La VOIX, le MIROIR d’une VIE
Typh Barrow sans Taboo ! La chanteuse bruxelloise a plus d’une corde à son arc. Auteur, compositeur, pianiste, elle a signé tous les textes de son album « RAW ». Sa voix grave et puissante nous enchante. Derrière ce magnifique regard se cache une part d’ombre. Et si le lâcher-prise était synonyme de perfection ?
Be Perfect a rencontré Typh Barrow au restaurant Alexandre dans le cadre de l’élection du Vin des Femmes. Nous n’avons pas résisté à lui poser quelques questions !
MOTS : ARIANE DUFOURNY
PHOTO : FRANÇOIS LEBOUTTE
Votre style musical…
Je n’aime pas l’idée d’être mise dans une catégorie et d’y être enfermée. J’ai grandi dans un environnement musical très éclectique qui est à la fois soul, blues, pop, rock, rap. Toutes ces écoles mélangées ont créé mon style. J’ai voulu mon premier album « Raw » à l’image de mes influences musicales. Dans tous les aspects de la vie, la diversité fait la richesse !
Bercée dans un univers de chansons anglo-saxonnes…
Mon papa est Polonais. A la maison, nous écoutions surtout sa musique : du blues, du jazz, de l’afroaméricaine. Ma langue maternelle est le français, mais la musique a toujours sonné anglais.
Votre inspiration…
Je la puise dans ce qui me touche parce que je le vis ou que les personnes de mon entourage les vivent. On ne parle jamais aussi bien que de ce qu’on connaît. J’utilise la musique comme un exutoire, un moyen d’ouvrir ma petite boîte noire.
Le yin et le yang…
Plus il y a de la lumière, plus il y a de l’ombre derrière. Dans le quotidien, je suis très positive et très enthousiaste, mais ce n’est qu’une face de la médaille. Je ne m’autorise pas à dévoiler la face la plus sombre en public. Comme il peut être dangereux de trop se contenir, je la laisse s’exprimer en musique.
Un look qui lui ressemble…
La mode est une passion. Le costume est l’habit qui correspond le mieux à mon état d’esprit. Une pièce assez androgyne, masculin et ultra-féminin. Il y a beaucoup de testostérone en moi parce j’ai grandi avec des mecs, que ma voix est une voix de mec. Quand j’étais petite, cette voix ambigüe était un complexe. Adolescente, j’étais très garçon manqué. Depuis, j’ai découvert les talons (rire). Ils représentent la féminité, la confiance en soi, la fête.
La voix, un instrument précieux…
La voix est le reflet de son corps. Depuis mon enfance, j’ai un kyste sur les cordes vocales qui m’oblige à faire encore plus attention qu’une voix normale. Tout ce que je mange, tout ce que je vis va les impacter. L’acidité joue énormément sur l’élasticité, la puissance, la santé de celles-ci. Je fais très attention à mon alimentation. En période de concert, je m’abstiens de boire du vin, du café. C’est un muscle qui demande une hygiène de sportif !
Le vin, source d’inspiration de nombreux artistes. Rouge ou blanc ?
Bulles ! Elles représentent la fête, les moments de décompression, la célébration juste après les concerts.
Votre accord vin et mets parfait…
Un moelleux au chocolat caramel beurre salé avec un bon verre de bulles.
Le Graal…
Plein de rêves se réalisent. La sortie de l’album « Raw », la sortie du vinyle, sold-out à l’Ancienne Belgique, mon duo avec Mauranne, ma nomination de coach à The Voice, le Cirque Royal le 26 avril 2019, le Palais des Beaux-Arts le 9 mai 2019, le Forum de Liège le 10 mai 2019, toutes des salles sublimes ! L’univers me donne tellement, je suis très reconnaissante de ce qui m’arrive.
Le Vin des Femmes est un concept inédit lancé en 2012 par Muriel Lombaerts. Un jury 100 % féminin s’était réuni chez Alexandre pour découvrir les vins de Vouvray. Deux invitées surprises : Typh Barrow et Gaëlle Mievis (The Banging Souls). La présidente, B.J Scott, nous a préparé un menu « From New Orleans » avec le chef Robin et Anca Petruscu, propriétaire de cette table gastronomique bruxelloise. Le jury a élu ses coups de cœur : un vin effervescent, le Château Gaudrelle d’Alexandre Monmousseau et l’Argilex Sec 2017 du Domaine de la Châtaigneraie de Benoît Gautier.
Retrouvez toutes les dates de ses concerts sur www.typhbarrow.net
Des CHIFFRES et des LETTRES
Alexis Michalik en chiffre, c’est à 35 ans,4 pièces en 5 ans : Le Porteur d’histoire,Le cercle des illusionnistes, Edmond et Intramuros. Toujours jouées, elles totalisent à ce jour pas moins de 4.050 représentations, en France et dans plus de 12 pays dont les États-Unis, l’Algérie, le Liban ou encore la Belgique… avec comme cerise sur le succès public une moisson de 10 Molières !
Quant aux lettres, Alexis en a de solides.Le garçon, qui a grandi sans télévision, fonce à la bibliothèque, lit des tonnes de BD, et se régale avec Dumas, Rostand, Shakespeare, Pennac…
Rencontre à Bruxelles avec un homme courant mille lièvres à la fois pour être sûr de concrétiser au mieux tous ses projets.
MOTS : FRÉDÉRIQUE MORIN
PHOTO : MARY BROWN
Le secret de votre succès ?
Je ne me bride pas narrativement. C’est ça qui fait que les pièces fonctionnent. Quand je raconte une histoire, je raconte d’abord l’histoire la plus riche et la plus compliquée possible. Ensuite, lors de la mise en scène, je cherche à la rendre la plus limpide possible à un public.
Je pense que ce qu’aiment les gens, c’est de retrouver des sensations qu’ils auraient plutôt devant une série ou dans un bon bouquin et pas forcément au théâtre !
La forme théâtrale a aussi son importance : pas de tête d’affiche, essentiellement des rôles équivalents… permettent également la longévité du spectacle dans son exploitation. Qu’un acteur soit remplacé ne change rien… l’histoire, la dynamique sont toujours là.
Que cherchez vous en racontant vos histoires ?
Ce que je veux c’est accrocher un public, c’est amener une émotion, c’est faire dire quelque chose à ce spectacle. S’agissant d’Edmond : comment Edmond Rostand est passé du statut de total looser au statut d’auteur célébré. Comment on passe d’une pièce à laquelle personne ne croit à un triomphe total. À cela, je rajoute qu’il l’écrit en 3 semaines. Ce n’est pas la réalité… mais moi, j’ai écrit Le porteur d’histoire en 3 semaines !
