Fabrice-du-Welz

JE T’AIME... A la folie!

Vous souvenez-vous de vos premiers émois amoureux ? La découverte de l’autre, l’initiation à l’autre. Filmé par le Bruxellois Fabrice du Welz, l’amour est vertigineux, destructeur, constructeur. Il le raconte dans « Adoration », fable poétique, intimiste et jusqu’au-boutiste, sur deux adolescents confrontés à leurs désirs, à leurs tourments. Du vrai cinéma, d’une beauté formelle envoûtante.

MOTS : SERVANE CALMANT
PHOTOS : KRIS DEWITTE

Un gamin candide qui traîne dans l’hôpital psychiatrique où travaille sa mère, tombe raide dingue d’une adolescente schizophrénique. Ensemble, ils prennent la fuite, s’enfonçant toujours plus loin, au cœur d’une nature sauvage, qui se fera l’écho de leur initiation à l’amour, de leurs souffrances, de leurs tourments, de leur délivrance aussi – le plan final, qui clôt la folle cavalcade des deux mômes, est d’une poésie extatique indicible. A l’issue d’ « Adoration », film projeté au Festival International du Film Francophone de Namur (le FIFF), on a rencontré Fabrice du Welz, réalisateur au parcours radical et à l’imagerie souvent violente (« Calvaire », « Alléluia ») …

« Adoration » est manifestement votre film le moins violent formellement… « Oui, car la caméra épouse le parcours d’un gamin, Paul, qui est bon, naïf, innocent, à l’instar de Mychkine chez Dostoïevski ou de Silence chez Comès. Paul est un ange poreux à la souffrance des autres. Son cheminement est doux, il n’y avait donc aucune raison d’être violent. Dans « Adoration », j’ai essayé de me mettre à nu, sans me cacher derrière ma capacité à faire de beaux plans (la photo signée Manu Dacosse est pourtant d’une beauté inouïe qui s’infiltre comme un doux poison, ndlr) ni derrière le grotesque ou la violence. J’ai épousé les contours de l’évolution de Paul : la caméra est d’abord fébrile, comme lui, puis plus posée quand Paul s’affirme dans sa conscience d’aimer et sa volonté de protéger Gloria. »

Fabrice-du-Welz

Comment Paul (Thomas Gioria) et Gloria (Fantine Harduin), qui affichent tous deux 15 printemps, ont-ils compris vos intentions ? « D’emblée, je ne leur ai rien expliqué, je les ai choisis ! Ensuite, il a fallu gagner leur confiance – et ce fut réciproque. On a travaillé en symbiose : je déteste infantiliser les gens, encore moins les enfants ! Je les ai donc placés face à leur respon- sabilité : le rôle. Ce sont des enfants, mais aussi, et surtout, des artistes. Par ailleurs, mes enfants, qui étaient sur le plateau, sont devenus amis avec Thomas et Fantine : le tournage d’ « Adoration » s’est très vite transformé en colonie de vacances. Ce fut le plus bel été de leur jeune vie. »

La sexualité naissante, les premiers émois, sont sujets à fascination… « Tomber en amour, être initié à l’amour, c’est fascinant. Et dévastateur, car souvent, on capitule devant l’amour, on finit, un jour ou l’autre, par quitter celui ou celle qu’on a aimé/e. Pas Paul. Paul ne capitulera pas. »

La souffrance psychologique que suscite l’abandon, et l’amour fou qui induit la passion destructrice, deux thèmes qui vous sont chers… « Oui, j’affectionne les personnages qui vivent avec l’absence de quelqu’un, d’un être aimé. Ce n’est pas forcément réfléchi, mais je suis toujours touché par les gens entourés de fantômes d’un parent, d’un ami… Je tends vers un certain mysticisme. J’ai grandi dans un collège catholique, et même si je ne suis pas croyant, je demeure fasciné par l’art religieux, qui me bouleverse. Je m’interroge d’ailleurs souvent sur le lien entre le mysticisme et l’extase. Dans l’absolu amoureux, il y a un chemin de souffrances mais il mène à l’extase… Cette extase, je la recherche constamment, et notamment dans ma vie amoureuse, qui est chaotique, passionnée, pleine de bruit et de fureur. Cette recherche extatique constante nourrit- elle, par substitution, l’écriture de mes personnages ? Peut-être… Particulièrement dans « Adoration » qui est le parcours d’un ange qui va jusqu’à une forme d’extase et donc d’apaisement… »

« Adoration est un acte de foi dans la bonté des hommes. »

Fabrice du Welz

Fabrice-du-Welz

La passion est-elle forcément destructrice ? « Oui. On est toujours tué par ce qu’on aime. C’est toujours le même schéma qui m’intéresse : l’intersection entre l’immanence, qui a son principe en soi-même, et la transcendance, qui va au-delà. Nous, les humains, tendons vers le sublime mais nous sommes également des êtres rattrapés par nos pulsions : cette dualité me passionne et je la creuse à ma manière, à travers mes films. »

Sommes-nous naturellement bons ? « Je ne sais pas ! « Adoration » est un acte de foi dans la bonté des hommes. Mais la bonté est-elle une forme de folie ? Je m’interroge. Dans mes films personnels (hormis ceux de commande, aux Etats-Unis, ndlr), il n’y a pas de personnages mauvais, il y a une bonté qui dégénère. C’est la volonté de vivre, d’exister, qui dégénère, car ces volontés-là peuvent nous amener à poser des actes extrêmes, mais le mal en soi, n’existe pas. »

« Adoration » risque de désarçonner votre public… « Mon cinéma a toujours revêtu une dimension poétique : « Calvaire » et « Alléluia » affichent une violence graphique certes, mais ils sont également empreints d’une poésie macabre. Mais, je vous l’accorde, personne ne s’attendait à ce que je signe un film tendre, nu et pur dans sa facture – tant mieux ! »

Dans nos salles

Sortie nationale d’ « Adoration » le 15 janvier. Bayard de la meilleure interprétation attribué à Thomas Gioria et Fantine Harduin, les deux jeunes interprètes, lors du FIFF à Namur.


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Offrir UN LIVRE, un cadeau PERFECT

A l’heure des cadeaux, nombre d’entre nous offriront un livre à leur tante Camille, à leur oncle Paul ou à leur best friend. Rien de mieux car lire est un moment de plaisir qui en outre stimule votre cerveau, accroît vos connaissances, améliore votre imagination, diminue votre stress et parfois, développe une expérience métaphysique. Be Perfect s’est promené dans les allées de Filigranes en quête de grands prix, de page-turner idéal et de livres à collectionner.

A déposer au pied du sapin


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L’EXTASE DU SELFIE

Philippe Delerm • Seuil

Et vous, quel geste vous trahit ? Il y a les gestes qui disent l’embarras, d’autres la satisfaction de soi, certains encore le simple plaisir d’exister, là maintenant, sur cette terre. Mais tous nous révèlent, dans nos gloires comme nos petitesses, nos amours comme nos détestations : le selfie, geste roi de nos vies modernes ; le « vapotage », qui relègue l’art de fumer à un plaisir furtif, presque honteux ; les hommes de pouvoir qui se grattent le dessous de leur chaussette ; cette façon qu’on a parfois de tourner le volant avec la paume de la main bien à plat ; un verre qu’on tient à la main sans le boire…

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LA BIENVEILLANCE EST UNE ARME ABSOLUE

Didier Van Cauwelaert • Éditions de l’observatoire

« La bienveillance est le contraire de la mièvrerie : c’est une arme de choc, une arme de joie, une arme absolue. À une époque où tout se radicalise – la ruse, la haine, l’ego, le politiquement correct et même les discours humanitaires –, la bienveillance est la seule réponse à la crise morale que traversent nos sociétés. Une réponse qui, à défaut de changer le monde du jour au lendemain, lui redonne des couleurs et compense les déceptions qu’il nous inflige, tout en renforçant ce système immunitaire assez paradoxal qui s’appelle l’empathie. D’où l’urgence de radicaliser la bienveillance. De la pratiquer sans peur, sans honte, sans modération et sans nuances. C’est ce que je fais depuis l’enfance, pour le meilleur et pour le pire, comme toutes les personnalités qui ont marqué ma vie. Ceux qui, sans en avoir toujours conscience, détiennent le véritable pouvoir sur Terre sont les guerriers de la bienveillance. »

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ZERO WASTE

Collectif • Pepeat Editions

« Attention coup de cœur ! C’est belge, c’est original et ça donne envie mais pas seulement. Zero Waste est un splendide ouvrage de cuisine qui met l’accent sur les produits locaux mais il propose également des tutos en vidéo. Dorénavant, grâce à votre smartphone vous pour- rez suivre pas à pas la recette ». Fréderic, responsable vie pratique.

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KAREN TOROSYAN. SECRETS ET TECHNIQUES D’UN CUISINIER ORFÈVRE

Richard Huahton, Chihiro Masui • Flamarion

Chef passionné, Karen Torosyan impose son talent hors pair au Bozar Restaurant, l’une des tables les plus renommées de Bruxelles. S’il excelle dans la réalisation de pâtés-croûtes, sa créativité s’exprime aussi dans des recettes puisées dans la grande gastronomie française et la cuisine traditionnelle de son pays d’adoption, comme le pithiviers, le lapin à la kriek et l’huître au sarrasin. L’un de ses plats signature, le koulibiak, est désormais une référence en la matière. Dans cet ouvrage, vous découvrirez tous ses plus précieux secrets de cuisine, un magistral témoignage de son im- mense générosité et de sa quête de perfection.

