ALEXANDRA VAN REMORTEL
EN PLEIN SOLEIL
Mots : Barbara Wesoly
Photo portrait : Kathleen Claes
Sa marque, Alex Antwerp respire le sable chaud et les envies d’ailleurs. Alexandra Van Remortel pare nos évasions de matières aériennes et de lignes tout en finesse et revisite la mode swimwear avec une lumineuse beauté.
Qu’est-ce qui vous a mené, d’un cursus en marketing et d’un emploi dans l’immobilier, à la création en 2021, d’une marque dédiée aux maillots et vêtements de plage ? J’ai toujours aimé la mode et tout particulièrement la lingerie et les tenues de bain. Ma maman travaillait avec des enseignes spécialisées et reconnues à l’international dans ces deux domaines, j’imagine qu’elle m’a transmis une part de cette passion. Je travaillais comme développeuse de projet en compagnie de mon mari, dans une société où je gérais notamment le contact client et la logistique, tout en caressant depuis longtemps l’envie de lancer ma propre griffe. Mais imaginer les difficultés que cela impliquerait me retenait. Progressivement, il m’est devenu de plus en plus dur de trouver suffisamment de satisfaction dans mon emploi. Cela a fini par être le facteur déclenchant qui m’a poussé à ne plus reculer le moment de me lancer. Je me suis décidée juste avant le début de la crise sanitaire et j’ai commencé à concevoir la collection aux prémices de l’épidémie. Ce n’était pas le meilleur des timings, mais il était essentiel pour moi que mon emploi soit source de bonheur et d’enrichissement personnel. Et j’ai fini par y arriver.
Quels sont les piliers de l’esthétique d’Alex Antwerp? Le style, la qualité et l’intemporalité. En tant qu’acheteuse, même s’il existe de superbes marques de maillots sur le marché, je ressentais toujours cette frustration de découvrir un point de détail qui ne me plaisait pas totalement. Un coloris, un motif, une ligne qui ne correspondait pas véritablement à ce que je recherchais. Ce principe m’a amené à réaliser qu’il restait un créneau à développer dans le domaine du swimwear. Trop souvent, les modèles forcent à un choix entre confort et féminité. De mon côté, je me refusais à réaliser l’un au détriment de l’autre. Un maillot ou un bikini doit demeurer une pièce élégante à part entière et habiller celle qui le porte avec style
Tout comme vous vous refusez à intégrer le circuit d’une production de masse ? En effet. C’est la manière dont personnellement je consomme et choisis mes vêtements. Je préfère investir dans des pièces de qualité, promises à durer dans le temps. Et c’était une obligation pour moi, en créant Alex Antwerp. J’ai longtemps cherché les tissus adéquats, les fabricants d’exception. Nos modèles sont produits au Portugal et c’est également lié à une volonté de durabilité. De même qu’il n’est pas question de sortir des nouveautés tous les mois, comme le font certaines marques, mais d’œuvrer à une mode slow, avoir son fabricant en Europe permet aussi de travailler plus étroitement avec lui à la réalisation des collections et ainsi de pouvoir y prendre part dans les moindres détails.
Qu’il s’agisse des maillots et bikinis, de pantalons ou robes de plage ou encore de bandeaux, chacune de vos pièces porte le nom d’une femme qui vous inspire. Cet esprit de sororité est-il très important pour vous ? En créant mes premières pièces, je les imaginais portées par l’une ou l’autre de mes proches. J’ai donc voulu leur donner le nom de celles-ci. C’est une façon de rendre hommage à mes amis et ma famille, essentiels à ma vie et soutiens indéfectibles. D’où le fait que la collection, quoiqu’exclusivement féminine, comprenne aussi des noms d’hommes. Mais il est clair que je souhaite que ma marque amène celles qui la porte à se sentir véritablement elles-mêmes, fières de qui elles sont. Sûres d’elles et belles, peu importe leur âge, leur poids ou l’opinion extérieure.
Appeler votre griffe Alex Antwerp était-il par ailleurs une forme d’hommage à la Belgique ? Antwerp est bien sûr un clin d’œil à mon pays, mais surtout à Anvers pour son prestige dans le domaine de la mode. Et aussi car il s’agit de ma ville d’origine. J’ai également opté pour le diminutif de mon prénom car Alex est court, se retient facilement et a une consonance unisexe et internationale. Si pour l’instant je préfère élargir nos collections et me concentrer sur une gamme forte, créer des modèles masculins ne serait pas inenvisageable dans le futur. Ce qui est certain par contre, c’est mon souhait de nous voir toujours plus représentés, en Belgique mais aussi au-delà de nos frontières.
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