Entre Shakespeare et Molière, qui choisissez-vous ?
Shakespeare, complètement ! Molière n’est pas trop ma tasse de thé. L’école anglaise, c’est raconter des histoires qui ne sont pas dans l’auto fiction, des histoires « bigger than life ». L’école française, ce sont autant d’histoires racontées de et à l’intérieur, des préoccupations bour- geoises… et ça au théâtre, dans les romans et dans les films !
Pourquoi avoir fait le choix du théâtre privé et non du théâtre public ?
J’aime la logique du théâtre privé. J’aime que ce soit simple : il y a des gens dans la salle… le spectacle continue ! Il est important pour moi que les gens qui m’ont fait confiance ne perdent pas leur chemise. C’est la seule manière pour moi de ne pas me sentir redevable.
Si jamais on est bon, si tout le monde est content, si les acteurs sont payés, si les producteurs se sont remboursés et gagnent des sous, alors c’est une opération qui a réussi. Cet aspect économique est toujours présent… et je pense que ce sera toujours le cas. Même si demain je fais un énorme show à Broadway, ce show devra rester viable.
À voir et à lire
Le porteur d’histoire au théâtre Le Public, avec une troupe 100% belge ! Jusqu’au 31 décembre.
Edmond :
• à Bozar le samedi 29 décembre pour deux représentations, à 15h et 21 h
• au théâtre Le Public en septembre 2019
• l’adaptation de la pièce au cinéma, sera dans les salles le 9 janvier 2019, avec notamment Olivier Gourmet au générique
• c’est aussi une BD de Léonard Chemineau aux éditions Rue de Sèvres
• le livre, reprend le texte de la pièce. Editions Albin Michel, 2016
Pascal ELBÉ... A+
En attendant ses deux prochaines réalisations, l’actualité de Pascal ELBÉ, l’acteur, c’est un premier film : Pour vivre heureux que signent les Belges Dimitri LINDER et Salima Sarah GLAMINE, en salle ce 5 décembre.
Mots : Frédérique Morin
© O’Brother
Récompensé du Prix de la presse, du Prix Cinevox et du Prix du Public au dernier Festival International du Film Francophone de Namur, Pour vivre heureux raconte l’histoire d’Amel, jeune femme d’origine algérienne, de Mashir un jeune Pakistanais plein d’avenir et de leur amour contrarié quand ce dernier se doit, tradition oblige, d’épouser une Pakistanaise choisie par sa famille.
Ce drame amoureux et familial, qui multiplie les enjeux avec une belle intelligence, fait également preuve d’une belle maîtrise scénaristique.
Essentiellement joué par des non professionnels (confondants de naturels), le film confirme le talent de la jeune Sofia LESAFFRE (Le ciel attendra, Seuls) et est l’occasion de découvrir un Pascal ELBÉ inédit, toujours aussi sobre et juste.
Voici ce que nous disait Pascal ELBÉ sur ce premier film et sur son choix, lors de notre rencontre à Namur en septembre dernier :
« Lorsque je dis oui à un rôle, je dis oui avant tout à un scénario. J’ai trouvé celui de Pour vivre heureux très abouti, très précis et finalement, aujourd’hui, très utile si l’on entend parler de ce film sur un plan politique ou social.
Malgré l’économie restreinte du film et les difficultés, je me suis dit que si je n’allais pas vers ce genre de film, c’est que je m’étais trompé de métier. »
La Vérité sur Patrick Dempsey
Le BG qui met tout le monde d’accord !
Patrick Dempsey, Dr Mamour pour les intimes, digne héritier de Steve McQueen sur circuit, patron d’écurie et fringant quinqua, a rejoint le casting de l’adaptation télé du best-seller « La Vérité sur l’affaire Harry Quebert » de l’écrivain suisse Joël Dicker. Hier charmeur impénitent en blouse blanche, demain véritablement icône de la littérature. L’homme, Beau Gosse, a l’intelligence de celui qui sait (encore) nous surprendre…
Mots : Servane Calmant
© IMAGO • Imago stock&people
Mea Culpa ! On avait un peu trop vite cantonné Patrick Dempsey au rôle vedette de Grey’s Anatomy ! Sans l’oublier pour autant. C’est que son rôle de médecin sexy dans la série de Shonda Rhimes nous avait presque donné envie d’abandonner le journalisme pour devenir anatomiste au Seattle Grace Hospital !
En 2015, après 11 saisons passées dans la peau de Derek Shepherd, Patrick Dempsey quittait officiellement Grey’s Anatomy, soupçonné d’entretenir une aventure, disons, extra-conjugale.
Un coup de canif dans le contrat qui lui sera fatal. Divorce. Et heureuses retrouvailles. Si si, comme au cinéma.
Avril 2018, c’est accompagné de Dame Jillian que Patrick Mamour fait une entrée remarquée au Majestic pour assister à CanneSéries, première édition du Festival international consacré aux séries télévisées. Pourquoi arpenter le tapis rouge cannois ? Pour faire joli ? Pour le compte d’un sponsor ? D’une manufacture horlogère suisse ? Tag-Heuer par exemple, dont il est le plus sexy ambassadeur ? Voire d’une Porsche 911 ? Pilote de course chevronné depuis 2009, Patrick Dempsey a la trempe d’un Steve McQueen ou d’un Paul Newman, ses idoles.
En 2017, c’est comme patron de l’écurie Porsche qu’il revient – carrément. Pourtant, pour l’instant, personne ne lui a encore proposé un rôle de pilote au cinéma ou en télé. Que faisait donc Patrick Dempsey à CanneSéries en avril dernier ? Suspense.
La Vérité sur l’Affaire Dempsey
Septembre 2012. Pour la première fois en cinquante ans d’existence, on devient insomniaque. La faute à Joël Dicker. Cette année-là, l’écrivain suisse publie « La vérité sur l’affaire Harry Quebert ». Une bombe littéraire ! Le roman qu’on commence et qu’on ne lâche plus. Haletant. L’Académie française le couronne. Nous, on le dévore.