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BORLÉE. ENSEMBLE VERS LES SOMMETS

David Lehaire • Editions Dynamedia

La fratrie Borlée, véritable porte-drapeau de l’athlétisme belge, a une histoire unique. Ensemble, Olivia, Kevin, Jonathan, Dylan et Jacques, le papa-coach, collectionnent les médailles internationales. Plus de quarante, déjà. Que ce soit au niveau olympique, mondial et européen. Et ce n’est sans doute pas fini. Comment font-ils ?

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BELGIUM NEW ARCHITECTURE 7

Prisme

Comment réunir habitat, mobilité, interactions sociales, équipements/ services et culture ? Comment repenser la mobilité urbaine en adéquation avec les enjeux technologiques, écologiques et numériques actuels ? Quelle est la place du citoyen dans l’espace public, ce lieu de rencontres, créateur de liens et vecteur indéniable de qualité de vie ? Quels seraient les exemples à suivre et les solutions à suggérer ?

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BELGIAN ART NOUVEAU

Éditions Horta

Le premier volume, des quatre tomes consacré à l’Art nouveau belge à travers les Arts Décoratif, est consacré au célèbre architecte et designer belge, Victor Horta.

Prix Filigranes 2019


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OÙ BAT LE CŒUR DU MONDE

Philippe Hayat • Calmann Lévy

« Roman envoûtant sans la moindre fausse note. J’ai adoré ! » Marc Filipson

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LA PLUS PRÉCIEUSE DES MARCHANDISES

Jean-Claude Grumberg • Seuil

« A lire, à offrir. Un souffle d’humanité, une bulle d’espérance lancée dans un monde dévasté.» Marc Filipson

Les grands prix


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Prix Goncourt 2019

TOUS LES HOMMES N’HABITENT PAS LE MONDE DE LA MÊME FAÇON

Jean-Paul Dubois • L’Olivier

« Paul est en prison au Canada. Il partage la cellule d’un Hells Angel. Une montagne de muscles au cœur tendre. Peu à peu, un lien plus fort se crée entre les deux hommes et on découvre les raisons qui ont amené Paul en prison. Une belle histoire d’amour et un roman social. Avec un brin de cynisme évidemment ». Marianne, libraire au rayon littérature.

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Prix Fémina 2019

PAR LES ROUTES

Sylvain Prudhomme • L’Arbalète Gallimard

« Au travers du récit qui lie ses trois personnages (un écrivain, un homme qui ne tient pas en place appelé « l’auto-stoppeur » et son épouse délaissée), Sylvain Prudhomme nous offre un magnifique hymne la liberté, au partage et au rassemblement.» Hugues, libraire au rayon littérature.

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Prix Renaudot 2019

LA PANTHÈRE DES NEIGES

Sylvain Tesson • Gallimard

« – Tesson ! Je poursuis une bête depuis six ans, dit Munier. Elle se cache sur les plateaux du Tibet. J’y retourne cet hiver, je t’emmène. – Qui est-ce ? – La panthère des neiges. Une ombre magique ! – Je pensais qu’elle avait disparu, dis-je. – C’est ce qu’elle fait croire. »

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Prix Cognac 2019

LES REFUGES

Jérôme Loubry • Calmann Lévy

Installée en Normandie depuis peu, Sandrine est priée d’aller vider la maison de sa grand-mère, une originale qui vivait seule sur une île minuscule, pas très loin de la côte. Lorsqu’elle débarque sur cette île grise et froide, Sandrine découvre une poignée d’habitants âgés organisés en quasi autarcie. Tous décrivent sa grand-mère comme une personne charmante, loin de l’image que Sandrine en a.

Pourtant, l’atmosphère est étrange ici. En quelques heures, Sandrine se rend compte que les habitants cachent un secret. Quelque chose ou quelqu’un les terrifie. Mais alors pourquoi aucun d’entre eux ne quitte-t-il jamais l’île ? Qu’est-il arrivé aux enfants du camp de vacances précipitamment fermé en 1949 ? Qui était vraiment sa grand-mère? Sandrine sera retrouvée quelques jours plus tard, errant sur une plage du continent, ses vêtements couverts d’un sang qui n’est pas le sien. « Construction surprenante, tension soutenue, personnages capti-vants, une intrigue qui nous embrouille l’esprit. » Marc Filipson

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Prix Rossel 2019

TROIS INCENDIES

Vinciane Moeschler • Stock – Arpége

De Beyrouth à Buenos Aires en passant par Bruxelles, Berlin et Brooklyn, Vinciane Moeschler brosse le portrait de trois femmes, trois tempéraments — trois incendies.

FILIGRANES

Lundi au vendredi de 9h00 à 20h00. Samedi de 10h00 à 19h30.
Dimanche et jours fériés de 10h00 à 19h00. Ouvert le 25 décembre et le 1er janvier 2019.

Avenue des Arts, 39-42 – 1040 Bruxelles T. : 02/511 90 15

www.filigranes.be


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Odile d’Outremont, Ses personnages hors cadre

Son premier roman « Les Déraisons » était passé un peu inaperçu en Belgique. « A l’époque, je n’avais pas d’attachée de presse belge… », s’excuse-t-elle.« Baïkonour », ode à ceux et celles qui osent renaître, jouit en revanche d’une belle couverture médiatique. Tant mieux, car il est grand temps de découvrirla plume imagée et les métaphores ciselées de poésie de la gracieuse Odile d’Oultremont. Rencontre.

MOTS : SERVANE CALMANT
PHOTO : BARBARA WEINS

Grande famille de la noblesse belge, les d’Outremont ont fourni des seigneurs, des diplomates, des financiers, des hommes d’Etat, un prince-évêque… Des auteurs aussi ! « Je suis historienne de formation, scénariste depuis 20 ans ( j’ai écrit pour presque toutes les chaînes TV, « File dans ta chambre » notamment – avec Stéphane De Groodt, son ex-mari, nda – et la série « Hard » sur Canal Plus), je suis également réalisatrice d’un court-métrage avec André Dussolier et j’ai un projet de long métrage dans mes tiroirs… Et romancière ! En termes de liberté, le roman c’est le Graal total, j’ai la chance d’avoir une maison d’édition (Les éditions de l’Observatoire, nda) qui m’offre carte blanche. C’est du bonheur ! »

Baïkonour, votre deuxième roman, interroge, un peu à la manière d’un Chabrol, l’étouffement du conformisme social… «J’aime beaucoup observer le comportement des gens autour de moi. Dans « Baïkonour », je dissèque le quotidien d’une petite ville fictive de Bretagne où tout le monde se connaît depuis plusieurs générations, se croise inévitablement, et je pose la ques- tion : comment peut-on se réinventer une liberté dans un endroit où chacun est condamné à subir le regard et donc le jugement des autres ? Un endroit où on est prédé- terminé par la famille et les histoires que l’on vous colle sur le dos… Prenons l’exemple d’Anka, mon héroïne, qui rêve de devenir pêcheuse… Son père l’en empêche par excès de protectionnisme mais surtout, dans cette petite ville de province, il est acquis qu’une femme ne devient pas marin-pêcheur… »

La disparition de son père change pourtant la donne…
« Oui et là encore, je pose une question qui sans doute interpelle : la mort d’un parent, d’un proche, peut-elle parfois être qualifiée de libération ? Je ne connais pas la réponse, car elle est fonction de chaque vécu. Le « déterminisme », même si je ne suis absolument pas fataliste – le hasard dans la narration, ça ne fonctionne pas -, est un sujet qui m’intéresse énormément… »

Vos personnages sont délibérément hors cadre. La seule façon raisonnable de vivre, est-ce en dehors des règles ? « Nous sommes de plus en plus contraints à entrer dans le moule, à nous conformer aux codes sociaux, à une pression morale, classifiante, qui nie l’individu. Cette obsession de la collectivité et des règles me perturbe ; la règle pour la règle me pose problème. Je ne suis pas révolutionnaire dans l’âme, il existe des règles à respecter pour vivre en société mais je prône néanmoins une incessante remise en question par tout un chacun. »

Baïkonour, l’histoire de plusieurs renaissances ?
« Oui, Anka renaît, Marcus sort du coma, donc renaît physiquement, quant au père de Marcus, il renaît dans sa relation à la paternité qu’il découvre sur le tard… J’aime cette idée que rien n’est jamais inscrit définitivement… »

Comment ne pas parler de votre style… Quelle plume ! « Merci ! Mais c’est surtout beaucoup de travail ! A vrai dire, ce ne sont pas les mots qui m’intéressent mais les phrases. Je n’écris pas un premier jet pour y revenir et le corriger. Je cherche avant toute chose à trouver la musicalité dans chaque phrase et son enchaînement à la suivante… »

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Une histoire de renaissance

Anka, coiffeuse, rêve de prendre le large ; Marcus, grutier, observe de là-haut la vie qui se meut en contrebas. Un matin, il chute. On aime : une histoire d’amour, de renaissance même, nourrie par des personnages hors cadre et un bel esprit d’insoumission. Et cette plume, ah cette plume musicale, imagée – un régal.


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Rentrée LITTÉRAIRE 2019

Entre un nouveau Thomas Gunzig, le livre « mystère » et l’incontournable Amélie Nothomb, cette rentrée littéraire s’annonce intense. Comment s’y retrouver ? Marc Filipson et ses libraires vous font partager leurs coups de cœur à inscrire sur votre liste de lecture cet automne.

