Belga Queen
Le retour en majesté d’une icône bruxelloise
Mots : Servane Calmant
Photos : DR
Après trois ans de silence, Belga Queen, la luxueuse brasserie du centre-ville de Bruxelles, fait son grand retour. Dans le somptueux grand hall coiffé d’une verrière à l’éclat ravivé, le chef hollandais étoilé, Wouter Van der Vieren, propose une cuisine de brasserie qui porte haut le riche patrimoine culinaire de la Belgique.
Ce dimanche midi d’octobre, deux semaines à peine après la réouverture officielle du Belga Queen, le somptueux grand hall affiche presque complet, preuve que cette flamboyante enseigne a marqué les esprits des gourmets. Il faut bien avouer que le bâtiment de la rue du Fossé aux Loups vaut à lui seul le déplacement. Car avant de devenir un temple de la gastronomie, l’édifice du 18e qui abritait à l’époque l’Hôtel de la Poste a vu défiler Victor Hugo, Rimbaud et Verlaine, avant d’accueillir une banque, le Crédit du Nord, ce qui est certes moins glamour. Par bonheur, en 2002, l’endroit se métamorphose en brasserie chic, à l’initiative d’Antoine Pinto qui va en dessiner les moindres détails et pilotera Belga Queen jusqu’en 2021.
Pour orchestrer la relance tant attendue du Belga Queen, un couple, Nemo Luyckx et Lilit Miskaryan, tous deux jusqu’ici essentiellement actifs dans le secteur horeca en Flandre où ils gèrent une douzaine d’établissements dont la brasserie The View à Malines… « Nous avons déjà réalisé de nombreuses rénovations et acquisitions, mais le projet Belga Queen est sans aucun doute le plus grand défi à ce jour, tant sur le plan financier qu’émotionnel. Nous sommes fiers de travailler dans une ville mondiale comme Bruxelles et de contribuer à la renommée de ce quartier et de la ville ». De toute évidence, Nemo Luyckx n’a pas peur des défis. Tant mieux, car pour redonner vie à une institution gastronomique fermée depuis quelques années, dans un centre-ville bruxellois souvent décrié pour la gestion de sa mobilité et la multiplication des enseignes fast-food, il faut avoir fait de la restauration, une passion. L’affluence de ce dimanche midi résonne donc comme une première victoire…
Du terroir belge dans un écrin somptueux
Attablé au bar-écailler entièrement rénové, où déguster fruits de mer et crustacés, Wouter Van der Vieren, le chef hollandais du Belga Queen, semble savourer l’effervescence retrouvée. « C’est un honneur de contribuer à faire revivre un tel endroit », nous confie-t-il. Cet ex-chef étoilé (Clandestino) reconverti en consultant horeca et chargé de former les équipes, compte bien appor-ter son expertise à l’enseigne. Pour l’heure, il a élaboré une carte de brasserie alléchante qui jongle entre tradition belge et créativité.
L’expérience culinaire commence avec des incontournables : croquettes de crevettes grises de la mer du Nord, la spécialité du chef, moules à la gueuse ou encore escargots de Namur. Van der Vieren soigne ses assiettes et ses compositions, jouant avec les classiques du patrimoine culinaire belge. Le tartare de bœuf rouge flamand occidental, coupé à la main, est assaisonné à la perfection, un modèle de simplicité et de précision. Les amateurs de viande se régaleront également avec le bœuf Holstein, décliné en ribs et côte à l’os, ou encore en filet pur, dont la cuisson impeccable – on a souhaité la viande saignante – révèle toute sa tendreté et ses saveurs. Frites belges évidemment, et mayo maison. On se régale.
Malgré l’affluence et une cuisine semi-ouverte, le grand hall qui peut accueillir jusqu’à 150 convives demeure paisible, un calme obtenu grâce à un effort particulier sur le confort acoustique. « La recherche d’une acoustique parfaite, c’est un point sur lequel les nouveaux propriétaires se sont montrés intransigeants », nous glisse Wouter Van der Vieren. Encore un bon point, car si le bruit affecte l’atmosphère, il peut également avoir un impact négatif sur la façon dont on perçoit le goût.
Le bonheur est dans l’assiette, mais pas uniquement. Car Belga Queen ne serait pas Belga Queen sans son cadre majestueux. Notamment cette coupole qui coiffe le grand hall et ces blasons des provinces belges. Restaurés avec minutie, ils captent tous les regards. La déco, moins flamboyante qu’avant, sert principalement à sublimer l’espace. Le bar, installé en face du bar-écailler, offre une large gamme de cocktails et propose notamment une sélection de vins belges. Quant à la fameuse salle des coffres, vestige de l’époque où le bâtiment abritait une banque, elle a été métamorphosée et peut désormais accueillir des réceptions d’entreprise et autres événements privés jusqu’à 80 personnes. Une idée ingénieuse pour capitaliser sur l’histoire unique du lieu, tout en offrant une touche d’insolite…
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