Printemps 2008, alors que l’Amérique bruisse des prémices de l’élection présidentielle, Marcus Goldman, jeune écrivain à succès, est dans la tourmente : il est incapable d’écrire le nouveau roman qu’il doit remettre à son éditeur. Le délai est près d’expirer quand soudain son univers bascule : son ami et ancien professeur d’université, Harry Quebert, l’un des écrivains les plus respectés du pays, se retrouve accusé d’avoir assassiné, en 1975, Nola Kellergan, 15 ans, avec laquelle il aurait eu une liaison…
Jean-Jacques Annaud à la barre
Qui a tué Nola Kellergan ? Que s’est-il passé dans le New Hampshire cet été ‘75 ? A Jean-Jacques Annaud et Patrick Dempsey de répondre aux questions ! Le premier, J.-J., réalisateur français de plusieurs films à succès, « Le nom de la rose », « L’Ours », « L’Amant », « Sept ans au Tibet », se retrouve aux manettes d’une mini-série adaptée du roman de Dicker (la rumeur raconte qu’Annaud aurait été préféré à Spielberg…); le second, Patrick, endosse le rôle-phare, celui d’Harry Quebert. La fine équipe se trouvait donc au Festival CanneSéries en avril dernier pour la présentation de deux épisodes de l’adaptation de « La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert ». Sacré défi ! Car si le roman de Dicker s’inscrit dans la juteuse veine du thriller à l’américaine, il suscite aussi et surtout moult réflexions sur l’Amérique, la littérature, la justice et les médias. Pour son retour sur les plateaux de tournage, Dempsey s’impose donc dans une série qui pourrait bien devenir culte !
A suivre …
Acteur-pilote ou pilote-acteur ?
1966 Patrick Dempsey naît dans le Maine, aux Etats-Unis, d’une famille d’origine irlandaise.
2006 Grey’s Anatomy débarque sur TF1 et RTL-TVI. Patrick Dempsey y joue le rôle d’un neurochirurgien sexy en diable. Mc Dreamy, le surnomme-t-on outre- Atlantique ; Dr Mamour, chez nous. C’est chou.
2009 Première participation au Mans au volant d’une Ferrari. Unique propriétaire de son écurie, baptisée Dempsey Racing. Ses modèles ? Paul Newman et Steve McQueen.
2015 Rien ne va plus sur le tournage de Grey’s Anatomy. La production frappe fort : Dr Mamour termine la 11e saison en état de mort cérébrale. Exit Patrick.
2015 Deuxième sur le podium du Mans avec une Porsche 911 RSR. Victoire.
2016 Dempsey joue le papa dans Bridget Jones Baby. Pour une fois, on aimerait être la maman.
2017 Retour au Mans toujours avec Porsche, cette fois comme patron d’écurie.
2018 Patrick Dempsey fête ses 52 ans et revient sur le devant de la scène avec « La vérité sur l’affaire Harry Quebert », mini-série en 10 épisodes adaptée du thriller éponyme de Joël Dicker et réalisée par Jean-Jacques Annaud. Diffusion sur TF1 en automne 2018.
Le Jeu - Stéphane De Groodt
Mots pour maux
Stéphane De GROODT, c’est tout l’art de jongler avec les mots d’un Raymond DEVOS augmenté de cet inénarrable goût pour l’absurde si propre à la Belgique…
Des mots qu’il triture, assemble, démembre à loisir pour le meilleur et pour le rire.
Mots : Frédérique Morin
© RET
Au bout du compte (ou du conte, comme on voudra) – et après avoir épuisé une passion pour la course automobile de près de 15 ans couronnée par un titre de champion de Belgique Procar – ça donne : 7 ans de Ligue d’Improvisation, 3 pièces de théâtre, 2 années de chroniques à la radio, des publicités, des livres (6 à ce jour), la télévision avec notamment pour Canal+ le très remarqué File dans ta chambre, la réalisation de deux courts métrages avec à suivre le projet de deux longs métrages, et au cinéma près de 26 rôles !
Rencontre avec Stéphane De GROODT au Festival International du Film Francophone de Namur, à l’occasion de son rôle dans le dernier film de Fred CAVAYÉ, Le Jeu, présenté en avant-première.
Stéphane de GROODT y interprète l’un des 7 convives d’un dîner entre amis à mi-chemin entre le jeu de la vérité et la roulette russe. On vous recommande chaudement le film… peut-être moins le jeu !
Quel rapport entretenez-vous avec votre téléphone portable, le 8e convive du film ?
Plus qu’envahissant, il est devenu insupportable… le plus insupportable étant ce que l’on en fait.
Il a pris le dessus sur beaucoup de choses ; et la génération de ma fille (13 ans) est encore plus addict et plus attachée à cet objet que la génération précédente ne peut l’être !
Lors du tournage, avez-vous été tenté de jouer avec les autres comédiens à ce jeu qui donne son titre au film ?
Non ! C’est un jeu auquel il ne faut pas jouer !!
Il y a 20 ans, on aurait trouvé cela complètement insensé, lors d’un dîner comme celui que l’on peut voir dans le film, de demander à tous les amis autour de la table de sortir leurs journaux intimes, de les mettre au centre de la table et de lire à haute voix ce que l’on y avait consigné… tous, on aurait dit non !
Alors pourquoi le téléphone autorise t’il ce jeu ?
Parce que le téléphone est visible, quand le carnet intime était gardé sous clé dans son bureau ou dans sa chambre.
Ce « cahier »-ci n’étant pas caché, on se donne le droit d’en jouer, on imagine que l’on peut l’ouvrir. Mais ce n’est pas parce qu’il est visible que l’on a à regarder ce qu’il y a à l’intérieur.
Ce que l’on met dans notre téléphone ne regarde personne.
Est-ce que ce film procède aussi de votre goût pour la langue française, de tout ce que vous avez fait et dit autour des mots ?
C’est presque l’inverse !
Je suis le personnage qui parle le moins, ce qui, quand j’ai reçu le scénario, me perturbait un peu.
Fred m’a convaincu de l’intérêt de mon personnage pour l’équilibre du groupe… un personnage en observation, bavard avec le regard. Il y avait là un truc particulier à jouer.
En le faisant, j’ai compris ce qu’il me disait, et en voyant le film j’ai pris toute la mesure de ce qu’il m’avait dit.
Comment ces 15 années que vous avez passées comme pilote de course professionnel ont-elles pu vous servir pour votre deuxième passion qu’est le métier d’acteur ?
L’humilité !
C’est LA notion du sport de compétition. Rien ne sert de faire le malin car à chaque course, tout est à refaire !
Ça m’a beaucoup aidé.
Par contre, au début, cet esprit de compétition a pu me desservir. Dans la course automobile, le but est d’être premier, de gagner, d’être le meilleur.
Dans le métier d’acteur, il n’y a rien à gagner, si ce n’est d’être juste, de bien jouer sa partition et d’être emporté par ce qu’on vous propose de faire.
Il ne faut pas être meilleur qu’un autre, il faut être le meilleur pour soi.