Les coups de cœur ultimes de Marc Filipson et de Be Perfect


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SOIF
Amelie Nothomb • Albin Michel

« Pour éprouver la soif il faut être vivant. »
« Elle a osé ! » Marc Filipson

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FEEL GOOD
Thomas Gunzig • Au Diable Vauvert

Quel est le rapport entre un écrivain sans gloire, le rapt d’enfant et l’économie de la chaussure ?

« Je Feel sooooo good à la lecture de ce roman ! » Marc Filipson

Le livre « mystère » de la rentrée littéraire est La surprise à paraître le 2 octobre 


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LA POLICE DES FLEURS, DES ARBRES ET DES FORÊT
Romain Puertolas • Albin Michel

Une fleur que tout le monde recherche pourrait être la clef du mystère qui s’est emparé du petit village de P. durant la canicule de l’été 1961. Insolite et surprenante, cette enquête littéraire jubilatoire de Romain Puertolas déjoue tous les codes.

« Captivant, drôle et surprenant » Marc Filipson Rencontre avec Romain Puertolas le 7/11/2019

Les coups de cœur de Marc Filipson


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OÙ BAT LE CŒUR DU MONDE
Philippe Hayat • Calmann Lévy

À Tunis dans les années trente, Darius Zaken est frappé de mutisme après la disparition brutale de son père. Élevé par sa mère Stella qui le destine aux plus hautes études et sacrifie tout à cette ambition, il lutte pour se montrer à la hauteur. Mais le swing d’une clarinette vient contredire la volonté maternelle. Darius se découvre un don irrésistible pour cet instrument qui lui redonne voix. Une autre vie s’offre à lui, plus vive et plus intense.

« Une des pépites de la rentrée, si pas LA pépite ! Roman envoûtant sans la moindre fausse note. J’ai adoré ! » Rencontre avec Philippe Hayat le 18/11/2019 lors d’un concert de jazz chez Filigranes

Prix Filigranes 2019

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LE JEU DU CHUCHOTEUR
Donato Carrisi • Calmann-Levy

En pleine nuit d’orage, l’appel au secours d’une famille. Autour de leur maison, un homme à capuche qui rôde. La police n’arrive qu’au petit matin. Le spectacle d’un carnage : Du sang partout. Mais aucun corps. Ni parents. Ni enfants.

« Chhhhuuuuuuchoteur quand tu nous tiens… Amis, boulot, obligations et sommeil, tu oublies ! » Le coup de cœur de Marc Filipson, disponible le 2 octobre 2019

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LE GHETTO INTÉRIEUR
Santiago H. Amigorena • P.O.L

Buenos-Aires, 1940. Des amis juifs, exilés, se retrouvent au café. Une question : que se passe-t-il dans cette Europe qu’ils ont fuie en bateau quelques années plus tôt ? Difficile d’interpréter les rares nouvelles. Vicente Rosenberg est l’un d’entre eux, il a épousé Rosita en Argentine. Ils auront trois enfants. Mais Vicente pense surtout à sa mère qui est restée en Pologne, à Varsovie. Que devient-elle ? Elle lui écrit une dizaine de lettres auxquelles il ne répond pas toujours. Dans l’une d’elles, il peut lire : « Tu as peut-être entendu parler du grand mur que les Allemands ont construit. Heureusement la rue Sienna est restée à l’intérieur, ce qui est une chance, car sinon on aurait été obligés de déménager. » Ce sera le ghetto de Varsovie. Elle mourra déportée dans le camp de Treblinka II. C’était l’arrière-grand-mère de l’auteur.

« Probablement LE roman le plus important de cette rentrée littéraire. Bravo, merci et respect Santiago H. Amigorena. » Rencontre avec l’auteur le 13/11/2019

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LE CŒUR DE L’ANGLETERRE
Jonathan Coe • Gallimard

Dans cette période trouble où les destins individuels et collectifs basculent, les membres de la famille Trotter reprennent du service. Benjamin a maintenant cinquante ans et s’engage dans une improbable carrière littéraire, sa sœur Lois voit ses anciens démons revenir la hanter, son vieux père Colin n’aspire qu’à voter en faveur d’une sortie de l’Europe et sa nièce Sophie se demande si le Brexit est une cause valable de divorce.

« Brexit, comment en est-on arrivé là ? De 2010 à 2018, avec humour, sagesse et justesse, l’évolution de la famille Trottrer et Jonathan Coe dans une analyse politique et sociologique formidable. »

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J’ÉCRIS TON NOM
Sylvestre Sbille • Belfond

Youra convoque les forces de la nuit, comme dans un opéra magique, dans un conte maudit, un roman gothique. Il avance sans peur ni haine vers un destin déjà écrit. Il a décidé que tout était dit ; il n’y a plus qu’à faire. Les actes seront posés et advienne que pourra, son destin est en marche, et celui de tous ceux vers qui il roule.

« 1943, le vingtième convoi, Youra, les rues de Bruxelles… ». Rencontre avec Sylvestre Sbille le 25/09/2019

Coup de cœur de Marc Filipson et de Be Perfect


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LES YEUX ROUGES
Myriam Leroy • Seuil

Une jeune femme reçoit un message sur Facebook. C’est l’amorce d’un piège suffocant à l’heure du numérique, quand la fatalité n’a d’autre nom qu’un insidieux et inexorable harcèlement. « Bien construit, prenant, dé- rangeant, bref encore un coup de cœur. » Marc Filipson

« J’avais adoré son premier roman “Ariane”. “Les yeux rouges” m’interpelle telle une acrimonieuse Madeleine de Proust ». AD
Rencontre avec Myriam Leroy le 17/11/2019

Les coups de cœur des libraires Filigranes


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MÉCANIQUE DE LA CHUTE
Seth Greenland • Liana Levi

Coup de cœur de Hugues : « Un grand roman américain sur les dérives de notre époque ancrée dans le politiquement correct, qui nous rappelle le « Bûcher des vanités » de Tom Wolfe. Une intrigue implacable, un roman fascinant ».

«Probablement mon mega coup de cœur côté traductions. Grandiose ! » Marc Filipson

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LES CHOSES HUMAINES
Karine Tuil • Gallimard

Le coup de cœur de Victoria : « A l’aune du #metoo, “les choses humaines” reflète avec acuité notre société et l’incidence des médias et de la vie publique sur les relations entre les femmes et les hommes. Sans jamais poser de regard moralisateur ou prescriptif, Karine Tuil maîtrise ce matériau très complexe qu’est le réel. J’ai tout simplement dévoré “les choses humaines” ! »

« Roman et presque essai. Karine Tuil présente les faits et initie à la réflexion. Dérangeant mais nécessaire. » Marc Filipson Rencontre avec Karine Tuil le 14/11/2019

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LA FRACTURE
Nina Allan • Tristram

Le Coup de cœur de Carméla : « Julie Roanne disparaît lorsqu’elle a 17ans et réapparaît 20 ans plus tard. Alors que tout le monde la pense victime d’un crime sexuel, sa version diffère totalement. Brillant ! »

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LES ALTRUISTES
Andrew Ridker • Rivages

Le coup de cœur de Nicolas : « De l’égoïsme le plus crasse au don absolu de sa personne, “Les Altruistes” dresse le portrait savoureux d’une famille juive américaine. Dans la lignée d’un Jonathan Franzen, jubilatoire ! »

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LA FABRIQUE DES SALAUDS
Chirs Kraus • Belfond

Coup de cœur de Hugues. À travers l’histoire de Koja, Hubert et Ev Solm, deux frères et leur sœur, sorte de ménage à trois électrique, Chris Kraus nous entraîne dans des zones d’ombre où morale et droiture sont violemment bafouées, et dresse en creux le portrait d’une Europe à l’agonie, soumise à de nouvelles règles du jeu.

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CENT MILLIONS D’ANNÉES ET UN JOUR
Jean-Baptiste Andréa • L’Iconoclaste

Coup de cœur de Marianne.1954. C’est dans un village perdu entre la France et l’Italie que Stan, paléontologue en fin de carrière, convoque Umberto et Peter, deux autres scientifiques. Car Stan a un projet. Ou plutôt un rêve. De ceux, obsédants, qu’on ne peut ignorer. Il prend la forme, improbable, d’un squelette. Apato-saure ? Brontosaure ? Il ne sait pas vraiment. Mais le monstre dort forcément quelque part là-haut, dans la glace. S’il le découvre, ce sera enfin la gloire, il en est convaincu. Alors l’ascension commence. Mais le froid, l’altitude, la solitude, se resserrent comme un étau. Et entraînent l’équipée là où nul n’aurait pensé aller.

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Lundi au vendredi de 9h00 à 20h00. Samedi de 10h00 à 19h30. Dimanche et jours fériés de 10h00 à 19h00.

Avenue des Arts, 39-42 – 1040 Bruxelles
T. : 02/511 90 15 • info@filigranes.be
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CORMAN BY FILIGRANES

De 10h00 à 18h30 du mercredi au dimanche et tous les jours pendant les vacances scolaires.

Zeedijk 777 – 8300 Knokke-Le-Zoute
T. : 050/60 18 28
corman@filigranes.be


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THOMAS GUNZIG, Que devient la morale quand on n’a plus d’argent ?

