Thomas Genon
Star du slopestyle made in USA
Mots : Yves Merens
Photos : DR
A 28 ans bien faits, Thomas Genon profite d’une carrière de VTTiste hors norme. Entre ciel et terre, ce Liégeois est un des meilleurs en slopestyle, une discipline extrême qui donne des ailes, suivez mon regard…
Comment décrire votre discipline ? Je fais du VTT professionnel. En américain, on dit MTB pro. C’est plus stylé. Je suis spécialisé en slopestyle et freeride. C’est un sport extrême qui vient des USA. C’est un peu comme du snowboard ou du ski de figures aux Jeux olympiques d’hiver. On réalise des figures avec le vélo qui sont notées par des juges sur le style, l’amplitude, la difficulté, etc.
Vous avez un sacré niveau ? Je suis dans le top 12 mondial. J’ai fait mes meilleurs résultats entre 18 et 25 ans en slopestyle, notamment dans des les meilleures compétitions comme les Red Bull Rampage. Ca se passe en Utah, dans un désert de terres rouges. (NDLR : à voir sur Youtube.) J’ai aussi été champion du monde en 2015.
Quelle est votre figure préférée ? J’ai l’expérience plutôt que la fougue. En fait, je cherche la figure parfaite. Ma force, c’est l’exécution. La plus propre possible. J’essaye de choisir une figure compliquée et je la rends la plus jolie à regarder. J’essaye d’apporter du style dans la réalisation. J’aime bien, par exemple, le « Cashroll », c’est un salto avant vrillé.
Tout ça à vélo, ça demande des heures de travail…
C’est un sport extrême et c’est ma passion. C’est un sport jeune mais exigeant si on veut des résultats. Je roule 2 à 3 heures par jour 5 fois par semaine. En plus, je fais de la musculation, etc. Ce qui me plait, c’est qu’il n’y a pas de pression, à part la performance que l’on veut réaliser. Je n’aurais pas pu faire un sport artistique comme au JO. Moi, je n’ai pas de coach.
J’ai grandi dans des skateparks, dans un milieu avec des gens alternatifs et beaucoup de respect. Cela rend sain, serein. Toutes ces belles rencontres m’ont permis de m’exprimer. Dans ce sport, le respect des autres permet de s’épanouir. On peut être qui on veut, vraiment soi en fait.
Les expériences passent aussi par des tournages magnifiques ? Oui, ce sont des projets vidéo dans lesquels je peux m’exprimer comme je veux, en dehors des compétitions. C’est beaucoup de boulot de préparation. On compose les rampes, on s’entraine pendant des jours pour 3 minutes au final. Mais on est libre.
Il y a un projet en Belgique ? Oui, on y travaille, cela se passera, j’espère, dans ma région liégeoise. Mais pas de pression, patiente.
Quel est votre sportif belge préféré ? Mon père faisait de la moto enduro. C’est comme ça que je suis vite arrivé en deux roues, à vélo. Je pense particulièrement à Stefan Everts. Son sport, le motocross, est proche du mien.
Une fameuse référence puisque Evers a été de nombreuses fois champion du monde, a gagné cinq fois le motocross des Nations. Un champion hors-norme, comme Thomas Genon dans son style.
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