D’où vient ce plaisir que vous avez de jouer avec les mots, à l’oral comme à l’écrit ?
Il vient d’un déplaisir.
Votre dyslexie ?
En effet. J’ai un problème avec les mots. C’est con… ils sont nombreux !
Alors plutôt que de me battre avec eux, je me suis mis à les torturer, à les malmener… pour que ce ne soit pas l’inverse.
Je me suis rendu compte qu’ils étaient très flexibles, très surprenants, très multiples.
Ça ne m’a pas guéri, mais ça m’a soigné.
Vous qui n’avez qu’un film belge à votre actif (Formidable réalisé par Dominique STANDAERT), rêvez vous de tourner avec l’un ou l’autre réalisateur belge ?
Je trouverais assez couillu de leur part que les frères Dardenne me proposent un rôle !
Ryan Gosling
Pour un flirt avec lui, on est prête à demander la lune !
Sans grande prise de risque, puisque Ryan Gosling a souvent manifesté un intérêt certain pour les femmes plus âgées ! Ni Sandra Bullock, ni Famke Janssen, ni Eva Mendes ne nous contrediront. Saillie humoristique à part, le Canadien est notre chouchou. Parce que sa gueule d’ange coiffe des personnages torturés. Que derrière sa fragilité, on devine des excès ; derrière sa pudeur, une fureur de vivre. Le 17 octobre prochain, Ryan Gosling endossera une combi d’astronaute dans le bien nommé First Man, biopic sur Neil Armstrong signé par le bankable Damien Chazelle. De La La Land à Moon Moon Landing, un bon de géant pour l’humanité ?
Mots : Servane Calmant
Vous nous en voudrez de ne pas aimer La La Land, embarrassante histoire cousue de fil blanc ? Heureusement, on y parle des désillusions de la vie ! Chouette ! Car Ryan, on l’aime surtout quand il met sa gueule d’ange au service de mecs sombres, tourmentés, torturés, en un mot : de vulnérables ! Du skinhead juif antisémite au pianiste de jazz au chômage, en passant par le prof toxico ou le pilote solitaire, ce sont autant de rôles de psychotiques, désespérés, idéalistes, paumés, auxquels il confère une tension inouïe. Et sans jamais se préoccuper des codes de la virilité : pas besoin de moustache pour électriser Danny Balint ni de surenchère musculaire pour dégommer trois mecs et en traîner un autre par la mâchoire tout le long du couloir (Only God Forgives).
Ryan Gosling, c’est un rebelle, un Bad Boy qui n’a jamais eu l’intention de laisser Hollywood lui dicter sa loi – à croire que l’éducation rigoriste de parents mormons a laissé des traces ! Au contraire, il pioche avec intelligence dans la manne du cinéma US indépendant, plus enclin, il est vrai, à lui fournir des personnages équivoques, complexes, rarement polissés. S’il devait créer un groupe de musique, ce ne serait pas pour enfanter de la pop radiophonique. Il la fait : Dead Man’s Bone, de la zik envoûtante et hantée. Et quand Ryan passe derrière la caméra, c’est pour signer Lost River, une fable vertigineuse habitée de cauchemars. De quoi désarçonner toute personne qui aimerait l’enfermer dans le rôle du gars sans aspérité.
Bon, on ne va pas en rajouter ni tartiner à la manière d’Arte mais plutôt passer aux aveux : oui, si on like la filmo pointue du Canadien, on surlike aussi sa nonchalance à capitaliser son potentiel sexy ! Sérieusement, aurait-on visionné Crazy, Stupid, Love trois fois si Ryan Gosling n’y avait mis autant d’entrain à préparer un cocktail… et à tomber la chemise ? « Can I sit please? Yeah. Can i put on my shirt? No. » Yes, yes, yes ! Aurait-on décidé de prendre systématiquement l’ascenseur, espérant goûter au baiser du tueur (Drive) ? Aurait-on acheté un ukulélé pour lui donner la réplique (Blue Valentine) ? Pour tout vous dire : depuis que l’on sait que Ryan Gosling va atterrir sur la lune, on rêve de ressembler à Valentina Terechkova, première femme à s’envoler pour l’espace !
Ryan Gosling a marché sur la lune…
Que faisiez-vous en ‘69 ? Le 20 juillet, Neil Alden Armstrong posait le pied sur la lune. « C’est un petit pas pour un homme, un bond de géant pour l’humanité ».
Le 20 juillet 1969, Ryan Gosling lui, ne faisait rien. Et pour cause, il n’était pas né ! Pourtant, Monsieur Eva Mendes risque bien de décrocher la timbale en 2019 !
De fait, 50 ans après l’exploit d’Armstrong, Hollywood a fait appel au bankable Damien Chazelle qui, fort du succès de La La Land (6x oscarisé), a proposé à son ami Ryan d’endosser cette fois la combinaison spatiale du héros américain ! D’ici son alunissage… dans nos salles de ciné, Ryan est resté sur la terre ferme pour fouler le sol de Venise : First Man a en effet été présenté le 19 août dernier en ouverture de la Mostra.
Le film, qui explore les sacrifices encourus lors d’une des plus dangereuses missions de l’Histoire, a été longuement ovationné. De là à imaginer un Oscar 2019 attribué à l’astronaute Gosling, il n’y a qu’un bond de géant à faire !
First Man, 17 octobre dans nos salles.
Les films-phares avec Ryan Gosling à (re)voir…
Sélection en tout point subjective !
1. Drive (2011) : Ryan le solitaire dans un conte urbain crépusculaire signé Nicolas Winding Refn. Prix de la mise en scène à Cannes.
2. Blue Valentine (2010) : Ryan et Michelle Williams, deux a(i)mants, une nuit.
3. Half Nelson (2006) : Ryan prof cocaïnomane à Brooklyn. Petit budget, grandes émotions. Première nomination à l’Oscar du meilleur acteur.
4. Danny Balint (2001) : Ryan skinhead néo-nazi juif. Grand Prix du Jury au Festival de Sundance.
5. Crazy Stupid Love (2011) : Ryan torse nu dans un amour de rom com – on craque !
6. The Place Beyond The Pines (2013) : Ryan dans l’Amérique profonde, par Derek Cianfrance, réalisateur de Blue Valentine.
7. Lost River (2014) : Ryan réal, à la barre d’un récit cauchemardesque.
La rédaction a aussi aimé…
Calculs meurtriers (2002) : Ryan, méchant garçon qui donne du fil à retordre à Sandra Bullock.
La Faille (2007) : Ryan, jeune prodige du barreau en duel psychologique contre Anthony Hopkins.
