Laure Genonceaux, tout vient à point à qui sait séduire !
Madame rêve. Rêve de Paris-Brest. Rêve de rougail. Rêve d’envol. Hier sous- cheffe chez Christophe Hardiquest (Bon Bon); aujourd’hui Lady Chef of the Year 2017. Les ailes déployées, Laure Genonceaux séduit avec une cuisine française aux accents mauriciens. Une cheffe stimulante est née. Qui a plus d’une épice dans son sac !
| Par Servane Calmant | Photos: ©Brintz’l |
Le Brinz’l ?
Le… quoi ? Jouons l’érudite : Brinz’l se prononce brinzelle et signi e aubergine en créole. Oh, du rougail à la carte. Madame serait-elle une inconditionelle de la marmite métissée ? C’est qu’elle est tombée dedans ! Laure Genonceaux est née en Belgique, il y a 33 ans, d’un père belge, ardennais SVP, et d’une maman mauricienne. A 14 ans, alors que ses amis vont à l’Ecole hôtelière de Libramont, c’est vers l’Ecole Hôtelière Provinciale de Namur que ses parents la dirigent. Elle en sort à 18 ans. Son parcours la mène ensuite au Ceria à Bruxelles où elle suit des cours de pâtisserie et traiteur. Le CV sous le bras, elle s’en va travailler chez le traiteur, Fournisseur de la Cour, Nicolas Lefèvre, puis à la Bergerie à Live-sur-Meuse, chez le traiteur italien Pandin (Bruxelles) et en n chez l’excellent Evan Triantopoulos au Grill aux Herbes, pour terminer par épauler le talentueux Christophe Hardiquest (Bon Bon) pendant quatre ans.
Parée pour l’aventure gastronomique en solo, Laure cherche alors un endroit où imposer son empreinte. En décembre 2015, elle dépose ses valises au 93 de la rue des Carmélites à Uccle, dans un quartier calme et discret. Deux personnes en salle pour accueillir 30 convives ; Laure et une pâtissière en cuisine pour les régaler. De l’ombre à la lumière, l’artiste déploie ses ailes
Rue des Carmélites 93 à Uccle.
Non ? Si ! Toute une histoire ce 93, chargé de bonnes ondes gastronomiques ! C’est ici qu’à débuté la fabuleuse histoire de Christophe Hardiquest à côté duquel Laure va œuvrer pour décrocher la fameuse seconde étoile ; ici encore que Stefan Jacobs nous avait enchantée avec le Va Doux Vent. On attendait la relève. Elle s’appelle Laure Genonceaux et a été élue en septembre dernier, Lady Chef of the Year.
Un cadre élégant et lumineux.
Des clichés grand format, signés par le photographe mauricien Patrick Laverdant et qui dévoilent, ici et là, un paysage mauricien, un pêcheur ou encore une belle aubergine, confèrent du peps à une salle aux tonalités brun foncé, grège, blanc cassé. L’élégance est de mise. Petite la salle ? Oui mais spacieuse, assez pour ne pas avoir l’impression de manger sur les genoux de son voisin ou de jouer la troisième oreille !
Que faire de ses origines et de son apprentissage en hauts lieux gastronomiques ?
L’est revendiquer, pardi ! C’est avec un plaisir non dissimulé que la Cheffe s’autorise le mélange des saveurs, du doux à l’épicé. Elle aime le rougail en souvenir de son enfance, la langouste, les beignets de caviar d’aubergine, les épices. Elle aime surtout surprendre. Son menu est d’ailleurs volontairement peu explicite. Chipirons farcis/courgette/ aubergine/écume basilic ou pouple/poivron/stracciatella ou encore carpaccio de boeu/foie gras/noix de macadamia. Les ingrédients, on les connaît. Le savoir-faire de Laure qui fait flirter le français avec l’indien, le créole avec l’africain, on le découvre dans l’assiette.
Le péché gourmand de Be Perfect?
Le Paris-Brest revisité par Laure !
C’est l’un de mes desserts préférés. A chaque fois que je vais à Paris, je teste une nouvelle boulangerie pour goûter sa version toute personnelle du Paris-Brest. J’ai voulu le moderniser en y ajoutant de la glace caramel beurre salé, qui apporte encore plus de... gourmandise au dessert !
— LAURE GENONCEAUX
On vous recommande chaleureusement.
Le cannelloni de rougail de boudin noir (un mets célèbre dans l’île Maurice) et sa langouste : une association terre/mer, France/saveurs des îles, à tout point parfaite. Dorade/chou-fleur curry/crevettes grises/coco, là encore la préparation « à sa façon » de la cheffe surprend par l’association créative des saveurs … On ne saurait trop vous conseiller de garder une place pour le dessert : le Paris- Brest, cette pâtisserie française en forme de couronne composeée d’une pâte à choux farcie d’une crème pralinée, est LA spécialité de la cheffe. Servie en trois pièces (chou et craquelin, diplomate praliné et glace), cette gourmandise est carrément addictive ! Quant à la carte des vins, elle renferme des flacons à faire rugir les meilleurs palais – faut- il préciser qu’elle a été composée par Michel De Muynck, sommelier chez Bon Bon ?
BRINZ’L
Fermé dimanche et lundi.
Rue des Carmélites 93 – Uccle T +32 (0)2 218 23 32Menu Lady Chef (5 services) à 75 euros. Menu découverte (4 services) à 65 euros.
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