Leysen, artisan d’histoires
Mots : Barbara Wesoly
Photos : DR
En 1855, Louis Leysen fondait sa « Fabrique à Bijoux » au cœur de Bruxelles, point de départ d’une lignée de joailliers d’excellence. 167 ans plus tard, la Maison est une devenue référence, et habille de ses précieuses créations, membres de la famille royale belge, têtes couronnées et personnalités ainsi qu’amateurs de parures d’exception. Rencontre avec Maxime Leysen, accompagnant son père Henri, aux commandes de l’enseigne.
« Plus que des bijoux, nous fabriquons des histoires », est la phrase qui débute la biographie de Leysen. A commencer par une histoire familiale. En un siècle et demi, Leysen s’est en effet imposé dans l’univers de la haute joaillerie. Quels en demeurent aujourd’hui les valeurs et le patrimoine? « Les années d’expertise qui se sont transmises au sein de la famille mais aussi des équipes. Et l’excellence, dans la conception et le travail, ainsi que dans l’écoute, le contact et l’expérience client, qui sont primordiaux, le sur-mesure étant l’essence de notre enseigne. La confiance est dès lors une valeur qui prédomine à nos yeux. »
Quels évènements ont façonné l’évolution de la Maison ? « L’élément le plus marquant en est bien-sûr le passage à témoin de six générations et tous les changements qu’ils ont porté. Nous avons commencé dans une toute petite boutique, proposant uniquement des réparations, puis en 1920, fut fait le choix de se tourner vers la joaillerie, en même temps que l’emménagement à deux pas de la Grand-Place. Et enfin la nomination de mon père, en tant que Fournisseur Breveté de la Cour de Belgique, en 1982 accompagnée de notre installation Place du Grand Sablon. »
Qu’est-ce qui définit l’identité et l’âme de Leysen ? « Nous sommes joailliers et pas bijoutiers et l’élément fondamental de nos créations, est donc la pierre. C’est la pièce maîtresse, celle autour de laquelle gravite toute la conception, celle que l’on vise à sublimer. Accompagné de la volonté de concevoir des bijoux faits pour durer. »
Une pièce est-elle d’autant plus précieuse dès lors qu’elle se veut transmise à travers le temps et les générations ? « Le charme d’un bijou est en effet directement liée à l’histoire qui l’accompagne. A la pierre également, ainsi qu’au moment où il sera offert. Plus que la transmission, je pense surtout qu’un bijou est fait pour être porter et qu’en restant dans un tiroir pour le préserver, il perd toute sa valeur. Il n’est vraiment beau, que parce qu’il est porté. »
Vous conservez un atelier interne à la Maison, un principe devenu très rare aujourd’hui, s’agit-il d’un gage direct de qualité ? « Oui totalement. Il nous permet de gérer chaque étape de fabrication et d’être ainsi certain de demeurer cohérent par rapport à la Maison et à sa volonté d’excellence. »
Comment se déroule la conception d’un bijou sur-mesure ? « Même si la Maison possède ses collections, Leysen est connu et plébiscité pour ses créations sur-mesure, qu’il s’agisse de retravailler l’une de nos pièces existantes, un ancien bijou de famille ou de partir d’une page blanche. Le client vient nous voir avec une demande, que nous analysons ensemble. Sur postulat des informations échangées, nous lui présentons ensuite un design lors d’une seconde rencontre. Et nous revoyons pour finaliser celui-ci, avant de l’envoyer à l’atelier. En moyenne la fabrication prend entre trois et cinq semaines. »
Demeurer une joaillerie familiale est-il toujours essentiel aujourd’hui ? « Ce qui compte avant tout pour nous est de conserver les valeurs ancrées dans notre ADN, plus que la lignée familiale en elle-même.
167 ans plus tard, quelles attentes nourrissez-vous pour l’avenir de Leysen ? « Notre objectif correspond au défi que rencontre l’univers de la joaillerie dans son ensemble. Celui de s’adapter aux demandes du monde actuel et de demain. Continuer à faire rêver les gens, tout en veillant sur l’écosystème, l’éthique et la durabilité. »
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