NICOLAS LACROIX
Humoriste humaniste 2.0
Mots : Olivia Roks
Photos : Thomas Leonard, Romain Garcin
Alors qu’on déprimait durant la pandémie, Nicolas Lacroix, alias Nico en vrai, ne cessait de nous divertir et de nous faire rire via ses réseaux sociaux qui comptent désormais des millions d’abonnés. Ce jeune Namurois a concrétisé son rêve : faire rire et en vivre. Actuellement, il sillonne le Belgique et la France pour son spectacle « Nicolas trop gentil ». Une merveilleuse success-story.
Nico en vrai nous fait rire sans répit, mais du haut de vos 27 ans, qui est Nicolas Lacroix ? C’est quelqu’un qui a toujours aimé faire rire les gens. Je puise mon énergie là-dedans. J’adore aussi rendre service. J’aime rendre la personne heureuse et si elle est heureuse, je le suis également. Si il y existait un génie, je ferais le vœu de ne jamais être fatigué de tout cela et faire plaisir à tout le monde. Je me rends compte que faire rire est une arme, c’est d’ailleurs la seule que j’aie. Avant l’humour, j’ai fait des études d’infographie mais en parallèle je faisais partie de la ligue d’impro, j’ai également fait un petit conservatoire dans la région de Ciney, des stages… Le graphisme m’a amené à travailler avec les frères Taloche durant près de cinq ans. J’ai effectué à leurs côtés d’autres missions comme de la production, de la promotion, etc. J’ai commencé un peu à toucher à tout… Je connais donc la scène mais tout aussi bien l’envers du décor.
L’humour, j’ai entendu dire que vous l’aviez déjà très jeune… Saviez-vous déjà ce que vous vouliez faire plus tard ? Oui, vers 6 ans, je savais déjà que je voulais faire cela de ma vie. Tout a commencé en classe, les vendredis après-midi je pouvais faire des sketchs au tableau devant la classe. Des sketchs de François Pirette. Pourtant, j’étais un enfant timide et je le suis encore. Et quand il y avait une mauvaise ambiance, je cherchais à faire rire pour désamorcer cette négativité, très souvent j’y arrivais. C’est important pour moi que tout le monde se sente bien.
Tout a commencé pendant la pandémie Covid et le confinement… J’avais envie de faire de la scène mais je trouvais ça délicat de me lancer sur un coup de tête. Le confinement était là et je me suis dit que c’était l’occasion d’essayer de faire rire à distance. J’ai posté une vidéo sur TikTok car peu de monde utilisait ce réseau, surtout dans mes connaissances. Personne ne me connaissait et ça m’arrangeait. Si ça fonctionnait tant mieux, si pas, tant pis personne ne le saurait. Cette vidéo a fait 60000 vues. Une vidéo basique avec un filtre d’enfant où je faisais Claude François dans le « Téléphone pleure ». Et de fil en aiguille ma communauté s’est agrandie et les capsules ont eu de plus en plus de succès.
Et aujourd’hui, après avoir enflammé les réseaux sociaux, vous nous livrez un premier one-man show « Nicolas trop gentil », à quoi peut-on s’attendre ? Si vous êtes trop gentil, vous allez vous reconnaître ! Autant faire une thérapie tous ensemble (rires). Je parle de ce qu’il m’arrive dans la vie de tous les jours, des situations farfelues dans lesquelles je me trouve car je ne sais pas dire non. J’aime aussi parler de la jeunesse d’aujourd’hui et des générations passées. J’assume mon côté un peu vieux jeu façon « c’était mieux avant ». Un jeune homme finalement un peu nostalgique dans un monde trop rapide. C’est un spectacle d’1h30 où je suis en stand-up mais j’incarne également parfois des personnages. Je parcours la Belgique et la France dans les deux années à venir. Et cet été, je serai au Festival d’Avignon !
Vous êtes vraiment trop gentil ?
Il paraît. C’est Guillaume (ndlr : GuiHome vous détend, autre jeune humoriste belge) avec qui j’ai écrit le spectacle qui me disait que ma vie était un vaudeville, que j’étais trop gentil… Le titre du spectacle se trouvait sous nos yeux. Guillaume est devenu un véritable ami, il est le producteur de mon spectacle, on a tout mis en place ensemble.
Comment décririez-vous votre style d’humour, vos sketchs ? Je dirais que c’est un peu potache mais bien vendu ! Un peu old school me dit-on parfois. L’air de rien j’en dis beaucoup sur le monde actuel, sur la nouvelle génération. Je souhaite sortir les gens de leur quotidien, c’est si difficile aujourd’hui ! Avec ce spectacle, je remarque que j’attire d’ailleurs aussi bien les jeunes que les plus âgés, c’est chouette !
Un humoriste que vous aimez particulièrement ? Virginie Hocq ! Je suis tombé amoureux artistiquement. Cela fait douze ans que je la suis un peu partout. Je l’adore, elle a un pouvoir comique énorme, c’est une bulle de fraîcheur, un vrai talent. Ses personnages, les situations dans lesquelles elle les met, tout me plaît !
Une question que l’on doit vous poser souvent : peut-on rire de tout ? Je dirais non, mais c’est dommage, j’aimerais bien. Je pense qu’on ne peut pas rire de tout sur les réseaux sociaux par contre bien sur scène. Sur scène, on vient pour moi, le spectateur se déplace, on connaît mon humour, mon univers. Or, sur les réseaux, souvent on n’a pas choisi de voir ma tête. C’est pour ça que parfois, dans mes vidéos, je ne parle pas, je fais mon sketch avec des gestes ou un montage vidéo.
Comment voyez-vous l’avenir ? Des nouveautés, des rêves ? Mon rêve, il est là, il est en train de se produire. J’ai adoré participer à deux courts-métrages, donc un jour, pourquoi ne pas faire du cinéma, mais ce n’est pas ma priorité. Mais quitte à choisir, pour- quoi pas un film de Philippe Lacheau, j’adore !
Abonnez-vous dès aujourd’hui pour recevoir quatre numéros par an à votre porte
Vous aimerez peut-être
Carine Doutrelepont – L’image comme écriture du monde
Carine Doutrelepont, avocate et photographe, explore la nature et la diversité humaine. Son…
Un siècle de surréalisme belge – Deux expositions majeures pour célébrer un mouvement révolutionnaire
Deux expositions célèbrent le centenaire du surréalisme : à Mons, son héritage subversif, et à…
Stéphanie Crayencour – « Perdre mon frère a marqué le point de départ de ce livre et de ma véritable histoire d’amour avec lui »
Stéphanie Crayencour, actrice entre Bruxelles et Paris, se tourne vers l’écriture avec Le Papillon…