« Feel good » c’est l’événementde la rentrée littéraire ! D’abord parce que le titre a de réelles vertus antidépressives, ensuite parce que la plume acérée de son auteur Thomas Gunzig, l’écrivain belge le plus primé de sa génération, pose question. Et vous, quel acte criminel seriez-vous capable de commettre si tous les moyens moraux et légaux ne suffisaient plus à assurer la vie de votre petite famille ?

MOTS : ARIANE DUFOURNY
PHOTOS : PIERRE-YVES JORTAY

 

 

Tom, écrivain moyen aspirant à la reconnaissance croise le parcours d’Alice, une mère célibataire dont la vie se résume à « ça va être juste ». Banal jusque-là puisque c’est la triste vie de Monsieur et Madame tout le monde. Leur idée pour se sortir de leur médiocrité ? Un braquage mais un braquage sans violence. Un braquage intellectuel, un Feel Good book.

Thomas Gunzig nous a fixé rendez-vous au Bar du Matin. Nous en profitons pour lui poser les questions que la morale pourrait réprouver.

Job alerte. Un auteur peut-il vivre de sa plume ?

Oui et non. La première donnée de l’équation est les droits d’auteur. On gagne, en moyenne, 1 euro par livre. Les ventes moyennes d’un roman vont de 300 exemplaires (dans le pire des cas) à 1.500 – 3.000 exemplaires. Excepté les best-sellers, un livre rapporte 5 à 10.000 euros. Si on sort un livre tous les deux ans, cela représente quelques centaines d’euros par mois. Si on a la capacité d’écrire d’autres choses, comme dans mon cas des scénarios de films, de BD, des spectacles, des chroniques radio, on peut en vivre en sachant que rien n’est assuré, que ça va être dur, stressant, angoissant.

Le vrai luxe n’est-il pas de faire ce qu’on aime ?

C’est évident. La liberté de l’esprit, d’aller et venir, de ne pas bosser un jour parce qu’on n’en a pas envie, de travailler pour soi. Je vois tellement de gens qui ne sont pas heureux, au bord du burn out, qui n’ont pas de sens à leur vie, qui attendent la pension. Quarante heures par semaine à faire quelque chose qu’on n’aime pas, c’est vraiment horrible. C’est vrai que je suis stressé, que je ne suis pas riche, un peu « juste » mais j’ai une super qualité de vie.

Un Feel Good, braquage intellectuel permettant à un auteur de s’enrichir. Pourquoi ne pas l’écrire ?

Il y a une quinzaine d’années, j’en ai commencé un et je me suis terriblement ennuyé. En plus, j’avais l’impression d’être malhonnête, d’essayer de manipuler le public, de me trahir moi-même.

Un Feel Good book ne remet pas en cause notre société. Comment notre monde peut-il être sauvé ?

On peut faire changer des choses individuellement. Un des grands pouvoirs de la fiction, de la littérature, de l’art en général est la capacité d’ouvrir les imaginaires. On vit dans un monde où les conditions d’incertitude sont tellement fortes, intenses par rapport à l’avenir, à ce qu’on va devenir, aux grands enjeux globaux et individuels que, sans imaginaire, on court à la catastrophe. L’imaginaire est un outil qui permet d’anticiper les problèmes, de s’adapter aux changements aléatoires et inattendus.

Tom le héros de Feel Good, un Thomas Gunzig en moins sexy, moins talentueux ?

J’ignore si je suis sexy ou talentueux. Je ne m’acharnerais pas comme je le fais à écrire depuis vingt-cinq ans si je doutais complètement de mon talent. Par contre, vu que mes romans n’ont jamais été des best-sellers à 100.000 tirages, l’absence de grandes reconnaissances (pas de prix Goncourt, Renaudot, Medicis et pas de grosses ventes) pourrait à terme me faire un peu douter.

Les prix littéraires sont importants pour les écrivains. Votre Graal serait… ?

Le prix Nobel et un million de lecteurs, évidemment. Les auteurs parlent très peu de leurs ambitions comme si c’était tabou, un peu sale. Il faut être humble alors qu’au cœur de tous les artistes, tous les créateurs, il y a une ambition dingue et un ego important. Tout le monde rêve d’une reconnaissance extraordinaire et d’être le roi du monde.

Tom est inspiré de Thomas. Alice ressemble-t-elle à une personne que vous fréquentez dans la vie réelle ?

Alice est inspirée de femmes que je vois, que je fréquente. Des femmes d’une cinquantaine d’années qui n’ont pas de formation particulière, cultivées, curieuses, intelligentes, pleines de jeunesse et de force mais déjà considérées « vieilles » dans le marché du travail et puis qui se retrouvent dans des situations très compliquées. J’ai eu l’envie d’ajouter l’idée de quelqu’un qui n’a pas rencontré son talent. Un talent de dingue, dans un domaine quelconque, qu’il/elle ignore parce qu’il/elle n’a pas essayé. Dans le cas d’Alice, c’est l’écriture.

Quel est le rapport entre un écrivain sans gloire, le rapt d’enfant et l’économie de la chaussure ?

Vous le saurez en lisant la nouvelle satire sociale de Thomas Gunzig.

Première partie de votre livre : L’odeur des riches. Êtes-vous allergique à leur parfum ?

Je n’aime pas le racisme en général et le racisme de classes. Ne pas aimer les gens parce qu’ils sont pauvres ou riches est complètement idiot. J’ai la chance d’avoir des amis qui sont dans une dèche complète et des amis extrêmement riches qui vivent dans des châteaux ; je les aime de la même manière. Chez mes amis riches, l’odeur est géniale : l’air sent l’ozone, le cuir neuf, le parquet lustré. Ça sent bon l’odeur des riches.

Tom prétend n’avoir jamais réussi à écrire une scène de cul dont il puisse être fier. Celle que vous avez décrite ferait céder la plus réfractaire à l’idée. Qu’en pensez-vous ?

J’ai toujours du mal à écrire ce genre de scène. Il y a souvent du sexe dans mes histoires mais elles sont plutôt sordides. A partir du moment où il y a du vrai désir, de l’émotion, de l’amour, c’est plus compliqué à écrire. Une première fois entre un homme et une femme, il y a tellement de choses qui traversent leur esprit.

J’ai essayé de décrire tout ce qui se passe dans la tête d’un homme.

Difficile pour un auteur de survivre de ses droits d’auteur. Quel acte seriez-vous capable de commettre si tous les moyens moraux et légaux ne suffisaient plus à assurer la vie de votre petite famille ?

Je deviens tueur à gages, je me prostitue… je serais prêt à tout !

Préface. Votre mère « Tout finit toujours par s’arranger ». Avait-elle raison ?

Quand j’étais dans des situations horribles, épouvantables où je me disais que je ne m’en sortirais plus jamais, ma mère me disait : « Tout finit toujours par s’arranger ». Elle a raison !

Un happy end. La fin justifie-t-elle les moyens ?

C’est un happy end un peu amoral. On dit souvent : « le crime ne paie pas », « l’argent ne fait pas le bonheur ». Oui, le crime paie. L’histoire du monde nous le prouve tous les jours et l’argent fait aussi le bonheur. Il y a plus de gens malheureux chez les pauvres que chez les riches. « Il vaut mieux pleurer dans sa Rolls qu’au bord du trottoir ».


Amélie-nothomb

AMÉLIE NOTHOMB, AU NOM DE JÉSUS

On imaginait mal Amélie Nothomb avoir un héros banal, pas même Tintin… Mais là, on est servi ! Dans « Soif », son 28e roman, la romancière se glisse dans l’esprit de Jésus, « mon héros » avouera-t-elle. Un héros incarné qui se résout à mourir sur la croix… Mais pourquoi, diantre, Jésus a-t-il accepté d’être crucifié ? Nourri de réflexions brillantes sur l’amour, la condition humaine et la haine de soi, thèmes nothombiens par excellence, « Soif » déroule un monologue intérieur qui percute le lecteur de pleine face, fût-il croyant ou agnostique.

MOTS : SERVANE CALMANT
PHOTOS : JEAN-BAPTISTE MONDINO

 

On la savait mystique, on apprend aujourd’hui que Jésus est bel et bien son héros. Amélie Nothomb a enfin trouvé la force physique de signer le roman de sa vie à travers une relecture humaniste de La Passion du Christ. Raconté à la première personne, « Soif » explore les états d’âme de Jésus sur la croix, en s’autorisant toutes les libertés par rapport à la Bible. Une telle audace valait bien une rencontre avec notre Amélie nationale…

Jamais de rentrée littéraire sans Amélie Nothomb, mais celle-ci est particulière puisqu’il s’agit du livre de votre vie. Peut-on écrire que « Soif » est votre testament ? Auquel cas, c’est quand même un peu jeune, 53 ans, pour décider de mourir… « Je vous rassure, je ne vais pas mourir – rires. Pour autant, je reste persuadée que « Soif » est mon livre le plus important…

Alors pourquoi avoir attendu d’avoir 53 ans avant de l’écrire ? « Ça fait 30 ans que je tente de l’écrire ! En avril 2018, je me suis dis : allez vas-y, c’est le moment ! Je me rendais compte que je n’étais pas à la hauteur d’un tel sujet, mais je ne pouvais plus attendre… Je devais être physiquement capable de l’écrire, car j’allais m’approcher au plus près de Jésus sur la croix et qu’il faut du cran pour ça. Dans « Soif », je m’attarde longuement sur la crucifixion, je me sentais en totale communion avec lui et j’étais proche de sa souffrance… »

« Le catéchisme n’enseigne pas que le principal pardon, c’est celui que l’on octroie à soi-même. »