Lukas DHONT
Girls don’t cry
Lukas DHONT… vous pouvez d’ores et déjà retenir ce nom ! A 26 ans, ce Gantois signe Girl, un premier film d’une remarquable maîtrise et d’une profonde humanité. En mai dernier, le Festival de Cannes – désormais plus inspiré dans les sections parallèles qu’en compétition officielle – ne s’y est pas trompé en décernant à Girl, entre autres prix, la Caméra d’Or qui récompense le meilleur premier film, toutes sections confondues.
Mots : Frédérique Morin
© Johan Jacobs
Inspiré d’une histoire vraie, Girl raconte Lara, une adolescente enfermée dans un corps de garçon qui poursuit le rêve de devenir ballerine. Porté par le jeune et éblouissant Victor POLSTER, 15 ans, récompensé par le prix d’interprétation dans la section Un Certain Regard, le lm fera l’ouverture du Festival de Gand le 9 octobre prochain et sortira en salle le 17 octobre.
En quoi cet article de presse sur lequel vous tombez en 2009 vous a t’il tant marqué ?
J’avais 18 ans quand j’ai lu cet article. Nora, cette jeune fille de 15 ans, considérée à la naissance comme un garçon, qui avait choisi seule sa propre identité était pour moi un personnage héroïque. Elle défiait les normes classiques de la féminité et de la masculinité. À l’âge que j’avais, je ne me sentais pas ce courage, je ne m’autorisais pas à ressentir les sentiments qui m’animaient.
Il s’est passé 8 années entre le moment où vous lisez cet article et le moment où vous réalisez ce film. Comment s’est passée cette « gestation » ?
Au moment où je suis tombé sur cet article, je commençais juste mes études de cinéma. J’ai gardé cet article, car j’ai senti qu’il renfermait tout ce dont j’avais envie de parler. Dès le début, j’ai su que si un jour je faisais un film, ce serait sur cette histoire. Une histoire qui était essentielle dans ma vie, une histoire qui m’a aidé à devenir moi-même. Ce film, c’est la version jeune de ce que je suis.
Et de quoi vouliez-vous parler avec Girl ?
Quand nous naissons, le lien est établi entre corps et genre. Pour beaucoup, ça n’est pas un problème. Mais pour certains, ça ne marche pas… ce sont derniers qui m’intéressent.
Il est important de parler de cette nouvelle féminité ou de cette nouvelle masculinité… nouvelle par rapport à ce qui est considéré comme normal.
Mon film ne parle pas uniquement d’un personnage transgenre, mais plutôt de l’identité. Hommes et femmes, nous avons tous en nous une part féminine et une part masculine à laquelle, souvent (et c’est selon), nous ne laissons pas libre cours.
Mon film est un film sur une minorité, mais à l’attention d’une majorité !
C’est un film sur des personnages que j’admire, dont je suis tombé amoureux et qu’il est urgent de montrer.
Pourquoi la danse comme vecteur (essentiel dans votre lm) pour suivre, Lara, votre héroïne ?
La danse classique, c’est la ballerine, c’est la féminité par excellence, la féminité exacerbée…
Une fille transgenre de 15 ans qui essaye d’obtenir cette forme traditionnelle de la féminité, si symbolique de la danse, était une manière pour moi de rendre visible, d’extérioriser son monde intérieur.
Il y a aussi dans le film cette contradiction du personnage qui choisit de s’exprimer avec son corps, de travailler avec lui, alors qu’il a une certaine aversion envers ce corps.
Cette contradiction m’a fait poser beaucoup de questions.
Une contradiction qui provoque aussi des conflits …
… les conflits sont la raison d’être des films !
Vous partez du postulat que tout l’entourage de Lara (la famille, le corps médical…) accepte cette situation, cette volonté de Lara d’être et de devenir une femme.
Au moment de l’écriture du scénario, je tenais à ce que tous les personnages – le père, le petit frère, la famille… – soient tous des exemples d’amour pour mon héroïne.
Le père ne questionne pas l’identité de sa fille. Pour lui, Lara est une fille. Ainsi Lara n’a pas à combattre le monde autour d’elle… elle doit combattre son corps. Mon film est un film corporel ! C’est en cela que mon film peut parler à tout le monde : il parle de notre rapport au corps et pas seulement d’un corps trans.
Lara n’est pas juste une trans. Elle est une fille, une danseuse, une adolescente… autant d’états qui induisent des conflits corporels.
Votre film est en flamand et en français… pourquoi ce choix ?
Cette envie de m’identifier comme Belge et non pas seulement comme flamand était déjà présente dans mes courts-métrages. Dans la vie, je ne crois pas aux séparations. Je crois aux liaisons.
Cannes est un festival qui sourit aux réalisateurs belges. Ce formidable accueil qu’a reçu votre film est-il un poids ou une chance… voire les deux ?
C’est un énorme cadeau et une grande émotion que je n’oublierai jamais.
J’ai toujours cru que ce film pouvait être reçu par le public… à Cannes j’en ai eu la confirmation. Cannes a été une formidable vitrine, une reconnaissance et confirmait ces 4 années de travail.
En même temps, tu te retrouves sur la plus haute marche, avec tout ce que ça implique d’attente des gens pour la suite.
Retrouver le même enthousiasme est pour moi un véritable challenge. C’est la première fois de ma vie que je ne sais pas ce qui va venir…
Frères ennemis
Matthias Schoenaerts est de ces acteurs qui dès leur apparition sur l’écran marquent les esprits et alimentent les fantasmes. Be Perfect l’a rencontré lors de la présentation des Frères Ennemis réalisé par David Oelhoffen. Un polar à ne pas manquer, en salle dès ce 3 octobre.
Mots : Frédérique Morin
© Asac
© O’Brother Distribution
Corps à cœur
Tout a commencé avec Bullhead (Rundskop pour le titre original), un film du réalisateur belge Michael R. Roskam qui se fait remarquer bien au-delà de la Belgique, jusqu’à concourir pour le meilleur film étranger aux Oscars. Un film qui révèle l’acteur autant que le réalisateur.
Depuis pas un réalisateur, de Jacques Audiard à Terrence Malick, en passant par Guillaume Canet ou encore Paul Verhoeven qui n’ait pas cette « tête de bœuf » en mémoire quand ils pensent à Matthias Schoenaerts pour leur film.
Le dernier en date c’est David Oelhoffen qui, dans son dernier film, Frères ennemis, nous offre une confrontation entre Matthias Schoenaerts et Reda Kateb. Les deux acteurs y interprètent deux amis d’enfance que la vie a séparés quand l’un est devenu un flic et que l’autre a choisi cette délinquance qui faisait leur quotidien dans le quartier qui les a vu grandir.
