BELGIANS AROUND THE WORLD
« Les grands espaces, la lumière, la résilience des gens … C’est riche et intense en découvertes, l’Afrique du Sud ! »
MOTS : Servane Calmant
PHOTOS : Lakuka Safari Lodge
C’est en souhaitant se rapprocher de son fils qu’un père quinquagénaire tombe sous le charme du bush sud-africain. Ce pitch raconte l’histoire de notre compatriote Didier Eeman, un directeur de banque devenu propriétaire avec son fils, Simon, du Laluka Safari Lodge, situé au coeur du Welgevonden, une réserve animalière naturelle privée au nord-ouest de l’Afrique du Sud. Un lodge haut de gamme pourvu de six suites, né d’une belle aventure familiale et d’une collaboration complice avec des architectes d’intérieur belges et un coach culinaire, chef étoilé, belge également. Au quotidien, de multiples attentions à l’égard des hôtes complètent une somptueuse invitation à découvrir les fameux Big Five.
A la banque, Didier Eeman y a presque passé toute sa vie ! « Je suis un enfant de banquiers. Nous vivions au-dessus de la banque, je me souviens que j’y faisais mes devoirs et que j’accompagnais mes parents chez des clients du Crédit communal … Bref, la banque, c’était toute ma vie ! Je ne regrette rien, mon travail m’a beaucoup apporté mais je lui ai consacré 37 années, parfois au détriment du temps que j’aurais pu passer avec mes enfants… »
En 2015, Didier, alors quinquagénaire, décide de prendre un congé sabbatique de 3 mois pour rejoindre son fils, Simon, en stage de guide-ranger au parc Kruger, au nord-est de l’Afrique du Sud. A l’invitation de ce dernier, Didier participe aux programmes de volontariat en observant les comportements des animaux sauvages, qu’il rapporte ensuite à un centre d’informations pour la protection et la conservation de la faune. « Ce fut une aventure fantastique. Dans la réserve, nous vivions chichement, Simon était mon chef, il me donnait des ordres et m’a enseigné le bush africain. La relation n’était pas celle d’un père qui transmet à son fils, mais l’inverse. J’ai appris à mieux le connaître et nous nous sommes beaucoup rapprochés. »
Deux ans plus tard, Didier Eeman prend un nouveau congé sabbatique et rejoint son fils. A bord d’une Range Rover équipée d’une tente sur le toit, ils quittent le parc Kruger pour rejoindre la Namibie. « Nous logions de temps à autre dans des lodges pour bénéficier d’un véritable lit. Et chacun de notre côté, sans nous concerter, nous avons commencé à coter ces établissements, à les évaluer. L’idée d’ouvrir notre propre lodge en Afrique du Sud était déjà au stade embryonnaire … »
Une histoire de famille
En 2019, Didier, Simon et sa compagne Giulia, rencontrée au Kruger, vont faire le grand saut et acheter le Laluka Safari Lodge, dans la réserve naturelle privée du Welgevonden, en province du Limpopo, une zone préservée du paludisme, au nord-ouest de l’Afrique du Sud. Ce lodge, ils le font rénover entièrement. « Nous avons gardé les fondations d’origine et ajouté une sixième suite. A terme, nous pensons en construire quatre nouvelles. Pas plus. Nous souhaitons conserver un lodge intimiste pourvu de grandes suites tout confort, mais avec un esprit familial, ce qui nécessite que les propriétaires soient sur place. » Didier vit donc 9 mois par an en Afrique du Sud ; Simon, Giulia et leur bébé, Giacommo, toute l’année, car en plus de la gestion du lodge, ils ont acquis et développé une ferme bio, à 30 minutes en jeep de la réserve, qui alimente notamment le Laluka et d’autres lodges de la région. « Nos hôtes aiment savoir ce qu’ils ont dans l’assiette ! », insiste Didier qui a placé la barre très haut, offrant à chaque invité une véritable expérience safari, bien-être et gastronomique également.