Si vous n’étiez pas née dans une famille catholique, seriez-vous devenue croyante ? « Oui cent fois oui ! J’ai la foi depuis que je suis bébé ! Ma sœur qui a reçu la même éducation que moi n’a jamais eu la foi, mon frère non plus. Enfant, bébé même, je parlais à un principe vertical que j’appelais Dieu faute de savoir comment l’appeler. Je suis mystique de naissance. J’ai essayé de ne pas avoir la foi mais c’était comme nier un organe ! En outre, on peut s’intéresser à Jésus sans s’intéresser à la religion. Jésus est plus important qu’un personnage religieux : c’est un héros de notre civilisation qui dépa- sse les limites de la chrétienté… »

A méditer cet automne au coin du feu…

Elle l’a dit : « On peut s’intéresser à Jésus sans s’intéresser à la religion. Jésus est plus important qu’un personnage religieux : c’est un héros de notre civilisation qui dépasse les limites de la chrétienté… »

Amélie-nothomb
© Pascal Ito

Vous auriez pu aimer Dieu… « Non, Dieu tel qu’il nous a été présenté dans la Bible, n’est pas un personnage attachant, c’est un punisseur, un être cruel, imbu de lui-même. C’est impossible d’avoir un sentiment positif pour lui. Tandis que Jésus, comment ne pas l’aimer ? Pas besoin d’avoir la foi pour l’aimer… »

Comment peut-on être crucifié et enseigner une leçon de pardon ? « Vous avez raison : c’est le nœud de l’affaire ! On le comprend à la lecture de « Soif », cette question me pose un problème considérable depuis que je suis ado. Enfant, je me posais peu de questions – Jésus était mon copain, je lui parlais dans ma tête et il me répondait. En entrant dans l’adolescence, j’ai découvert la souffrance (relisez « Biographie de la faim », vous comprendrez ce à quoi elle fait référence, nda) et la crucifixion de Jésus m’a parue éminemment importante. Comment a-t-il pu se soumettre à ça ! La crucifixion pour nous « racheter », mais quelle horreur ! »

Mais pourquoi Jésus ne s’est-il pas rebellé ? Dans « Soif » vous y répondez à votre manière… « Tout à fait ! Il ne se rebelle pas car il croit qu’il doit obéir, c’est une attitude fréquente de s’exécuter face à un ordre. Puis, il se rend compte que c’est une erreur mais sur la croix, il est trop tard pour réagir… Je lui en ai voulu d’avoir accepté la crucifixion : comment faire passer cet acte pour un message d’amour ? C’est insupportable. L’ayant accepté, il lui restait un seul choix : le pardon… Mais le catéchisme n’enseigne pas que le principal pardon, c’est celui que l’on octroie à soi-même ! »

Les 37 miraculés qui sont autant de témoins à charge, ne sont pas tendres avec Jésus ! Et vous n’êtes pas tendre non plus avec les mortels que nous sommes… « Si le sacrifice de Jésus nous a sauvés, alors on a sous les yeux, la preuve du contraire. Les humains ne sont pas sauvés, ils sont indécrottables et je me mets dans le lot ! Nous faisons n’importe quoi. Il y a quelque chose de tordu dans l’humanité : nous sommes absolument insauvables ! »

L’ancien aveugle qui râle sur la laideur du monde ; l’ex-possédé qui proteste contre la platitude de sa vie depuis que Jésus l’a exorcisé… Parler de la Passion du Christ n’empêche en rien un humour souvent corrosif… « Vous êtes la deuxième journaliste à me faire cette réflexion. Croyez-moi, je ne voulais pas être drôle. Quand j’étais jeune, je faisais souvent rire mon entourage. C’est ma malédiction mais, rassurez-vous, je la vis plutôt bien ! »

Est-ce que la mort vous terrifie ? « Absolument pas, mais la souffrance oui ! »

On vous retrouve en 2020 ? « Loin de moi l’idée de me comparer à Marie, mais elle a eu d’autres enfants après la mort de Jésus, donc oui je continuerai à écrire après «Soif»…»

« Pour éprouver la soif il faut être vivant. »

Soif ? Explication. Huit mots de l’éditeur Albin Michel en quatrième de cover de ce 28e roman publié (Amélie Nothomb en a écrit plus de 90 !) résument l’incarnation du Christ venu enseigner l’amour. Cet amour, Amélie l’appelle « Soif ». Et, « pour éprouver la soif il faut être vivant. » Bon débat !


mustii

Mustii, il a plusieurs vies

Il avoue avoir peur de ne pas être à la hauteur, pourtant notre compatriote Thomas Mustin alias Mustii transforme en or tout ce qu’il touche. La saison 1 de La Trêve, un carton. 21st Century Boy, premier album exaltant d’électro-pop & vocalises profondes, une vraie machine à tubes. Hamlet, qu’il joue au théâtre, un triomphe. Sur sa cheminée trônent un D6bels Music Award et un Magritte du meilleur espoir. Mustii est un sacré phénomène, un gars hors du commun que rien ne semble pouvoir brider, rien sauf ses propres doutes. A 28 ans, c’est quand même fou d’avoir (déjà) plusieurs vies !

MOTS : SERVANE CALMANT
PHOTOS : MIREILLE ROOBAERT

On a fixé rendez-vous à Mustii au Wiels, le centre d’art contemporain. La terrasse panoramique du toit de l’ancienne brasserie Wielemans-Ceuppens offre une vue saisissante de Bruxelles et ses environs. A nos pieds, l’impressionnant nœud de rails des chemins de fer de la gare du Midi. A nos côtés, Mustii, impressionnant lui aussi de maturité, com- municatif, charmant et sympa en diable. De quoi avoir envie de découvrir l’homme derrière le performer.

Acteur ou comédien ?

« C’est une bonne question, j’ai un peu de mal à percevoir la nuance, pour moi c’est une même histoire de jeu. A mes yeux, l’important c’est de trouver sa place dans le jeu et ses enjeux. »

Préparer ou improviser ?

« Les deux ! J’ai besoin d’une dose de préparation tout en me ménageant des espaces de liberté, parce que sur scène tout peut arriver, c’est ça qui est excitant. Mon cœur balance entre le mode freestyle et une bonne base, mais sans jamais rien cadenasser. »

Hamlet ou Bowie ?

Il rit. « C’est compliqué ! Je dirais Hamlet, ce jeune homme torturé par l’assassinat de son père, trahi par son oncle et sa mère, c’est un personnage d’une complexité inouïe. Cette pièce de Shakespeare est un passage obligé pour tout jeune comédien car elle offre une infinité de possibilités d’interprétation, un espace de jeu incroyable. Mais… Bowie, ah Bowie, il reste quand même ma référence ultime, et pas uniquement musicale ! J’adore la manière dont il se mettait en scène, sa théâtralité, sa manière de jouer avec les codes et de les déjouer. Il reste un artiste intergénérationnel qui a influencé de nombreux créatifs de ma génération. »

Drame ou comédie ?

« Disons … la tragi-comédie. »

« J’adore Bowie, sa théâtralité, sa manière de jouer avec les codes et de les déjouer. »

mustii

En anglais ou en français ?

« J’aime beaucoup la culture anglo-saxonne. J’ai réalisé un premier album (21st Century Boy, ndlr) en anglais car c’est la langue qui s’harmonise le mieux avec la musique que j’ai composée. J’ai d’ailleurs toujours baigné dans un univers anglo-saxon, mes parents écoutaient du rock, les Rolling Stones et …Bowie (on y revient, ndlr). Mais je ne veux rien m’interdire, je pourrais très bien composer demain un album en français. Voire même en mandarin (ahah, ndlr) ! »

Qui est le 21st Century Boy ?

« Ce personnage qui traverse mon album, je l’ai imaginé très pâle, les cheveux oxygénés, le teint laiteux, l’apparence presque fantomatique. C’est un garçon angoissé mais jamais pessimiste, jamais nihiliste. Ses questionnements critiques, qui sont les miens, lui permettent au contraire d’avoir encore envie d’y croire. »

Mustii dans 10 ans ?

« J’ai plein d’envies, mais je ne me projette pas dans 10 ans. J’ouvre des portes, et j’explore toutes les possibilités que m’offrent la musique, le cinéma, le théâtre. Au fond de moi, je me sens davantage acteur/comédien que chanteur, quoique chanter c’est également une forme de jeu. Très sincèrement, je ne pensais pas recevoir autant de louanges ! J’aime la reconnaissance de mes pairs, de ma famille, du public. Ce n’est pas une question d’égo, cette reconnaissance, elle me permet d’avancer, d’évoluer. »

Nervosité ou zen attitude ?

« Je l’avoue, je suis un grand nerveux. Parce que j’ai toujours peur de ne pas être à la hauteur. Cela me parasite parfois l’esprit – je devrais m’appliquer à vivre le moment présent ! Le théâtre, c’est une bonne thérapie qui m’oblige à être à fond dans les enjeux présents. Mais au quotidien, pour calmer mon stress, j’es- saie toujours de m’entourer de gens qui m’aiment et me rassurent. »

Le gars qui a plusieurs vies

Le rôle de Kevin Fisher, le fils de la bourgmestre, dans la saison 1 de la série belge La Trêve, c’est Thomas Mustin ! Kevin se tue en tombant d’une falaise, pas la peine de chercher Mustii dans la saison 2.