Leurs retrouvailles sur fond de trafic de drogue vireront à la tragédie familiale…
Est-ce que vous avez besoin d’aimer votre personnage pour l’interpréter ?
Je ne sais pas si aimer est le bon mot, mais je dois quand même avoir envie de le défendre. Et si j’ai envie de défendre quelqu’un, c’est que probablement je l’aime !
Humaniser mon personnage me semble essentiel, quand bien même il s’agit d’un criminel… montrer que chaque individu est unique.
Le criminel, l’homosexuel, le journaliste… c’est quoi ? Il convient à chaque fois d’aller au-delà de cette simple étiquette, et de rendre singulier le personnage que l’on incarne.
Pour le personnage que vous avez incarné dans Frères ennemis que lui avez-vous apporté que l’on n’avait encore jamais vu ?
Plus que quelque chose que l’on n’aurait jamais vu, c’est plutôt la justesse que j’ai recherchée pour ce personnage de Manuel. Être juste, être délicat, être fin, c’est le plus grand travail du comédien. Ne pas être dans le sur jeu, la sur proposition… alors bien sûr ça n’aboutit pas forcément à du spectaculaire, à du jamais vu, mais quand vous combinez cela avec toutes les autres composantes du film, on aboutit à quelque chose d’unique.
Il était important pour moi de ramener la fragilité humaine de quelqu’un qui a peur ; remplir ce personnage de l’émotion de quelqu’un qui vient de perdre son ami de façon très violente, de quelqu’un qui s’inquiète pour sa famille…
Sans cela, c’est un univers d’alpha machisme avec revanche, banlieue, drogue… et je ne crois pas en ce propos, c’est de la connerie !
Ce que David OELHOFFEN dit de Matthias SCHOENAERTS
La matière réelle du film était la quête identitaire d’un personnage, puis de deux personnages : Driss et Manuel. Quand j’ai écrit celui de Manuel, sans doute quelqu’un de plus adapté que Driss à la vie criminelle, quelqu’un qui est fort physiquement et qui s’est lui aussi construit sur une faille terrible, à savoir le besoin d’une famille, j’ai pensé à Matthias Schoenaerts.
Comme beaucoup, je l’avais vu dans Bullhead. Il m’avait hyper impressionné et je m’étais dit que j’aurais hyper envie de travailler avec lui !
J’ai par la suite vu d’autres films qu’il a faits.
Quand je me suis mis à écrire le personnage de Manuel, qu’il s’est orienté vers ce mélange de force, de fragilité, il me fallait le proposer à Matthias Schoenaerts !
Il a été pour ce rôle le premier acteur à qui je l’ai proposé. Il a dit oui… pour moi j’avais le casting idéal !
Matthias est quelqu’un d’extrêmement charismatique, fort physiquement et suffisamment solide pour ne pas avoir peur de jouer la fragilité, la sensibilité, la féminité, là où peut-être d’autres comédiens auraient été méfiants, auraient craint d’abîmer leur image.
Cet alliage de force physique et d’ultra sensibilité le rend bouleversant !
Les expositions incontournables du mois de septembre
Les feuilles tombent. Designers, photographes, stylistes et chefs vous en feront voir de toutes les couleurs. La rentrée s’annonce culturelle. On en profite pour sortir son agenda et noter les incontournables de cet automne.
DESIGN SEPTEMBER
6 au 30 septembre 2018
Le rendez-vous incontournable des passionnés du design englobe plus de 100 évènements culturels et commerciaux à Bruxelles devenant durant un mois la plateforme de rencontres de nombreux designers belges et internationaux. Différents lieux de Bruxelles.
Toutes les infos sur – www.designseptember.be
THE DESIGN BRUSSELS MARKET
29 et 30 septembre 2018
Fondé il y a 15 ans, il ne s’agissait au départ que d’un marché aux puces consacré aux productions des années 50 au début des années 80. A présent, il est considéré comme l’un des meilleurs événements en Europe consacrés au design vintage du 20ème siècle. Deux fois par an, en mars et en septembre, l’événement accueille une centaine d’exposants. Le RDV est fixé pour la 25ème édition !
Tour & Taxis – www.designmarket.be
BETWEEN ART & DESIGN – THE BELGIAN SCENE
12 septembre 2018 au 4 novembre 2018
Séries limitées et pièces uniques seront au centre de cette exposition où le concept et les formes non conventionnelles et souvent monumentales priment sur la fonctionnalité du design. Quelques designers: Alain Berteau, Charles Kaisin, Lionel Jadot, Marie-José Van Hee, Jean-François D’Or, Pierric De Coster, Raphael Charles, Sylvain Willenz, Xavier Lust.
Kanal / Centre Pompidou – Quai des Péniches – 1000 Bruxelles http://kanal.brussels/fr
UPTOWN DESIGN 2018
THE BRUSSELS LIMITED EDITION 13 au 30 septembre 2018
Ce parcours, créé par Kunty Moureau, met en exergue de talentueux designers belges et internationaux à re-découvrir dans les galeries, hôtels et lieux prestigieux du haut de la ville de Bruxelles. Chaque designer a été judicieusement choisi pour que l’œuvre exposée soit en parfaite harmonie avec le lieu d’accueil. Depuis deux ans, l’événement est parrainé par Marion Lemesre et le couple d’architectes décorateurs Hélène et Olivier Lempereur. Cette année, il est encore rehaussé par le parrainage de Dominique Rigo, référence incontournable du design à Bruxelles. Pour fêter les cinq ans du parcours, il présentera un ensemble de projets d’étudiants du CAD (College of Advertising and Design).
24 lieux exceptionnels pour une vingtaine de designers dont Ado Chale, La Maison Armand Jonckers, BI-N-ÔME, Isabelle Leclercq, Moroso, Dazibao, A Line Story, Laura Greindl, Max & Jane.
Boulevard de Waterloo, rue de Namur, avenue de la Toison d’Or, rue du Grand Cerf. – www.uptowndesigntour.com
La rentrée littéraire
Vous avez achevé votre liste de lecture durant les vacances d’été ? Ça tombe bien ! Les livres de la rentrée s’annoncent riches en émotion !
Étape 1 : on se réjouit de se rendre dans sa librairie préférée et d’en repartir avec une pile de nouveautés.
Étape 2 : on étale nos nouveaux bouquins sur le canapé et on décide par lequel on va commencer.
Étape 3 : on se love au coin du feu de bois ou on s’enroule dans sa couette.
Étape 4 : on savoure !
