L’atelier sedanais de Serge Anton
Mots : Olivia Roks
Le photographe franco-belge qui manie à la perfection l’art du portrait revient sur le devant de la scène avec un bel atelier à son image, une exposition où ses photographies mettent en lumière ses voyages et ses rencontres mais aussi une collaboration avec l’innovant support digital belge Ionnyk.
Votre atelier à Sedan est fin prêt. Un projet qui vous tient très à cœur... Mon père est né dans cette ville et j’y suis revenu car j’ai récupéré une maison. Ensuite, j’y ai acheté une presqu’île. C’est un ancien hangar à bateaux, au départ il n’y avait que quatre murs. Après trois années de travaux, je m’y suis fait un super atelier. J’avais envie d’être dans la nature, au bord de l’eau. Le plus important pour un photographe c’est la lumière. Et dans ce bâtiment, j’ai douze fenêtres au-dessus et l’eau tout autour, j’ai donc une lumière extraordinaire. à l’intérieur, j’ai un studio photo fermé, et à l’extérieur, un studio à la lumière du jour. On a l’impression d’être au milieu de nulle part mais je suis à cinq minutes du centre-ville. Pour travailler c’est parfait, j’ai de plus en plus de mal avec la ville. Ici, je trouve une énergie particulière.
Dans cet atelier qui est également votre studio, vous allez proposer des expositions. Qu’avez-vous à l’agenda ? Actuellement et jusque fin août, il y a une exposition mettant mes kasbahs du Maroc à l’honneur. Les clichés se déclinent via trois supports : les cadres digitaux Ionnyk, des tirages chromalux et du papier recyclé. J’ai photographié des kasbahs, ces lieux historiques et spirituels, vus du ciel depuis un hélicoptère il y a une dizaine d’années. Cette exposition s’inscrit principalement dans le cadre d’un gros festival photo : Urbi & Orbi, la biennale de la photographie et de la ville à Sedan. Un parcours artistique à travers différents points d’exposition. L’exposition présentera aussi des portraits de gens vivant dans des kasbahs et des photos de vues aériennes. Mais par la suite, d’autres expositions seront aussi à l’honneur, et pas spécialement sur la photo. Par exemple, j’aime beaucoup la céramique.
On retrouve vos mythiques clichés issus de la collection Faces sur des cadres digitaux Ionnyk. Rappelez-nous l’origine de ces incroyables photos ? Faces est en fait le nom de mon livre qui est malheureusement épuisé. Il reprend trente ans de travail mais surtout beaucoup de portraits du monde, principalement d’Asie et d’Afrique. Depuis mes seize ans, je photographie des visages, tous racontent une histoire. Je travaille au feeling, à l’instinct, à la beauté qui me touche.
Pourquoi l’envie de collaborer avec une start-up belge proposant des cadres digitaux sans câble ? Qu’est-ce que cela représente pour vous d’être passé au digital ? La femme du propriétaire adorait mes photos et de fil en aiguille ce partenariat très respectueux s’est mis en place. Je ne suis pas sectaire et je suis ouvert à tout. Je sais que certaines personnes vont dire « ce n’est pas du tirage photo ». Mais moi je suis bluffé, ça a la qualité d’un tirage photo, avec une netteté, une matière incroyable et même un passe-partout comme un tirage photo. Les gens sont souvent trompés par le résultat. La technologie est incroyable.
Qu’est-ce que ce type de cadre apporte en plus à vos photographies ? Le plus grand avantage est l’étendue du catalogue Ionnyk. Sur abonnement, Ionnyk donne accès à une application qui offre un catalogue avec une série de clichés issus de Faces. Mes visa-ges sont très puissants, il faut pouvoir les assumer, et ici, impossible de s’en lasser. On peut changer la photo selon ses envies, ses humeurs ou les gens que l’on reçoit chez soi.
Avant de se quitter, des projets à dévoiler ? Je reviens d’un voyage humanitaire, c’était incroyable, je n’avais plus fait cela depuis longtemps. Pourquoi pas réitérer ! J’ai aussi terminé le shooting pour la campagne Baobab Collection de la saison prochaine. Un client pour lequel j’ai toujours énormément travaillé. Enfin, mon éditeur souhaiterait que je fasse un nouvel ouvrage, je dois donc repartir en voyage faire des photos. à suivre donc !
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