Le Magritte (le pendant belge des César et Oscars) du meilleur espoir masculin 2019 dans le film Echange des Princesses où il revêt les habits de l’outrancier Duc de Condé, c’est encore Thomas Mustin !

Hamlet, pièce créée au Théâtre Jean Vilar de Louvain- la-Neuve, c’est toujours lui !

Feed Me, Blind, What A Day, Turn It off, Safety Zone
(la version piano-voix d’une intensité remarquable file carrément la chair de poule), tous ces tubes électro-pop qu’il habite d’une voix puissante à la théâtralité assumée, et qui font un malheur en radio, it’s Mustii again !

mustii

21ST CENTURY BOY TOUR :

Baudet’Stival – Bertrix, 12 juillet,
Francofolies – Spa, 20 juillet,
Gens d’Ere – Tournai, 26 juillet,
Ronquières Festival – Ronquières, 3 août,
Brussels Summer Festival – Bruxelles, 18 août,
Solidarités Festival – Namur, 24 août,

Les Nuits du Soir – Cirque royal Bruxelles, 6 novembre. SUR LES PLANCHES :

Thomas Mustin jouera Hamlet jusqu’en 2020, agenda sur lesgensdebonnecompagnie.be


Sea, sun and BOOK

Enfin du temps pour soi ! Au revoir ménage de printemps, soirées pluvieuses rythmées par Netflix. Lire permet de se déstresser, booste la mémoire et l’esprit, aide à mieux dormir ou pas. Les vacances d’été sont parfaites pour dévorer les livres repérés par Marc Filipson, le libraire à la tête de Filigranes. Plaisir et frissons garantis, au soleil ou à l’ombre.

Littérature


LE SHMOCK

Franz-Olivier Giesbert • Gallimard
J’écris des romans pour raconter des histoires. Depuis longtemps, j’en avais une qui me courait dans la tête et qui se déroulait dans l’Allemagne nazie du siècle dernier, en Bavière. Une histoire d’amour, d’amitié. Pendant plus de dix ans, j’ai lu tous les livres d’histoire qui traitaient d’Hitler et du nazisme. J’essayais d’appréhender ce qui s’était passé dans les années 1930, pourquoi on n’avait rien vu venir, qui avait fauté, comment on en était arrivé là, jusqu’à l’holocauste. Je crois que l’histoire d’Elie, Eisa, Lila, Karl et tous les autres apporte quelques clés ».

Jubilatoire ! Quand FOG raconte l’Histoire de la Vérité.

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SÉROTONINE

Michel Houellebecq • Éditions Flamarrion

« Mes croyances sont limitées, mais elles sont violentes. Je crois à la possibilité du royaume restreint. Je crois à l’amour » écrivait récemment Michel Houellebecq. Le narrateur de Sérotonine approuverait sans réserve. Son récit traverse une France qui piétine ses traditions, banalise ses villes, détruit ses campagnes au bord de la révolte. Il raconte sa vie d’ingénieur agronome, son amitié pour un aristocrate agriculteur (un inoubliable personnage de roman son double inversé), l’échec des idéaux de leur jeunesse, l’espoir peut-être insensé de retrouver une femme perdue. Ce roman sur les ravages d’un monde sans bonté, sans solidarité, aux mutations devenues incontrôlables, est aussi un roman sur le remords et le regret. Le seul écrivain qui ose…

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LA PLUS PRÉCIEUSE DES MARCHANDISES

Jean-Claude Grumberg • Seuil

Un conte. Il était une fois, dans un grand bois, une pauvre bûcher- onne et un pauvre bûcheron. Non non non non, rassurez-vous, ce n’est pas Le Petit Poucet ! Pas du tout. Moi-même, tout comme vous, je déteste cette histoire ridicule. Où et quand a-t-on vu des parents abandonner leurs enfants faute de pouvoir les nourrir ? Allons…

Dans ce grand bois donc, régnaient grande faim et grand froid. Surtout en hiver. En été une chaleur accablante s’abattait sur ce bois et chassait le grand froid. La faim, elle, par contre, était constante, surtout en ces temps où sévissait, autour de ce bois, la guerre mondiale. La guerre mondiale, oui oui oui oui oui

Un conte à rire et à pleurer. Tellement beau ! A offrir sans modération.

Polar/Thriller


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OCTOBRE

Søren Sveistrup • Albin Michel
Le premier thriller du créateur de la série culte The Killing.

Début octobre, dans la banlieue de Copenhague, la police découvre le cadavre d’une femme amputée d’une main. À côté du corps, un petit bonhomme fabriqué à partir de marrons et d’allumettes. Chargés de l’enquête, la jeune inspectrice Naia Thulin et l’inspecteur Mark Hess découvrent vite que cette figurine est porteuse de mystérieuses empreintes : celles de la fille de Rosa Hartung, ministre des Affaires Sociales, enlevée un an plus tôt et présumée morte. Thulin et Hess explorent toutes les pistes qui leur révèleraient un lien entre la disparition de la fille de la ministre et la victime à la main coupée. Lorsqu’une autre femme est tuée, selon le même mode opératoire, ils comprennent que le cauchemar ne fait que commencer…

LE polar nordique de l’année. Glaçant !

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ANATOMIE D’UN SCANDALE

Sarah Vaugan • Préludes

Kate vient de se voir confier l’affaire de sa vie, celle qui accuse l’un des hommes les plus proches du pouvoir d’un terrible crime. Kate doit faire condamner James Whitehouse. Sophie adore son mari, James. Elle est prête à tout pour l’aider et préserver sa famille. Sophie doit trouver la force de continuer comme avant. Comme avant, vraiment ? Quels sombres secrets dissimule le scandale, et à quel jeu se livrent réellement ces deux femmes et cet homme ?

ELLE VEUT LE DÉTRUIRE. ELLE VEUT LE SAUVER. LA VÉRITÉ EST UNE CHOSE DANGEREUSE.

Best-seller international, Anatomie d’un scandale est un thriller psychologique et domestique sulfureux qui mêle radiographie d’un mariage et décryptage des arcanes du monde politique. Un roman ténébreux et puissant.

Vous avez aimez « le Maître des illusions » de Donna Tartt ? Atmosphère similaire et construction remarquable.

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L’ÉTOILE DU NORD

D.B. John • Les Arènes

Les États-Unis et la Corée du Nord sont au bord de la guerre. Pour aller chercher sa sœur jumelle qui a été enlevée en Corée du Nord, Jenna se fait recruter par l’unique organisme capable de l’aider : la CIA. À Pyongyang, le colonel Cho fait une terrifiante découverte. Il doit échapper à la police secrète qui le serre de près. Un geste, un mot, et il deviendra traître à la nation. Mme Moon trouve un chargement de contrebande. Plutôt que de le rendre aux autorités, elle décide de vendre la marchandise au marché noir. Si elle réussit, sa vie sera changée à jamais. Si elle échoue…

Basé sur des faits réels glaçants, mené à un rythme effréné jusqu’au dénouement explosif, L’Étoile du Nord porte le thriller d’espionnage au plus haut.

Le thriller géopolitique pour votre été. Pour les amateurs de « Je suis Pilgrim ».

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TOUS LES PÉCHÉS SONT CAPITAUX

Daria Desombre • Éditions du Masque

Depuis l’assassinat de son père, avocat renommé, Macha Karavaï, une jeune étudiante en droit de vingt-deux ans, nourrit une véritable obsession pour les tueurs en série. Pistonnée pour un stage à la Petrovka, l’état-major de la police de Moscou, elle est prise en grippe par Andreï Yakovlev, l’enquêteur en chef, qui décide de la mettre à l’écart en lui confiant d’anciennes affaires d’homicides qui lui semblent sans intérêt. Mais quand Macha se rend compte que des cadavres ont été découverts à la cathédrale St Basile, à la Tour Koutafia et repêchés devant les remparts du Kremlin, elle identifie un lien entre l’emplacement de ces crimes et le plan de la ville médiévale de Moscou, construite par les architectes au Moyen Âge selon le modèle de la Jérusalem céleste. Contrairement aux catholiques pour qui il existe sept péchés capitaux, les orthodoxes, eux, estiment que tous les péchés sont capitaux. Les corps des victimes n’ont pas été abandonnés mais plutôt mis en scène par le tueur pour représenter divers péchés. Macha parvient enfin à attirer l’attention d’Andreï et ils se lancent alors sur les traces de ce tueur en série on ne peut moins ordinaire…

A emporter pour un long week-end à Moscou !

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UNITÉ 8200

Dov Alfon • Liana Levi

Le passager israélien fraîchement débarqué à Roissy ne pensait pas que sa mauvaise plaisanterie allait si mal tourner. La blonde qui servait d’appât ne savait pas à quelle danse macabre elle participait. Les Chinois chargés d’orchestrer l’enlèvement n’avaient pas la moindre idée du guêpier dans lequel ils se fourraient. Ni qu’un grain de sable s’était glissé dans les rouages bien huilés de la grande machine du crime organisé. Mais au fait, qui est aux commandes ? Mafias, services secrets, gouvernements ? Entre Paris et Tel-Aviv, Washington et Macao, les vingt-quatre heures les plus folles qu’un commissaire français, un gang chinois, un officier israélien désabusé et son intrépide adjointe aient jamais connues.

Je vous ai fait découvrir Gabriel Allon avec Daniel Silva. Découvrez cette autre facette du Mossad avec Dov Alfon, ancien officier des services de renseignements israéliens.

