L’oscar London
Le panache à la française
Mots : Ariane Dufourny
Photos : Gregoire Gardette
Un bâtiment classé, joyau de l’architecture victorienne, abrite un hôtel-boutique au raffinement luxueux, foisonnant, grand genre, repensé par le célèbre architecte d’intérieur français, Jacques Garcia. Situé dans l’épicentre de Londres, L’oscar London invite à découvrir un autre monde, so british certes, mais à la sophistication toute française…
Au Royaume-Uni, le terme « listed building » désigne un édifice protégé et classé soit pour son intérêt exceptionnel (ainsi le palais de Buckingham) soit pour son intérêt général, c’est le cas de l’hôtel L’oscar London. Avec un « o » minuscule pour un hommage majuscule à l’écrivain Oscar Wilde et au passé littéraire du quartier notamment fréquenté par Virginia Woolf et E.M. Forster.
Situé au cœur de Bloomsbury, à un jet de pierre du British Museum pour vous situer, L’oscar London se révèle en effet un point de départ parfait pour explorer le cœur de la ville. Encore faut-il avoir envie de le quitter, cet hôtel-boutique exclusif désormais propriété de Michel Reybier Hospitality. Cette entreprise de luxe compte parmi ses établissements plusieurs adresses prestigieuses, présentées dans les précédentes éditions du Be Perfect, notamment La Réserve Paris-Hotel and Spa, La Réserve Ramatuelle, Crans Ambassador, Mont Cervin Palace et, depuis un an donc, L’oscar London.
Comment ne pas tomber sous le charme cossu de ce palais londonien en pierre de taille ? Car il s’agit bien d’un cadre unique qui s’offre à nous. L’oscar London, ancien siège de l’Eglise baptiste, a été aménagé dans un bâtiment victorien, agrandi à l’époque édouardienne, qui en impose ! Au premier étage de ce lieu cossu, la « Commitee Room » est chargée d’histoire et ornée d’une cheminée originale et d’un magnifique plafond voûté. Elle se réserve pour des événements privés, au même titre que la « Library » qui présente une variété d’éléments d’époque et témoigne d’un savoir-faire artisanal d’exception.
Pour autant, L’oscar London n’est pas un hôtel musée ni un cabinet de curiosités. Au contraire ! Après quatre longues années de rénovation, l’architecte d’intérieur et décorateur Jacques Garcia (auquel on doit notamment l’Hôtel Costes et Maison Proust à Paris, et la Mamounia à Marrakech) a eu à cœur de respecter l’histoire du lieu dans toute sa splendeur baroque (cheminées sculptées, moulures d’époque, plafonds richement décorés, boiseries en chêne) mais il lui a imprimé sa signature, avec l’opulence grand genre, la théâtralité assumée, l’extravagance décadente, la fascination pour les objets d’art, le sens des effets de mise en scène, qu’on lui connaît.
Pour sa première création londonienne, Jacques Garcia nous offre un lobby pavé de noir et de blanc qu’un majestueux bouquet de roses rouges vient magnifier. S’ensuit une enfilade de petits salons intimistes d’une sophistication parfaitement étudiée : fauteuils en velours couleur aubergine, rideaux en taffetas bordeaux, dorures éclatantes, bibliothèque de livres anciens, objets d’art éclectiques, coussins brodés, somptueux luminaires sur pied en verre brossé représentant des oiseaux, signés Cristal Lalique, symbole du luxe à la française…
Difficile de se dérober à pareil univers, inspirant, théâtral, flamboyant. Sur les appliques murales, encore des oiseaux, et ces roses rouges… Une invitation à relire « Le Rossignol et la Rose » d’Oscar Wilde. Décidemment, le style Jacques Garcia, souvent surchargé, se nourrit également de subtils détails.
En début de soirée, nous découvrons le point d’orgue architectural de L’oscar London : le Baptist, un somptueux bar situé dans ce qui fut jadis la chapelle de l’Eglise baptiste. Oh, un cocktail « Nouveau Testament » ! Amusant clin d’oeil au lieu d’origine. Nous rejoignons ensuite le restaurant L’oscar. Quel faste : bar en onyx, décoration inspirée du plus ancien café du monde à Venise, murs et plafonds tapissés de miroirs, de panneaux dorés et d’œuvres d’art. Nous y savourons de parfaites pâtes linguine homard et un oscar cheeseburger réconfortant à souhait. Le second soir : l’immanquable fish and chips et un champagne Michel Reybier ravissent notre palais. Le plaisir des choses simples.
Le soir venu, nous regagnons notre chambre, spacieuse, où trône une cheminée majestueuse et où la décoration et les luminaires s’inspirent de l’élégance Art déco. Nous y passerons une nuit de sommeil réparatrice – merci à la qualité de la literie et au triple vitrage ! Soit un sans faute pour L’oscar London qui marie raffinement à l’anglaise, faste à la française et service diligent.
En 2024, L’oscar London ajoutera 10 chambres supplémentaires aux 39 déjà proposées, et un deuxième restaurant, pour satisfaire les envies de ses clients.
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