del Destino » du groupe Mecano. Un titre taillé sur mesure !
Jamona…
En 1992, elle se fait remarquer en interprétant Silvia dans le lm « Jamón Jamón » de Bigas Luna. Jamona, littéralement « bien en chair », se dit en Espagne d’une femme appétissante et sensuelle. Le ton est donné !
A l’affiche, elle est la partenaire de Javier Bardem…Histoire à suivre !
Elle enchaîne avec « Belle Epoque » de Fernando Trueba qui obtient l’Oscar du meilleur lm étranger et avec « Ouvre les yeux ». En 1997, elle rencontre Pedro Almodóvar, qui verra en elle l’une de ses muses et obtient un second rôle dans son lm « En chair et en os ».
Au casting de « Don Juan » de Jacques Weber, en 1998, c’est l’année suivante que sa carrière décolle grâce à « Tout sur ma mère » de Pedro. Le succès retentissant lui ouvre les portes d’Hollywood !
Bienvenido a Hollywood, italia y Francia
2001, le tournant de sa carrière et de sa vie ! Elle partage l’écran avec Johnny Depp dans « Blow ». Dans « Vanilla Sky », elle donne la réplique à Tom Cruise, alors marié à Nicole Kidman. L’idylle et le lm sont très remarqués par le monde entier. En 2004, la Scientologie mettra un clap nal à leur union.
Sa carrière se poursuit dans le remake de « Fanfan la Tulipe » aux côtés de Vincent Perez. Elle reprend le rôle d’Adeline, immortalisé en 1951 par Gina Lollobrigida. Ensuite, elle accepte des seconds rôles dans « Gothika » de Matthieu Kassowitz et « Nous étions libres » aux côtés de Charlize Theron.
L’actrice espagnole rejoint le cinéma italien dans « A corps perdus » puis dans les productions françaises de Besson pour « Bandidas » face à son amie Salma Hayek. En 2005, elle rencontre, le temps d’une romance, Matthew McConaughey dans « Sahara ». Rupture vite effacée par la consécration ! Décorée par la France, elle reçoit, le 11 janvier 2006, les insignes d’of cier de l’Ordre national des Arts et des Lettres, ensuite un prix commun d’interprétation féminine au Festival de Cannes pour « Volver ».
L’oscar et l’amour
2008, année symbolique ! Elle joue dans « Vicky Cristina Barcelona » de Woody Allen et remporte l’Oscardela «Meilleureactricedansunsecondrôle».Maissonplusgrandtrophée,c’estl’amour! Elle retrouve Javier Bardem, son partenaire dans son premier lm et l’épouse en 2010. Ensemble, ils ont un garçon Leo, né en 2011 et une petite lle Luna, née en 2013.
L’année suivante, on la retrouve à nouveau dans un lm de Pedro Almodóvar « Etreintes brisées », puis en 2010 aux côtés de l’acteur oscarisé Adrien Brody dans « Manolette », dans « Nine » avec Daniel Day Lewis et Marion Cottilard et elle incarne la lle de Barbe Noire dans la « Fontaine de Jouvence », le quatrième volet de « Pirate des Caraïbes » qui marque ses retrouvailles à l’écran, avec Johnny Depp.
Depuis, les lms se succèdent dont « Venir au monde », « To Rome with Love » de Woody Allen, assurément fan de la belle hispanique, « Les amants passagers » où Pedro Almodóvar retrouve sa muse, « Cartel » de Ridley Scott, « This man, This Woman » où elle partage l’af che avec Diane Kruger ou encore dans un rôle taillé sur mesure « La reina de España », elle en a la grâce et l’élégance!
Trésor
« Une féminité moderne et af rmée » ! Dans un autre registre, la sublime actrice succède à Kate Winslet dans la campagne de publicité du parfum « Trésor » de Lancôme. Créé par les parfumeurs Christophe Raynaud et Amandine Clerc Matie, la « Nuit de trésor » se laisse respirer comme un philtre d’amour et se vaporise à vingt centimètres de la peau en privilégiant les points chauds de votre corps : à l’intérieur des poignets, sous le lobe de l’oreille, derrière les genoux. Un élixir aussi troublant que son égérie !
Dans les salles obscures
Neuf ans après « Vicky Cristina Barcelona », le couple légendaire, à la ville comme au cinéma, joue et s’aime dans un biopic de Pablo Escobar « Lovling Pablo ». Présenté à la Mostra de Venise, on attend impatiemment la date de sortie.
