Amber Broos
L’oiseau de nuit qui électrise les foules
Mots : Barbara Wesoly
Photo : Stefaan Temmerman
Elle est de tous les rendez-vous iconiques de la scène électro européenne, enflammant d’une énergie passionnée les clubs et les festivals.
A seulement 21 ans et portée par un style techno affirmé aux influences retro, Amber Broos joue dans la cour des plus grands DJ internationaux.
Vous avez grandi à l’ombre des platines, avec un père ayant été DJ durant 25 ans. Est-ce lui qui vous a transmis le virus musical ? Sûrement ! Notre maison a toujours débordé de vinyles et résonnait au son de la techno et de l’électro. Petite, je rêvais d’ailleurs déjà de devenir animatrice radio ou de me produire sur les ondes. Et puis lorsque j’ai eu 12 ans, mon père a lancé son école de DJ. Tout le matériel était stocké chez nous, juste à ma portée. C’était l’occasion pour moi d’assouvir ma curiosité et de me lancer. Et je ne l’ai jamais regretté.
Un an plus tard, vous vous retrouviez propulsée sous les projecteurs, après avoir remporté le concours de la Robert Abigail Academy, organisé par le célèbre DJ du même nom. Comment, si jeune, vit-on un tel tourbillon ? Jusque-là, j’étais une ado qui mixait dans sa chambre. Gagner cette compétition m’a offert énormément d’opportunités et m’a permis de concrétiser ce rêve fou, que je n’aurais jamais cru atteindre et encore moins aussi vite. Elle a été un premier tremplin, qui m’amena à être aujourd’hui et depuis mes 16 ans DJ résidente pour Studio Brussels. Je le suis en parallèle pour l’Ancienne Belgique et je possède également ma propre émission « Sorry For The Noise » sur One World Radio, la radio officielle de Tomorrowland, sans parler de performer dans les plus grands festivals. Tout cela reste tellement surréaliste, même si je ne m’étais imaginée être nulle part ailleurs. Je vis et respire pour la musique. Ce n’est pas un job, c’est une raison d’être. L’inspiration est partout et m’accompagne à chaque pas. Il ne me faut rien d’autre.
Quelle est la plus belle part de votre métier ? Même si j’aime la production musicale et créer mes propres sons, me retrouver devant un public est ce qui m’électrise. Cette synergie et cette compréhension instinctive lorsque l’on se rejoint sur une même longueur d’onde. C’est une connexion, une forme d’énergie à part. Quand cela se produit, je sais que j’ai atteint mon but et réussi à offrir un moment unique à ceux qui sont venus me voir.
Être une jeune femme dans cet univers de la nuit encore résolument masculin, en est-il l’aspect le plus difficile ? Cela reste compliqué même si l’on assiste à un vrai mouvement positif en ce sens, avec de plus en plus de jeunes femmes devenant DJ. Lorsque mon père a lancé son école, la majorité de ses élèves étaient des garçons, aujourd’hui on y retrouve aussi de nombreuses filles. Certainement grâce à l’influence d’artistes comme Charlotte de Witte et Amelie Lens.
On vous présente d’ailleurs fréquemment comme la nouvelle Amelie Lens. Amelie est une artiste incroyable et c’est un magnifique compliment, même si nous avons chacune notre style et notre univers. Elle m’inspire, au même titre d’ailleurs que des DJ belges de la vieille école, comme Yves Deruyter ou M.I.K.E.Push. Ils ont joué un rôle majeur dans la transformation de la scène électro. Je puise dans ces racines pour capturer l’essence de la rave des années 90. Mais même si j’apprécie cette vibe rétro, je ne me cantonne pour autant à un seul style. J’essaye avant tout que chacun de mes sets raconte une histoire. A mes yeux, pas besoin d’effets fous, rien ne vaut une bonne techno dont la simplicité et la puissance font tout.
Que ressent-on lorsqu’on se produit sur la Mainstage, scène principale de Tomorrowland, à seulement 20 ans ? J’étais incroyablement nerveuse. C’était une telle pression. Je pense que je n’en ai pleinement profité que lors de la deuxième partie de mon set. Ma famille était présente et j’ai alors pu vraiment prendre la mesure du fait de jouer sur cette scène légendaire. Cela reste mon meilleur souvenir live.
Où pourra-t-on vous retrouver cet été ? Une nouvelle fois à Tomorrowland ! Sur la scène indoor Atmosphere le premier week-end et à nouveau sur la Mainstage durant le second. Je serai également au Family Piknik Festival à Frontignan, dans le sud de la France puis à Aquasella en Espagne et à Mysteryland aux Pays-Bas. Et surtout, quelques mois plus tard, le 30 novembre, aux commandes du Waagnatie d’Anvers pour une rave de 9 heures, avec pour invités certains de mes artistes favoris.
Et la scène dont vous rêvez ? J’ai du mal à m’autoriser à rêver plus fort, alors que je profite déjà d’opportunités extraordinaires. Pouvoir me produire aux Etats-Unis serait fantastique. Tout comme créer mon propre show dans une boîte de nuit renommée d’Ibiza. Mais plus que tout, je souhaite continuer à voyager et vibrer pour ma musique.
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