PRINCESSE DELPHINE DE SAXE-COBOURG
Ou la positive attitude
PRINCESSE DELPHINE DE SAXE-COBOURG
Ou la positive attitudeMots : Olivia Roks
Photos : Wim Van De Genachte - Jim O Hare
Sur le thème « Love Imperfection », la princesse Delphine égaille cet été les allées de Maasmechelen Village avec son art coloré et positif mais aussi son amour et son bon goût pour les créateurs de talent. Derrière ses œuvres, beaucoup de messages qui reflètent sa positivité. Pour l’occasion, un tête-à- tête à Bruxelles, depuis son salon.
On vous retrouve tout au long de l’été dans un projet artistique à Maasmechelen Village, un lieu au public très large, comment est née cette collaboration ? Je ne connaissais pas le lieu et j’ai adoré ! Mais ce qui a motivé ma participation c’est principalement que j’affectionne tout particulièrement soutenir les jeunes créateurs. Je suis dans l’art depuis trente-sept ans et je sais que les débuts peuvent être extrêmement compliqués. Alors si je peux les mettre en lumière, je n’hésite pas ! Ensuite, je demeure une artiste qui aime faire passer des messages, mon art n’est pas purement décoratif. Ce parcours artistique, c’est aussi donc l’occasion de partager et transmettre un message qui me tient très à coeur, ici en l’occurrence : « Love Imperfection ».
Vous êtes une artiste polyvalente et touche-à-tout. Maasmechelen Village vous a presque octroyé carte blanche en vous donnant le rôle de directrice artistique et en vous proposant un projet très complet… Qu’est-ce que le visiteur peut venir y découvrir ? Au gré du village, on retrouve des installations interactives qui rappellent certaines de mes valeurs. Il y a Delphineke-Pis, c’est moi en XXL (six mètres de haut !), elle est remplie d’humour avec son petit chapeau, ses lunettes, ses chaussures à plateforme. C’est important pour moi et je l’inculque aussi à mes enfants : ne pas se prendre au sérieux. On ne rigole pas des autres mais beaucoup de soi-même. Une autre installation présente un jeu de miroirs où en se regardant dedans, on est déformé.
L’idée est d’aimer ses imperfections, physiques mais également au-delà, des imperfections dans notre vie familiale ou professionnelle. Il y a aussi le wish tree à qui on peut poser trois questions. Un peu partout, on retrouve également mes cœurs colorés, ils remplacent les mots souvent utilisés dans mes œuvres. Quel que soit l’âge, on connait la signification du cœur… Enfin, immanquable, le Creative Spot. Une boutique mettant à l’honneur quelques jeunes créateurs belges que j’ai choisis avec mon ami Jody Van Geert qui est de bon conseil. Tous représentent mes valeurs, ma vision, ma personnalité avec de belles créations (prêt-à-porter et accessoire) à la clé réalisées en Belgique… Ils sortent de l’ordinaire et sont indéniablement des bosseurs passionnés.
Comme thème et comme fil conducteur : Love Imperfection. Des mots qui vous suivent dans votre vie professionnelle et privée… Un message à faire passer ? La vie et la société actuelles vous semblent trop faussement parfaites ? Je pense que c’est important, dans sa vie, de ne pas tenter d’atteindre la perfection. C’est toxique, c’est quelque chose qui va peut- être ou même certainement vous freiner dans votre parcours. J’ai des enfants, je vois leur intérêt pour les réseaux sociaux où tout semble si beau, et cela fait peur. C’est de la fausse perfection, où est la réalité dans tout cela ? J’ai envie de rappeler, surtout aux jeunes, que la perfection n’existe pas.
Assiettes, robes, peintures, quel que soit le support qui vous sert de toile créative, on retrouve vos mots, ici en l’occurrence des cœurs pleins de sens. Que représentent ces mots ou ces symboles hautement colorés ? Les mots sont très importants, ils peuvent construire, rendre heureux. A l’inverse, ils peuvent blesser, résonner en tête tout au long d’une vie. Les mots ont donc une telle puissance qu’ils deviennent extrêmement intéressants à mes yeux. Je suis aussi dyslexique, donc quand je vois un mot, il se dévoile comme un dessin qui me semble très joli. Dernièrement, j’ai beaucoup écrit le mot « Love ». Passé la cinquantaine, je me suis rendu compte que beaucoup de gens vieillissent et deviennent parfois aigris. Je me suis dit : vais-je aussi devenir comme ça ? Et j’ai commencé à écrire de manière obsessionnelle des « love » partout. J’en ai fait des expositions, des créations de toute taille, et cela m’aide à ne pas devenir négative, à aimer la vie, à croire en soi et surtout en les autres… Il faut en profiter !
Il y a eu le mot«blabla»aussi à vos débuts... Oui, c’est le premier mot que j’ai utilisé de manière obsessionnelle, en continuité. Je l’ai tant écrit qu’aujourd’hui encore parfois j’en ai mal au poignet ! « Blabla », car c’est l’allergie aux ragots, aux paroles qu’on dit dans le dos des gens. Je ne supporte pas cela. Cela peut détruire certaines personnes.
Et là, en l’occurrence à Maasmechelen village, il s’agit du cœur qui est mis en avant… Oui ! Plein de cœurs colorés et joyeux. Toujours à répétition. La répétition, comme le jogging, est quelque chose qui me calme.
Vous voguez tous azimuts ! D’autres projets à venir ? Oui, mais hélas je ne peux encore rien vous dire (rires).
Love Imperfection au Maasmechelen Village, du 24 juin à fin août.
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