En salle à partir du 6 décembre 2017, le buzz de cette n d’année est marqué par un casting cinq étoiles du très attendu remake de Sidney Lumet « Le crime de l’Orient express » de Kenneth Branagh qui incarne également le célèbre Hercule Poirot. Penélope Cruz y croise à nouveau le chemin de Johnny Depp dans l’adaptation du livre d’Agatha Christie. A vos classique ! Est-ce la séduisante « Pilar Estravados » incarnée par Penélope Cruz la coupable ? What did you expect ?
Mira
Rencontre avec un duo belge
Mira, miroir en japonais ! Un travail à quatre mains. L’art du peintre Yvan Brutsaert traduit par le photographe Laurent Van Ausloos. Un mélange insaisissable de deux arts excellant dans le trompe-l’œil visuel et mental.
| Propos recueillis par Ariane Dufourny |
Mira, la genèse…
Laurent : Nous avions une autre vie avant ! Yvan était juriste en propriété intellectuelle et moi j’étais publicitaire. On a arrêté de travailler pour commencer quelque chose qui nous faisait vraiment vibrer. De nos passions respectives, on a créé un projet commun.
Yvan : La peinture abstraite et Laurent la photo.
Un duo d’artistes, comment fonctionnez-vous…
Yvan : Je crée sur une structure (toile, bois…) une peinture abstraite, un peu cosmique sortie de paysages imaginaires. Principalement sur acrylique, je travaille les formes et les couleurs.
Laurent : On travaille par effet de miroir. Ce qui sort des mains, de l’imaginaire d’Yvan, je vais les retraduire par la photo. Les impressions papier sont présentées de manière différente, par exemple un contrecollage sur aluminium ou encadré mais également sur plexi ou aluminium pur.
Votre marque de fabrique
Laurent : On aime bien les carrés. Pour le reste, on essaye de ne pas la divulguer. Une prise de vue particulière, ensuite la transformation avec des outils technologiques…
Yvan : Laurent s’approprie la peinture par son univers photographique.
Laurent : La traduction intervient à travers la prise de vue et les outils techniques a n de transformer l’œuvre pour former un nouvel original.
Yvan : L’authenticité de la peinture se retrouve dans le travail mais différemment. On perçoit les craquelures, les couches de la peinture qui ont séché comme dans un trompe-l’œil.
Vos dimensions
Laurent : Un visuel ou une création existe dans une taille a n de la mettre en valeur. Nous limitons pour chacun à trois exemplaires, mais nous créons aussi des pièces uniques. Yvan : Nous proposons également du sur-mesure où on privilégie le client qui recherche une œuvre réalisée pour lui et pour laquelle il va pouvoir participer et donner sa petite touche.
Vos collaborations…
Yvan : Nous travaillons avec des marques pour réaliser des associations créatives.
La chocolaterie Zaabar, fondée en 2007 par Nadine Balcaen, nous a proposé d’utiliser le chocolat comme matière première pour remplacer la peinture.On a reçu des kilos de chocolat à faire fondre ! Quand j’ai eu ni mes peintures sur base de chocolat, Laurent les a retraduit par la photo.
Ensemble, on a créé des recettes de chocolat qui correspondaient à chaque visuel. L’intérêt est de voir un chocolat et de le goûter en même temps. Un de nos visuels verts a inspiré un chocolat au wasabi, un plus dans les rouges est très épicé, les autres sont un peu plus doux.
Laurent : L’œuvre peinte est retravaillée pour parvenir à des visuels qui nous ressemblent. La vitrine du magasin est recouverte d’un vynil que nous avons imaginé.
L’art en vitrine
Laurent : C’est la même démarche. Au cœur du piétonnier de Mons, on nous a demandé de redonner de la vie et de la couleur dans des vitrines inexploitées. C’est devenu comme une galerie à ciel ouvert, un parcours artistique basé sur nos visuels.
Dans le cadre de Cosy Village Exhibition, rue de Namur à Bruxelles, on a également décoré de trois œuvres une vitrine art déco.
Les salons
Laurent : L’an dernier, on a exposé au salon « Maison & Objet » à Paris dans le hall 7 hyper prestigieux. Fin novembre 2017, nous avons participé au deuxième salon international d’art contemporain « Art3f » à Brussels Expo.
Yvan : On vise aussi l’international. On sera à Zurich en n d’année.
Des galeries
Laurent : Du 23 novembre au 7 janvier 2018, nous participons à un événement dans le centre ville où nous exposerons deux pièces au sein de l’événement PIMP MY STREET. Nous avons plein de projets de galeries et d’autres sur le feu que nous ne pouvons pas encore vous révéler. A suivre…