La banque Puilaetco défend un mécénat culturel contemporain
Mots : Agnès Zamboni
Photos : DR
Christine Mostert, Art advisor intégrée à la banque privée Puilaetco depuis 10 ans, forte de son expérience de 20 ans chez Christie’s et d’une activité de conseillère auprès d’un collectionneur privé, a initié un partenariat qui associe la découverte d’un bâtiment remarquable du XXe siècle avec celle d’une artiste en résidence. Une action qui s’inscrit dans la continuité pour soutenir de jeunes créatifs tout en faisant la connaissance d’une œuvre majeure de l’architecture du XXe siècle.
Pourquoi avoir choisi la résidence Van Wassenhove ?
Ce bijou d’architecture isolé dans une magnifique région de Flandre mérite d’être mieux connu. Nous avons souhaité ouvrir les portes de ce lieu qui n’a jamais été accessible au public en permanence. Construction avant-gardiste des années 1972-74, son cadre exceptionnel nous permet de rencontrer nos clients autour de la création contemporaine, en ouvrant le champ de l’art qui n’est pas réservé qu’aux œuvres de peinture et de sculpture.
Comment a été sélectionné l’artiste ?
Un jury de professionnels a examiné la centaine de dossiers reçus avant de choisir l’artiste slovène, résidant à Paris, Meta Drčar. Elle intègrera pour un mois, du 16 novembre au 15 décembre 2021, la résidence Van Wassenhove. Ses sculptures performatives entrent en dialogue avec les lieux qu’elle investit pour créer une interactivité avec l’architecture et encourager l’engagement spatial du spectateur. A travers ses recherches, l’artiste analyse comment les mouvements du corps répondent aux différents facteurs de l’environnement et questionne nos façons de voir et de ressentir une proposition architecturale.
Comment a débuté ce partenariat ?
Au décès de son propriétaire en 2012, la résidence Van Wassenhove a été léguée à l’université de Gand qui a confié sa gestion au Musée Dhont-Dhaenens. Depuis 4 ans, nous sommes partenaires de ce musée, avec, désormais, le nouveau directeur Antony Hudek désireux d’exploiter les atouts de son institution. Il ne s’agit pas seulement de saisir des opportunités évènementielles mais aussi d’apprendre à connaître nos clients dans un contexte différent, de partager la mission culturelle du musée, de faire se rencontrer des collectionneurs et de susciter la curiosité de nos collègues.
Comment concevez-vous votre métier ?
Les institutions culturelles ont besoin de soutien pour que leur mission soit appuyée et que leur public soit renouvelé. Nous réalisons régulièrement des visites avec nos clients et nos collaborateurs. Outre la banque privée Puilaetco, nous avons associé à ce partenariat le courtier d’art Eeckman, qui accompagnait déjà le musée. Axel Vervoordt soutient également cette résidence. Il nous semble important de rencontrer nos clients dans un contexte différent de celui attendu par notre métier de banquier. Dans son questionnement du monde, la création contemporaine attise notre curiosité intellectuelle et nous ouvre au sensible et à l’émotion. En cela, elle privilégie ces connexions. Cette démarche s’inscrit parfaitement dans l’approche de la gestion de patrimoine telle que nous la défendons chez Puilaetco : construire avec nos clients une vie plus enrichissante.
Encadré : Une maison radicale en pleine campagne
La résidence Van Wassenhove a été construite au début des années 1970 par Juliaan Lampens pour le professeur de mathématiques, passionné d’art et d’architecture, Albert Van Wassenhove. Immergée dans la nature, et située dans la commune de Sint-Martens- Latem, elle présente des lignes simples en béton brut adoucies par la chaleur du bois et les jeux de lumière. A l’intérieur, pour son propriétaire célibataire qui l’a habitée seul, l’architecte a dessiné des volumes figurant les principales formes géométriques. L’espace de repos et la chambre tracent un cercle, la cuisine décrit un triangle et le bureau, un carré. Cette œuvre manifeste a amorcé un virage dans le parcours de l’architecte qui, grâce à la liberté laissée par le maître d’ouvrage, a rejoint les grands noms de l’architecture moderniste et brutaliste comme Le Corbusier et Ludwig Mies van der Rohe. A ses murs en béton banché, fabriqués à partir de coffrages en bois portant l’empreinte du veinage des planches, s’ajoutent un auvent, une table de cuisine façon autel et un palier, faisant référence à la Chapelle d’Edelare, imaginée par le même architecte. Le lieu, offrant une atmosphère monacale, sans attribut décoratif, a été rénové, en 2015, grâce au concours des collectionneurs privés Miene et Philippe Gillion.
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