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OXYGÈNE

M.J. Arlidge • Editions Les Escales

Le commandant Helen Grace parviendra-t-elle à échapper à ses plus vieux démons ? Après Au feu, les pompiers, une nouvelle enquête signée M. J. Arlidge. Lorsque le commandant Helen Grace est appelée dans une boîte de nuit SM de Southampton, elle ne s’attend pas à ce que ce corps ligoté, retrouvé sans vie, soit celui d’une vieille connaissance tout droit sortie de la double vie qu’elle cache à ses supérieurs : Jake, son dominateur. Helen Grace se lance à la poursuite du meurtrier tout en dissimulant cette relation. Mais lorsque l’assassin fait une deuxième victime, Helen se trouve face à un dilemme : dit-elle confesser ses zones d’ombre et se voir retirer l’enquête ou continuer à mentir et risquer de se perdre dans ce jeu dangereux ?

Helen Grace, découverte dans le premier volume « Am Stram Gram », dans une descente au tréfonds du sadomasochisme…

filigranes

LE COLIS

Sebastian Fitzek • L’Archipel

Vous n’auriez jamais dû accepter ce colis !
Psychiatre, Emma Stein a été victime d’une agression nocturne dont elle s’est miraculeusement sortie. Depuis, elle vit recluse dans sa maison, de peur de croiser à nouveau la route de ce psychopathe que la presse a surnommé le Coiffeur. Un jour, son facteur lui demande d’accepter un colis pour l’un de ses voisins. Emma connaît tous ceux qui habitent dans sa rue. Or, jamais elle n’a entendu parler de cet homme…

A ne pas lire avant d’aller se coucher !

La rédac chef aime aussi…


LA DERNIÈRE CHASSE

Jean-Christophe Grangé • Albin Michel

En Forêt noire, la dernière chasse a commencé… Et quand l’hallali sonnera, la bête immonde ne sera pas celle qu’on croit.

Fan invétérée de Jean-Christophe Grangé, l’auteur de la Ligne Noire (le livre pour lequel j’ai planté mon plus beau « date » afin d’achever divinement ma lecture).

FILIGRANES

Lundi au vendredi de 9h00 à 20h00. Samedi de 10h00 à 19h30. Dimanche et jours fériés de 10h00 à 19h00.

Avenue des Arts, 39-42 – 1040 Bruxelles
T. : 02/511 90 15 • info@filigranes.be
www.filigranes.be

CORMAN BY FILIGRANES

De 10h00 à 18h30 du mercredi au dimanche et tous les jours pendant les vacances scolaires.

Zeedijk 777 – 8300 Knokke-Le-Zoute
T. : 050/60 18 28
corman@filigranes.be


ro-konoba

10 mois, 10 pays, « 10 » l’album ILS L’ONT FAIT !

Le Wavrien Raphael Esterhazy alias Konoba et le Néolouvaniste Olivier Rugi aka R.O ont arpenté pendant 10 mois les routes et les scènes de 10 pays dans quatre continents en s’imposant un défi un peu fou : écrire, composer, enregistrer et mixer 10 titres inédits qui se retrouvent désormais sur un premier album commun, le bien nommé « 10 », une petite perle d’électro-pop mélancolique qui s’offre de l’espace dans le temps. On les a rencontrés pour parler zik et voyage évidemment.

MOTS : SERVANE CALMANT
PHOTOS : LOU ELBOUD

10 mois au long cours financés notamment par une campagne de crowdfunding. Dans cha- cun des 10 pays visités (France, Allemagne, Pays-Bas, Pologne, Géorgie, Italie, Roumanie, et aussi Japon, Colombie, Australie), Olivier et Raphael ont donné des concerts, lancé des collaborations, réalisé des clips, composé un album commun aussi !

De retour sur leur terre brabançonne, le duo gagnant du single « On Our Knees » (plus de 32 millions de vues sur YouTube pour ce bijou d’harmonies sorti il y’a deux ans, respect les gars !) est sur les rotules mais avec des souve- nirs plein les mirettes. Mais quelle aventure ! « Oui le défi était de taille : partir en tournée avec nos instruments, trouver un hôtel ou un appart’, prendre plusieurs avions, bouffer du bitume, gérer les changements d’itinéraires, rester actif sur les réseaux sociaux pour nos fans, gérer la compta aussi, tout en composant un album de 10 titres,… certaines nuits on dormait à peine 4 heures ! », précise Raphael qui s’étonne presque d’avoir été au bout de son rêve !

Le choix des pays ?

« En fonction de notre popularité sur place. Sauf pour le Japon ou la Colombie (un choix de dernière minute, on devait partir initialement au Québec), deux pays qui nous ont permis d’ajouter de nouvelles sonorités à notre aventure musicale », nuance Olivier. Vous êtes connus en Géorgie ? « Oui oui on est super connus là- bas, grâce à « On Our Knees » qu’on a composé ensemble. On y a été reçu comme des stars, on nous offrait le café, même le coiffeur à l’oeil ! », s’amuse Olivier.

Le piège de l’album carte postal ?

« On voulait absolument éviter les clichés et le mimétisme musical. On a composé des morceaux qui nous ressemblent mais qui sont truffés de clins d’yeux, de sons d’ailleurs », précise Raphael. Il suffit d’écouter Stars Colliding enregistré en Colombie et que le duo a nourri de reggaeton pour s’en convaincre !

10 mois de voyage, c’est autant de rencontres ?

« Oui, sur Colder par exemple, c’est Elodie la voix féminine du duo parisien Holy Two qui répond à celle de Konoba, la gui- tare, c’est aussi Holy Two », s’enthousiasme Olivier qui prévoit avec son pote Konoba de re-parcourir le globe pour aller défendre leur zik !

A la rédaction aussi on s’enthousiasme à l’écoute de cet album délicieusement aérien, fruit d’une véritable aventure artistique indépendante. Sans bouger de notre bureau, on a pourtant fait escales en Australie avec Waves et son crescendo lumineux, en Italie avec le sol- aire Red Dress, aux Pays Bas avec le réconfortant I Need You With Me, ou encore au Japon, avec notre plage préférée, I Could be, une douceur céleste aux influences orientales qui s’emballe jusqu’à réinventer le tourbillon de la vie. A écouter en boucle.

R.O x Konoba près de chez vous,
21 juin @ Fête de la Musique, Marche en Famenne29 juin @ Verdur Rock, Namur
19 juillet @ Francofolies de Spa, Spa
21 septembre @ Seneffe Festival, Seneffe
21 septembre @ Intimist’music Festival, Mont Sur Marchienne

ro-konoba

olivier-lamboray

VOYAGE INITIATIQUE

Olivier Lamboray est Belge et habite à Bali. Inspiré par Magritte et Delvaux, il a trouvé sa propre identité, son chemin. Il rêvait de vivre sous un ciel bleu et de vivre de sa peinture, et il vit son rêve tous les jours. Ses toiles nous font revivre le surréalisme belge à sa façon : Bleu. Rêveur. Poétique. Positif. Symbolique. Enivrant.

MOTS : ARIANE DUFOURNY

PHOTO : ANTONELLA SILVESTRO

Il ne m’attendait pas sur le campus, pourtant nous nous sommes immédiatement reconnus. J’ai rencontré Olivier Lamboray alors qu’il étudiait à l’ULB. Notre amitié fut aussi vive que soudaine. Les aléas de la vie nous ont éloignés. Quelle fut ma joie de retrouver sa trace à Bali. Diffèrent ? Pas vraiment. Ce qui est certain, c’est qu’il a compris le message de Paulo Coehlo «Le secret du bonheur consiste à regarder toutes les merveilles du monde et ne jamais oublier les deux gouttes d’huile dans la cuiller. ».

On naît artiste ou on le devient…

Depuis tout petit je voulais devenir clown et ce jusqu’à mes 15 ans plus ou moins. Cela a ensuite évolué vers un désir de devenir acteur car le rayon d’expression était plus large et l’expérience semblait plus enrichissante. Ayant été dirigé dans les études scientifiques par mes parents, il m’aura fallu attendre mes 22 ans pour finalement m’orienter vers la création publicitaire que j’ai relativement vite laissé tomber à cause du côté commercial. Le voyage m’a libéré de l’influence de notre culture et m’a permis d’expérimenter des sujets très différents. Mes études de math-physique m’ont apporté ce côté rigoureux, calculé, précis dans mon travail. Mon passage en création publicitaire m’a mis le pinceau en main. Tout a un sens, tout se construit depuis le début.

La peinture pour s’exprimer…

C’est certain que la peinture (et l’art en général) est une forme d’expression, c’est un désir intérieur, peut-être même une nécessité. On cherche le médium qui nous convient le mieux, c’est très personnel. J’ai trouvé dans la peinture une liberté d’expression qui semblait sans fin. Mes parents étant amateurs de peinture, j’ai eu cet impact visuel tout au long de ma jeunesse, une partie de mon éducation, une empreinte non négligeable qui a dirigé mes premiers pas.

Le surréalisme. L’art de rêver…

Ce qui m’a beaucoup attiré dans mes débuts, et encore actuellement, c’est cette liberté immense de pouvoir sortir des carcans que la réalité nous impose. On peut se permettre de peindre sans contrainte de couleur ou de proportions ou de juxtaposition. Je m’évade dans un monde autre que le nôtre. Sans souffrance, sans injustice. Un monde où le rêve enchante et où le cœur s’épanouit sous un ciel bleu.