Coup de cœur de Marc Filipson.. et le nôtre
Sélectionné pour le prix Filigranes
LA VRAIE VIE
Adeline Dieudonné • Éditions Iconoclaste
Chez eux, il y a quatre chambres. Celle du frère, la sienne, celle des parents. Et celle des cadavres. Le père est chasseur de gros gibier. Un prédateur en puissance. La mère est transparente, amibe craintive, soumise à ses humeurs.
Avec son frère, Gilles, elle tente de déjouer ce quotidien saumâtre. Ils jouent dans les carcasses des voitures de la casse en attendant la petite musique qui annoncera l’arrivée du marchand de glaces. Mais un jour, un violent accident vient faire bégayer le présent. Et rien ne sera plus jamais comme avant. Un roman initiatique drôle et acide.
Le manuel de survie d’une guerrière en milieu hostile. La fureur de vivre.
Le premier roman d’Adeline Dieudonné est déjà sélectionné pour plusieurs grand prix dont le Goncourt et le Prix Filigranes.
La vraie vie ! J’ai lu ce livre d’une traite, sans relâche comme si tournant chaque page je pouvais La sauver. Cette petite, sans nom! Soudain, inexorablement, je deviens Elle. Je frémis, des frissons parcourent mon corps.
Coup de cœur Be Perfect
Sélectionné pour le prix Filigranes
HELENA
Jeremy Fel • Rivages
Kansas, un été plus chaud qu’à l’ordinaire. Une décapotable rouge fonce sur l’Interstate. Du sang coule dans un abattoir désaffecté. Une présence terrifiante sort de l’ombre. Des adolescents veulent changer de vie. Des hurlements s’échappent d’une cave. Des rêves de gloire naissent, d’autres se brisent. La jeune Hayley se prépare pour un tournoi de golf en hommage à sa mère trop tôt disparue. Normal, seule avec ses trois enfants dans une maison perdue au milieu des champs, essaie tant bien que mal de maintenir l’équilibre familial. Quant à Tommy, dix-sept ans, il ne parvient à atténuer sa propre souffrance qu’en l’infligeant à d’autres…Tous trois se retrouvent piégés, chacun à sa manière, dans un engrenage infernal d’où ils tenteront par tous les moyens de s’extirper. Quitte à risquer le pire. Et il y a Helena…
Jusqu’où une mère peut-elle aller pour protéger ses enfants lorsqu’ils commettent l’irréparable ? Après Les loups à leur porte, Jérémy Fel aborde cette vertigineuse question dans une grande fresque virtuose aux allures de thriller psychologique.
Un thriller psychologique palpitant ! Un engrenage infernal, une violence extrême, choquante, percutante. Quels actes une mère est prête à commettre pour défendre ses enfants ? L’horreur subie peut-elle justifier la vengeance dans la peau ? Qu’aurais-je fait si j’avais été elle(s) ? Et puis, il y a Helena… Un besoin impératif de tourner les pages pour la trouver. Addictif !
LE CŒUR CONVERTI
Stefan Hertmans • Du monde entier, Gallimard
Lorsque Stefan Hertmans apprend que Monieux, le petit village provençal où il a élu domicile, a été le théâtre d’un pogrom il y a mille ans et qu’un trésor y serait caché, il part à la recherche d’indices. Une lettre de recommandation découverte dans une synagogue du Caire le met sur la trace d’une jeune noble normande qui, à la fin du onzième siècle, convertie par amour pour un ls de rabbin, aurait trouvé refuge à Monieux.
La belle Vigdis est tombée amoureuse de David, étudiant à la yeshiva de Rouen. Au péril de sa vie, elle le suit dans le Sud, commence à prier son dieu et devient Hamoutal. Son père ayant promis une forte somme à qui la ramènerait, des chevaliers se lancent à sa poursuite. Puis les croisés, de plus en plus nombreux sur le chemin de Jérusalem, semant mort et destruction dans leur sillage, s’intéressent à cette femme aux yeux bleus.
C’est le début d’un conte passionnant et d’une reconstruction littéraire grandiose du Moyen Âge. S’appuyant sur des faits et des sources authentiques, cette histoire d’amour tragique, menée comme une enquête, entraîne le lecteur dans un univers chaotique, un monde en pleine mutation. Stefan Hertmans nous offre aussi un roman contemporain, celui d’une femme en exil que guide l’espoir.
SWING TIME
Zadie Smith • Du monde entier, Gallimard
Deux petites filles métisses d’un quartier populaire de Londres se rencontrent lors d’un cours de danse. Entre deux entrechats, une relation fusionnelle se noue entre elles. Devant les pas virtuoses de Fred Astaire et de Jeni LeGon sur leur magnétoscope, elles se rêvent danseuses. Tracey est la plus douée, la plus audacieuse mais aussi la plus excessive. Alors qu’elle intègre une école de danse, la narratrice, elle, poursuit une scolarité classique au lycée puis à l’université, et toutes deux se perdent de vue.
La plus sage devient l’assistante personnelle d’Aimee, une chanteuse mondialement célèbre. Elle parcourt le monde, passe une partie de l’année à New York et participe au projet philanthropique d’Aimee : la construction d’une école pour filles dans un village d’Afrique. Pendant ce temps, la carrière de Tracey démarre, puis stagne, tandis que progresse son instabilité psychologique. Après une série d’événements choquants, les deux amies se retrouveront pour un dernier pas de danse.
Roman d’apprentissage et de désillusion, le cinquième roman de Zadie Smith opère également une réflexion sur le racisme, l’identité, le genre et la célébrité, avec beaucoup de rythme, d’humour et d’émotion.
Sélectionné pour le prix Filigranes
LA BELLE DE CASA
In Koli Jean Bofane • Actes Sud
Qui a bien pu tuer Ichrak la belle, dans cette ruelle d’un quartier populaire de Casablanca ? Elle en aga-çait plus d’un, cette effrontée aux courbes sublimes, fille sans père née d’une folle un peu sorcière, qui ne se laissait ni séduire ni importuner. Tous la convoitaient autant qu’ils la craignaient, sauf peut-être Sese, clandestin arrivé de Kinshasa depuis peu, devenu son ami et associé dans un business douteux. Escrocs de haut vol, brutes épaisses ou modestes roublards, les suspects ne manquent pas dans cette métropole du xxie siècle gouvernée comme les autres par l’argent, le sexe et le pouvoir. Et ce n’est pas l’infatigable Chergui, vent violent venu du désert pour secouer les palmiers, abraser les murs et assécher les larmes, qui va apaiser les esprits…
Avec sa lucidité acérée et son humour féroce, In Koli Jean Bofane dénonce la corruption immobilière, la précarité des migrants et la concupiscence masculine. Par son talent de conteur, son art du dialogue et des portraits, il bouscule joyeusement une réalité contemporaine tout à fait accablante – la truculence du désespoir.