Un Five Stars pour voir les Big Five
Le Laluka Safari Lodge, c’est vraiment une adresse Five Stars, mais sans le bling-bling ostentatoire qui dénaturerait une parfaite communion avec la brousse. Ainsi la décoration d’intérieure née d’un subtil mariage d’artisanat africain et de lignes contemporaines, charpentes en bois, matières brutes et tonalités inspiration savane faisant écho à l’environnement extérieur, porte la signature des architectes belges, Tanguy et Nathalie de Clippele. Les six suites avec piscines privatives à débordement, salle de bain intérieure et douche extérieure ayant un charme inouï !
Le restaurant géré par une cheffe sud-africaine, coachée plusieurs fois par an par le chef flamand Piet Huysentruyt (désormais installé en Afrique du Sud, Piet a été couronné d’une étoile Michelin en Belgique et en France, dans les années 90 et 2000), invite à déguster des produits bio (lait, fromage, beurre, poules, œufs, miel, légumes, fruits) en provenance de la Laluka ferme (où vivent des cochons heureux de recevoir les restes du lodge…). Soit une cuisine éco-gastronomique savoureuse à souhait, rehaussée de bons flacons, notamment ceux du domaine Temple Wines de Tom Heeremans, encore un Belge installé en Afrique du Sud. Quant à l’espace détente tout de bois vêtu, il est géré par Christine, une physiothérapeute sud-africaine hautement qualifiée, qui utilise des produits de massage maison fabriqués à base d’huile essentielle.
Aucun doute, Didier, Simon et Giulia ont réussi à nous séduire, car ils proposent bien plus qu’un safari, ils invitent à une communion avec la brousse sud-africaine, de la rencontre avec Brian et Christian, des guides intarissables sur la région à l’expérience du bushbraai, un barbecue dans le bush, ou du diner au Boma, un enclos communautaire où tous les invités profitent d’une expérience culinaire mémorable autour d’un feu de camp. Mais le point d’orgue du voyage, c’est bien entendu la rencontre avec plus de 50 espèces animales, dont les fameux Big Five (lion, léopard, éléphant, rhinocéros noir, buffle). A tout vous avouer, excepté le léopard, nous avons eu la chance de voir les Big 5 de près, parfois même de très près (merci les jumelles Swarovski Optik !), à l’instar de ce troupeau de 50 buffles croisé le jour de notre arrivée au lodge. En guise d’accueil, difficile de faire mieux! Cela étant, « pour avoir la certitude de voir les Big 5, il y a le zoo ! », souligne avec pertinence Didier Eeman, « il faut en effet se résoudre certains matins à ne pas les rencontrer tous, mais vous croiserez fort probablement des zèbres, ils viennent régulièrement se désaltérer devant l’observatoire qui jouxte l’entrée du lodge, des impalas, l’animal le plus commun ici, des phacochères, des gnous, des oryx, des singes, des oiseaux, il y en a plus de 300 espèces dans le parc, et une flore exceptionnelle. »
Quand, le dernier jour de notre séjour, nous demandons à Didier si la Belgique ne lui manque pas trop, sa réponse ne se fait pas attendre : « je rentre volontiers au pays pour voir mon épouse et mon papa, mais j’ai vite le mal de l’Afrique du Sud. Le climat, la lumière, la gentillesse et la résilience des gens qui ne se plaignent jamais, trouvent toujours une solution à leurs problèmes, me manquent vite. C’est riche et intense en découvertes, l’Afrique du Sud. »
Une région encore préservée du tourisme
Le Laluka Safari Lodge est situé dans le Welgevonden, dans le district du Waterberg (réserve biosphère de l’UNESCO), en province de Limpopo (zone préservée du paludisme), au nord-ouest de l’Afrique du Sud. Il s’agit d’une réserve privée de taille moyenne de 36 000 ha. A titre de comparaison, le parc Kruger, au nord-est, c’est 2/3 de la superficie de la Belgique ! Et, contrairement au Kruger, le tourisme au Welgevonden est encore peu développé – profitez-en !
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