Vos pères artistiques…

Sans aucune hésitation Paul Delvaux, Pierre Bogart, mais aussi Bram Bogart, César, Yves Klein, et très certainement les peintres flamands et hollandais du XVIe et XVIIe siècle, d’une perfection de détails et de lumière qui m’émerveillent.

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Running Water

Les 2 B ! De la Belgique à Bali, un aller sans retour…

Autant j’aime revenir en Belgique et y retrouver ma famille et mes amis, autant je ne m’y installerais plus (ne jamais dire jamais). Ce serait pour moi comme un échec d’avoir couru le monde et de finalement me dire que la Belgique c’est mieux. Non. Le monde est grand et tellement beau. Il y a tellement de beautés à découvrir, de langages, de cultures à apprendre. C’est tellement enrichissant sur le plan personnel. J’ai passé les 25 premières années de ma vie en Belgique et n’y apprendrais plus grand-chose, ce serait retomber dans une routine lassante voire déprimante. J’ai encore bien d’autres expériences à vivre.

Vos peintures, un cri d’alerte envers notre univers…

Oui et non. J’ai toujours aimé garder le côté positif dans mes toiles, et éviter la critique, la négativité. Mais il y a quand même des sujets qui me tiennent à cœur et je les laisse sortir gentiment. Nous, artistes avons une voix et, autant j’aime rêver et faire rêver, autant il y a une place aussi pour passer un message plus pertinent. Très fréquemment les mers rentrent dans mes décors, y caressent nos pieds, et c’est un clin d’œil à la montée des mers et au changement climatique. Il y a aussi ce que les médias déforment, ou que l’histoire nous cache. J’ai certainement plusieurs toiles plus critiques en tête. Elles sortent en temps voulu, il ne faut pas précipiter mais plutôt les laisser apparaître d’elles-mêmes.

La belgitude présente dans vos œuvres. Les racines comme des murs porteurs…

Inévitable influence, on est Belge ou on ne l’est pas ! Il m’aura fallu pas mal de temps pour y revenir car quand on part courir le monde, on y découvre tellement de choses nouvelles qu’on essaie de les assimiler et de les exprimer. Finalement, avec l’évolution de mon travail mais aussi de mon expérience personnelle, j’ai réalisé que ce n’étaient que des influences extérieures qui ne m’appartenaient pas, qui ne définissaient pas qui j’étais intérieurement. Après ne plus être rentré pendant 10 ans en Belgique (je passe six ans sur une plage quasi déserte en mer d’Andaman), je la redécouvre d’un œil nouveau, ébloui. Sa richesse architecturale me saute aux yeux, notre culture, notre patrimoine. Commence alors une série très bruxelloise, avec des intérieurs Horta, des maisons de maître, des trams, du Belge en plein. Assez récemment, je sors de cette influence pour approcher des sujets plus symboliques qui côtoient la physique quantique, le temps et sa fuite, l’illusion de notre réalité, l’espace-temps et d’éventuels espaces parallèles, l’impermanence et ses variables.

Bleu, je veux. Une couleur essentielle…

Oui, je rêvais de vivre sous un ciel bleu et de vivre de ma peinture, et je vis mon rêve tous les jours. Ce bleu est très important à mon équilibre et mon bien-être, il est une des raisons pour laquelle j’ai quitté la Belgique car le gris me déprimait et cela ressortait dans mes toiles. Un ciel bleu c’est se lever du bon pied, c’est voir la vie positivement, c’est un souvenir de vacances, de moments agréables. Et c’est sans doute pour cela que ce bleu se retrouve dans presque toutes mes toiles. C’est un message que j’aime partager.

Votre inspiration. Un dialogue profond…

C’est un dialogue et avant tout avec moi-même. L’inspiration vient d’elle-même et c’est ce côté-là de la peinture que je préfère de tous. Je commence généralement avec une idée vague de ce que je veux, un décor, un sujet, une architecture, et une notion de vers quoi je veux tendre. À un moment la toile prend le dessus, me sort de mes rails et me dirige vers une autre direction, m’impose des éléments nouveaux, et je laisse faire. À partir de cet instant, je ne fais plus que suivre ce que la toile me dicte, à ma grande surprise.

La peinture, un message éthérique…

C’est la recherche d’un rêve qui n’est pas encore défini et qui se découvre un peu plus à chaque pas, à chaque toile. Une fois terminée, il me faut déchiffrer le message transmis, essayer de comprendre… Parfois les personnes me disent y voir ci ou ça et à ma surprise cela prend soudainement beaucoup de sens. J’aime énormément ce côté secret, inconnu, surprenant et incompris. La peinture est porteuse de révélations. C’est la transmission d’un message éthérique, chacun le déchiffre à sa façon. Et bien que très personnel, il semble universel et illimité. L’art est un espace bien plus grand que ce que nous vivons, croyons, comprenons. Ce que nous voyons dans une toile aujourd’hui sera totalement différent de ce que nous y déchiffrerons dans 50 ans. L’art évolue avec le temps, il le transgresse. Il traverse l’au-delà. Il perpétue l’universalité.

Votre marque de fabrique…

On pourrait dire le bleu de mes toiles. C’est un mélange de 5 couleurs qui s’est ajusté au fil du temps. Il est très proche du bleu puissant que l’on retrouve en Belgique les soirs aux alentours du solstice d’été. Un Bleu qui a marqué Magritte aussi, ciel bleu lumineux avec des maisons et des sujets en total contre-jour, presque noirs. Et quand il n’est pas foncé, il représente le bleu du ciel qui enivre mon quotidien.

Un chien comme muse. Laly irremplaçable…

Laly a été un exemple même de fidélité et d’amour tout au long de ses 12 années, et nous a quittés il y a quelques mois. Ce qui m’a pris à contre-pieds. Mais finalement comme dans mes dernières toiles je travaille beaucoup sur l’espace, le temps, notre lien avec l’uni- vers et les étoiles, cette connexion supérieure, je l’ai fait revenir avec un casque de cosmonaute qui lui va à merveille. Bien qu’elle ne soit plus là physiquement, elle est toujours dans mon cœur et sa présence dans mes toiles futures est justifiée. J’ai introduit à deux reprises mon autre chien Kièlà (de « Qui est là ? ») mais elle n’a pas l’aura ni la prestance de Laly. Kièlà est beaucoup plus timide, moins téméraire.

Votre actualité artistique…

Je viens de terminer une toile qui illustrera une des 15 nouvelles d’un livre de Sherlock Holmes, publié par MX Publishing LTD (London) qui sera présentée lors de la sortie du livre en novembre à West Palm Beach en Floride. Ma candidature a été déposée par les Ambassades de Belgique en Indonésie et en Guinée pour le Prix Christophe Plantin qui récompense chaque année une personnalité belge qui vit à l’étranger et qui met en évidence notre pays, sa culture et son aura. Très honoré d’avoir été présenté et nous attendons les résultats.

Je participe chaque année en septembre à une expo- sition à but caritatif à Monaco (ai reçu le « Grand Prix du Jury » l’année passée) qui récolte des fonds pour la recherche médicale sur le cancer. La toile est prête, je dois encore retravailler le cadre.

De même qu’en novembre, je participe chaque année aux 111 des Arts à Toulouse, exposition caritative dont les bénéfices sont versés à la recherche médicale sur les maladies graves touchant les enfants, j’espère exposer une quinzaine de toiles.

Quelques concours, au Luxembourg et aux États-Unis. Et en septembre, il est prévu que je fasse partie d’un documentaire tourné au Groenland, qui retracerait la rencontre entre deux personnes qui ont pour point commun d’avoir dédié leur existence à l’exploration d’univers très éloignés l’un de l’autre, l’Art et l’Aventure. L’artiste, c’est moi (rire) et l’explorateur aventurier est Jean Bouchet, qui est Guide de Montagne breveté depuis 25 ans.

Et en dehors de tout cela, j’ai plein d’idées en tête à mettre à plat. J’ai pas mal de commandes de portraits de chiens (et chats), qui s’intercalent entre mes toiles. Le plus fascinant est que, plus on travaille, plus on désire aller plus loin et les idées s’amplifient. Une inspiration fusionnante et une découverte sans fin. Un rêve éternel.

Chez nous, on vous trouve où…

Je n’ai pas de galerie permanente en Belgique. J’expose à New York, Monaco, Toulouse. J’ai une expo qui se précise à la Galerie D’art Pouhon Prince De Condé à Spa, mais je n’ai pas encore les dates. Le fait de vivre loin ne facilite ni les contacts, ni la logistique donc j’expose sur différentes plateformes sur le net, Saatchionline, Singulart, mon site web aussi bien sûr et j’expose des reproductions de mes toiles en permanence au Restaurant « Le 3ème Acte » à côté du Sablon à Bruxelles.

Un rêve à réaliser…

Un ? Non, plein, plein, plein. Ne jamais m’arrêter, car j’ai encore des millions de choses à découvrir. J’aimerais, plus tard quand ma fille ouvrira ses ailes, m’installer dans le nord de la Norvège, vivre d’autres lumières, d’autres ambiances, des aurores boréales, nouveau climat, nouvelle pensée, nouvelle expérience, opposée à celle que je vis maintenant… bref, tourner la page et repartir à zéro. Grandir. Évoluer. J’aimerais encore apprendre une cinquième langue, puis une sixième. Puis surtout continuer à voyager, nous vivons sur une si belle planète !

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Life Beyond

OLIVIER LAMBORAY

www.olamboray.com