Jean-Luc Colin, l’Horeca, ma bataille
Mots : Servane Calmant
Photo Cover : Yves Noël
Profession : restaurateur bruxellois (Le Villance, Tissens, Le Petit Pont et le Bistro de la Woluwe). Particularité : un parcours pour le moins atypique ! La vie de Jean-Luc Colin, public-relations particulièrement avisé, se raconte comme un feuilleton belge à rebondissements …
Restaurateur bruxellois (de deux brasseries, d’une institution, Tissens, d’un gastropub, le Bistro de la Woluwe), caviste chez Godaert & Van Beneden, père de famille, ex-footballeur professionnel (Braine, Denderleeuw, Strombeek, RWDM …), ancien mannequin (pendant 15 ans !), Jean-Luc Colin a connu plusieurs vies, c’est une certitude ! « Et je ne suis même pas un hyper actif ! En revanche, je suis un veinard qui a su reconnaître et saisir les bonnes opportunités pour faire évoluer sa vie ! »
« Le Villance, j’étais amoureux de ce resto »
« 1989, mon premier resto, Le Chavignol, à Boitsfort, 18 ans de ma vie. Je travaillais en salle la journée et le soir, je filais aux entraînements de foot ! Dans la foulée, j’ai acheté le Klepto, voisin du premier, mais je gagnais mal ma vie ! »
Vous auriez pu faire carrière dans le foot ! « Oui, mais je me suis salement blessé ! Encore un manque à gagner ! Que faire ? En 94, une copine me présente alors à l’agence de mannequin Dominique. Par chance, j’y resterai 15 ans, jusqu’à mes 40 ans. Une carrière internationale qui m’a permis de rencontrer évidemment beaucoup de monde ! Auquel j’ai vendu… beaucoup de vin (rire), car entretemps, en 2005, j’étais devenu représentant en vins chez Godaert & Van Beneden… » Ne jamais mettre les œufs dans le même panier ! « Exactement ! »
On retrouve ensuite Jean-Luc (presque) partout : Q-Bar, Golf de la Bawette, Capitaine de l’Overijse Golf Club … En 2006, il décide pourtant de tout revendre à son associé. Le vin reste alors la seule activité de Jean-Luc Colin, jusqu’au jour où surgit le drame : l’ennui ! « De 2006 à 2012, j’étais sans cesse sur la route, je vendais du vin, je gagnais bien ma vie, mais, oui, je l’avoue, je m’emm…. » Jean-Luc s’était juré de rester éloigné de l’Horeca. Jusqu’au jour où, à nouveau, un drame : le Villance, un resto qu’il affectionnait particulièrement, fait faillite. « Le Villance, à Auderghem, c’était mon quartier, j’étais amoureux de ce resto. Je n’ai pas pu résister à la tentation, et je l’ai racheté en 2012 ! » Puis ce fut le tour du Tissens à Hoeilaart, ensuite du Petit Pont à Uccle (en 2020) et du Bistro de la Woluwe (Place Saint-Lambert), le dernier-né !
L’art de bien s’entourer
C’est d’ailleurs au Bistro de la Woluwe, brasserie haut de gamme et conviviale, que l’on retrouve Jean-Luc Colin, autour d’un délicieux pigeonneau tout simplement rôti… Comme tout bon public relations qui se respecte, Jean-Luc salue tout le monde, paie un verre ici, fait un brin de causette là-bas, « il faut absolument qu’on se revoit »… C’est ça la vie d’un entrepreneur ? « Non non, je ne me vois pas du tout comme ça. Je suis un restaurateur qui cherche à faire renaître de belles institutions bruxelloises, comme Tissens (« Vous aimez les anguilles au vert ? ») et Le Petit Pont (le nouveau chef Momo, ex Les Petits Bouchons, est une véritable vedette à Bruxelles – nda). L’art de la réussite, on le sait, consiste à bien s’entourer. « Ce sont les belles rencontres qui m’ont fait grandir professionnellement. Sans Philippe Wilbers (à l’origine des Tables d’Upignac et de l’ Autoworld Brasserie – nda), pas de Bistro de la Woluwe ! Et je continue à proposer les vins de Godaert & Van Beneden dans mes restaurants, évidemment ! Au fait, vous aimez le vin en biodynamie ? Je ne bois que ça… ». Nous, aussi ! « Alors, on va goûter un vin de Thierry Michon, un vigneron extrêmement talentueux qui a converti son domaine à la biodynamie il y 15 ans. Je vous sers la Cuvée Reflets, Domaine St Nicolas, au cœur des marais salants, il est à la carte de mes quatre restos, vous allez apprécier ! »
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