UN MONDE À PORTÉE DE MAIN
Maylis de Kerangal • Verticales, Gallimard
«Paula s’avance lentement vers les plaques de marbre, pose sa paume à plat sur la paroi, mais au lieu du froid glacial de la pierre, c’est le grain de la peinture qu’elle éprouve. Elle s’approche tout près, regarde : c’est bien une image. Étonnée, elle se tourne vers les boiseries et recommence, recule puis avance, touche, comme si elle jouait à faire disparaître puis à faire revenir l’illusion initiale, progresse le long du mur, de plus en plus troublée tandis qu’elle passe les colonnes de pierre, les arches sculptées, les chapiteaux et les moulures, les stucs, atteint la fenêtre, prête à se pencher au-dehors, certaine qu’un autre monde se tient là, juste derrière, à portée de main, et partout son tâtonnement lui renvoie de la peinture. Une fois parvenue devant la mésange arrêtée sur sa branche, elle s’immobilise, allonge le bras dans l’aube rose, glisse ses doigts entre les plumes de l’oiseau, et tend l’oreille dans le feuillage.»
A SON IMAGE
Jérôme Ferrari • Actes Sud
Par une soirée d’août, Antonia, flânant sur le port de Calvi après un samedi passé à immortaliser les festivités d’un mariage sous l’objectif de son appareil photo, croise un groupe de légionnaires parmi lesquels elle reconnaît Dragan, jadis rencontré pendant la guerre en ex-Yougoslavie. Après des heures d’ardente conversation, la jeune femme, bien qu’épuisée, décide de rejoindre le sud de l’île, où elle réside. Une embardée précipite sa voiture dans un ravin : elle est tuée sur le coup. L’office funèbre de la défunte sera célébré par un prêtre qui n’est autre que son oncle et parrain, lequel, pour faire rempart à son in nie tristesse, s’est promis de s’en tenir strictement aux règles édictées par la liturgie. Mais, dans la fournaise de la petite église, les images déferlent de toutes les mémoires, reconstituant la trajectoire de l’adolescente qui s’est rêvée en photographe, de la jeune fille qui, au milieu des années 1980, s’est jetée dans les bras d’un trop séduisant militant nationaliste avant de se résoudre à travailler pour un quotidien local où le “reportage photographique” ne sem-blait obéir à d’autres fins que celles de perpétuer une collectivité insulaire mise à mal par les luttes sanglantes entre clans nationalistes. C’est lasse de cette vie qu’Antonia, succombant à la tentation de s’inventer une vocation, décide, en 1991, de partir pour l’ex-Yougoslavie, attirée, comme tant d’autres avant elle, dans le champ magnétique de la guerre, cet irreprésentable.
De l’échec de l’individu à l’examen douloureux des apories de toute représentation, Jérôme Ferrari explore, avec ce roman bouleversant d’humanité, les liens ambigus qu’entretiennent l’image, la photographie, le réel et la mort.
CHIEN-LOUP
Serge Joncour • Flammarion
L’idée de passer tout l’été coupés du monde angoissait Franck mais enchantait Lise, alors Franck avait accepté, un peu à contrecœur et beaucoup par amour, de louer dans le Lot cette maison absente de toutes cartes et privée de tout réseau. L’annonce parlait d’un gîte perdu au milieu des collines, de calme et de paix. Mais pas du passé sanglant de cet endroit que personne n’habitait plus et qui avait abrité un dompteur allemand et ses fauves pendant la Première Guerre mondiale. Et pas non plus de ce chien sans collier, chien ou loup, qui s’est imposé au couple dès le premier soir et qui semblait chercher un maître. En arrivant cet été-là, Franck croyait encore que la nature, qu’on avait apprivoisée aussi bien qu’un animal de compagnie, n’avait plus rien de sauvage ; il pensait que les guerres du passé, où les hommes s’entretuaient, avaient cédé la place à des guerres plus insidieuses, moins meurtrières. Ça, c’était en arrivant.
Serge Joncour raconte l’histoire, à un siècle de distance, d’un village du Lot, et c’est tout un passé peuplé de bêtes et anéanti par la guerre qu’il déterre, comme pour mieux éclairer notre monde contemporain. En mettant en scène un couple moderne aux prises avec la nature et confronté à la violence, il nous montre que la sauvagerie est toujours prête à surgir au cœur de nos existences civilisées, comme un chien-loup.
FORÊT OBSCURE
Nicole Krauss • Éditions de l’Olivier
Jules Epstein a disparu. Après avoir liquidé tous ses biens, ce riche new-yorkais est retrouvé à Tel-Aviv, avant qu’on perde à nouveau sa trace dans le désert. L’homme étrange qu’il a rencontré, et qui l’a convié à une réunion des descendants du roi David, y serait-il pour quelque chose ? A l’histoire d’Epstein répond celle de Nicole, une écrivaine américaine qui affronter le naufrage de son mariage. Elle entreprend un voyage à Tel-Aviv, avec l’étrange pressentiment qu’elle y trouvera la réponse aux questions qui la hantent. Jusqu’au jour où un étrange professeur de littérature lui con e une mission d’un ordre un peu spécial…
Avec une grande maîtrise romanesque, Nicole Krauss explore les thématiques de l’accomplissement de soi, des métamorphoses intimes, et nous convie à un voyage où la réalité n’est jamais certaine, et où le fantastique est toujours à l’affût.
SALINA
Laurent Gaudé • Actes Sud
Quand Salina meurt, il revient à son fils, qui a grandi seul avec elle dans le désert, de raconter son histoire, celle d’une femme de larmes, de vengeance et de flamme.
Laurent Gaudé réinvente les mythes pour écrire le geste d’une héroïne lumineuse et sauvage.
LES PRÉNOMS ÉPICÈNES
Amélie Nothomb
Albin Michel
« La personne qui aime est toujours la plus forte. »
CORMAN BY FILIGRANES
De 10h00 à 18h30 du mercredi au dimanche et tous les jours pendant les vacances scolaires.
Zeedijk 777 – 8300 Knokke-Le-Zoute
T : 050/ 60 18 28
FILIGRANES
Lundi au vendredi de 9h00 à 20h00. Samedi de 10h00 à 19h30.
Dimanche et jours fériés de 10h00 à 19h00.Avenue des Arts, 39-42 – 1040 Bruxelles
T : 02/511 90 15